Chapitre III : Premier pas

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Le 1er janvier 3020 à l’aube, Alice et Léo avaient pris une calèche escortée par Cédric Harsi afin de se rendre à Amaro, la ville où vivait "la mage royale". D’après leur guide il leur faudrait moins de deux jours sans escale pour arriver à destination. À Maliora le temps fonctionnait différemment, une journée durait trente heure au lieu de vingt-quatre. Là-bas, l’aube désignait "l’heure zéro", et l’aurore désignait le lever du soleil. En hiver ces deux moments étaient distincts avec un décalage d’environ trois heures, mais en été ils étaient identique. Le soleil se couchait à vingt-deux heures peu importe la saison.

« Le soleil se lève enfin. dit Léo en baillant

— Le décor est vraiment très beau, j’aurais aimé le prendre en photo. avoua son amie

— On pourra acheter de quoi en faire à l’occasion. Ce monde est quand même vachement moderne, en plus il n’y aucun problème de pollution puisque tout fonctionne grâce à la magie…

— Moderne ? Un peu effectivement mais ils ont quand même beaucoup de retard sur notre monde. Que ce soit dans les domaines de la communications, dans ceux du transports, ou même dans la médecine. fit remarquer Alice

— Ils se reposent trop sur la magie tu penses ?

— Oui. Malgré qu’Historia soit une des quatre villes principales de Midor on remarque aisément certains manques. Enfin je me plains pas, la magie reste une chose fabuleuse. Durant tout ce mois j’ai vu des choses que je n’aurais même pas su imaginer. Et je penses qu’on n’est pas au bout de nos surprises. dit-elle en rigolant

— Dis ? Tu penses qu’elle est sympa la mage royale ? demanda le jeune garçon

— D’après Siana c’est une crème. Elle m’a dit qu’elle est toujours souriante et bienveillante avec tout le monde. Si je me souviens bien elle n’a pas de don particulier mais une grande affinité avec la magie. Elle a grimpé les échelons grâce à son travail et sa détermination. Typiquement le genre de femme forte que j’admire ! déclara-t-elle sur un ton plein d’excitation

— T’étais vraiment proche de dame Clamione. Le général a aussi essayé d’être amical avec moi mais j’ai été distant. J’ai encore échoué…

— Je sais que t’y arriveras un jour. Je ne suis pas aussi douée que Mike, mais j’ai repris le flambeau. Je t’aiderais autant que possible ! Toute ma vie s’il le faut ! s’exclama la jeune fille en lui prenant les mains

— Mike était un dieu vivant pour moi, je ne sais pas si je réussirais à vaincre mes peurs sans lui… sans vouloir t’offenser bien évidemment ! C’est pas en toi que j’ai pas confiance, c’est en moi…

— Je sais, et c’est ça que je dois changer avant tout. Enfin bref, laisse-moi le temps qu’il faudra et j’y arriverais. Puis pour en revenir à ce que tu disais. Oui j’étais plutôt proche de Siana, déjà puisqu’elle a l’âge de ma sœur ça aide. Mais elle était très sociable, dynamique et elle donnait envie qu’on la suive. En dehors des entrainements on a souvent discuté entre filles, ça l’aidait beaucoup. C’est stressant d’être l’une des cinq sages d’historia à seulement 21 ans. expliqua la jeune fille

— Elle aussi à dut travailler dur pour en arriver là. Elle siège en tant que sage depuis deux ans si je me trompe pas. Nous on en aura à peine seize cette année…

— Elle a travaillé dur c’est vrai, mais elle avait avec elle toute les cartes en main pour réussir. Elle est de sang royal et elle a eu le meilleur prof qui soit d’après ses dires. Apparemment elle aurait choisi de devenir sage pour faire partie du conseil de Midor sans pour autant devenir l’héritière du trône. Le poste de mage royale était déjà pris. enchaina-t-elle

— De sang royale ? Et d’ailleurs c’est quoi ce conseil de Midor ? Je croyais qu’on était dans une monarchie. répondit Léo intriguait

— Elle est l’une des trois petits enfants de Charles Hert, le roi. C’est un peu compliqué mais sa mère a refusé le trône dont elle était héritière. Son oncle lui aurait disparu en laissant derrière lui uniquement des jumeaux…

— Elle t’as vraiment raconté tout ça alors que vous ne vous connaissez que depuis un mois ? s’étonna-t-il

— Tout est de l’ordre du publique depuis bien longtemps, elle n’avait donc aucune raison de s’en cacher. Mais j’avoue qu’elle ne m’a pas dit pourquoi sa mère avait refusé de prendre la couronne…

— Donc ces jumeaux sont les deux derniers héritiers royaux si je comprends bien, donc il y a bien une dynastie. Alors je ne comprends vraiment pas cette histoire de conseil. avoua le garçon

— Cela date de son arrière-grand-père. Il aurait séparé les pouvoirs pour former un conseil composé des dix personnalités les plus importantes du royaume. Le roi, les cinq sages, le mage royal, le guerrier royal, le conseiller financier, et le conseiller général. Ensemble ils prennent toutes les décisions importante. expliqua Alice

— Donc c’est plus une aristocratie. Bizarre d’avoir quand même un roi. Même si je suppose que ça doit être comme en Angleterre, il a plus un rôle de figure symbolique. Par contre je ne suis pas doué en politique, mais les sages ont cinq voix lors de vote, je sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose au fond. répliqua-t-il

— Effectivement ils ont cinq voix. Mais Siana m’a dit que c’est le roi qui prend la décision finale. C’est à lui de choisir si oui ou non il accepte le résultat des votes. Personnellement je ne sais pas quoi penser de ce système. Il m’a l’air à la fois juste mais à la fois compliqué pour pas grand-chose…

— Le peuple avait l’air heureux en ville, alors ça doit être un bon régime. Du moins je pense. Je me rends compte qu’on a de la chance quand même, sur l’ensemble de ce conseil on rencontrera quand même sept membres…

— Sept ? Tu veux dire six, non ? répliqua Alice

— En plus des cinq sages et de la mage royale, d’après Mr. Harsi le directeur de l’école d’Auragria serait le guerrier royal. Et je me demande qui est ce fameux "Sire Sébastien" dont on a entendu parler lors de notre premier entretien. C’est soit le conseiller financier, soit le conseiller général selon moi…

— C’est clairement le conseiller général. Lors de notre entretien ils n’avaient clairement pas l’air de se soucier des finances du royaume. Enfin je te cache pas une chose étrange, j’ai entendu des théories comme quoi le conseiller général ne serait qu’un mythe. Personne ne l’a jamais vu, personne ne connait son nom, ce type c’est presque un fantôme. Et je n’ai obtenu aucune réponse de la part de Siana. Je pense qu’on a peut-être entendu une information qui est hors de notre portée. Ne nous en préoccupons pas si tu veux mon avis. enchaîna l’adolescente d’un air méfiant et sérieux

— Évitons de nous faire trop remarquer. On a déjà beaucoup de privilège par rapport aux autres humains qui sont arrivé ici. Mêlons nous seulement de ce qui nous regarde. acquiesça Léo

— Tiens en parlant des autres humains, tu penses qu’on est tous apparus à Midor ? Ou attends, j’ai mieux ! Tu penses que ceux apparus sur d’autres continents ont pris la forme du peuple qui y vit ? Genre ceux apparus à Tirl ressemblent à des fées, et ceux apparus à Silvaria ressemblent à des elfes ? questionna-t-elle en retrouvant son excitation

— Je ne sais pas. J’avoue que je serais un peu dégouté de ne pas être un elfe ou un nain. Mais bon, je penses qu’on est tous resté des humains peu importe où on est apparus. Du moins c’était comme ça il y a mille ans. Dis ? Tu crois qu’on va croiser des gens qu’on connait ? demanda-t-il

— Quinze mille sur sept milliards. Les probabilités sont si faibles. On ne sait même pas combien de région de notre monde ont été touchées. Peut-être qu’il y a quinze mille français, mais peut-être qu’il y a quinze mille personnes du monde entier. Dans tous les cas on parle tous le Maliori et on est capable de le lire. Je pense que même si on parle à quelqu’un d’un autre pays on le comprendra. répondit la jeune fille

— N’empêche je trouve ça horrible. Quinze mille personne se retrouve contre leur gré dans un monde qu’ils n’ont pas choisi. J’imagine déjà les familles séparés, j’imagine des enfants qui deviennent orphelin suite à la disparition de leurs parents, j’imagine les répercussions horribles que ça peut avoir et ça me rend triste. avoua l’adolescent en posant sa tête sur la vitre de la diligence

— C’est pour ça qu’on doit devenir super fort ! Le cerf végétal, Anatol, c’est une des divinités dans ce monde. S’il est venu vers nous ce n’est pas par pure coïncidence. Peut-être que je me fais des films, mais on est peut-être des sortes d’élus ou un truc du genre. C’est pour ça que quoi qu’il arrive toutes mes actions n’auront que deux buts : t’aider et trouver un moyen de rentre chez nous. Je ne reculerais devant rien pour y parvenir. déclara Alice emplie de détermination »

Finalement, en comptant les quelques escales pour que les chevaux se reposent, il fallut cinquante-quatre heures pour arriver à Amaro. Quand ils arrivèrent en ville il faisait nuit et les étoiles brillaient, le ciel nocturne de Maliora était sublime.

« Voilà. Alice, Léo. Ce fut un plaisir de vous conduire jusqu’ici. Je vous souhaite bon courage pour la suite, et surtout pensez à revenir nous voir un de ces jours. On compte sur vous pour survivre au reste du voyage. déclara Cédric en leur serrant la main

— M-Merci beaucoup pour tout. dit Léo calmement

— Tenez une carte ça vous sera utile. Pour trouver la maison de Rosalina Vindelval je vous conseille de suivre le March, c’est cette rivière qui traverse la ville. Vous avez toujours son adresse et la lettre avec vous ? demanda-t-il

— Oui, tout est dans mon sac. affirma Alice

— Sur ce, bonne chance. conclut amicalement le général »

Les deux suivirent le conseil de Cédric Harsi en suivant la rivière. Tandis qu’ils suivaient le chemin, ils contemplaient le ciel en silence en profitant du calme de la vie nocturne. Mais il ne fallut pas longtemps pour que ce calme soit troublé. Léo entendu au loin des voix qu’il connaissait si bien qu’il en versa des larmes. Il se précipita vers elle et tomba sur sa famille. Son père, sa mère, et ses deux sœurs étaient là.

« Léo ! s'écrièrent les deux filles en courant

— Alors tu ne dis pas bonjour à ta famille ? s'esclaffa un homme en posant sa main sur l'épaule du jeune garçon

— Papa, Maman... les filles vous êtes tous là, mais...

— Ne dit rien, viens juste dans nos bras. exigea Riley la plus grande de ses petites sœurs

— Je suis si heureux de vous retrouver. Vous imaginez pas. J’avais si peur de ne plus jamais vous voir. avoua le garçon

— On est si heureux de te revoir sain et sauf. Mais où été tu pendant un mois et comment tu nous as retrouvé ? demanda Elizabeth sa mère

— C’est le fruit du hasard si on se revoit ici. On est arrivé dans une forêt plus à l'Est. Des gens nous ont sauvé la vie, et ils nous ont amené ici. Mais j’y pense. Il est 24 heures, que faites-vous dehors à une heure si tardive ? demanda Léo

— On faisait une promenade. répondit la plus jeune qui ne lâchait plus son frère

— Mais au fait. Depuis tout à l’heure tu parles comme si vous étiez venus à plusieurs. Qui sont tes amis ? demanda Jackson son père

— Ah oui j’avais oublié que vous ne l’aviez jamais vu. Je vous présente Alice, ma meilleure amie. Et vous savez quoi ? Elle et moi on va tous vous sauver. On va aller à Auragria pour devenir plus fort et trouver un moyen de rentrer chez nous, pas vrai Alice...

— Tu es bien gentil Léo mais là… tu es seul. Il n'y a personne avec toi. affirma son père

— A-Alice ? s'étonna-t-il en regardant autour de lui »

Léo ne comprenait pas, Alice était avec lui durant tout ce temps. Il commençait à avoir peur, Cédric lui avait dit que dans ce monde les disparitions de voyageur et d’aventurier étaient monnaies courantes. La peur figeait Léo. Étant en ville, il avait baissé sa garde en pensant que rien ne pourrait leur arriver, mais les créatures sauvages étaient loin d’être le seul danger de Maliora. Sa famille tentait de lui parler mais il n’entendait plus rien. Son cœur battait à tout allure, il voulut couvrir son visage pour pleurer mais dans la paume de sa main il vit une flammèche. Il se souvenu de ce qu’il s’était passé dans la forêt, la peur n’allait faire qu’empirer les choses. Il regarda ses sœurs et il se calma en respirant.

« Léo tu es sûr que tout va bien ? demanda sa mère

— Elle est en danger. J’ai promis de l’aider mais je suis trop faible…

— Grand frère je veux que tu restes avec moi ! s’exclama Eve la plus jeune

— Fils ! Je n’ai aucune idée de ce que tu vis, mais il est temps que tu te réveilles ! Si ton amie à des soucis tu es le seul qui puisse l’aider. Tu le lui a promis, non ? tonna son père

— Mais…

— Il y a pas de mais ! Si tu veux vraiment venir en aide aux autres fais-le ! Mike n’est plus là pour te secouer, et nous on t’a trop couvé. J’aimerais que tu restes ici, que tu ne sois jamais en danger, mais c’est à toi de décider. Sauveras-tu ton amie ou l’abandonneras tu à son sort ? déclara-t-il

— J-Je veux la sauver… mais je ne m’en sens pas capable. Vous pensez que je peux y arriver ? questionna le jeune garçon

— Ce monde est différent de l’ancien. Il est peut-être temps de prendre un nouveau départ. Tu es le seul maitre de ton destin Léo. Si tu penses que tu y arriveras, tu le pourras. Alors ne te décourage jamais. affirma calmement sa mère avec douceur

— D’accord… je vais essayer…

— Allez relève la tête frangin ! C’est typiquement le genre de monde que tu adores ! s’exclama Riley en lui tapant l’épaule

— J’y penses. Attendez… »

Le garçon pris la bourse que les sages lui avait donné. Il en sortit deux pièces de platine, l’équivalent de deux milles Zell, qu’il rangea dans sa poche et il tendit à sa mère la bourse.

« Tenez il y a vingt-trois mille Zell là-dedans. Si mes estimations sont bonnes ça représente environ quatre mille six cents euro. Du moins je pense…

— Attends c’est beaucoup. L’état a déjà donné cinq pièces de platine par personne quand on s’est enregistré ! s’exclama Elizabeth étonné

— Achetez une jolie maison avec. Je serais ravi d’y passer un autre jour. Vous en aurez plus besoin que moi… maintenant je vais y aller, si je tarde trop je vais changer d’avis. dit l’adolescent en versant quelques larmes

— Courage mon fils. Je sais que tu deviendras quelqu’un d’important et de très fort. conclut son père en le prenant dans ses bras »

Léo fit ses aux revoir à sa famille et repartit pour retrouver Alice. Dans la ville la neige se mit à tomber. Il regardait tout autour de lui mais cette ville presque déserte semblait s’étendre à l’infini. Il n’osait pas crier son nom, par peur de réveiller le voisinage. Il n’osait pas demander de l’aide, par peur de déranger. Mais il refusait d’abandonner, son amie avait probablement besoin de lui. Puis le garçon se souvint qu’il possédait l’adresse de la mage la plus puissante du royaume, il savait qu’elle avait déjà été avertie de leur venue, il ne pouvait donc pas la déranger. Léo détala dans la ville pour se rendre chez elle le plus rapidement possible. Sur le chemin il trouva un plan de la ville et le récupéra, puis il partit au travers de ruelle pour s’y rendre le plus vite possible. Le jeune garçon était doué pour s’orienter alors il ne devait rencontrer aucun soucis sur son chemin, mais au carrefour de deux ruelles il entendit des pleurs. Il jeta un coup d’œil et caché derrière une benne il vit une petite fille en sanglot. Incapable de lui parler Léo commença à se remettre en direction de chez la mage royale.

« Elle doit avoir peur… elle est seule, sans personne pour l’aider… au fond nous ne sommes pas différents… »

Il ne pouvait pas se résoudre à abandonner quelqu’un dans le besoin. Surtout après avoir été aidé par Mike et Alice par le passé. Il partit la voir mais elle semblait méfiante. Léo réfléchissait à ce qu’il pourrait lui dire, mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Il ferma les yeux et respira, puis se frappa le visage. Cela surpris la petite.

« Désolé si je suis bizarre. J-Je ne suis pas très à l’aise avec les gens… enfin ne parlons pas de moi. Il se passe quoi petite ? Tu vas bien ? demanda l’adolescent

— …

— Oui. C’est normal de ne pas parler aux inconnus. J’ai une idée. Si je te révèles mon problèmes tu me diras le tiens ? Peut-être qu’on peut s’entraider ? proposa-t-il

— Je me trouve tellement louche. Si elle refuse je serais obligé de la laisser tranquille. pensa Léo

— Ma maman… aidez-moi…

— Hein ? Tu es perdu ? Pourtant il se fait super tard. Moi aussi je cherche mon amie. Elle a disparu et j’ai très peur…

— Ma maman elle a dit de rester dans la maison… j’ai pas écouté, elle revenait pas… et je suis perdue… »

La petite se remise à pleurer, l’adolescent ne savait pas quoi faire.

« Euh… t-tu sais quoi ? Mon amie et moi on devait chercher une dame super forte. Elle pourra peut-être nous aider tous les deux. On t’a peut-être déjà appris à ne pas suivre les inconnus, mais je te garantis que je ne suis pas un méchant. déclara-t-il

— Je veux juste ma maman. dit la petite

— Comment tu t’appelles ? Moi c’est Léo, et mon amie elle s’appelle Alice. Elle est un peu plus grande que moi et a de long cheveux brun. Tu l’as peut-être vu en cherchant ta maman ? questionna l’adolescent

— Je m’appelle Méline. Je n’ai vu que vous. répondit-elle

— Oh je vois. Ne perdons pas de temps dans ce cas. »

Ils arrivèrent enfin devant la maison, et alors que Léo allait toquer à la porte, Méline le retenu.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? On va enfin venir à notre secours. lui dit-il

— C’est ma maison. C’est ma maman que tu voulais voir ?

— Ta maman c’est Rosalina Vindelval ? On va faire quoi sans elle ? questionna Léo qui recommençait à perdre espoirs

— Elle m’avait dit de rester cacher. Pourquoi elle m’a dit ça ? répliqua Méline au bord du craquage

— Calmes toi Léo. Viens on va voir au poste des gardes. Peut-être que ta mère est partit les voir… »

Une fois arrivé les gardes furent surpris de voir Méline Vindelval avec un inconnu. Il eut beaucoup de mal à expliquer la situation seul, mais lors de cette nuit il s’était déjà prouvé à lui-même qu’il pouvait peut-être y arriver. En entendant la situation ils avaient l’air tendu. L’un d’eux proposa à Léo d’attendre dans une auberge, il affirma qu’ils allaient tout faire pour retrouver son amie, mais dans sa voix, le cas de la mage royale semblait bien plus important. Le jeune garçon sortit en leur laissant Méline, et repartit chercher son amie. Bien plus tard le garçon regarda une montre qu’il avait acheté à Historia, il était déjà vingt-six heures. Il se mit assis au bords de la rivière pour réfléchir. La neige avait déjà recouvert le sol, le froid et le silence devenaient pesant.

« Léo… Léo ! s’exclama une fille en l’agrippant

— Mais… Alice ? Tu es là ? C’est vraiment toi ? demanda-t-il sous le choc

— Tu étais où ? Je t’ai cherché absolument partout ? Je suis allée voir les gardes et ils m’ont dit que tu me cherchais. J’ai eu si peur tu sais…

— Moi aussi…

— Ne me laisses plus jamais je t’en supplie ! Ne pars plus loin de moi ! S’il te plait…

— J’ai revu ma famille. On a dut se perdre par ma faute. Désolé…

— Ta famille ? C’est génial. Tu dois être heureux, alors pourquoi être revenu me chercher ? questionna Alice

— Hein ? Parce qu’on doit aller à Auragria. Tu ne l’aurais pas oublier ? railla-t-il

— Merci de m’avoir choisi. Tu es vraiment courageux…

— Tiens je n’avais pas remarqué. Tu es trempée, qu'est-ce qu’il t’es arrivé ? interrogea l’adolescent inquiet

— Quand je te cherchais deux femmes m’ont bousculé et je suis tombée dans la rivière. Heureusement j’ai réussi à remonter. Je les ai signalé, elles transportaient un sac, et je ne suis pas dupe, c’était clairement un corps. Je ne l’ai pas vu longtemps mais j’en suis certaine. affirma-t-elle

— Ça aurait un lien avec la disparition de la mère de Méline ?

— Qui est Méline ?

— C’est la fille de mage royale. Autrement dit notre guide a disparu. Tu crois qu’on peut faire quelque chose pour l’aider ? demanda Léo

— Léo, j’admire le courage dont tu fais preuve mais on n’a aucune chance de lui venir en aide. On est super faible actuellement. En plus tu t’imagines bien que si la mage la plus puissante du royaume s’est faite avoir, alors c’est pas nous qui allons changer la donne. Notre rôle à nous s’est d’arriver à Auragria en vie. Désolée…

— Je comprends. On ne peut pas sauver tout le monde. J’espère juste que les gardes y arriveront… »

Alice devait sécher pour ne pas tomber malade. Ils louèrent une chambre à l’auberge.

« Alice ? Pourquoi avoir pris qu’une seule chambre ?

— Il y a eu un kidnapping il y a pas longtemps. On ne prendra pas le risque d’être séparé. Je vais me changer, t’as pas intérêt à te retourner ! Compris ? ordonna la jeune fille

— Il y a une salle de bain derrière cette…

— On ne prendra pas le risque d’être séparé. répéta sévèrement l’adolescente

— Oui d’accord… »

Après s’être changée elle se mis à côté de son ami et posa sa tête sur son épaule.

« Hein ? T’es sûre que tu vas bien ? Léo était gêné mais n’osait pas la repousser

— J’ai vraiment eu peur que tu disparaisses à jamais. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi. Promets moi de ne jamais m’abandonner. Je veux être à tes côtés jusque-là fin…

— Ahah… on pourrait croire que tu me fais une déclaration amoureuse. S’en est pas une quand même ?

— Tu sais très bien que j’ai déjà un copain… même si je pense que je peux faire un trait sur notre histoire. Toi Léo je sais qu’on sera toujours ensemble, t’es un membre de ma famille à mes yeux, et dans ce monde, peut être le seul…

— Dis pas ça ! Je suis sûr qu’on rentrera chez nous et que tu le reverras ! s’exclama le garçon

— Dis pas de bêtise. On ne sait même pas si c’est possible. Et même si ça l’est on ne sait pas combien de temps ça va prendre. Il finira par abandonner, et il aimera quelqu’un d’autre. Il a raison. Moi je ne pense pas pouvoir aimer quelqu’un d’autre. Tant qu’on ne sera pas chez nous je me refuse de connaitre à nouveau l’amour…

— Mais c’est triste, non ?

— Peu importe. J’ai déjà un merveilleux garçon à mes côtés. Un petit frère c’est tout ce dont j’ai besoin. affirma-t-elle en le serrant dans ses bras

— Un petit frère ? Tu as raison. L’important c’est juste qu’on soit ensemble. C’est promis. On sera ensemble jusqu’à la fin Alice, promis…

— Merci beaucoup… Léo… »

Elle s’endormie et son ami l’allongea puis partit dans l’autre lit. Le lendemain, au réveil il ne neigeait plus et les rues étaient recouvertes d’un magnifique manteau blanc. Les deux adolescents quittèrent rapidement la ville, la route était longue jusqu’à Auragria et ils allaient devoir braver les dangers de la plaine sans guide, alors selon Alice il était nécessaire de partir le plus tôt possible.

« On a enfin traversé de l’autre côté de cette fichue rivière. Qui est le génie qui a eu l’idée d’autant éloigner le seul pont qui le permet en dehors de la ville ? se plaignit Alice

— En plus il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose par là-bas. En dehors du gouffre blanc bien sûr, même si je ne pense pas que ce soit une raison valable. affirma Léo

— Bref je récapitule notre plan. Nous allons longer la forêt rosée qui se trouve au Sud de cette ville tout en restant dans la plaine, et ce jusqu’à atteindre l’embranchement du grand Casn et du petit Casn. Là-bas il y aura un pont vers notre de destination. rappela-t-elle une carte à la main

— Cette forêt est vaste mais très peu dense. Pourquoi on ne la traverse pas ? En coupant tout droit jusqu’au pont ça serait bien plus rapide. fit remarquer le jeune garçon

— Pour le moment on est plutôt faible, je préfère qu’on marche à découvert dans la plaine pour être plus visible par des aventuriers ou autre si on se retrouve en danger. Cependant j’ai un peu peur de rencontrer des bandits sur la route, ou pire, les gens qui ont kidnappé la mage royale. C’est pourquoi je préfère un moyen de se replier et de se cacher en cas de problème. Désolée de t’imposer mon point de vue. expliqua l’adolescente

— Non je comprends totalement. Prudence est mère de sureté. Je n’ai pris en compte que la distance à parcourir dans ma réflexion, c’est à moi de m’excuser… »

La première journée de marche se passa sans encombre et sans même croiser le moindre ennemis. Pour la nuit ils préférèrent tout de même entrer dans la forêt pour camper. Mais avant même d’avoir le temps de commencer leurs tours de garde des monstres sortir de la pénombre.

« Des gobelins. Ils se cachent le jour et attaque en groupe la nuit. Tu penses qu’on va s’en sortir ? On ne s’est jamais battu en condition réel. fit remarquer le jeune garçon

— Bien sûr qu’on va s’en sortir ! Tant que je te protèges et que tu fais de même il n’y a aucune raison d’avoir peur ! s’exclama Alice en brandissant son sceptre avec assurance »

Léo fit de même et dégaina sa dague. En les voyants armé les gobelins se montrèrent plus méfiants, cependant leur supériorité numérique leur offrait un avantage certain et une confiance totale.

« Tant qu’ils ne bougent pas, reste calme. À mon signal tu tues celui à ta droite et je me charge des trois à notre gauche. ordonna-t-elle calmement »

Le chef des créatures hurla en brandissant un glaive et lui et son groupe foncèrent sur nos jeunes héros.

« Vas-y Léo ! Ô pierres qui façonnez notre monde, je vous implore, élevez-vous et perforez mes ennemis ! »

Léo s’élança vers la créature que lui avait indiqué son amie, cette dernière quant à elle utilisa un sort de terre plutôt basique permettant de générer des pierres pointues et de les envoyez sur l’adversaire. Elle créa trois pierre qui se plantèrent entre les deux yeux de chaque gobelin. C’était de loin le sort le plus fort qu’elle maitrisait. Mais à côté d’elle, son ami semblait moins enclin à tuer. Il stressa et rata sa cible.

« On est pas dans un jeu… je ne veux pas prendre la vie de quelqu’un d’autre. pensa-t-il en esquivant le monstre qui venait de riposter

— Ô pierres qui façonnez notre monde, je vous implore, élevez-vous et perforez mes ennemis ! s’écria-t-elle pour le protéger »

Le gobelin fut blessé dans le dos mais cette fois-ci ça ne suffit pas à le tuer. D’autres gobelin arrivèrent, ils étaient resté en arrière en renfort. Ils semblaient être les quatre derniers.

« Léo ! Je dois m’occuper de ceux qui arrives, il faut vraiment que tu tues celui-là. Si on veut survivre il faut faire des sacrifices. C’est eux ou nous ! Alors ne réfléchis pas, et tranche-le ! ordonna-t-elle de nouveau »

Alice lança à nouveau son sort, encore et encore jusqu’à ce que chaque gobelin décède. Léo hésitait, il ne voulait vraiment pas le faire, mais il souhaitait plus que tout lui être utile, il s’élança à nouveau, il y mit toutes ses forces, toutes ses craintes, et toutes la rage contre son incompétence, puis il taillada son adversaire qui en mourant se transforma en poussière noir, puis en un petit cristal.

« Je suis épuisée. J’espère que cet affrontement dissuadera d’autres monstres de venir nous attaquer, je veux vraiment une bonne nuit de sommeil…

— Je suis couvert de sang… je viens de tuer quelqu’un…

— Pas quelqu’un, quelque chose. Les monstres et les animaux spirituels ne sont pas des gens au même titre que les humains et les Maliori. répliqua Alice

— Tu insinues qu’on vaut mieux qu’eux ? Que notre vie à plus de valeur ?

— J’aimerais te dire non, mais je ne peux pas. avoua-t-elle

— Hein ?

— Les monstres sont des bêtes sanguinaires, elle n’agisse que par instinct. Et la seule chose que leur dicte cet instinct, c’est de tuer les Maliori. Je ne dis pas qu’elles sont moins intelligentes, on l’a bien vu, ils étaient organisés et ils savaient rester méfiants. Contrairement aux animaux spirituels, équivalents des animaux de notre monde, qui eux n’attaque que si c’est nécessaire à leur survie, les monstres eux nous tuerons à la moindre inattention. Ils n’ont que faire de la pitié. Malheureusement, ici c’est tuer ou être tué. expliqua la jeune fille sur un ton morose

— Combien de litre de sang on va devoir verser avant de rentrer chez nous ? Est-ce que je vais vraiment réussir à le supporter ? se demanda-t-il

— Léo, nous ne faisons qu’un, un seul et même héros. Tu es l’épée dans la main droite, je suis le sceptre dans la main gauche. Ensemble on y arrivera. Tant que je te protège et que tu me protèges en retour je suis certaine qu’on traversera n’importe quel épreuve…

— Tu crois que j’en serais capable ?

— Bien sûr. Avec une baguette on a plus de puissance et de mobilité, c’est bien mieux pour un mage basé sur l’offensivité. Avec un sceptre on a plus de portée et les sorts de soutiens sont bien plus efficaces, c’est bien plus adapté à la classe de prêtre…

— Mais pourquoi avoir choisi un sceptre dans ce cas ? Tu aurais mieux fait d’avoir une baguette. répliqua le jeune garçon

— C’est justement parce que j’ai une confiance totale en toi que j’ai choisi un sceptre. J’ai pas besoin de me déplacer si je sais que tu es près de moi. Et moi, je veux te supporter, t’emmener toujours plus loin, alors j’ai besoin de cette portée. expliqua l’adolescente

— Je risque encore de faire des erreurs…

— Je sais, on va à Auragria pour apprendre après tout…

— Je risque d’être un boulet…

— Un boulet peut devenir une arme redoutable…

— Je… tu es sûre que tout ira bien ? questionna-t-il toujours peu convaincu

— Puisque je te le dis tête de nœud. Regarde-moi. Est-ce que j’ai l’air si peu confiante ? Toi et moi on est uni, et tant qu’on le sera, rien ne nous résistera ! déclara Alice

— D’accord, je te crois. Tiens j’y pense en les voyant trainer. Ces cristaux… les zellio je crois, on devrait les ramasser pour les vendre, non ? interrogea Léo

— Oui. En tuant n’importe quel monstre on obtient ce cristal en forme de prisme hexagonale, et on peut le revendre pour un peu d’argent selon le monstre tué. Tu vois la gemme noire au centre, c’est écrit gobelin en rune draconique. C’est donc impossible de mentir sur la marchandise. Et avec un sort on peut les faire revenir à l’état charnelle pour récolter des matériaux. Et c’est la même chose pour une créature magique à la seule différence que le cristal est bleu. lui répondit-elle

— Si c’est avec un sort ça veut dire qu’on ne peut pas tous l’utiliser, c’est bête je trouve…

— La magie est séparée en neuf catégories. Les magies de catégorie une ne sont que des sort, et ils ne coûte quasiment pas d’énergie spirituelle. Ils peuvent donc être utilisé par n’importe qui, peu importe le type d’organe spirituel que tu possèdes. Les magies de catégories 9 sont les plus puissantes, mais à part avec des objets très spécifiques elles sont inutilisables...

— Tu parles des reliques célestes ?

— Oui c’est ça. Et donc, c’est pour ça que la magie la plus forte pour le commun des mortels c’est la magie de catégorie huit. Personnellement j’ai utilisé un sort dont la catégorie dépend de la quantité d’énergie dépensé. Avec mes capacités actuelle je ne dépasse pas la catégorie trois d’après Siana. expliqua-t-elle

— J’aurais tellement aimé être un mage. Utiliser des sorts ça à l’air tellement classe. affirma Léo

— Avec ton organe spirituel tu ne peux pas créer de cercle magique, c’est pour ça que tu dois utiliser des techniques absolues, afin de bénéficier d’une arme qui sert de réceptacle.

— Je le sais déjà ça…

— Et pourtant tu n’en as pas compris la subtilité. Tu as juste besoin d’un réceptacle. Par exemple en utilisant un cercle magique dessiné au préalable tu pourrais y arriver. Ou alors en utilisant des cristaux, ça existe des cristaux renfermant un sort. Tu peux donc t’amuser avec les sortilèges, mais tu dois juste te rappeler que c’est avec les techniques absolues que ton corps réagis le mieux, et que ce sera ça ta véritable force. enchaina l’adolescente pour lui redonner de l’espoir »

Au final ils n’eurent presque pas le temps de dormir, ils discutèrent quasiment toute la nuit, joyeusement autour du feu.

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