CHAPITRE : 24 LES LARMES D’ALICIA.
L’air froid du matin me saisit à peine sortie du métro Alma Marceau. Devant moi, la ville s’éveille doucement.
À ma vue, le Grand Corona s’anime peu à peu. Quelques employés, emmitouflés, ajustent les chauffages extérieurs, installent les tables avec efficacité et méthode. À l’intérieur, la lumière révèle les premiers préparatifs : les machines à café tournent déjà, tandis qu’un serveur installe les consoles, disposant les couverts, sets de table et porte-condiments.
Une camionnette blanche ralentit à proximité du trottoir. Le boulanger descend les bras chargés de cagettes remplies de baguettes croustillantes et de viennoiseries dorées. Lorsqu’il passe devant moi, l’odeur du pain frais m’enveloppe, fugace mais irrésistible.
Il croise mon regard et esquisse un sourire, une habitude bien rodée.
— Bonjour, lâche-t-il simplement avant de poursuivre son chemin.
Je lui rends son salut, un murmure distrait, déjà happée par mon trajet.
Je remonte la rue Georges V, mon regard s’accroche à la seule enseigne illuminée à cette heure : la bouche pulpeuse et rouge du Crazy Horse, éclatante dans la pénombre encore hésitante de la ville.
Ce rouge. Intense, captivant, m’arrête une fraction de seconde.
C’est ma couleur préférée, celle qui, depuis toujours, attire mon regard sans que je comprenne pourquoi. Elle a quelque chose de vibrant, d’intriguant, presque comme une force presque familière qui m’a toujours poussé sans que je puisse en saisir pleinement la raison.
Elle résonne en moi, ravivant le tumulte de la veille, cette nuit trop longue, marquée par l’attente, les heures qui s’étiraient sans réponse, ce dialogue avec Alicia sur l’écran de mon ordinateur. Des mots pour la rassurer, des mots qui sonnaient creux.
Et puis, cet article tombé sous mes yeux dans le métro.
Un échange de bagages dans un aéroport. Un passager distrait, une valise prise par erreur… Une arrestation immédiate. L’information s’est accrochée à mon esprit sans prévenir, elle est comme une tache indélébile.
Et si… ? Non. Impossible. Pas lui. Pas François.
Je presse le pas et pousse enfin la porte en fer noir où figure le panneau "Entrée de service".
À peine ai-je franchi le seuil que…
— Ma chérie… Ma chérie. Ne ferme pas la porte !
La voix d’Isabelle. Toujours elle.
Je me fige sans me retourner, mais je la devine déjà. Son entrée grandiose. Son Carré plongeant irréprochable, tenue dernier cri, un contraste criant avec mes tenues du quotidien.
Elle se glisse à l’intérieur avec un souffle dramatique, comme si elle venait d’échapper à une tempête.
— J’ai failli courir ! Tu sais comme j’ai horreur d’avoir chaud. Quelle tragédie !
Je lève un sourcil.
— Je te tenais la porte, justement.
Elle hausse les épaules, offusquée comme si je l’accusais d’un crime.
— Avec toi, peut-on jamais être sûr ?
Son rire éclate, brusque et forcé, aussi factice qu’un sourire de porcelaine. D’un geste brusque, elle me secoue l’épaule.
— Regarde-moi donc… Bon sang ! Tu es blanche comme un linge ! Une nuit de folie, hein ?
Ses yeux s’arrondissent, prêts à entendre une confession scandaleuse.
Je dégage mon bras et la fusille du regard.
— Sais-tu ce qu’il te dit, mon postérieur ?
Après ces salutations matinales, je prends congé.
—Bravo ! Tu l’as bien mouché cette peste, si seulement... Tu pouvais être moins crédule envers d’autre pers.… ! Me souffle ma petite voix.
—Ne recommence pas !
Après m’être habillée de ma tenue de travail, je prends en charge mon étage.
Service, bonjour service ! Doucement, je toque à une porte et y entre discrètement, c’est alors que dans la poche de ma blouse, les vibrations de mon portable se font ressentir.
Je referme la porte et me précipite dans le local office, vérifiant d'un coup d'œil le tabouret vide d'Isabelle. Ouf !!!
Le monte-plat numéro 2 grince soudain, faisant trembler le support en bois brut où traînent des tickets.
— Mon cœur… Réponds-moi… Je m'affale sur un tabouret bancal. Pardon, mon cœur, de revenir vers toi dans de telles conditions.
— Comment as-tu pu ? Mon pied cogne nerveusement contre les supports inférieurs en bois du tabouret. Comment peut-on être aussi naïf ?
— Je le sais bien, bébé.
— Que sais-tu ? Mes doigts viennent froisser machinalement un bon de commande oublié sur le support.
— Je n’aurai pas dû. Mais écoute-moi bébé...
— Pourquoi avoir obtempéré à la demande d’une inconnue ? J’entends le monte-plat numéro 1 cliqueter brusquement, et vois un plateau sale apparaître, chargé de restes gluants
— Mon ange entends-moi mainte...
— Pour quels motifs s'est-elle tournée vers toi ? J’écarte un torchon taché de café son odeur aigre me prend à la gorge
— Bébé...
— Étais-tu le seul dans cette salle ? En promenant mon doigt sur le support en bois celui-ci accroche une écharde dans la rainure du bois ébréché. Ou lui as-tu simplement souri ?
— Mon coe...
— As-tu, ne serait-ce qu’une seconde, penser à ta fille qui se retrouve seule dans une chambre d’hôtel ? Je perçois la vibration sourde de élévateur de service numéro 3, et je vois descendre un dessert à moitié mangé, la crème rancie.
J’entends un CLAC métallique dans l'écouteur, net et froid.
— Mon cœur, prête-moi attention... Je plaque l'oreille libre contre mon épaule pour étouffer le bourdonnement assourdissant des monte-plats. Il est vrai que je n’ai pas réfléchi et je comprends ta colère.
— Ma colère ? Un ricanement sec m’échappe, rauque et sans joie. Mais... Ce mot n’a pas assez de puissance pour exprimer le désarroi dans lequel je me trouve actuellement.
— Mon ange, ce n’est pas le moment de nous fâcher.
— Devrais-je rester calme ? J’entends le couteau à beurre tomber du support avec un bruit mat. N’est-ce pas un peu trop me demander ?
— Pitié ! Je requiers cinq minutes d’attention. Je n’ai que très peu de temps à t’accorder.
— Alors, arrêtons là. Je ferme les yeux, enfouissant ma tête entre mes mains, la pression dans mes tempes.
— PUTAIN... Bébé.... Sa voix explose soudain dans mon oreille, couvrant le grincement strident du monte-plat. Je suis en prison. Je n’ai le droit qu’à un seul appel. Peux-tu comprendre cela ?
"Il n’y a pas de main morte, ton Don Juan ! La colère, la supplication et maintenant, la prison."
— Ne fais pas chier, toi ! Murmurerai-je entre mes dents. La mâchoire serrée
— Pourquoi me parles-tu ainsi bébé ? Sa voix devient soudainement plus doucereuse, onctueuse. Je n’aime pas la façon dont tu t’adresses à moi.
— Ces mots ne t’étaient pas destinés. J'étouffe un sanglot dans un torchon.
— Tu es avec un autre homme ? Sa voix se tend brusquement, telle une lame de couteau trop bien affutée. Sois franche... je préférerais crever seul en prison.
— Merde ! Chuchotai-je rageusement, la colère montant Je dialogue avec qui je veux.
— Pardon mon cœur... Je me doute que tu es seule comme moi. Mais cette situation m’exaspère.
— Mouais... Je trace des cercles dans la poussière du support. Et moi, elle me sidère. Dis-moi, un fait m’interpelle.
— Lequel ?
— Comment peux-tu être en possession de ton portable si tu es en détention ? J’entends Chariot élévateur numéro 2 redescendre avec un claquement sec, métallique.
— Je viens de te le dire ! Sa voix me semble piquée, voir agacée. Le commissaire m'a autorisé une communication.
— Dans la prison ?
— Oui, et je suis en sa présence.
— Ah ! Bon... Je mords ma lèvre, un goût de fer, je reste sceptique.
— Tu doutes ? Je te le passe.
— Non, je ne veux...
— Bonjour madame. Une voix étrangement posée, trop lisse, résonne. Commissaire Thomas Wilson, Met police-West End Central.
Je me lève brusquement, sentant le tabouret basculer et tomber avec un BANG retentissant.
— ...Bonjour.
— Votre fiancé a tenu à vous informer de sa détention.
— Mr Dufour vous a-t-il exposé les faits ?
— Oui. Je ramasse le tabouret, mes mains tremblent
— Il a été arrêté pour détention de drogue.
— Ce sac ne lui appartenait pas ! Un plateau en équilibre vacille, menaçant de tomber. N’y a-t-il pas des caméras ?
— Madame, flagrant délit = détention immédiate. Le ton est mécanique, sans inflexion
— Mais comprenez... Ma blouse s'accroche à une écharde, un accroc !! Il est incapable d'un tel méfait !
— Toute personne prise sur le fait est passible d’amende.
— Une amende ?! Je vois le torchon tomber dans une flaque de café froid, l'éclaboussure BEURK... Et la présomption d'innocence ?
— La loi est la loi. Impassible, sans émotion Sans paiement sous 48h, transfert en prison de haute sécurité.
J’entends le monte-plat numéro un grincer - l'appel d'un client impérieux
— ...Une prison de haute sécurité ? Prise d’une vague de vertige, je m'appuie au support. Je vous repasse Mr Dufour. Bonne journée.
— Mon cœur ! J’entends sa voix se briser, il me semble si fragile
— QUOI... ! Je plaque le portable contre mon oreille moite, la coque plastique collante.
— J'ai très peur, ne me laisse pas...
— À qui la faute ?
— Bébé...
— N’importe quel simple d’esprit n’aurait pas accepté ça ! Je donne un coup de pied rageur dans le tabouret, la douleur dans mes orteils. TOI...
— Ne m’affuble pas de mépris... Pleure-il ? Je ne veux pas finir enfermer. Pitié...
"Ah ! Les violons, bientôt les larmes ?"
— Ne viens pas m'emmerder avec tes sarcasmes ! Je chuchote rageusement, la colère contenue.
"Je veux jouir des derniers instants d’un condamné à mort !"
— Imbécile...
— Suis-je fautive ?
— Non, mon cœur... Son ton change soudain, il devient pragmatique. Mais je ne survivrai pas aux sévices des détenus ! Aide-moi.
— C’est ton problème.
— NON ! Sa voix devient suraiguë, stridente. Pense à Alice ! Que deviendra-t-elle sans père ?
— Elle a une mère, non ?
— Elle nous a quittés ! Tu le sais.
— Contacte-la.
— Je ne sais où elle est. Il accélère le débit, pressant Tu es tout pour nous maintenant !
— Débrouille-toi.
— BÉBÉ ! Je t'en supplie...
— De combien ? Résignée, je compte des pièces dans le tiroir à monnaie, le métal froid entre mes doigts.
— Deux-mille euros.
— Pardon ?! La monnaie m’échappe des mains, tombe sur le sol.
— Je te rembourserai centime par centime.
— Quand ?
— Dès que je serai libre. L’argent n’est pas un problème pour moi.
— Pour moi SI !
— Je le sais, mon cœur.
— Je ne peux pas tout payer.
— Fais de ton mieux... J’en discuterai avec lui.
— Qui ? Une méfiance soudaine me sert le crâne, un frisson me cours le long de l’échine.
— Le commissaire.
— Tu lui fais confiance ?
— C’est un homme de parole.
— Comment en être sûr ?
— Il sait que je voyage seul avec Alice...
— Tu te joues de moi ?
— Si je m’amusais... Sa voix devient doucereuse, enveloppante, crois-tu que je resterais scotché à mon portable ? Que mes pensées voleraient vers toi chaque jour ?
J’entends le monte-plat numéro trois hurler, un rappel urgent, impératif
— Je dois raccrocher, j’ai pris du retard sur mon travail.
— Oui, mon cœur, je t’attendrai. Bacio, ti amo a tutti cuere pendit cura di te.
C’est autour de mon bip de se faire entendre.
—Madame La Chance ?
— QUOI... !
— C’est Madame de La Tour à l’appareil, auriez-vous quelques soucis ?
— Euh... ! Non madame, veuillez m'excuser.
— Les clients de la chambre trente-six désirent avoir un lit King-size à la place des deux petits. Merci de faire le nécessaire.
— Oui, madame.
Ben voyons...Ne-suis-je pas déjà pas assez dans de beaux draps, sans qu’il faille m’en rajouter d'autres ?!
C’est avec une certaine peine que j’achève ma journée de travail. Dernier tour de manège de la semaine contre la course du temps pour quelques jours de repos bien mérités. Tout d’abord, je m’attelle à la tâche promise à François.
Les portes automatiques s’ouvrent dans un souffle impersonnel. Un mouvement précis, sans hésitation, sans chaleur.
L’air est comme aseptisé, presque clinique, comme si chaque particule en suspension portait l’écho des transactions muettes, des attentes résignées.
Face à l’automate, l’écran bleu reflète une lumière crue, presque hostile. Les touches du clavier sous mes doigts sont dures, sèches, granuleuses, et le bruit du mécanisme accompagne chaque pression, chaque mouvement.
Un instant de flottement, puis le bourdonnement du distributeur s’élève, suivi du bruissement des billets qui s’alignent dans une perfection glacée.
Je les récupère du bout des doigts, comme si le papier portait une charge invisible, et les glisse dans la poche intérieure de mon manteau.
Je ressors.
À peine franchi le seuil, l’air épais me frappe. Un mélange de tabac froid, de café corsé, de bois imprégné de conversations éparses.
Le bar-tabac vibre d’une routine bien rodée : des habitués accoudés au comptoir, leurs verres laissant des cercles humides sur le zinc, un serveur qui essuie distraitement un percolateur, les gestes rapides et automatiques.
Des éclats de voix fusent par intermittence, des commandes jetées avec la familiarité des lieux où chacun connaît le prénom du patron.
Je me faufile, frôle un tabouret couvert de traces de bière, récupère mes coupons d’une main distraite.
Dans ma poche, mon téléphone me brûle les doigts.
Un instant d’hésitation.
Puis, je lui écris un message.
— Tu es là ?
Quelques secondes. L’écran reste immobile. Puis enfin... une vibration.
— Oui mon cœur, je t’attendais.
Un soupir m’échappe, plus long que prévu. Mes doigts restent figés un instant sur l’écran.
— Ouf… J’ai eu peur.
— De quoi ?
Je fixe la bulle du message, réfléchis avant de taper.
— Eh bien… Que tu n’aies pas ton portable avec toi.
Rien. Trop long. Trop silencieux.
— Si, le commissaire m’a autorisé à le garder.
Mon regard s’assombrit. Ce détail ne me rassure pas.
— Ah bon… ?
— Oui. Je lui avais annoncé que tu me ferais parvenir les coupons dès ton boulot terminé.
Ma mâchoire se crispe. Un poids sur la poitrine. Un froid étrange.
— Et si je ne l’avais pas fait ?
Une fraction de seconde... son silence se suspend. Puis enfin, la réponse.
— Bébé, j’ai confiance en toi.
Je fronce les sourcils. Trop de certitude. Trop de facilité.
— Bon… Une inspiration. Mes doigts hésitent sur le clavier. Je te dicte les chiffres : HVRI7832.
Mon pouce effleure l’écran avant d’appuyer sur "Envoyer". Trop tard pour reculer.
— Merci mon cœur. Son message apparaît vite. Je le préviens de suite et te fais un message une fois l’échange exécuté.
Un pincement au creux du ventre. Pourquoi ce soulagement ? Pourquoi cette hâte ?
— D’accord.
Un peu de rangement dans l’appartement ne serait pas du superflu.
J’attrape le drap froissé, l’étire d’un geste rapide pour recomposer un semblant d’ordre sur mon lit abandonné à son état.
Quelques vêtements traînent encore sur le tapis. Un jean à moitié replié, une chemise mollement jetée sur la chaise. Je les ramasse un à un, les plis marquant la mémoire de l’instant où ils ont été laissés là.
Mon regard s’attarde un instant sur le tapis désormais dégagé, et alors que je pivote, sur l’écran de mon PC, une notification attire mon attention.
Un message s’affiche.
— Mon cœur, tu es là ?
Derrière moi, le chauffage s’éveille, un démarrage brutal, projetant une chaleur trop sèche, presque agressive.
— Oui.
Mes doigts se crispent contre le drap, cherchant une ancre dans cette vague d’incertitude qui s’accroche à moi, sourde et pesante.
— Tout s’est passé correctement. Je rentre.
Le radiateur gémit, les tuyaux vibrent, frémissent, et aussitôt, une onde ondulante glisse derrière les murs, tel un serpent d’acier rampant dans les entrailles du bâtiment.
— Tu rentres… ? Où rentres-tu… ?
Un battement trop rapide cogne contre ma poitrine. Ma batterie saigne à 11%, chiffre rouge qui pulse au rythme de ma carotide.
— À l’hôtel.
Un silence, comme un trou béant. Puis, un bruit discret : une goutte d’eau claque dans l’évier.
— À l’hôtel… ?
Dans un coin, le frigo émet un grondement lent, son moteur tourne au rythme inlassable d’un métronome, lointain mais obstiné.
— Oui, le commissaire a bien voulu me laisser partir. Il a compris ma situation.
Un pincement au ventre. Les conduits sifflent faiblement, une plainte ténue qui semble frôler l’air avant de disparaître.
— Tu sors de prison ? C’est cool !
Un vrombissement s’enfonce sous mes pieds, une vibration qui résonne dans le sol, le souffle nerveux du bâtiment.
— Il sait aussi que je ne peux quitter ce pays.
Le frigo expulse une bouffée glacée, opposant son souffle froid à la chaleur oppressante du chauffage avant de sombrer dans un silence pesant.
— Effectivement.
Ma main se referme sur le téléphone, la coque chauffe sous mes doigts.
— Je pense qu’il s’est rendu compte que tu étais une femme de valeur.
— Ah bon… !
— Ben… Oui, lorsque vous étiez en communication.
Un soupir nerveux, une tension qui s’insinue dans ma peau.
— Ah ! Cela est vrai.
Le rideau de la baie reste figé, son poids trop dense, empêché par l’air saturé du studio.
— Je suis tellement content mon cœur, je vais revoir ma fille.
— Oui, la pauvre petite.
Une goutte d’eau s’étire lentement sur le bord de l’évier, elle finira son chemin dans les canalisations, suivant son destin liquide, engloutie par le silence des circuits.
— L’hôtelier m’a rapporté qu’elle n’a cessé de pleurer.
Je pince les lèvres. Un froissement métallique trouble le silence, une vibration étrangement brève qui tranche net.
— Cela se comprend.
Un frisson furtif me traverse. Trop d’émotions. Trop de choses à digérer.
— Merci mon cœur, merci… Tout est possible grâce à toi.
Une seconde trop longue, un espace vide entre nous.
— De rien, je suis contente que tu puisses la rejoindre.
— Je vais retrouver Alicia et te fais un message après. D’accord ?
— D’accord.
— Bisou mon cœur.
— Bisou.
— Je t’aime.
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