Chapitre XIX : Mer de feu ensanglantée

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« J’arriverais jamais à rester aussi concentré que lui. avoua Yuto

— On dirait presque qu’il dort. enchaina Louis

— Et pourtant il est bien plus conscient que nous de tout ce qu’il se passe autour. ajouta Alice

— Et Claire n’est pas en reste…

— De quoi ? répliqua-t-elle en se retournant

— Tu fixes la vitre depuis le début du voyage avec tant d’émerveillement. expliqua son amie »

Nos héros étaient actuellement à bord d’un train. Leur nombre de point était encore en dessous de ceux de Gaël et Yaëlle, alors ils partirent pour une mission spécial qu’il demandèrent à faire avec leurs amis, Louis Insei et Yuto Kagamatsu.

« Pour vous un train doit être quelque chose de banale, mais pour moi c’est tout nouveau. C’est vrai qu’à dos de wyverne on serait encore plus rapide, mais je me dis qu’on est là, assis au chaud et qu’on voyage si rapidement. Je sais pas, ça me rend… heureuse. avoua Claire en les regardant tous et en s’arrêtant directement de parler

— Qu'est-ce qui t’arrive ? questionna Alice en regardant la même personne que celle sur qui son regard s’était arrêté

— Hein ! Non désolée. Je sais ce que tu penses mais c’est pas ça. Je trouve juste qu’il a l’air… vraiment apaisé… dernièrement il n’était pas dans son assiette, alors…

— Ne t’en fais pas pour moi. J’ai juste eu du mal avec la mort de Maxence, mais ça va mieux. Méditer une heure chaque jour m’aide vraiment, et je vous doit aussi beaucoup, toute les deux. dit Léo en faisant disparaitre ses flammes et en rouvrant les yeux

— N’empêche plus je vous regarde, plus vous ressembler à son harem. avoua l’archer sur la banquette opposée »

Louis et Yuto était assis l’un à côté de l’autre, avec en face en partant de la porte de la cabine vers la fenêtre : Alice, Léo et Claire.

« Je ne suis pas ce genre de personne. répondit sèchement notre héros

— Je sais, c’est juste que ça y ressemble. Du genre "le héros beaucoup trop fort accompagné par un lot de fille qui l’aime de manière disproportionné". Enfin vous voyez le…

— Je vois ce que tu veux dire mais notre groupe n’a rien de comparable avec quelque chose d’aussi insensé, pas vrai Claire ? enchaina Alice en le coupant

— Je ne connais pas ce terme, et je n’ai jamais lu d’histoire de ce genre, mais dans une certaine mesure ta description est plutôt correcte, tu ne trouves pas Léo ?

— C’est bon Claire tu peux t’arrêter là, ça devient gênant. Enfin peu importe, j’aimerais que l’on parle sérieusement maintenant. Comme vous le savez, moi et Alice avons affronté le cule trois fois déjà, dont une avec vous. Nous ne sommes donc plus à l’abri, chaque mission que nous faisons nous fait prendre un peu plus de risque. J’ajoute qu’on retrouve une certaine récurrence au travers de ces affrontements. Premièrement les deux secondes fois c’était lors d’une enquête. Ensuite, et le plus important, à chaque fois nous nous sommes fait capturer…

— Où veux-tu en venir ? demanda sa meilleure amie

— Encore cette fois nos chances de nous faire attaquer sont de quasiment cent pourcent, et ça c’est avec un peu d’espoir. D’après le discours de Maxence je ne pense pas que nous trouverons une autre guilde qui ne nous voudra aucun mal, alors je n’aurais aucun scrupule à tuer, et donc j’ai mis la peur d’être tué de côté. Je ne peux pas vous forcer, vos vies n’appartiennent qu’à vous, alors il vous reste un arrêt pour vous décider. Êtes-vous prêt à me suivre jusqu’en enfer, oui ou non ? Dans quinze minute nous arriverons, ce sera donc votre seule opportunité pour assurer votre survie en descendant de ce train…

— Tu crois réellement que je t’abandonnerais ? Je suis prête à mettre ma vie en jeu pour t’aider. Tu es mon chef, alors ma vie t’appartiens. déclara la fille qui l’aime

— Tu le fais exprès ? Seule la mort nous séparera Léo, et pour le moment elle n’a toujours pas réussi. Je compte bien faire en sorte qu’elle continue d’échouer. enchaina la fille qu’il aime

— C’est à croire que vous le faites tous les trois exprès, mais passons. Moi je pense que tu t’en fais, pas pour rien, mais un peu. Si on a décidé de vous suivre c’était bien avec l’idée que l’on pourrait mourir à tous moments. Au fond on l’a déjà bravé une fois, nos armes seront tiennes ! répliqua Yuto

— J’aurais pas dit mieux. On est une équipe maintenant, bravons la mort encore une fois, et battons le culte, où qu’il se trouve. J’ai une idée, t’es le chef, et si tu trouvais un nom pour notre équipe ? proposa le dernier

— Un nom ? Je n’y avait jamais réfléchis. Alice, en tant qu’ancienne cheffe t’as une idée ? Ça me plait pas vraiment de décider seul…

— Et si on proposais tous un nom et que tu choisissais celui que tu préfères ? proposa-t-elle

— Dans ce cas convainquez-moi, on a encore du temps avant d’arriver alors amusons nous un peu ! »

Ils arrivèrent au dernier arrêt avant leur destination. Alors même qu’ils pourraient subir une attaque avant même l’arrivé ils ne stressaient pas du tout. Cherchez un nom était une véritable partie de plaisir pour eux.

« Et pourquoi pas Lagria ? Un mélange de Lasio et d’Auragria. proposa Louis

— Enfin une proposition sérieuse de ta part, j’ai bien cru qu’il n’y en aurait aucune. répondit la jeune fille près de la fenêtre

— J’aime bien mais imaginez que l’équipe s’agrandisse et que cette personne ne vienne d’aucune des deux écoles, je me sentirais mal pour elle. Et Claire tu te moques mais t’as pas proposé grand-chose…

— Tatata. C’est parce que je recherché l’idée du siècle, un nom que tu ne pourrais pas refuser : Aurore !

— Aurore ? s’étonnèrent-ils

— L’explication est un peu capillotracté mais vous comprendrez. Alice et Léo sont les deux premiers membres de cette équipe, ils ont étaient successivement nos chefs. Léo, tu on t’a rendu la dague du crépuscule il y a deux mois, et toi Alice, tu possèdes le sceptre du ciel étoilée. Au fond on se tourne tous vers un avenir qu’on aimerais meilleur, et qu'est-ce qui suit le crépuscule et la nuit, je vous le donne dans le mille, c’est l’aurore, enfin l’aube, mais "Aurore" c’est plus jolie. expliqua-t-elle

— Alors boss, t’en penses quoi ? questionna le plus blagueur

— Moi ça me va. enchaina l’épéiste

— Un vrai petit génie. répliqua la mage

— Alors c’est décidé, notre nom de groupe sera "Aurore", et on fera en sorte qu’il retentisse dans le monde entier. conclut Léo »

Puis le reste du voyage fut bien plus calme, mais l’ambiance n’était pas retombé. Notre héros était si heureux, avoir un tel groupe d’ami, avant de venir dans ce monde, avant d’être transformé par sa graine de démon, c’était quelque chose qu’il n’aurait jamais pu s’imaginer.

« Au fait Alice, tu n’as toujours aucune nouvelle de ta wyverne ? demanda Claire

— Tu as une wyverne ? Mais je croyais qu’on ne pouvait pas en avoir sans le diplôme de professionnel. interrogea Yuto

— Chaque relique possède sa propre wyverne céleste. Elles sont spéciales car elles ne vivent que cent années avant de renaitre de leur relique. Depuis que je suis digne du sceptre elle devrait répondre à mon appel mais elle n’est jamais venu. Ça m’inquiète parce qu’elle est forcément quelque part en vie. expliqua-t-elle

— Comme je l’ai dit, elle doit être retenu captive quelque part. Quand on a récupéré le sceptre il n’y avait aucune créature dans le coin en dehors des gardiens. De plus la guilde de Zéphiro savait que je me rendrais dans le temple. Tout ça ne peut signifier qu’une seule chose : le culte l’a récupéré et nous sous-estimant ils ont laissé le sceptre en place. Ou alors ils avaient espoir que nous les rejoignons…

— Léo ! Je sais déjà tout ça, pas besoin de me le rappeler. J’y arriverais, je la retrouverais ! s’exclama Alice énervée

— Désolé…

— Et sinon, toi Léo. Tu arrives à contrôler tes nouvelles flammes ? enchaina la mage de soutiens pour changer le sujet qu’elle avait elle-même lancé

— Elles ne sont pas nouvelles. Je pense juste qu’en dépassant un certain niveau de puissance, mes flammes pourraient infliger des dégâts. Je suis encore bien loin du niveau que j’ai quand je suis enragé, alors de là à être capable de brûler des choses, je pense en être bien loin. Et sinon, vous vous êtes rencontré comment vous deux ? demanda l’adolescent ne voulant pas de ce sujet

— Ça remonte à un bon bout de temps, onze ans dans six jours...

— Ma famille a toujours servi les Kagamatsu, depuis des centaines d'année, et avant ma naissance mes parents sont allés vivre en France. dit Louis

— Mon père leur autorisa ce départ mais comme le voulait la tradition il a dit au père de Louis que le jour où ils auraient un enfant, il devrait revenir servir son fils...

— Quand j'avais trois ans Yuto est née, mais je ne savais pas encore quel sort m'était réservé, puis à huit ans mes parents m'ont emmené chez les Kagamatsu pour soi-disant rencontrer mon cousin âgé de cinq ans. Cependant une fois là-bas ils m'ont fait leurs adieux en m'expliquant la situation...

— De mon côté mes parents voulaient que je suive toutes les traditions de la famille : la calligraphie japonaise, les estampes, ou encore le kendo. enchaina Yuto

— Quand je suis arrivé je ne comprenais vraiment rien à tout ça, j'étais juste un gamin qui voulait m'amuser alors je ne faisais jamais ce que les Kagamatsu me demandaient et je me faisais souvent réprimander...

— Oui c'est vrai. Moi je m'ennuyais à mourir chaque jour, mais quand il est arrivé ma vie a changé. On a commencé à s'entendre mais petit à petit à cause de mes parents il commença à intégrer le protocole et il commença à me servir. Donc j'ai tout fait pour qu'il redevienne comme avant. Dès que mes parents avaient le dos tourné on jouait et on s'amusait...

— Un jour on en avait marre de cacher qu'on était amis et pas juste un maître et son serviteur, alors on a arrêté de jouer ce rôle pendant un grand repas qui devait permettre d'arranger le mariage de Yuto. Il avait dix ans à l'époque, on ne l'a pas supporté et au moment de servir le thé on a tout dévoilé...

— J'ai dit que je le considéré comme mon grand frère plus que comme un serviteur et que je ne voulais plus suivre les traditions. Mon père s'est alors énervé, et Louis et moi on a fugué. On a passé trois ans à voyager et à se débrouiller par nos propres moyens. Louis m'a appris le français et on a tout fait pour partir en France chez sa famille. ajouta l'épéiste

— Malheureusement, avant de pouvoir entrer dans l'avion la foudre s'est abattue et on s'est retrouvé ici à Midor. conclut Louis

— J’ai du mal à comprendre pourquoi c’était si choquant que vous vous considériez comme des frères, surtout au vingt et unième siècle, mais bon désolé pour vous deux. avoua Léo

— Ça a dû être dur pour vous pendant ces trois années. affirma Alice

— Oui... mais au moins on n'avait plus rien à cacher, on était libre. répondit Yuto

— Je me demande comment va ta famille Yuto. avoua son ancien serviteur

— Je ne sais pas. Il me manque un peu mais je suis heureux de ma nouvelle vie sans tradition, ma vie avec toi grand frère. avoua-t-il

— Je t'aime p'tit frère ! s'exclama Louis

— C'est si beau l'amour fraternelle ! dit Claire en pleurant

— Claire... tu pleures ? questionna son amie

— Je chiale putain, c'est beau. Deux être qui était lié et séparé par des traditions absurdes et qui aujourd'hui se considère comme des frères, j'en pleure ! s'exclama-t-elle

— Tu aimes la lecture, ça m’étonne que tu n’es jamais lu d’histoire de ce genre-là, c’est relativement commun, du moins dans notre monde. Allez arrêtes idiote. Mais merci de trouver ça beau, je suppose. demanda le plus jeune d’entre eux

— Mais d’ailleurs, maintenant que j’y pense. Tu entends tout ce qu’on dit en japonais ? interrogea notre héros

— Tant que vous parlez dans votre langue maternelle moi je l’entends en japonais. Et comme vous deux, Louis entend et parle français, et comme pour toi Claire, tout est en Maliori. expliqua-t-il

— Ça m’a fait un choc au début. Son niveau de français était passé de passable à excellent en un claquement de doigts, et quand il m’a dit que de son point de vue c’était tout l’inverse, j’étais tout retourné. avoua son ami

— Il y a pas à dire, elle n’a pas négligé les détails en nous tuant et en nous réincarnant ici. Quel genre de surprise tu nous réserves encore Millénia ? se demanda Léo en regardant par la fenêtre »

Le 20 avril 3022 nos héros arrivèrent à la ville de Pierce, une ville portuaire sur la côte Est du Sud de Midor, derrière la grande chaine des montagnes stellaire.

« Bon je rappelle, on ne fonce pas dans le tas, on cherche juste le vendeur d’arme suspect. Restez sur vos gardes au cas où le culte est mêlé à tout ça. dit notre héros »

Le groupe avançait dans la rue principal où il y avait foule, par chance un bâtiment de la guilde des aventuriers se situait non loin de là alors il passait inaperçu avec leurs armes, ou du moins ils auraient aimé que ce soit le cas.

« Vous trouvez pas cette ville énormément gardé ? J’ai l’impression qu’il y a plus de garde ici qu’à Historia ou à Auragria. fit remarquer Alice

— Étrange, d’autant qu’il y a déjà la guilde. Tu penses que ça cache quelque chose ? demanda Louis

— Ne nous avançons pas trop. Ils nous observent car on n’est pas de la guilde, en somme, des étrangers, ils se méfient peut-être de nous… »

Un peu plus loin, en empruntant une avenue secondaire moins bondé, ils trouvèrent ce pourquoi ils étaient venu.

« Regardez, ces modèles sont sympa. En vrai j’hésite à en acheter un, ça ajouterait une corde à mon arc d’avoir une arme à distance. dit Léo

— Tu as raison gamin. En plus ce sont de bon modèle, vous n’en trouverez nulle part ailleurs ! affirma le vendeur

— Quel serait le prix ? Une arme aussi rare doit être assez cher. répliqua Claire

— Normalement je les vends à trente mille Zell, mais bon, vous êtes en bien bonne compagnie mes p’tits gars, alors je vous fait une ristourne pour avoir régalé mes yeux. Neuf mille Zell ! répondit-il en fixant les poitrines des deux adolescentes, surtout celle de Claire

— Neuf mille ? Malgré la réduction c’est toujours plus de trois fois le prix habituel. fit remarquer Louis cachant son dégout

— C’est vrai qu’une telle réduction est alléchante mais on va devoir se retirer, c’est malheureusement trop cher pour mon budget. Passez une bonne journée. conclut Léo qui faisait de même »

Le groupe partit faire leur rapport à la guilde de la ville qui était à l’origine de la demande.

« Aux voleurs ! Gardes ! hurla le vendeur »

Notre protagoniste se retourna brusquement et vit plusieurs gardes arriver, ils étaient bien trop nombreux pour un simple appel au vol, mais surtout, ils avaient tous réagis trop rapidement.

« Retraite ! s’exclama Léo »

Claire jeta au sol une fiole qui créa un épais nuage de fumeux et nos héros fuirent jusqu’à la guilde. Avant de partir il avait déjà remarqué le sourire en coin du vendeur, mais étrangement, la marque d’Arabeth n’était pas sur son bras pourtant à découvert.

« C’est bon, on devrait être en sécurité ici…

— Comment tu as su qu’il y aurait une seconde entrée ? demanda Yuto

— Je n’en savais rien, c’est un coup de bol. Allez, informons la guilde au plus vite, ils pourront nous aider eux. dit leur chef

— Bienvenus à la guilde des aventuriers de la ville de Pierce. Nous sommes ravis de vous accueillir parmi nous Mr. le guide. déclara un grand homme musclé en uniforme militaire américain »

Autour d’eux toutes les issues étaient bloquées par des gens armés jusqu’aux dents. Depuis l’affrontement avec la guilde de Zéphiro le principal faisait très attention lors de l’acquisition de nouvelle mission. Prendre le contrôle de la guilde des aventuriers était donc un véritable coup de maitre.

« Je me présente. Je suis le général Santra, chef de la guilde de Bastia, mais appelez-moi Brice. Vous avez dut le remarquer mais toute la ville est sous mon contrôle. Les gardes et la guilde des aventuriers m’appartiennent, la quasi-totalité des commerces nous génèrent de l’argent, et même dans la population, bon nombre d’habitant sont des membres du culte. Suivez-moi dans la grande cours, j’aimerais éviter de repayer du mobilier…

— Suivons-le. On a de toute façon aucune chance si on reste ici. ordonna Léo en serrant les dents »

Une fois dans ladite grande cours le général mis des lunettes de soleil et s’alluma une cigarette.

« On a un beau temps en ce moment. Les oiseaux chantent, les fleurs s’épanouissent. Le genre de journée idéal pour botter quelques p’tits cul. Vous savez je ne peux pas vous en vouloir d’avoir vaincu ce con d’Alphonse, il n’apportait rien d’intéressant au culte. Je ne vous en veux pas non plus pour la mort de ces merdeux de Charlie et de Maxence, ce n’étaient que des traitres qui faisaient de leur vie personnelle une priorité au lieu de préparer la domination de notre déesse. En somme je ne vous déteste pas, alors dans ma plus grande bonté je vous fais une offre : Léo tu deviens notre gentil toutou et toi et tes p’tits amis vous aurez la chance de ne pas trop souffrir, allez je suis grand prince, j’essayerais de négocier avec moi-même pour ne faire absolument aucun mal aux filles. déclara-t-il

— Ta proposition tu peux te la foutre au cul. On crèvera peut-être ici les amis, mais en attendant, pas de quartier, on les détruits ! ordonna Léo en fonçant vers Santra »

Il tenta directement de l’éviscérait mais l’homme arrêta notre héros d’une seule main en le prenant à la gorge et en le soulevant.

« Si vous ne consentez pas à vous rendre bien sagement je lui écraserais la gorge avant de broyer son crâne…

— Pouvoir du taureau, averse foudroyante. »

Un taureau bipède géant venait d’apparaitre, Claire reconnut immédiatement la créature qu’elle et Léo avait aperçu dans la forêt sacrée pendant les grandes vacances. Brice Santra envoya l’adolescent droit vers la foudre qui s’abattait sur le terrain.

« Léo ! hurla Claire en s’approchant pour le soigner

— Tu croyais vraiment que je me ferais avoir par un truc comme ça ? demanda le général à Alice en état de libération »

Louis était perché sur un toits et tira une flèche sur Santra mais il l’attrapa sans même la regarder et la brisa en deux.

« Technique absolue, déferlante aqueuse ! enchaina Yuto avant d’échouer et de se prendre un coup de poing dans le ventre et de tomber à genou

— Son aura est ridiculement faible mais sa puissance physique dépasse l’entendement. pensa notre héros

— Je le vois à ta tête… »

Il se fit couper la parole par le taureau géant qui tenta de le frapper mais il attrapa son poing et le fit tomber. Alice le fit disparaitre avant qu’il ne s’écrase sur la ville qui comptait aussi des innocents.

« Je disais donc, je le vois à ta tête. Tu te demandes d’où me viens ma puissance ? Et bien sache que j’ai été béni, ma déesse avait de grand projet pour moi depuis ma naissance. Je possède le don "force bestiale". Moins j’utilise d’énergie spirituelle, plus ma force grandis. Malheureusement pour vous je n’ai jamais eu recours à la magie de ma vie, je me contente de tout détruire à la force de mes muscles, et vos corps subiront le même traitement. Enfin pas celui d’une de vous deux mesdemoiselles, j’ai promis à votre ami le vendeur d’arme de lui offrir "une jolie fille à se mettre sous la dent", en reprenant ses mots répugnants évidemment. Bien, maintenant attrapez-les, j’ai finis de jouer ! »

Des soldats les attrapèrent et les attachèrent avec des menottes anti-magie, d’autres soldats vinrent pour récupérer l’équipement de nos héros. Seul Léo fut ignoré.

« Bien, relève-toi et bats-toi, du moins si tu n’as pas peur de souffrir. Je suis d’avis que l’on doit être violent avec les monstres que l’on dresse. Si tu n’acceptes pas de te soumettre je vais tellement t’amocher petit démon que tu en oublieras le goût de la liberté. Tiens file-moi ton arme toi…

— J’ai aucune chance en solo. C’est horrible de faire ça comme ça, mais si on veut survivre je vais devoir profiter de ses sentiments. pensa l’adolescent en se relevant et en accourant vers Claire »

Avant de l’atteindre il chuta et hurla de douleur. En regardant à côté de lui il vit une hache planté dans le sol avec juste à côté, sa jambe gauche.

« Léo ! hurla Alice

— Assommez-la, elle risque de m’agacer. ordonna le général »

Les autres restaient sans voix, Santra s’approcha et attrapa la jambe de notre héros et la jeta plus loin vers des chiens qui se firent un plaisir de la déchiqueter, puis il posa son pied sur le dos de l’adolescent avant de lui arracher violemment l’autre jambe et de la jeter sur Yuto. Léo hurlait de douleur avec beaucoup de peine à cause de sa gorge blessé précédemment, il essayait de déchainer lion flamboyant, quitte à perdre la raison il ne voulait pas mourir après un tel échec, mais la douleur était si forte que ses flammes s’éteignaient instantanément. Le général poursuivis son œuvre en cognant le jeune garçon à multiple reprise.

« Mon général, vous risquez de le tuer si…

— Est-ce que je t’ai sonné toi ? Tu oses gâcher mon plaisir ? demanda-t-il en attrapant de ses deux mains la tête du soldat qui venait de lui parler

— Veuillez me pardonner…

— T’en fais pas va. Je compte pas le tuer, au pire on utilisera quelqu’un pour le ramener à la vie et un autre pour le soigner. Tu entends ça mon p’tit Léo ? Je suis prêt à sacrifier la vie de mes hommes pour tes beaux yeux, alors en échange continue de… »

Il essaya d’attraper la gemme pour invoquer Mells afin que celui-ci aide les autres à s’enfuir, mais la douleur était si atroce qu’il ne parvenait pas à dire l’incantation.

« Tu veux vraiment jouer à ça ? Qui t’as permis de te servir d’une gemme ? hurla-t-il avant d’arracher le bras gauche de Léo »

Il le jeta sur Claire qui était incapable de dire quoi que ce soit, seul les larmes lui venaient, du moins jusqu’à ce qu’elle remarque la fameuse gemme sur le sol devant elle.

« Par pitié Mells ! Sauve-le ! hurla-t-elle

— Tiens tu as osé t’évanouir ? Ma foi, j’ai peut-être un peu exagéré sur la douleur. Vous deux-là, maintenez le en vie avec vos sorts à la con. Moi j’ai envie de m’occuper un peu de cette jolie jeune femme qui a le courage de brailler pendant que je joue. ordonna le général Santra »

La situation était désespérée, nos héros n’avait plus aucun moyen de s’en sortir, ils avaient trouvé un adversaire bien trop fort pour eux. La chance légendaire de Léo avait fini par s’estomper.

« Tu sais ma p’tite Claire, tu es totalement le genre de femme que j’aime. Tu as ton petit caractère dévoué à celui que tu aimes, mais tu sais la fermer quand il le faut. Tu as de la chance, dès aujourd’hui tu m’appartiens, tu es sous ma protection, et moi je te donnerais tout l’amour dont tu as besoin comparé à cet incapable. déclara le général Santra »

Claire lui cracha au visage, sa haine grandissait tout autant que sa patience diminuait.

« Plutôt crever maintenant. Te crois pas meilleur que Léo parce que t’es bien loin de lui. Mells, si tu m’entends c’est maintenant ou jamais ! hurla l’adolescente »

La gemme se mit à briller et un portail apparut laissant passer le loup de Tirl qui bondit sur le général. Cependant il l’attrapa et le jeta plus loin avec une tel violence qu’on entendit ses os se briser contre le sol, l’animal ne bougeait plus et Brice s’étouffait de rire.

« Quel affront ! M’envoyez un chiot, vous n’avez pas honte ? Vous êtes désespéré à ce point ? Bien tuez-moi ces deux inutiles, ils sont tétanisé et je trouve ça déplorable. Je ne veux plus respirer le même air que ces incapables. ordonna Brice Santra en parlant de deux élèves de Lasio

— Mon général ! Derrière vous ! s’exclama le soldat qui retenait Claire »

Mells était en train de se relever, mais surtout il grandissait à vue d’œil. Des flammes bleues brûlaient sur son dos, sa queue et ses pattes. Il frappa le sol en aboyant et projeta de puissante flamme vers le soldat qui retenait Yuto, une fois libéré celui-ci fonça vers le soldat qui tenait ses épées. Il lui donna un coup de poing au visage et rattrapa ses lames avant d’en envoyer une dans la tête du soldat qui retenait Louis sur le toits du bâtiment. L’archer attrapa son arc qui trainait par terre et tira une flèche sur l’ennemi qui tenait Alice encore évanouie, l’épéiste fit une glissade au sol pour la rattraper. Mells pendant ce temps avait déjà libéré Claire et faisait un carnage en attaquant tous les autres gardes et aventuriers à la solde de Santra.

« Tout dans les muscles, rien dans la cervelle. Les loups de Tirl grandissent en dépassant leurs limites. Rendez-nous Léo maintenant ! ordonna l’adolescente

— J’ai le regret de te dire que c’est impossible. Emmenez-le, on va le confier à Rea quelque temps. dit-il en partant avec notre héros et les deux mages qui le maintenaient en vie

— Je vais tous vous tuer. Rendez-le nous ! hurla-t-elle »

En sentant une énergie anormalement grande, il se retourna et vit que le corps de la jeune fille brûlait comme le faisait celui de Léo, elle attrapa une lance qui trainait au sol et se prépara à la lancer.

« Il peut lui transmettre lion flamboyant ? C’était pas prévu ça… ça change tout. dit-il déstabilisé »

Mais avant de pouvoir réagir la lance complètement enflammée lui traversa le crâne avant de se planter dans un mur. Les capacités physique de l’adolescente étaient aussi anormalement élevées. En un instant tous les porteurs de la marque de Bastia qui n’était pas mort se retrouvèrent transformé en statue d’or et leur marque disparurent. Le cadavre de Brice gisait au sol, le visage trouait le rendait méconnaissable. Dans un même temps Alice se réveilla grâce à Yuto, et elle vit le carnage autour d’elle. Claire quant à elle s’écroula au sol, son corps était couvert de brûlure et son bras droit fumé encore. Elle ne se laissa pas abattre, elle rampa jusqu’à notre héros et le regarda en pleurant.

« Tu dois être épuisé. Ton aura est si faible… laisse-moi t’aider, j’y arriverais. dit-elle avant de l’embrasser pour lui donner de son énergie grâce à son don »

Malgré la fatigue et le manque d’énergie spirituelle créent par ces flammes et le baiser, elle utilisa sa magie pour soigner Léo du mieux qu’elle pouvait mais c’était à peine suffisant pour arrêter l’hémorragie. Yuto et Louis arrivèrent pour l’assister puis ils enveloppèrent le corps de l’adolescent dans des vêtements, enfin l’épéiste le pris sur son dos.

« On doit se rendre à Millir, un grand hôpital à la pointe de la technologie y a était construit ! Ils pourront le sauver ! suggéra l’archer

— Viens Claire, je vais t’aider. dit Alice »

En ville il y avait beaucoup de statue d’or, les habitants non concernés étaient terrorisés.

« J’ai fait ma part du marché ! Même s’ils sont mort je n’abandonnerais pas mon dut ! s’exclama le vendeur d’arme en arrivant avec l’une d’elle à la main

— Hors de question que tu en ressortes indemne connard ! hurla Claire en attrapant la dague du crépuscule que tenait son amie »

Elle lui sauta dessus et la lui planta dans le crâne à plusieurs reprises sous les yeux de tous.

« Claire arrête ! ordonna Alice

— C’est de sa faute si Léo est dans cet état. grogna la jeune fille à bout de force

— Je sais. Moi aussi je suis en colère mais on doit se dépêcher si on veut le sauver. On a pas le temps pour la vengeance, regarde le, est-ce que tu crois qu’il aimerait te voir comme ça ? demanda-t-elle

— Non… »

Ne pouvant pas prendre le train après un tel massacre ils partirent à cheval avant d’être aidé par un subordonné de Rosalina qui passait par là en wyverne. Quelques jours passèrent et notre héros était hors de danger. Claire fut soignée mais son corps resterait partiellement couvert de ces marques de brûlure.

« Ça fait déjà deux semaines, quand est ce qu’on pourra le voir ? demanda Louis inquiet

— Pour le moment son état est toujours critique et il ne semble pas prêt de se réveiller de son coma avant un moment. Après sa famille vous serez les premiers qu’on appellera. dit Rosalina

— Vous êtes la sœur de Claire ? demanda Yuto

— C’est bien ça…

— On a plus de nouvelle d’elle. Alice a pourtant demandé au principal d’Auragria mais il ne lui a pas répondu. Est-ce que vous en savez plus ? On est vraiment inquiet. affirma-t-il

— Pour le moment elle doit gérer beaucoup de chose, ne vous inquiétez pas pour elle. Étant responsable de lui, Mr. Mars et moi-même seront tenu au courant des avancés de l’opération, elle reviendra quand tout sera réglé. Bien je vais devoir vous laisser, avec le carnage de Pierce ma charge de travail a bien augmenté. Passez le bonjour à Alice de ma part… »

Le lendemain ils la retrouvèrent à la capitale autour d’un café.

« Désolée de ne pas être venue hier, j’étais chez ses parents pour leur expliquer plus en détails ce qu’il s’est passé. Vous avez pu le voir ? demanda-t-elle

— Non, la mage royale a dit qu’elle nous préviendrait directement quand on pourra lui rendre visite. Elle nous a aussi dit que Claire ne reviendra que quand ce sera le cas. expliqua l’archer

— Elle n’était pas dans son état normal. Elle a utilisé lion flamboyant, même si je ne sais pas comment elle a fait. Elle n’a pas appris à maitriser ce pouvoir, ses pulsions venaient forcément de là. affirma Alice

— Tu es sûre de ça ? Son corps était pourtant brûlé, et ça ne l’a jamais été pour Léo. fit remarquer l’épéiste

— On ne sait encore rien de ce pouvoir quand on y réfléchit. On en saura plus quand il se réveillera…

— En parlant de flamme, j’ai aussi fait des recherches sur les loup de Tirl mais je n’ai pas compris pourquoi Mells avait des flammes bleues ? enchaina-t-il

— Les loups de Tirl sont en général une fois adulte très grand et ont des flammes "classique". Cependant il arrive parfois que certains individus soient bien plus petit et possède une puissance physique moindre, mais en contrepartie leurs flammes bleues leur offre une plus grande puissance magique. expliqua la jeune fille

— Il nous a sauvé, sans lui c’était fini. Mais je me demande pourquoi il a répondu à l’appel de Claire, et aussi pourquoi le portail s’est ouvert sans incantation. Il s’est passé trop de truc étrange mais je suis content que l’on soit tous en vie. avoua le plus jeune

— Autre chose m’échappe pour le moment. On a tué des gens et on a aucun problème avec la justice. C’est trop étrange. Mais bon passons. Aux vues de l’état de Léo je ne pense pas que l’on gagnera la sélection et ce n’est pas plus mal…

— Ouais le connaissant ils auraient voulu participer au tournois dans tous les cas. enchaina Louis

— Oui mais de toute façon quand ils ont enlevé la fiche on était toujours derrière les jumeaux, on a failli y passer deux fois, mais même en risquant nos vies comme ça ils sont restés devant. J’espère que ça ne va pas empirer son état moral. avoua l’adolescente

— Ils enlève les résultats dans votre école ?

— Ouais, pour garder une certaine surprise le nombre de point des participants est désaffiché deux mois avant les résultats. Mais bon, il n’y aura aucune surprise cette fois. On était déjà relativement loin en étant deuxième, alors même si on est disqualifié je ne pense pas que les autres groupes gagneront. C’est la vie… »

Puis quelques jours plus tard le groupe put enfin voir Léo. Il était toujours dans le coma, mais au moins sa vie était assurément sauve cette fois. Son bras et ses jambes arrachés avaient été remplacé par des prothèses.

« Il ne pourra plus jamais se battre d’après les médecins…

— Si vous aviez affronté Bastia avant Nyrs, il n’aurait pas pu être sauvé. fit remarquer celle qui n’avait plus donné de nouvelle

— Maxence était un génie. Son travail aide tellement de monde. Bon Louis et Yuto sont partis depuis un moment maintenant, tu peux me dire pourquoi tu n’as pas donné de nouvelle pendant deux semaines ? demanda Alice

— Alice, au fond, même s’il diffère, notre amour pour lui est sûrement égal. Quand j’ai compris que si je n’agissais pas je le perdrais, j’ai su quoi faire, j’ai su que je devais tuer Brice Santra. Je ne compte pas regretter mon acte, et je l’assume pleinement. répondit Claire

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— J’ai invoqué Mells. J’ai pris la responsabilité de tous nos crimes. Vous n’aurez donc aucun problème. Mais…

— Pourquoi avoir fait ça ! On est un groupe, on…

— Alice. Léo et moi pouvons profiter d’un certain statut qui nous permet d’éviter la loi. Toi et les garçons vous auriez eu beaucoup plus de problème. Pour ma part grâce à ma sœur je suis juste exclus d’Auragria et j’ai l’interdiction de continuer mes études à Midor. C’est pas cher payé pour le carnage que j’ai fait. Au fond l’affaire aurait pu être passé sous silence avec l’influence de ma sœur, mais il y avait trop de témoin. On me prendra peut-être pour une folle, mais je suis prête à tout pour vous épargner la prison et pour sauver Léo. Je ne laisserais plus personne lui faire du mal. Est-ce que tu m’aideras ?

— Bien sûr. Comme tu l’as dit, même si on ne l’aime pas de la même façon, on l’aime profondément toutes les deux. Tout comme tu es prête à tout pour celui que tu aimes, moi je suis prête à tout pour mon petit frère. déclara-t-elle

— Merci Alice. J’ai hâte qu’il se réveil. J’ai tellement envie de lui parler. Après tout ce qu’on a vécu j’en ai vraiment besoin…

— Je te comprends, moi aussi… »

Ce n’est que bien plus tard, le 23 mai 3022, que notre héros se réveilla, cependant il n’était pas dans un lit d’hôpital, mais plutôt dans sa chambre à Cristalia.

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