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Dieu Georges, Espace

 Ils hésitaient, trouvaient l’idée périlleuse, craignaient que la pyramide les oublie pour toujours dans ce no man’s land intergalactique.

Il n’y a pas le choix. Je connais un endroit où le facteur de dilatation temporel fera notre affaire. Je vous y laisse quelques semaines, tout au plus, pendant ce temps, je métabolise de quoi procréer. Georges s’occupera de créer un monde sain et paisible dans le SA.

 Tous l’écoutèrent sans rien y comprendre. Les dilatations temporelles, la distorsion, ça ne leur causait pas, ils étaient plus à l’aise avec les exemples, c’était plus parlant. Surtout, pourquoi persistait-on à laisser faire Georges ? Ils se regardèrent, répétant la formule de Dilatation temporelle ? C’est quoi ça ?

— En somme, dit Georges, la pyramide va vous déposer sur une planète à proximité d’un trou noir, planète sur laquelle vous vivrez tous ensemble pendant quelques semaines, tandis qu’elle et moi resterons en dehors de son champ gravitationnel, et cela pour quelques siècles peut-être. Lorsque nous nous reverrons, nous aurons vécu des centaines d’années, mais vous, seulement quelques jours.

 Ils se regardèrent, laissèrent s’échapper des Ah oui ! Voilà, c’est ça. La dilatation, et ils hochèrent la tête comme si tout devenait subitement plus clair, s’excusant presque de ne pas avoir compris plus rapidement.

— Et Georges ? demanda Jack. Des siècles, il ne peut décemment pas survivre des siècles durant. Du moins, sa partie bio. Il aura cassé sa sèche bien avant la fin, et… oui, quoi, Georges ?

 Georges regardait Jack, réprimant un rire trop humain au goût de son comparse. Il dit :

— Sa pipe, il aura cassé sa pipe, monsieur.

— Georges ?

— Oui monsieur ? Ah, oui, je me tais, monsieur.

 La flamme de la pyramide vacilla, ce devait être sa façon à elle de rire.

Pour Georges, je m’en occupe. Je veillerai sur sa partie bio, je le maintiendrai en vie. Comme ça.

— Comme ça ? demanda Shri. Comment ça, comme ça ?

 Georges regarda Shri, puis le reste du groupe, et dit, clignant lentement des yeux :

— Vous n’avez peut-être rien remarqué, vous les bios, mais depuis que nous sommes dans le corps de la pyramide, nos organismes bios sont comme protégés de toutes altérations.

 Georges, il restait stoïque, le naturel reprenait le dessus. Pour lui, tout ça était bien naturel. Nous n’étions plus à une singularité près

 En y songeant, ils se rappelèrent n’avoir rien mangé depuis leur arrivée à bord. De quand datait leur dernier repas ? Pour Jaspert et Anouké, c’était simple, il s’agissait de leur goûter, avec Shri. C’était dans leur appartement. Ils s’en souvenaient très bien, surtout Anouké, ce fut juste avant que le méca maboul de Georges ne débarquât avec Jack, le non moins débile bio. Elle maugréa.

 Leur dernier repas, toujours est-il, qu’il commençait à dater. Quelques jours déjà, ce devait être ça. Ou pas loin. Tous en restèrent dubitatifs. C’était l’expression se devinant sur leur visage, même si celle-ci eût pu signifier, c’est vrai, bien des choses. Hormis la clairvoyance. Bien sûr, que c’était étrange, surtout que Jack aimait la bonne chère, comment avait-il pu passer à côté de ça, ce qui n’était pas un moindre détail ? Au moins, c’était économique, ne pas manger, ça enlevait une sacrée épine du pied. D’ailleurs, qu’y avait-il comme nourriture à bord de la pyramide ? Cette interrogation les turlupina.

 La pyramide les laissa prendre conscience de cet étrange fait. Oubliez ça, leur dit-elle simplement, vous aurez tout ce dont vous avez besoin. Comme s’il était aisé d’accepter ce fait, que manger, pour un bio, c’était secondaire. On voyait bien qu’elle n’avait jamais diné chez un étoilé, sinon elle n’aurait pas eu cette réflexion. La pyramide, elle les laissa sur cette incongruité, elle avait d’autres chats à fouetter.

 Sans crier gare, elle accéléra, dépassa la vitesse de la lumière, pour venir longer l’horizon d’un trou noir supermassif, M87 le gigantesque, le terrible. Le voyage ne dura qu’un instant, elle ne laissa personne lui poser davantage de questions. De toute façon, qu’aurions-nous pu lui discuter ? La pyramide, en un sens, elle les tenait en otage. Ils n’avaient qu’elle, ne devaient leur survie qu’à elle seule. Elle pouvait bien décider ce qu’elle voulait, personne n’aurait alors eu les moyens de s’y opposer. Ils étaient faits comme des rats, naufragés intersidéraux.

 Tout de même, Jack, cet impératif biologique non assouvi, ça le faisait ruminer.

— Donc, on se laisse crever de faim ?

 Personne ne répondit, encore moins ce vaisseau qui devait se foutre de leur survie comme de l’an deux. Pourtant, cette année-là, il s’en était passé bien des choses, mais personne ne s’y intéressait.

 La pyramide, elle annonça qu’on y était. On pouvait bien être où on voulait, elle pouvait dire ce que bon lui chantait, la pyramide, eux les humains, ils subissaient. Quant aux mécas, on le sentait, ils se détachaient de leurs bios, ils commençaient à se sentir bien proches de la pyramide, qui était une sorte d’aboutissement ultime de la vie, comme eux. Si, d’ailleurs, Dieu devait exister, il était pyramidal, et surtout pas humain. Ils le ressentaient, ils étaient bien plus proches de la nature de la pyramide que de celle de leurs alter-ego bios.

 La pyramide les mit en garde. Mettez-vous d’un côté, Georges de l’autre, je commence la séparation. Ce qu’elle dit. Alors, ils obtempérèrent.

 Elle se divisa en deux, garda Georges avec elle, les laissa dans une sous-partie d’elle-même.

Vous êtes dans mon double. Faites comme chez vous, vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin, et plus encore. Je vous transmettrai nos avancées, nous resterons en contact. Mangez mon corps si vous avez faim, il se régénérera. Pensez au goût qui vous ferait plaisir et c’est ainsi que vous me ressentirez. Et si vous n’avez pas d’idée, ce sera très bon aussi. Je sais que vous aimez quand les choses sont simples.

 Elle les laissa, ici, au bord du trou noir, les bios ne sachant trop quoi faire.

— On aime les choses simples ? demanda Jaspert. Elle nous prend pour des imbéciles, c’est ça ?

— Je ne sais pas, je ne sais pas, répondit Anouké.

 Jack, il avait sa petite idée sur le sujet :

— Blawrf !

 Archibald, il sourit. Parfois, Jack avait des éclairs de lucidité, un cynisme piquant. Il l’aimait bien.

— Elle a bien dit de la manger, elle ? s’étonna Mathias.

 Mathias les regarda tour à tour. Personne ne réagissait, pas plus que les mécas de bord, pour qui cette question de se sustenter était pour le moins secondaire.

 Shri, il voulait jouer à cache-cache avec Archibald qui ne le recherchait jamais. Shri gagnait toujours, il en était bien content. Shri, on ne le voyait jamais ; tant qu’il gagnait, il jouait. Mathias était bien résolu à se laisser porter, telle la feuille sur le cours d’eau. Il fallait accepter les choses.

 Bon, fit-il, si c’est comme ça. Et il se mit à farfouiller dans la matière gélatineuse du double pyramidal. Il acceptait les paroles de la pyramide, de toute façon, rien n’aurait pu être plus bizarre à présent. Il n’était plus à ça près. Il leva une main emplie de gélatine organique et corporelle, de la pyramide pure, les fixa tour à tour, puis, spontanément, l’enfourna, goulûment.

 Les autres grimacèrent. C’était peu ragoûtant. Mathias, il murmura que c’était bon. Rien d’autre. Ce qui ne l’empêcha pas de s’empiffrer de plus belle, à pleine main, plein la bouche, débordante.

 Jaspert, il fit la moue, mais il voulait essayer. Les garçons, parfois, ça tente des bêtises, ça prend des risques. Les filles aussi du reste, mais les filles, elles, elles savent quand c’est risqué. Les garçons, pas.

 D’abord l’air dégouté, Jaspert mit un bout de langue sur cette chose. Son visage s’éclaira. Il souleva un morceau, devant ses yeux, le dévisagea, l’examina, le posa sur sa langue. Du bout des doigts, la langue bien contractée prête au renvoi. Mais Jaspert, il s’illumina :

— C’est vachement bon !

— Blarwf !

 Anouké et Candice, elles étaient bien d’accord ! Comme Jack, elles attendraient d’avoir vraiment, mais vraiment faim. C’était dégoûtant ! Ça tournait quasi anthropophage à bord !

 Les autres, à chaque bouchée, ils s’extasiaient. Iphis, elle voulut donner du courage à sa mie, comme elle disait. Elle goûta. C’était délicieux, ma parole ! Elle jura Bouddha. Candice ne pouvait que la croire. Anouké, sa fille tournait mal.

 Dans l’histoire, la pyramide réalisa son premier rapport à peine une heure après son départ.

 Elle diffusa un message, directement en leur esprit, pour narrer comment Georges, depuis à présent presque 10 ans, tentait d’apaiser les esprits humains coincés dans le SA. Stoïque et adepte de la non-violence, Georges s’était présenté aux avatars en homme de paix. Il avait expliqué que la Terre n’existait plus, que tous, dans le SA, n’avaient plus de corps physique, que leur esprit n’était plus qu’une sauvegarde quantique de leurs personnalités. Ç’avait été un fiasco.

— Blawrf !

 Il n’était pas dupe, c’était couru d’avance.

 Georges avait eu à subir les foudres des humains numériques. C’était quoi cette affaire ? De quel droit ? Eux, ils voulaient sortir d’ici, et que ça saute ! Pour bien faire, Georges savait qu’il fallait laisser les colères s’exprimer. Il laissa donc la foule le lapider, l’emmurer, empaler, brûler, enfermer, noyer, l’écarteler. Et tant d’autres supplices à peine imaginables. Mais la violence appelant la violence, ça n’avait rien résolu. Les bionumériques restèrent sourds à toute tentative de médiation. Georges, ça l’avait quelque peu contrit.

 Alors, au bout de 10 ans de vaines tentatives, la pyramide avait réinitialisé les souvenirs des humains. On en était là.

— Ça fait 10 ans ? s’étonna-t-on dans le double pyramidal.

Georges a décidé de changer d’approche. J’ai effacé de leur mémoire les milliers de fois où il a tenté de les rassurer. Désormais, il va pratiquer une approche moins passive, mais réellement offensive. Il a carte blanche.

 En entendant cela, Jack :

— Blarwf !

 Jaspert aussi, il savait.

 Il avait été le seul témoin du SA, les autres ne pouvaient pas comprendre. Il se remémora son aventure avec Georges au cœur de l’arène. Les morts, l’hécatombe, la jubilation à peine contenue de son majordome. On pouvait attendre longtemps à ce rythme-là, Georges allait bien s’amuser.

— Les pauvres, souffla-t-il.

 Jaspert regarda Jack, il acquiesça. Tous deux l’avaient encore mauvaise. Georges était intraitable dans le SA, il se prenait pour le plus fort. Ce qui était le cas, mais tout de même. Oui, ils savaient de quoi il était capable.

 Le temps passa, une dizaine d’heures supplémentaires peut-être, avant que la pyramide ne reprenne la parole.

 Dans leur monde, 10 heures, ça correspondait à quoi ? Ils n’avaient pas totalement saisi l’enjeu de la singularité temporelle.

Bien, notre stratégie n’a pas forcément été un franc succès. Certes, Georges s’est fait respecter, mais il en a profité pour les trucider, tous, un nombre incalculable de fois. C’est fou ce qu’il s’amuse…

— C’est inadmissible ! s’insurgea John.

 Tous ces pauvres êtres, prisonniers du SA, sous le joug du tyrannique Georges. Non, ce n’était pas bien. Jaspert, il aurait bien voulu voir ça, parce que, bien ou non, ce devait être quelque chose.

Oui, reprit la pyramide, et Georges en a convenu. Il va tâcher de rééquilibrer sa façon de faire : ferme, mais pédagogue.

— Voilà qui est bien, dit Mathias.

— Blarwf !

Pédagogue. Et quoi encore ? Jack, ça le faisait bien rire, Anouké aussi.

— De votre côté, combien de temps s’est-il écoulé ? demanda Bjorg.

Plus d’un siècle, mais nous nous amusons comme des fous, c’est très instructif.

 Deux jours passèrent sans plus de nouvelles, deux jours à réapprendre à vivre en communauté, à réinventer des jeux, à s’ennuyer, avant qu’elle ne reprenne la parole :

Cela fait plusieurs siècles que Georges est dans le Système. C’est… terrible. Il est devenu fou. Follement Dieu. C’est une divinité dans le SA, tous s’abreuvent à ses prophéties sur la renaissance, de parcours initiatiques, de réincarnation prochaine dans un nouveau corps parfait. Lui-même a oublié être un androïde… Il refuse de se déconnecter, il ne m’écoute plus. Je suis contrainte de le débrancher de force. Les humains sont en transe, ils entonnent des chants hypnotiques, des psaumes, c’est… terriblement envoutant. Je reviens, attendez.

 Cinq longs jours coulèrent avant que la pyramide ne fasse son rapport :

Om Mane Padme Um.

 Puis elle se tut à nouveau pour trois jours d’incertitude.

Veuillez excuser cet interminable silence. Quel orateur ! Quel génie, ce Georges !

— Blawrf !

J’en conviens. Quand j’ai voulu savoir ce qu’il trafiquait, je me suis immiscée dans le SA, sous la forme d’un avatar, et j’ai été conquise ! Georges maintenait les milliards d’êtres humains numériques en extase à l’aide de chants, de psaumes et de maximes envoutantes ! J’ai été prise au jeu, des décennies durant ! Des siècles et des siècles ! Hélas, c’est un échec. Plus aucun bio ne souhaite se réincarner, gagner un nouveau corps. Tous certifient avoir atteint la sublimation de l’existence, être l’éther de toute vie. Je ne sais pas moi-même ce que c’est. Pardon, mais Georges les a laissés complètement mabouls… J’ai dû intervenir, me transformer en cataclysme, faire du ça un enfer, montrer aux yeux de tous l’impuissance de Georges. J’ai réussi à le déconnecter et nous avons conclu un nouvel accord. Désormais, nous allons simuler la vie terrestre, leur faire croire qu’ils sont sur Terre, qu’ils ont des emplois, des existences, bref, tout ce qu’il y a de plus humain. J’ai incrémenté un programme de vieillissement dans le SA. Ils viendront au monde, vivront, procréeront, et mourront. Comme n’importe quel être bio. Enfin, presque. Chaque nouveau-né dans le SA recevra le code mémoire de son soi précédemment décédé.

— Astucieux, concédèrent Bjorg et Mathias.

 Jack, lui, il nuançait.

— Blarwf !

 C’était pénible, ces Blarwf ! mais Jack n’avait pas tout à fait tort.

 Anouké, elle suivait Jack sur ce coup. Elle fronça les sourcils, croisa les mains, en proie aux doutes, puis dit :

— Mais, comment voudront-ils encore sortir du ça ? J’imagine qu’il faudra leur apprendre un jour ou l’autre que toute leur vie n’est qu’une supercherie, qu’ils ne sont que simulation, leur rappeler la réalité.

 Bjorg la regarda, hochant la tête, Candice murmura un Oui, c’est vrai, tous comprenaient le dilemme à venir.

— Blawrf !

 C’est ce qu’avait voulu dire Jack, il avait déjà compris avant tout le monde. Anouké commençait à l’apprécier.

 Admettraient-ils la vérité le jour venu ? Accepteraient-ils d’être réencodés dans un corps bioméca ? Sur une planète qui ne serait plus la Terre ? Pour la promesse d’une existence certainement moins agréable que celle qu’ils vivaient dans le SA ?

Je vous comprends. Georges aura pour missions de les préparer à cela. Nous laisserons dans le système des indices de leur immatérialité, et chaque fois que l’un d’entre eux remettra en question sa nature, son essence, nous lui proposerons un choix. Nous ne forcerons personne.

 Shri se tourna vers Iphis, lui avoua qu’il avait du mal à comprendre. C’était réciproque. Mathias inspira et expulsa longuement, il ne voulait pas y penser, après tout, se disait-il, c’était déjà une chance d’être en vie. Jaspert dit de regretter un peu de ne pas expérimenter lui-même la vie dans le ça, ce à quoi Anouké répondit ça ne va pas, non ! tout en lui jetant un regard de consternation, une tape sur l’épaule.

 Deux semaines.

 Quatorze jours s’écoulèrent avant que la pyramide n’envahisse à nouveau leur esprit.

J’ai réussi. Je suis capable de métaboliser des milliards de ces êtres quantiques. Mon corps est paré. Georges navigue dans le SA, incognito, de façon subliminale, il rappelle à tous que cette existence est irréelle. En songes, il les invite à se réveiller. Déjà, certains sont prêts. Intuitivement, ils se rendent compte que quelque chose cloche, et, cerise sur le gratin, ils sont prêts à accepter la réalité, que leur monde n’est plus. Bien, il est temps pour nous de se retrouver. Je réassemble mes parties.

 Le double pyramidal s’éloigna de l’horizon du trou noir, s’approcha du vaisseau, puis s’y colla. Leurs parois fusionnèrent, puis s’évanouirent.

 Georges, debout devant eux, les accueillit, penchant subrepticement son corps vers l’avant, gardant les paupières closes pour faire sa révérence. Il avait comme changé, paraissait plus âgé, bien plus. Ça en serra le cœur de Jack. Georges, on aurait dit un petit vieux avec l’âme d’un jeune homme innocent. C’était déroutant.

 Ici, dans ce vaisseau, les siècles écoulés avaient laissé les stigmates du temps sur le visage de Georges. Cheveux longs, blanchis sur les tempes, se finissant en queue de cheval au milieu du dos, Georges arborait des ridules au coin d’yeux rieurs et fatigués. Son regard étincelait d’une lueur triste, d’un être ayant vu et vécu d’innombrables événements marquants. Il portait le poids du monde sur ses épaules, c’en était criant. Il semblait avoir mûri, mais mûri vraiment beaucoup.

— Georges ? Bon Bouddha…

 Jack, il avait de la peine, de la joie, il souffrait.

— Oui monsieur, lui-même, et je suis bien content que vous ne m’ayez pas coupé mon module humour avant toute cette aventure. Je suis éreinté. Mon corps. Mon corps a refusé de vieillir quand mon esprit déboussolé s’avachissait sous ces siècles harassants. Sans l’humour, il ne serait rien resté, je le crains.

Je ne pouvais rien y faire moi-même, ajouta la pyramide. La matière est une chose, l’âme en est une autre.

 Jack courut vers Georges, posa les mains sur ses épaules, le fixa longuement, puis l’enserra tandis qu’une larme roula sur son visage. Ils s’étreignirent. Jack se recula, essuya sa joue, dit :

— Ne recommencez plus jamais ça, bon Bouddha ! Regardez-vous ! Vous, vous, vous m’avez manqué, Georges.

 Georges, ça le fit sourire.

­­— Vous aussi.

Bien, et si nous allions à présent visiter votre nouvelle planète ? Surtout que j’ai du monde à mettre à bas.

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