Le lendemain du départ de Léo, Alice se réveillait paisiblement dans sa chambre, à ce moment-là elle ne se doutait pas encore que son meilleur ami avait disparu.

« Elle dort encore ? J’espère que Léo est déjà réveillé. pensa-t-elle en regardant le lit de sa colocataire »

L’adolescente se rendit alors au réfectoire comme à son habitude pour y attendre son ami. Mais après une heures il n’était toujours pas là, les cours allaient bientôt commencer.

« Salut les gars, vous n’auriez pas vu Léo par hasard ? demanda-t-elle en croisant leurs deux amis

— Léo ? Non je ne l’ai pas vu, et à vrai dire ça me dérange un peu que tu viennes me le demander. lui répondit Elkaroth

— Pourquoi ça ?

— Comme tu le sais je fais partie du club animalier, et c’est à nous de nous occuper des écuries. Tôt ce matin on est venu me prévenir qu’Astral n’était plus là. Donc si jamais tu le trouves dis-lui qu’il me devra des explications. déclara-t-il

— Qu'est-ce qu’il est encore partis faire ? Il ne tiens vraiment pas en place. enchaina Diego

— Merci beaucoup, je vous tiendrais au courant si j’ai des nouvelles… »

Inquiète elle retourna dans sa chambre demander conseil à Léa.

« Léa, mon informatrice préférée ! J’ai besoin de ton aide. Léo a disparu et personne ne sait où il est ! brailla Alice en ouvrant brusquement la porte

— Ton informatrice préférée ? Quel honneur. Il ne peut pas être bien loin. Il est peut-être partit en ville pour t’acheter une surprise. proposa-t-elle en posant le livre qu’elle lisait

— Je ne suis pas sûre. Astral n’est plus à l’écurie, il ne l’aurait pas pris sans autorisation pour simplement aller en ville. Il ne t’as vraiment rien dit à toi ?

— J’ai décidé de te dédier toute ma vie. Je ne ferais jamais rien qui pourrait te nuire. Si je savais où il était je te le dirais, promis. En attendant qu’il revienne on pourrait…

— Oui t’as raison, séchons les cours pour fouiller sa chambre, on y trouvera des indices. Puis interrogeons du monde en ville. Peut-être que des gens l’ont vu quitter la capitale ! s’exclama l’adolescente

— Je n’ai encore rien proposé tu sais. Et puis tu es sûre que c’est une bonne idée de fouiller dans ses affaires ? C’est interdit d’aller dans les dortoirs des…

— Léo viens bien dans notre chambre et il n’a jamais était pris. Ça doit pas être si compliqué. Et puis on le fait pour s’assurer qu’il n’est pas en danger… ça ne serait pas arrivé s’il m’avait prévenu de toute façon. marmonna-t-elle

— On ferait mieux de ne pas sécher, si on avait des problèmes on aurait plus aucun moyen de le chercher. Commençons par interroger les autres élèves dans les couloirs. Si on ne trouve rien, on suivra ton plan tordu. répondit Léa

— En tant que meilleur informatrice du royaume, c’est ton rôle de répondre au demande de ta cliente préférée…

— Oui, c’est bon, j’ai compris… »

Ils interrogèrent le plus d’élève possible : ceux de la classe, ceux du club de parcours. Léa souhaitait aussi demander au fan club de Léo, mais elle s’imagina Alice en train de toute les cogner alors elle avorta cette idée.

« Il semble obsédé par les reliques célestes. leur affirma un élève de deuxième année qui s’occupait de la bibliothèque

— Ça doit être à cause de ces maudites flammes qui l’habitent. Depuis qu’il les a utilisé il n’est plus totalement l’ami que j’ai connu. Il est plus entreprenant, plus sociable, et il s’entête à vouloir devenir plus fort. rouspéta Alice

— Tu sais qu’il fait tout ça pour réaliser votre rêve de rentrer dans votre monde. Du peu que je sais de son pouvoir, je n’ai pas l’impression qu’il soit foncièrement mauvais, il vous a sauvé après tout, et Léo se préfère comme il est maintenant…

— Baliverne, il dit ça pour que je ne m’inquiète plus. Il est bien trop gentil, mais je suis certaine que ce pouvoir lui fait beaucoup de mal. Bien, on a eu aucune information utile, allons dans sa chambre avant que la nuit ne tombe, sinon il y aura trop de monde au dortoir. enchaina la jeune fille en oubliant la présence de l’autre élève »

Elles s’y rendirent et en arrivant elles découvrirent un chaos de livre et de document qui s’entassaient absolument partout.

« Combien de temps ça va nous prendre pour obtenir des informations là-dedans ? Alice, ce qu’on fait c’est de la folie, tu ne trouves pas que ton comportement empire ? On a déjà parlé de toutes ces choses en début d’année…

— Je sais, mais cette fois c’est différent. Il est peut-être en danger. Commence de ce côté, moi je vais voir celui-ci… »

En fouillant elles apprirent que Léo se renseignait beaucoup sur les reliques célestes, mais aussi sur la Grande guerre et la seconde guerre.

« Pourquoi cette obsession pour les dieux ? se questionna Léa

— Personnellement j’ai trouvé un livre dans la poubelle sur le culte du démon écarlate, mais il est tout petit. Qu'est-ce qu’il pouvait bien chercher ?

— On a très peu d’information sur ce culte, si ce n’est presque rien. Ça ne m’étonne pas qu’il l’ait jeté, avec des infos qui datent de plusieurs siècles, et qui sont sûrement presque toutes fausses, il ne serait pas aller loin. affirma-t-elle

— Et ce document, qu'est-ce que c’est ? demanda Alice en voyant un bout dépassé d’une pile de livre

— Tiens, je ne l’avais pas vu…

— Regardons. enchaina l’adolescente

— C’est la prophétie du démon lunaire. Qu'est-ce qu’il manigance ?

— Tout semble en lien avec ces étranges souvenirs…

— Ceux dont tu m’as parlé ? Il aurait fait ces recherches pour vérifier la véracité de ces souvenirs ? se demanda Léa

— Qu'est-ce qui se passe Léo… un pouvoir terrifiant qui te change… des souvenirs de choses que tu n’as jamais appris… pourquoi est-ce que tu ne reviens pas… pour…

— Léo t’es rentré ? demanda un garçon en toquant à la porte

— …

— Bizarre, j’étais persuadé d’avoir entendu quelqu’un… »

Le lendemain elles apprirent qu’une élève d’une autre classe était absente, et elle se mit immédiatement en tête que cela avait un lien avec la disparition de son meilleur ami.

« Qu'est-ce que cette sale garce veut à mon Léo ? Où est ce qu’elle l’a emmené ? grognait Alice en colère

— Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu hais autant cette fille. Elle semble détester les hommes donc aucune chance qu’elle ne s’intéresse à "ton" Léo. Et puis c’est peut-être une simple coïncidence, il y a toujours des absents, c’est inévitable…

— Non, je le sens. Juste parce qu’elle est la sœur d’une célébrité elle prend trop la confiance. Elle a dut berner Léo avec ces histoires d’hommes, et lui il l’a pris comme un défi ! s’exclama-t-elle »

Après une longue semaine sans nouvelles la panique se changea en tristesse, et surtout en haine envers Claire. Cependant une nouvelle allait un peu lui faire oublier qu’elle était la seule à souffrir.

« Alice t’aurais une minute ? demanda Diego

— Je t’écoute…

— J’aurais aimé que Léo aussi soit là pour l’entendre mais… enfin bref. Elkaroth et moi on va rentrer à Silvaria, il y a eu des problèmes avec sa famille et il doit répondre à ses obligations royales. expliqua-t-il

— Des obligations ?

— Tu ne le savais pas ? Elk est le fils du guerrier royal de Silvaria, et il est officiellement le futur garde personnelle de la princesse, en plus d’être son fiancé. Donc on ne pourra plus vous voir toi, Léa et Léo, désolé…

— Non ne t’en fais pas. J’espère que les choses s’arrangeront pour vous et sa famille. répondit-elle

— Nous partons directement après les examens finaux. J’espère qu’il sera revenu d’ici là que l’on puisse se séparer correctement. Je te laisse, je vais voir comment il va… »

Un autre jour, en déambulant dans les couloirs de l’académie Alice croisa Elena, l'adjointe du principal.

« Vous allez bien ? interrogea-t-elle

— Oui pourquoi ? répliqua l’adolescente en souriant

— Vous savez je suis l'adjointe du principal, je sais que votre partenaire et Claire sont partis depuis une semaine et ne sont toujours pas revenu. Et puis, je ressens votre tristesse, que ce soit dans votre regard ou dans votre voix. Ce doux sourire que vous arborez n'est qu'une simple façade. affirma Elena Mars

— Il m'a promis de ne pas m'abandonner, il m'a toujours dit que pour lui une promesse c'était sacrée, alors pourquoi il ne l'a pas tenu ? questionna Alice

— Si pour lui les promesses sont si importantes, ne penses-tu pas qu'il a une bonne raison ? rappela l'adjointe en regardant le ciel

— On dirait que ça vous rend nostalgique...

— Oui. Je vais t'avouer un secret sur mon mari...

— Quel genre de secret le principal pourrait avoir ? questionna Alice

— Léo me fait un peu penser à lui. À l'époque on fréquentait cette école, et comme vous on était inséparable. Grégoire me protégeait tout le temps, et il plaisait au fille donc ça me dérangeait pas mal. Mais un jour, il a disparu sans laisser de traces...

— Seulement "un peu" ? Qu'est-ce qui s’est passé ensuite demanda la jeune fille pensant pouvoir trouver une piste

— Rien. Je n'ai rien fait... enfin, je l'ai détesté. Cependant, les semaines passèrent, et il commençait à me manquer, après un mois de solitude, je compris à quel point je tenais à lui, et à quel point je l'aimais, le pire c'est que je connaissais ses sentiments pour moi, sentiments que j’avais rejetée. expliqua-t-elle

— Où était-il ? Comment il est revenu ? C’est une fille qui l’avait kidnappé ? interrogea-t-elle de plus en plus absorbée par l'histoire

— Le jour où il est revenu, j'étais partis seule en mission. J'ai été prise dans une embuscade. Quand tout semblait perdu, j'ai accepté mon sort, et il est apparu, il portait la même tenue que le jour de son départ, elle était déchirée, et son épée était émoussé, mais il m'a défendu corps et âme face à mes ravisseurs. Après ça, il s'est écroulé au sol...

— ...

— Je me suis approchée de lui, et en me voyant il a tenté de se relever. Je lui ai mis une gifle puis je l'ai serrée dans mes bras. Ensuite j'ai fini par lui avouée mes sentiments. Ah ! Et je lui ai aussi dit de prendre une douche...

— …

— Et aujourd'hui nous sommes mariés et nous avons deux magnifiques enfants. termina Elena

— C'était une bien belle histoire, mais il était où pendant autant de temps ? interrogea-t-elle

— Dans la forêt Sacrée. Il ne faut surtout pas s'y aventurer sans s'être préparé à l'avance, sous peine de se perdre, et de perdre toute notions de temps et d'espaces. expliqua-t-elle

— Comment ça "perdre toute notions de temps et d'espaces" ! s'exclama Alice

— Dans la forêt il existe une créature légendaire qui fait perdre au voyageur ces notions pour les épuiser. Heureusement on a découvert qu'avec une plante se trouvant au fond du lac rosée cette créature n'attaquait plus, bien qu’on ne sache pas pourquoi...

— J’espère qu’il ne s’y est pas rendu...

— Léo et Claire sont tous des élèves brillants. Ça m’étonnerait fortement qu’ils se soient rendu dans un endroit si dangereux. Et puis même s’ils s’y étaient rendu, l’un d’eux aurait forcément pensé à cette plante, ils seraient rentrés depuis longtemps... »

Pendant ce temps dans la forêt Claire et Léo s’amusaient comme si rien n’avait d’importance.

« Trouvé ! Ça me fait huit à deux, t’es vraiment pas doué. railla-t-elle

— Tu verras j’aurais ma revanche sur le prochain jeu. On va faire simple… on va jeter une pierre là-bas, celui qui la lance le moins loin à gagner ! J’ai toute mes chances avec une épreuve de force, alors je te laisse commencer. proposa-t-il

— Ça marche, je vais te montrer le talent d’une des meilleures élèves du club d’art martiaux ! s’exclama-t-elle »

Elle la lança si loin qu’aucun d’eux ne la voyait.

« Maintenant que j’y réfléchis ce jeu ne marche pas très bien en forêt. déclara-t-elle

— Pas grave, on les chercheras après. À mon tour… »

Il pris beaucoup d’élan et la lança aussi loin que nécessaire.

« C’est ça la force dont tu voulais te vanter ? Qu'est-ce que les filles te trouve ? Moi je me le demande. Neuf à deux, ça fait quoi de perdre encore ? railla-t-elle à nouveau

— Huit à trois tu veux dire ? J’ai dit que la victoire appartenait à celui qui la lançait le moins loin. Tu as étais prise au piège comme une débutante ! affirma Léo en se moquant d’elle

— C’est… c’est fourbe de ta part. Je t’ai un peu sous-estimé je l’avoue, mais il n’empêche que j’ai gagné plus de fois que toi…

— T’as raison. Dis j’ai une question, il n’est pas censé y avoir des animaux ou des monstres dans une forêt ?

— En principe oui… maintenant que tu le dis, pourquoi n’en a-t-on pas croisé ? Et aussi… pourquoi on est ici ? J’ai l’impression que… non je dis n’importe quoi, on a le collier, il ne peut rien nous arriver. dit-elle nerveusement

— Mais oui ça me revient, on cherchait le temple. Mais depuis combien de temps on joue ? Et regarde-toi, t’as les joues creuse et t’as l’air si fatiguée. remarqua enfin l’adolescent

— Et on en parle de toi ? On n’a pas vu le soleil se coucher depuis qu’on est ici, aucune créature ne nous a attaqué, on semble épuisé mais ni toi, ni moi en avons l’impression. Et je ne sais pas toi, mais je n’ai aucune idée d’où on est et d’où on vient dans cette forêt…

— Tu veux dire, qu’on est sous l’influence de la créature ? questionna-t-il

— Mais on a les… »

Avant qu’elle finisse sa phrase, sous ses pieds le sol s’écroula et elle ainsi que Léo tombèrent dans ce qui semblait être une vieille ruine.

« Claire… tu vas bien ? demanda le jeune garçon en toussant

— Il n’y en a pas. Pourtant c’est une enseigne populaire. marmonna-t-elle dans son coin »

Son collier s’était brisé durant la chute, et le pendentif qui devait contenir l’algue rosée était vide. En voyant ça Léo cassa le sien et le résultat était le même.

« Donc résumons la situation : on ne sait pas où on est, depuis combien de temps on est là, et on n’a aucune idée d’où pourrait être la sortie de ce trou. dit Léo

— C’est trop haut pour remonter, mais positivons. On doit être au temple, du moins si ce n’est pas ici, je n’ai aucune idée d’où il pourrait être. Trouvons la relique, et ensuite on quittera la forêt. Du moins si on y arrive…

— Pour l’heure reposons nous un peu. On est pas en état de se battre si on rencontre des ennemis. Je fais le premier tour de garde. proposa-t-il

— Non, si on est en danger c’est toi qui nous défendra. Tu devras être en forme, alors reposes toi en premier. répliqua l’adolescente

— Tu tiendras sans dormir ?

— Fais ce que je te dis avant que je change d’avis. ordonna-t-elle »

Léo s’assit contre un mur et s’endormit rapidement, il s’inquiétait pour Alice mais il se rassurait en se disant qu’il était sur la dernière ligne droite de son périple. Plus tard il se réveilla brusquement après être tombé sur le côté. Claire était recroquevillée contre le mur d’en face et l’évitait du regard.

« J’ai dormis combien de temps ?

— Je… je ne sais pas. répondit Claire sèchement en se relevant

— T’es toute rouge. Tu as de la fièvre ? Il fallait me réveiller si tu n’allais pas bien ! s’inquiéta notre héros

— T-T’en fais pas pour moi, tout va bien. Maintenant on part dans cette direction, et voyons ce qu’on y trouve. enchaina-t-elle en avançant sans même le regarder

— Tu devrais te reposer, tu ne tiendras pas sinon. Claire tu m’en…

— Je vais bien, promis. Plus vite on avancera, plus vite je retrouverais mon lit et surtout un bon bain… »

Elle alluma une torche qui était accrochée au mur avec de la magie et continua d’avancer sans se retourner.

« La gemme sur ton gant, elle est de bonne qualité ? demanda-t-elle

— Probablement. J’ai cinq heure de recharge pour chaque utilisation, et j’en ai six…

— Donc une journée de charge ? Pour un sort de catégorie sept c’est de la très bonne qualité. C’est Alice qui te l’a offerte, vous devez vraiment beaucoup tenir l’un à l’autre. Si jamais on trouve la créature tu lui envoies les six charges d’un coup et on fuira. Tu t’en sens capable ?

— J’ai réussi à abuser d’explosion infernal. Peut-être, mais je ne sais pas si je tiendrais longtemps après ça, d’autant qu’avec mon organe spirituel, utiliser un sortilège me coûte plus d’énergie que nécessaire… Claire on pourrait discuter de chose plus banal ? La situation actuel est angoissante même pour moi, ça m’aiderait à rester concentré sur ce qui est important. demanda-t-il

— Tu veux parler de quoi ?

— Parlons… hum… de transport. Je trouve ce monde étonnant, vous avez des choses qu’on a inventé le siècle dernier comme les digicodes, mais en termes de transport vous êtes coincé au dix-huitième siècle, enfin le vingt-huitième dans ce monde. Pourtant avec l’énergie spirituelle je suis certain que beaucoup de chose peuvent être créé. déclara le jeune garçon

— La première vague d’humain à apporter son lot d’innovation. Mais qu’on le veuille ou non, votre monde a eu le droit à des milliards d’années pour se développer. Le nôtre n’existe que depuis quatre mille ans. Je pense donc qu’on se débrouille bien. Mais tu as raison, combiné à la magie, le savoir humain pourrait considérablement développer la technologie à Maliora. répondit Claire

— Le jour où des trains rouleront à grande vitesse sur le continent ça vous changera tellement la vie. En plus pas de pollution si tout fonctionne à la magie…

— À ce point ? C’est quoi exactement un train ?

— Un véhicule qui peut accueillir énormément de passager et qui peut voyager à très grande vitesse. Pour te faire une idée, avec un train, il faudrait moins d’une journée pour aller d’un bout à l’autre du royaume, ‘fin je…

— Moins d’une journée ! Avec beaucoup de passagers ? Et c’est sans danger un tel engin ? s’étonna la jeune fille

— Rien n’est sans danger tu sais, mais en général ça va. Le seul problème c’est quand ils prennent du retard, c’est frustrant de ce que j’en sais. Et il existe une version aérienne du train, on appelle ça un avion, mais ces deux inventions nécessitent beaucoup d’infrastructure. Aéroport, gare et voix ferrés. Mais ça en vaut vraiment la peine. J’adore Astral mais les trajets sont longs. expliqua Léo

— Après les gens utilisent des wyvernes pour les longs trajets, c’est plus…

— Des wyvernes ? Mais les dragons ne font pas partie des Maliori ? s’étonna le jeune garçon à son tour

— Ah oui je comprends la confusion. En réalité certaines races ont des sous espèces qui ne sont pas doté d'intelligence, par exemple les orcs ont les gobelins, les nains ont les gnomes, et les dragons ont les wyverne ainsi que leur monstrueuse cousine, les vouivres. expliqua-t-elle

— Une wyverne et une vouivre c'est la même chose, non ? demanda notre héros

— Non. Une wyverne est semblable au dragon bien que plus petite, et elles ne possèdent pas de pattes avant. Elles se servent de leurs ailes comme pattes et peuvent même être bipède parfois. Les vouivres sont semblables au lamia, à la différence qu'elles ont des ailes de dragons et sur leur front elles ont un cristal de feu d’excellente qualité, ta gemme est peut-être fait de ce matériaux. expliqua Claire pour qu'il comprenne bien la différence

— Ah je vois. Dans mon monde on parle aussi de la légende des wyverne et des vouivres, mais chez moi c'est plus ou moins la même chose, c'est juste que selon le pays la représentation diffère. Mais bon, ça ressemble tellement à mon monde que je ne risque pas de me perdre. avoua-t-il

— En parlant de ta gemme, je me pose une question sur toi, plus exactement sur ta relation avec Alice. Tu es amoureux d’elle, non ?

— Mhh… oui…

— Elle semble aussi tenir à toi. Du moins plus que ça propre vie, je ne sais pas ce que ça vaut. Enfin bref, vous êtes populaires et ne sortez avec personne, et en plus, tu l’aimes. Pourquoi vous n’êtes pas ensemble ? demanda-t-elle

— Elle ne souhaite pas sortir avec qui que ce soit, du moins pas avant qu’on ait réussi à rentrer dans notre monde. C’est une des raisons pour laquelle je donnerais tout pour rentrer. En attendant elle ne me voit que comme un petit frère, à cause de la relation que l’on avait dans mon monde, mais je me suis promis de lui révéler ce que je ressens quand on aura accompli notre objectif ! déclara-t-il plein de détermination

— Et tu as des pistes pour retourner d’où tu viens ?

— Une je pense, mais je n’ai aucune idée de ce qu’elle vaut. Ma mémoire me fait défaut. Parfois j’en perds des fragments, et la fois d’après je m’en souviens et je me souviens de plus de choses, des choses que je n’ai jamais vécu. Tant que je ne serais pas certains de ce que c’est, j’évite d’en parler à Alice, histoire qu’elle n’est pas de faux espoir. raconta Léo

— Elle semble fragile. Quand on la voit de loin ou que l’on entend des choses à son sujet elle parait forte et droite. Le coup qu’elle nous a fait la dernière fois m’a fait comprendre qu’elle était plus complexe qu’elle n’y parait. avoua Claire

— Alice est malade. Par le passé j’étais faible et lâche, je n’avais aucune confiance en moi. J’avais besoin d’elle, elle était la lueur que je voulais suivre pour survivre. Quand j’ai utilisé lion flamboyant quelque chose a changé en moi, presque tout en fait. C’est pour ça qu’elle refuse que j’utilise ce pouvoir. Mais depuis ces changements j’ai compris que par ma faute elle avait aussi développé une sorte de dépendance à moi. Elle était tellement nécessaire à ma vie, et aujourd’hui elle a du mal à faire table rase du passé, elle se persuade elle-même que j’ai toujours ce besoin. Elle a peur que je m’éloigne…

— Donc c’est elle qui a besoin de toi en réalité. Elle a besoin de toi pour exister, c’est ce qu’elle pense ? Dans ce cas je n’ose même pas imaginer l’état dans lequel elle se trouve actuellement. En plus je n’ai pas l’impression qu’elle me porte dans son cœur. Elle doit avoir peur que je t’éloigne d’elle… si elle apprend qu’on est ensemble, j’ai de quoi avoir peur ? demanda-t-elle peu rassurée

— Elle devra s’y faire de toute façon. Je veux être avec elle le plus possible, mais c’est mauvais pour elle. C’est une des raisons qui m’a poussé à ne pas la prévenir. C’est peut-être pas la solution, mais battre le feu, par le feu c’est tout ce que je connais. Un jour, l’un de nous deux mourra avant l’autre, c’est évident. Je veux être sûr que si ce jour arrive trop tôt, elle s’en sorte, quitte à la blesser pendant notre vie…

— Tu l’aimes donc à ce point-là. Bon courage à vous deux. répondit la jeune fille »

Un long silence prit ensuite place dans les sombres couloirs de ce temple souterrain. Aucun des deux ne semblait vouloir le briser, et ils continuèrent calmement leur route. Bien plus tard Léo brisa enfin la glace après avoir vu quelque chose d’intriguant.

« Claire, tu as vu ça ? Cette lueur mauve viens de cette pièce…

— Entrons, peu importe ce qu’il se trouve là-bas, je vais devenir folle à force de voir les mêmes couloirs partout… »

Ils arrivèrent enfin dans un endroit qui leur changeait un peu les idées. Une pièce relativement grande mais basses de plafond avec en son centre une sphère en fer d’où s’échappait une vive lumière mauve.

« J’y crois pas, on vient de…

— Une sphère céleste c’est bien ça ? s’étonna Léo

— Qu'est-ce qu’elle fait ici ? Je croyais qu’elles avaient toutes étaient trouvés à l’exception de la sphère démoniaque. répliqua Claire tout aussi étonnée

— Celle-ci a dut être oublié… depuis deux-mille ans. Je ne sais pas ce qu’elle fait, je ne sais pas lire les runes draconiques malgré tous mes efforts. avoua-t-il

— Peu de gens savent le faire de nos jours, toutes les traductions existent et on ne s’embête plus à apprendre cette langue. Mais pour une fois mon complexe d’infériorité sera utile. Sphère ma… magnétique… Son nom est la sphère magnétique…

— J’ai beau t’écouter parler depuis… aucune idée, mais j’ai beau t’écouter, ton érudition ne cesse de me surprendre. Que ça soit dut à ton complexe ou non, tu restes incroyables, et tes efforts aussi. Bon maintenant on peut se douter assez aisément de ce qu’elle fait, et elle ne semble pas très puissante, ce qui explique qu’elle se soit perdu au fil des âges. Mais je vais pas te mentir, j’aimerais beaucoup l’avoir. avoua l’adolescent

— Si personne n’en a voulu en deux-mille ans, tu peux te faire plaisir je pense. De toute façon dans ce monde c’est premier arrivé, premier servi. répondit-elle

— Bizarrement j’ai pas confiance. J’ai dut regarder trop de film. Si jamais je la touche un piège ne va pas se déclencher ?

— Un film c’est quoi ? Si ce temple était construit de nos jours, peut-être. Mais à l’époque impossible qu’ils aient prévus de pièges. Qui plus est dans un temple, et encore plus pour une simple sphère que personne ne veut. Tiens je la prends pour toi si tu veux… »

Elle la toucha et le sol se mit à trembler, la porte se referma et la flamme de la torche disparue, le tremblement la fit trébucher mais Léo la rattrapa grâce à la lueur mauve qui leur permettait toujours de voir. Une fois les secousses terminées elle se rendit compte que la torche était tombée et qu’elle avait roulé quelque part hors de la lumière.

« Sérieusement. Ce monde est une véritable fourmilière remplit de tunnel souterrain et de temple en tout genre. Et parmi les plus vieux aucun n’était comme ça. Pourquoi il faut toujours que ma malchance frappe, comme par hasard celui que j’explore est bien pensé ! s’exclama-t-elle dans la panique et la colère

— Calme toi Claire. On va prendre la sphère et se dirigeait vers la porte, il doit y avoir un moyen de la rouvrir. Mais surtout garde ton calme, sinon on va manquer d’air avant de pouvoir sortir…

— Tu veux dire manqué d’énergie ? Oublie pas qu’on peut créer de l’air, de l’eau et un peu de nourriture par la magie. Mais tu as raison, je dois rester calme, avoir peur n’est pas digne de ma sœur. répondit l’adolescente »

Léo prit la sphère et lui attrapa la main avant d’avancer vers la porte. Il essaya de pousser de toutes ses forces et même en utilisant de la magie d’augmentation de ses capacités elle ne bougeait pas d’un millimètre. Ils essayèrent avec de la magie explosive mais pas une égratignure. Puis ils entendirent du bruit dans la pièce, d’abord devant, puis sur les côtés.

« Ô lumière elfique toi qui repousse le mal et protège les faibles je t’implore, resplendis et éclaire mon chemin. incanta Claire »

Face à eux, de toute part se trouvait des morts vivants, plus exactement des zombies. Les monstres morts-vivants naissaient selon des conditions spéciales et parfois sont mêmes d’ancien Maliori qui étaient revenu à la vie avec un zellio. Leur intelligence dépendait principalement de la condition de leur naissance.

« Des morts vivants ? Dans quel genre de piège on est tombé ? Il y en a beaucoup trop…

— Comparé aux vampires ils n’ont pas l’air doué d’intelligence. Quoiqu’eux n’étaient bon qu’à obéir, du moins… le feu leur faisait peur. marmonna Léo qui essayait de trouver une solution

— Dis pas de bêtise. Les monstres n’ont pas tous les mêmes faiblesses. Qui plus est, en face de nous ce sont des zombies, soit le pire type de mort vivant après les spectre. Leur zellio se trouve quelque part dans leur corps, mais entre deux individus il ne sera quasiment jamais au même endroit. expliqua-t-elle

— Ils sont lents. Vu leur vitesse je pourrais les cramer sans me soucier du temps d’intervalle entre les sorts. Et avec ma gemme j’ai pas mal de portée. proposa-t-il

— Vu leur nombre ça te demandera bien plus de six tirs je pense. Et j’aimerais vraiment qu’on garde cette stratégie pour fuir la créature mystique. Mais on a besoin de sort de zone, c’est quoi ton sort le plus puissant ?

— Explosion infernal, mais avec la hauteur sous plafonds ça risque d’être dangereux, je vais prendre beaucoup trop de dégâts, surtout qu’une explosion ne suffira pas. Je suis aussi capable d’utiliser "faucheur des ombres" mais…

— Ça ne suffira pas. L’enchantement de la technique qui te guide vers les zellio ne dure que cinq seconde, tu te feras tuer dès qu’il sera terminé. Pourquoi je ne suis pas doué comme ma sœur. Elle serait sorti de cette situation sans soucis, elle l’a déjà fait. déclara Claire en tombant au sol en larme »

Léo se mit à genoux et lui mit un coup de tête contre le front.

« Tu vas m’écouter maintenant ! Ta sœur c’est ta sœur, tu ne seras jamais comme elle et c’est très bien ainsi. Toi tu es Claire Hoolmes, une mage de soutiens hors pairs, et là, tu es ma partenaire ! Quelqu’un d’aussi fort que la mage royale ne m’intéresse pas, mais toi si, j’ai besoin de tes capacités, tu es la seule qui puisse m’aider. Alors maintenant tu vas cesser de te torturer l’esprit avec les paroles insensées d’idiots qui ne te reconnaissent pas à ta juste valeur, tu vas te révéler, et tu vas me montrer le meilleur de toi-même, le meilleur de Claire Hoolmes ! ordonna notre héros avant de se relever pour survivre

— J-Je…

— J’y vais, on perd trop de temps, et ils sont quasiment là. Technique absolue, estoque du vent. incanta-t-il pour repousser les monstres face à lui

— Léo, j’ai peut-être un plan, mais je ne sais pas si ça marche réellement. Si je me trompe on va tous les deux mourir, mais si on y arrive on va peut-être vivre. Est-ce que tu prends le paris de me faire confiance ? questionna la jeune fille en se relevant à son tours

— Voilà, ça c’est ce que j’aime entendre. On va sortir d’ici en un rien de temps, alors vas-y dis-moi ce que je dois faire ! s’exclama-t-il en retrouvant l’espoir

— Ne poses pas de question. Retournes toi. Et… ferme les yeux… »

Il s’exécuta sans hésiter une seule seconde. En rouvrant les yeux Claire était entouré d’une aura électrique très puissante, une lueur du même genre resplendissait dans ses yeux, mais pas que dans les siens. Léo revêtait le même enchantement, il se sentait léger, comme s’il pouvait tout accomplir.

« Technique absolue, faucheur des ombres… »

L’instant d’après il avait disparu. Des éclairs s’abattaient dans toutes la salle et les zombies tombaient les uns après les autres. En moins de cinq secondes, ils avaient tous péris. L’éclair se propulsa contre la porte en évitant Claire et passa à travers en la brisant. Quand elle sortit, Léo était assis par terre et semblait confus.

« Ç’a vraiment marché ? Alors ça veut dire que… qu’il… que je…

— Qu'est-ce qui s’est passé ? Tu parlais d’un plan et… c’est tout ce dont je me souviens. Ma mémoire me joue encore des tours ?

— Non, c’est une contrepartie de mon don spécial. Je peux transmettre une grande quantité de mon énergie à une personne pour qu’elle l’utilise pendant dix secondes. Mais en échange cette personne oublie ce qu’il s’est passé cinq seconde avant le transfert, et tout ce qu’il s’est produit pendant l’utilisation de mon énergie. expliqua-t-elle en l’évitant à nouveau du regard

— En tout cas on est sorti. J’étais certains de faire le bon choix en te choisissant comme nouvelle partenaire et je ne me suis pas trompé. Reviens faire équipe avec nous quand tu veux…

— Par contre, je ne me sens pas bien. Ce don me prive de beaucoup d’énergie, je crains que je ne servirais plus à rien avant longtemps. dit-elle en s’écroulant de fatigue

— Tu veux te reposer ? demanda Léo en la rattrapant

— Non ça ira. Je veux juste rentrer chez moi. Aide moi à marcher, et repartons sur la trace du sceptre… »

Il l’aida et après encore un long moment ils arrivèrent dans une grande salle lumineuse avec en son centre, le sceptre du ciel étoilé. Ils étaient enfin arriver à leur objectif, et Claire avait un peu récupéré. Léo monta les marches du piédestal et les cinq portes se fermèrent. Puis un hommes apparu devant chacune de ces portes.

« Nous sommes les gardiens du sceptre. Vous avez passé l’épreuve du temps et de l’espace pour trouver cette endroit. Notre déesse Millénia serait fier de vous, qui avez su rester sur le bon chemin. Maintenant il est temps de passer à l’épreuve de force. Montrez nous de quoi vous êtes capables, libérez nous des chaines du monde des vivants et vous pourrez repartir avec cette relique. annonça l’un d’eux

— Claire tu ne parlais pas des spectres plus tôt ? Comme quoi c’était les pires morts vivants possibles ? questionna Léo

— Disons juste que leur zellio n’est tangible qu’une fois soumis au rayon du soleil. Donc si c’est eux la fameuse créature mystique, notre plan tombe à l’eau. répondit la jeune fille

— Nous vous laissons lancer le premier assaut. Donnez tout ce que vous avez si vous souhaitez avoir une chance face aux ennemis de sa Grandeur Millénia…

— J’ai un plan, mais j’aurais besoin de ton pouvoir. Sincèrement j’aimerais ne pas l’utiliser, mais là je ne vois que ça ou alors lion flamboyant que je ne dois utiliser sous aucun prétexte d’après ta sœur et Alice. Tu penses que tu en seras capables ? questionna le jeune garçon

— Compte sur moi. Par contre ça ne sera pas aussi puissant et spectaculaire qu’avant. Et il y a des chances que je sois incapable de bouger, donc tues les vites. demanda Claire

— Merci. Je vais ouvrir les hostilités. Une fois que c’est fait déclenche ton don, attrapes le sceptre et accroches toi dans mon dos…

— Oui !

— Technique absolue, explosion glaciale ! »

Toute la salle fut gelée, cette technique avait une grande portée et ne touchait pas les matières vivantes. Il ferma les yeux et se retourna vers sa partenaire qui exécuta les ordres de Léo.

« Technique absolue, le sang du roi des fées ! »

Son épée devint géante. Il chargea de l’énergie dans ses jambes et se propulsa vers le plafond.

« Technique absolue, brise montagne ! hurla-t-il avant l’impact »

Il frappa le plafond avant que la taille de son épée ne change et put ainsi profiter de la puissance de brise montagne, de la portée du sang du roi des fée, de la puissance acquise avec le don de Claire, et de la fragilité du plafond gelé. Celui-ci fut brisé en un instant avec une tel force qu’un trou vers la surface se forma. Profitant encore de l’aura électrique il posa sa partenaire dans l’herbe et replongea.

« Technique absolue, faucheur des ombres… »

Il tua les cinq spectre maintenant au soleil et remonta sain et sauf.

« Je suppose… que mon plan a… fonctionné… si on est dehors. déclara Léo allongé au sol qui peinait à retrouver son souffle

— Moi aussi je suis heureuse d’avoir un partenaire comme toi. avoua-t-elle allongée à ses côtés

— Tu disais. J’ai pas tout compris…

— Si possible on peut rester comme ça encore un peu ? Je n’arrive plus à bouger le moindre doigts. demanda l’adolescente

— Mon corps aussi est épuisé. On rentrera quand on sera remis. Mais n’empêche, on a trouvé la plupart de tes matériaux, une sphère et une relique céleste, et on est même venu à bout de la fameuse créature mystique…

— Mes matériaux… rassures moi, j’ai toujours ma sacoche ?

— Hein ? T-Tu ne l’as plus. répondit-il

— Tant pis. J’ai trouvé bien mieux. Mais tu m’aideras à en retrouver ?

— Quand tu veux partenaire ! s’exclama l’adolescent »

Ils partirent à la nuit tombé. Léo la raccompagna chez elle et arriva enfin à l’école le 23 juin 3021, soit en plein milieu de la semaine d’examens de fin d’année.