Chapitre XVI : La punition

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Il ne leur restait plus que deux semaines de vacances et le groupe avait envie de quitter la forêt.

« Il est trop mignon ! s’exclama Alice

— Qu'est-ce qu’il y a ? questionna Claire

— Mais quelle petite bouille d’amour. enchaina leur ami

— Ça s’appelle une marole, fais attention, si elle se sent menacée elle attaquera…

— C’est étrange qu’elle soit seule. D’habitude elles restent groupées. Ah je vois. Claire tu peux la soigner ? Elle doit être la dernière survivante de sa famille. affirma Léo en voyant une blessure

— Tu as raisons. C’est clairement un lumix qui a fait ça…

— Je peux la garder dans ce cas ? demanda leur amie surexcitée

— Hein ?

— Allez Léo. Tu as bien Mells toi, regarde la, on ne va pas la laisser seule face à un prédateur qui a dévoré toute sa famille. déclara-t-elle

— On n’est même pas sûr que ce soit vraiment le cas même si c’est très probable d’après ce que m’a dit Riley. Tiens donne lui ça, si elle les accepte elle voudra peut-être rester avec toi. J’ai entendu dire que les gens aimait en avoir comme animal de compagnie, il faut dire qu’au fond c’est juste la belette de ce monde… »

Il lui tendu une boite de biscuit que sa mère lui avait donné. Et en les voyant elle se figea, une larme sur le visage. Elle ne put s’empêcher de le goûter et d’autres larmes se mirent à couler.

« Qu'est-ce qui t’arrive ? questionna Claire qui avait fini les soins

— Je… ce sont exactement les mêmes biscuits à la noisette que faisait ma sœur. Forme, couleur, texture et goût… tout y est…

— C’est une bonne nouvelle. Ça veut dire qu’elle est peut-être dans ce…

— Pas du tout Claire. C’est horrible… je refuse d’y croire… »

La marole partit et Léo restait parfaitement silencieux car il se doutait de ce qui n’allait pas.

« Mais…

— Laisse-lui un moment. Viens on a encore des affaires à ranger. »

Une fois un peu plus loin il lui expliqua.

« Tu sais pourquoi elle ne veut pas que sa sœur soit là ? demanda la jeune fille

— Elle a peur que cela influe sur son objectif de rentrer chez nous un jour. Chaque jour passé ici nous oblige à accepter notre nouvelle vie, et sans une détermination comme la sienne c’est probable que les humains vont à terme se résigner à rester. Beaucoup ne veulent déjà plus rentrer c’est certains. Elle a peur de deux choses en sachant que des membres de sa famille peuvent être ici…

— J’ai pas envie de choisir entre ceux restés dans notre monde et ceux qui veulent rester ici, j’ai donc peur que ma sœur accepte cette vie, et j’ai très peur que sachant ça, je finisse par l’accepter à mon tour. Mais maintenant je dois savoir si c’est bien ma sœur qui les a fait sinon ça va me peser, je le sens. avoua la principale concernée

— Une franchise de restaurant nommé "le monde humain" possède des établissement un peu partout dans le royaume. Apparemment le premier restaurant se trouve à Elmia. C’est possiblement une piste. répondit son meilleur ami

— Je crois qu’on connait notre prochaine destination. Tu sais Alice, non, désolée je n’ai rien pour te consoler. Ce choix qui t’es imposé est juste cruelle… »

Ils partirent donc pour Elmia, une ville au Sud d’Historia. Sur le chemin Léo repensait au fait que la mage royale avait les capacités de se battre seule, il s’était persuadé que même elle avait parfois besoin d’aide, c’était une des raisons qui l’avait poussé à ne plus agir en solitaire, mais cette nouvelle information ne faisait que le frustrer.

« C’est ici. Tu es prête Alice ? demanda son ami

— J’ai un peu peur. Léo, promet moi que peu importe toutes les choses qui se passeront à l’avenir, peu importe nos choix et ce qu’on nous imposera, on fera toujours tout pour permettre à ceux qui le veulent de revenir sur Terre. demanda l’adolescente

— Je n’accepte pas mon destin de guide pour rien. On y arrivera c’est certain… »

Ils entrèrent dans l’établissement qui avait beaucoup de succès aux vues du nombre de personne qui le fréquentait.

« Bonjour pourrais-je vous poser une question ?

— Évidemment. répondit le réceptionniste

— Est-ce que Clara Raise travaille ici ?

— Clara Raise ? Il y a bien Clara Prisan, la patronne, mais je ne crois pas avoir déjà entendu parler d’une Raise. Sincèrement navré…

— Je vois… merci beaucoup. Bonne journée…

— Attendez, je travaille ici depuis peu. Peut-être qu’une ancienne pourra vous aider mieux que moi. Amandine tu peux venir par ici ?

— Oui ? répondit une jolie jeune femme

— Tu connais une Clara Raise ?

— Je connais une Alice qui porte ce nom, mais je ne sais plus trop pourquoi je la connais…

— Pour que tu te souviennes d’une conversation il faut que ça soit ton beau gosse qui en ait parlé. T’es sûr que tu n’as pas plus...

— C’est elle Alice Raise. Ce serait possible de parler à ce… à ce beau gosse ? demanda Léo

— C’est un habitué mais je ne sais pas quand il pourrait re…

— Vous avez peut-être son nom ? interrogea Claire

— Elle est trop timide pour lui demander. Seule la patronne le connait ici. Mais elle n’est pas ici aujourd’hui. répondit le réceptionniste

— Tant pis. C’est sans doute mieux ainsi. Merci de nous avoir répondu sans poser de question. En fait je cherche ma sœur, mais elle ne doit pas être là. Bonne journée, au revoir… »

Alice sortit et partit sans Claire et Léo qui s’empressèrent de la rejoindre.

« Alice ça va ? questionna Léo inquiet

— Clara Prisan ? Ça ne fait que deux ans qu’on est dans ce monde et elle s’est mariée ? Un type lui a parlé de moi et elle n’a même pas cherché à me contacter ? Partons s’il vous plait, je ne veux pas rester dans cette ville. Et surtout n’abordez plus le sujet, si elle veut nier mon existence alors je nierais la sienne ! grogna Alice en retenant ses larmes

— Et si on allait faire un tour au lac de Zaro ? Apparemment là-bas il fait froid toute l’année. La vue serait magnifique d’après ce qu’on m’a dit. proposa-t-il pour changer immédiatement de sujet

— Le lac de Zaro ? Peut-être qu’on y verra des titans ? Il y a une île au centre ou parfois peuvent naitre des créatures élémentaires. Mais avec les perturbation des flux énergétique il y en aura peut-être plus. surenchérie Claire

— Ça doit être beaucoup fréquenté par des aventuriers, les zellio de titans se vendent assez cher. fit remarquer Alice qui se prit au jeu

— On peut réserver l’endroit. Mais nous on y va que pour le paysage donc on ne court aucun risque. conclut le jeune garçon

— Alors c’est partis ! »

Léo savait que ce n’était pas une bonne idée de laisser Alice dans cet état, mais il savait que pour le moment il ne pourrait rien y faire et qu’il devrait attendre que les choses se tassent un peu pour en reparler. Une fois au lac qui se trouvait à l’Ouest de la ville ils remarquèrent très vite que celui-ci était immense, moins que le lac Rosée, mais bien plus que la ville d’Elmia. En son centre se trouvait l’ile de la lune où apparaissait en quantité des créatures de glace à cause de la forte teneur en énergie spirituelle dans la zone.

« Des longues-vues ! On va pouvoir voir l’ile ! s’exclama Léo impatient

— Elles n’y étaient pas là dernière fois que je suis venu. On en prend une chacune ? proposa Claire »

Sur l’ile ils virent un homme en armure combattre trois titans en même temps, dans ses mains il tenait une lame complètement faite de glace.

« Il est le dernier survivant de son groupe ? s’interrogea Alice

— Non je peux pas regarder ! Qui a mis ces machins ici ? Je trouve ça malsain de regarder des gens qui pourrait mourir sous nos yeux…

— Et un de moins, non deux ! Comment ? s’exclama Léo »

L’arme de l’homme se transforma en hache qu’il planta dans le crâne du second titan pour le projeter au sol.

« Quoi ! Impossible ! s’exclama Claire en regardant à nouveau dans la longue-vue

— Son arme s’est transformée, comme la tienne Léo…

— Non Alice. Cette arme n’est pas comme la mienne. Tu ressens l’énergie débordante de ce type ? On la sent d’ici, c’est la libération d’une relique céleste…

— Tu penses que c’est… la dague de Zaro ? interrogea leur amie

— Il vient de…

— Geler un titan de glace. enchaina Claire

— Instantanément ? conclut Léo stupéfait »

Les créatures élémentaires avaient tendances à avoir d’énormes résistances voire des immunités à leur propre élément, ce qui était le cas des titans. Cela ne faisait plus aucun doute, cet homme détenait la dague de Zaro, une arme capable de geler n’importe quoi, l’arme qui avait scellé Nelya Arabeth. Cela rappela à Léo deux choses : la première était que personne ne pouvait récupérer la dague à cause de la tempête de cristal, ce qui signifiait que quelqu’un l’avait récupéré mais donc que cette personne devait se trouvait à Cristalia, seul un humain apparu là-bas aurait pu le faire. La deuxième était un évènement récent. Lors de son affrontement avec le guerrier royal de Grondul, avant de recevoir l’aide de Rosalina il fut sauvé par quelqu’un qui avait gelé l’arme du nain.

« Cet homme m’a sauvé la vie. Pourquoi ? dit-il

— Comment ça ? enchaina Alice

— Cette capacité de geler les choses instantanément, elle est propre à la dague de Zaro, sans cet homme je serais enfermé quelque part à Grondul, avec les jambes broyées. J’aimerais lui parler, le remercier et lui demander pourquoi il aurait sauvé un inconnu comme moi, un type suspecté d’être un démon…

— Désolé mais il vient de partir. Je ne le vois plus nulle part. affirma son autre amie

— Si là-haut ! s’exclama Alice en pointant du doigt une créature volante dans le ciel »

L’homme était sur le dos d’une wyverne de glace et partait vers le sud de Midor, de l’autre côté d’une immense chaine de montagne.

« Alice tu penses que cet homme qui a parlé de toi à ta sœur pourrait être le même que celui qui m’a sauvé ? demanda Léo allongé dans un canapé »

Leur voyage terminé ils étaient enfin dans leur nouvel appartement. Alice buvait tranquillement un café en regardant à la fenêtre.

« Je préfère ne pas savoir si un homme passe son temps à nous observer, qu’il nous veuille du bien ou non. J’en ai des frissons dans le dos…

— Je vois…

— Par contre dépêche-toi de te préparer, tu dois aller à l’école pour faire le ménage. C’est toi qui a demandé une punition alors vas-y ! s’énerva-t-elle en le voyant ouvrir un bouquin en restant en pyjama et en se goinfrant de biscuit »

Suite à leur escapade dans la forêt sacrée, Claire et Léo avait demandé une punition. En plus de la mission qui s’était soldé par un affrontement avec la guilde de Zéphiro du culte du démon écarlate, ils avaient pour punition d’aider au ménage durant la dernière semaine de vacances.

« Tu en as mis du temps. On y va ? déclara Claire qui attendait Léo en bas de sa résidence

— C’est partit. dit-il sans le moindre enthousiasme

— Fais pas cette tête. C’est nous qui avons demandé à être puni. Allez, un peu de nerf ! s’exclama-t-elle »

La première journée de ménage se déroula sans accro, il ne se passa pas grand-chose d’intéressant. Cependant c’était loin d’être le cas de la seconde.

« Léo ça va ? Je t’ai entendu hurler ! demanda la jeune fille essoufflée

— O-Ouais… j’ai juste vue des choses que je ne voulais pas voir… »

Claire entra dans la pièce et vit sur les murs des photos de Léo. Celui-ci était à genoux devant une sorte d’autel sur lequel se trouvait une boîte.

« Je l’ai fait tomber et son contenu… non ne regarde pas… j’ai trop honte… »

Trop curieuse elle l’ouvrit et y trouva d’autres photos de Léo, dont une dans sa douche. Claire, toute rouge, fit mine de n’avoir rien vue, referma la boite, la reposa et partit sans un mot.

« M’abandonne pas ici ! hurla Léo contraint à terminer le nettoyage qu’il venait de commencer »

Après avoir fini Léo laissa un mot, récupéra les photos les plus gênantes et les jeta dans l’incinérateur à déchets. Il savait qu’il avait des fans plus "investis" que d’autres, mais il aurait préféré que ça n’aille pas jusque-là. Mais c’est durant le troisième jours que les choses les plus intéressantes se produisirent.

« J’ai finis. On prend notre pause ? proposa l’adolescent

— Je finis juste de laver cette vitre. répondit-elle

— C’est moins ennuyant que je le croyais de faire le ménage…

— Tu trouves ? Pas sûre que beaucoup d’homme pense comme toi.

— Impossible de te contredire cette fois malheureusement. Mais je m’en rend compte depuis que je te connais, ce monde est moins patriarcale que le mien. Les femmes sont autant payé que les hommes dans beaucoup de métier, elles ont même des postes prestigieux, comme par exemple ta sœur. À Arlund c’est une femme au pouvoir, et ici, Dame Clamione aurait pu hériter du trône. répliqua Léo en imaginant Claire sur Terre

— Ma sœur est la première mage royale du royaume. Avant elle c’était toujours des hommes. Mais tu as raison, j’ai eu du mal à me défaire de mes préjugés mais les hommes ne sont pas si terribles. Avant l’époque du prédécesseur de notre roi, Midor était un royaume dirigé d’une main de fer par les hommes, ce genre de pensée a tout de même traversé les âges. Encore aujourd’hui Silvaria et Grondul ne mettent pas les femmes au-devant de la scène. Midor est neutre comme Arlund. Et Garial est toujours divisé entre les orcs des montagnes qui ont leur matriarche, et les orcs des plaines qui sont conservateur de l’avant Grande Guerre et qui obéissent à leur patriarche. expliqua la jeune fille

— Des conservateurs ? Du genre ils refusent de parler le Maliori et de se plier aux accords mondiaux ?

— Exactement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ne sont jamais convoqués pour la sélection d’un héros. Comme les dragons qui ne veulent juste pas se mêler à nous. Même les fées qui n’ont pas de souverain se présentent. Enfin changeons de sujet, ils ont tendance à m’énerver en se renfermant sur eux même alors qu’on pourrait tous s’entraider. Ta journée s’est bien passée ?

— Euh oui. Pas de nouvelle découverte bizarre donc tout va bien…

— Tu devrais en parler au principale, ce club n’a aucun sens. affirma Claire

— Elles ne font de mal à personne. De toute façon ça ne changerait rien. Ces filles-là ne m’aime pas vraiment, la seule chose qui les intéressent c’est la gloire, la lumière des projecteurs…

— C’est à croire que tu aimes ça…

— Pas du tout ! Enfin pas comme tu le crois. C’est vrai que ça fait du bien de plaire. Que ce soit plaire aux filles qui m’aiment vraiment, comme à celle qui ne s’intéressent pas vraiment à moi, ça fait du bien pour l’égo. Mais ça ne me rend pas spécialement heureux pour autant, je ne déteste pas le fait qu’elles m’aiment, je déteste le fait de devoir les rejeter à la chaine. Je dis pas que je les voudrais toutes pour moi avant que tu te fasses des idées. Avant de venir dans ce monde c’était mon rêve d’être acclamé et adoré de tous. Maintenant j’aimerais juste qu’on me fiche la paix, vivre dans l’ombre ç’a sont charme aussi. avoua le jeune homme

— Ça ne t’irais pas du tout. Tu es un idiot téméraire qui se sort toujours des situations les plus dangereuses et les plus compliqués. Quelqu’un comme toi ne peux pas vivre dans l’ombre. Tu nous as sauvé à deux reprises face à des morts vivants…

— Sauvé ? Je ne l’ai pas fait seul. On devrait en parler non ? Tu as dut remarquer que j’évitais le sujet pendant les vacances… moi j’ai remarqué que tu le faisais en tout cas…

— Parler de quoi ? questionna-t-elle nerveusement

— Ton don. Tu te rappelles, parfois j’ai des vagues de souvenirs. Elles me rappellent toujours des choses que j’avais oublié. Je me suis souvenue de mon combat contre le roi vampire grâce à elles. Et suite à la troisième… ma mémoire scellé par "amour inconditionnel" s’est libérée. Je me souviens de tout ce qui s’est passé dans le temple. répondit Léo en détournant le regard

— Tout ? Je suis donc démasquée. Désolée de te l’avoir caché, j’avais peur que tu me rejettes…

— Comment…

— Mais je ne regrette rien ! Je suis heureuse que tu sois mon premier et mon second baisé. Quand tu m’as prise dans tes bras j’étais vraiment heureuse de m’endormir à tes côtés ! Je…

— Hein ? Je t’ai pris dans mes bras ? s’étonna-t-il en rougissant

— Hein ? T-Tu t’en souviens pas ? Ah c’est fâcheux… on pourrait faire comme si j’avais jamais dit ça ?

— Impossible, comme le fait de me souvenir de choses que je n’ai pas vécu, comme ce qu’il se passe quand je dors. Je me disais bien que tu étais trop en forme pour quelqu’un qui n’avait pas eu de repos. Et ça explique aussi ta réaction à mon réveil. ‘Fin peu importe. Moi aussi je suis désolé de n’avoir rien dit. Je connaissais tes sentiments à mon égard et c’est une insulte en ta personne que de les avoir ignoré…

— Ne t’en fais pas, je connais ton amour pour Alice. J’avoue que j’aimerais être à sa place, mais je me suis jurée de ne plus envier qui que ce soit et d’accepter ma propre vie. Je ne me mettrais pas sur ton chemin et je ne t’embêterais pas avec mes histoires c’est…

— Donc tu comptes faire l’autruche ?

— L’autruche ? C’est quoi ?

— En gros tu vas juste ignorer tes problèmes ? Je suis mal placé pour te dire ça pour plein de raison, mais tu vas te briser si tu fais ça. Je ne peux pas répondre à tes sentiments, mais tu ne dois pas les enfouir ou tu en souffriras. Accepte-les, et vas de l’avant ! Ce sont ces sentiments qui nous ont sauvé ce jour-là, moi je refuse de les oublier à nouveau ! clama l’adolescent

— Je ne veux pas être une gêne pour…

— Une gêne ? On ne se connait pas tant que ça toi et moi, mais je peux affirmer une chose, tu ne seras jamais une gêne pour moi. Pour ça il faudrait que tu deviennes mielleuse et collante comme les autres filles. Mais tu n’es pas comme les autres ! Accepte tes sentiments, ce sera douloureux mais c’est le seul moyen pour que tu les oublies, crois…

— Que je les oublies ? elle se mise à laisser couler des larmes

— Claire ?

— Je ne peux pas les oublier ! Tu es mon premier amour, je ne veux pas les oublier mais je suis obligé de le faire si je veux rester à tes côtés ! C’est bien mieux pour tout le monde si je les gardes enfouis, toi et Alice seraient heureux comme ça ! hurla la jeune fille

— Tu sais, j’ai vécu la même chose que toi. Alice était… non elle est inatteignable. Même si on en a jamais parlé elle doit savoir ce que je ressens, mais ça ne l’atteint pas, au fond d’elle je suis comme un petit frère. J’avoue que je veux réaliser son rêve à tout prix, mais je sais que mon amour ne sera jamais reconnu. Ça fait longtemps qu’il reste tapis au fond de moi, ça fait longtemps que je vis avec cette douleur. Mais il y a peu j’ai pris conscience que je devais accepter ce que je ressens, je devais l’accepter et aller de l’avant, qu’importe où ça me mènera. Peut-être que la flamme s’éteindra, peut-être qu’elle brûlera pour quelqu’un d’autre. Ou alors, peut-être qu’elle continuera de grandir, peut-être que je n’en verrais jamais le bout, peut-être même qu’elle finira par enfin m’accepter. Tant que ta destinée ne t’a pas était donné, c’est à toi de l’écrire, rien n’est sûr et tout peut arriver, mais pour ça, pour ça il faut que tu acceptes de vivre sans te renfermer sur toi, sinon tu t’énerveras autant que les orcs des plaines et les dragons t’énerves. clama le jeune homme en séchant ses larmes

— Ça va être dur…

— Je sais…

— Je vais peut-être avoir besoin de me reposer sur toi…

— Et je t’accueillerais toujours de la même façon quel que soit notre relation…

— J’ai donc le droit ? Le droit de le dire ?

— Tu es ma fidèle partenaire Claire Hoolmes, dis-moi ce que tu veux quand tu le souhaites ! déclara-t-il

— Léo… je t’adore Léo ! Je suis amoureuse de toi ! Je t’aime ! cria-t-elle en pleurant

— Pleure un bon coup, et avançons ensemble comme on le fait depuis notre rencontre. Qu’importe le lien qui nous unis, qu’il soit amicale ou amoureux promettons nous que rien ne changera entre nous…

— Promis. marmonna la jeune fille

— Je suis pas sûr d’avoir entendu.

— C’est promis Léo, restons nous même sans complexe jusqu’au bout ! s’exclama Claire en essayant de retrouver son calme

— Tu devrais aller te rincer le visage. De l’eau bien froide, tu verras ça te fera du bien…

— Oui merci… »

Elle sécha ses dernières larme en sortant de la salle. Avec son bras qui lui couvrait les yeux elle percuta quelqu’un.

« Désolée ! s’exclama-t-elle

— C’est moi qui m’excuse… »

Claire partit vers les toilettes et l’autre fille partit vers l’étage des clubs. Plus tard la situation redevenu plus normal entre les deux adolescents. Ils n’évoquaient pas le sujet à tout va mais il n’était plus tabou pour autant. Le reste de la semaine fut paisible et ils finirent même si rapidement qu’ils purent se reposer les trois derniers jours. Léo ne parla pas de la situation à Alice, il estimait que ce n’était pas à lui de le faire, et Claire pensait la même chose. Mais il avait tout de même peur de la réaction qu’elle aurait en l’apprenant à cause de son problème de possessivité.

« Léo demain c’est la rentrée, mais on habite plus au dortoir alors n’oublie pas qu’on devra se lever beaucoup plus tôt…

— Je sais. Bonne…

— Léo tu sais… concernant ma sœur… je ne pense pas ce que j’ai dit la dernière fois. Ça me blesse qu’elle ait fait ça mais je refuse de croire qu’elle l’ait fait sans y réfléchir avant. Je trouverais un moment pour aller en parler avec elle, c’est juré ! s’exclama Alice

— Euh… tant mieux. Je suis sûr qu’il y a une explication derrière tout ça. répondit le jeune garçon qui ne comprenait pas vraiment pourquoi elle parlait de ça soudainement mais qui n’osait pas lui demander

— Bonne nuit Léo…

— Bonne nuit Alice, fais de beaux rêves… »

La nouvelle année était enfin arrivée, les classes ne changeaient pas avant la quatrième alors nos héros étaient toujours ensemble. Cependant durant cette année allait se déroulait la sélection des deux élèves qui participeraient au tournois des grandes écoles, et Alice et Léo comptaient bien y participer.

« Tu pars demain pour ta première mission de l’année ? Tu es motivé. affirma Léa

— Oui, on doit démarrer à fond si on veut devancer Gaël et Yaëlle !

— Avant que tu t’en ailles je dois te parler de quelque chose concernant Léo…

— Quoi donc ?

— J’ai beaucoup réfléchis et j’ai juré de toujours travailler dans ton intérêt alors je dois te dire qu’en allant dans la salle de mon club pendant les vacances j’ai surpris une conversation. J’ai appris qu’une amie à vous tourne autour de lui : Claire Hoolmes. avoua la jeune fille

— Je sais. N’importe qui aurait remarqué. Et puis elle est venue me le dire elle-même ce matin. Mais merci de ta sollicitude…

— Tu as l’air de bien le prendre. remarqua-t-elle

— Parce que c’est le cas. Léo attend de moi des sentiments que je n’aurais jamais pour lui. C’est une bonne chose qu’une fille comme Claire soit à ses côtés. Je veux qu’il soit heureux alors je dois arrêter de me montrer égoïste, c’est mon petit frère, pas un joué qui n’appartiendrais qu’à moi. expliqua Alice

— Génial ! Tu es en voie de guérison ! Je suis tellement heureuse pour toi ! s’exclama l’adolescente

— Il faut aller de l’avant c’est tout…

— D’ailleurs j’y pense, je ne lui ai toujours pas remonté les bretelles pour être partit si longtemps. Il faudrait que je le…

— Tu l’a laissé partir sans me prévenir, tu es aussi fautive. enchaina son amie

— Alice… euh… je ne voulais pas te trahir, mais je jure que je ne savais pas qu’il partirait si longtemps ! s’exclama l’adolescente pleine de remord

— T’en fais pas, tu l’as fait dans mon intérêt. Maintenant je suis guéris alors oublions cette trahison tant que tu ne recommences plus. lui répondit-elle

— Promis ô grande Alice ! Je vous jure allégeance !

— Pas besoin d’en faire autant… »

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