ÉPILOGUES - Automne

4 minutes de lecture

Voici le premier épilogue de "Les Clans". Les prochains arrivent bientôt ! Bonne lecture :3


-- C'était une journée d'automne, il y a bientôt 10 ans. Les feuilles devenaient colorées et l'air était froid. La cour du château royal ressemblait à un magnifique tableau : il était composé de couleurs et de lumières extraordinaires ! --


" Si seulement je pouvais quitter ce cours ennuyant et aller admirer de plus près ce merveilleux paysage...

« Princesse ! Veuillez écouter je vous prie ! »

C'est Maître Crowl... je l'adore, sincèrement, mais il est toujours en train de me solliciter, il ne me laisse jamais une seconde de repos, pas même de réflexion...

« Pourriez-vous me répéter ce que je vous expliquait ? me demande-t-il.

_ ...je ne le peux... veuillez m'en excuser, Maître.

_ Accordez-moi plus d'attention Princesse... et alors on verra pour vos excuses, me dit-il malicieusement. »

Voilà !! Ça c'est le Maître que j'adore : par ce sourire malicieux, il me dit sans mots que je pourrais bientôt sortir !

Je redouble d'attention à ses paroles avant qu'il ne change d'avis, sait-on jamais : il m'explique clairement et précisément la généalogie de ma famille.

Il commence par mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père, Jean Ettel, le premier roi de notre dynastie, puis il continue lentement, jusqu'à arriver à mon père, Gabriel Ettel, à ma mère, Julie Ettel née Faure, à mes frères et sœurs, Antoine, Edouard, Hélène et Anne et à moi, -- Ettel.

Je hais tellement mon prénom que je ne sais même plus le lire et que je n'arrive plus à l'entendre... Pourquoi mes parents m'ont-ils nommée ainsi ?! Je leur en veux tellement !

Mon Maître termine son explication puis me pose des questions, auxquelles je réponds consciencieusement. Une pensée me vient alors en tête. Je lui demande :

« Maître, vous aussi vous avez une généalogie ?

_ Oui, comme tout le monde Princesse, me répond-il amusé.

_ Ah bon !? m'exclamé-je innocemment. Et vous avez aussi une famille ? Une femme et des enfants ? »

Il mit du temps à me répondre, cherchant sûrement à se souvenir de leurs prénoms (moi-même j'ai du mal avec ceux de mes frères et sœurs) :

« Oui. J'ai une femme qui se nomme Marie Crowl, née Hill et ensemble, nous avons eu un fils unique Tomas, qui a à peu près ton âge d'ailleurs.

_ Oh ! Je pourrais le rencontrer un jour ? demandé-je.

_ Oui, et... pourquoi pas aujourd'hui ? Après notre promenade ? répondit-il le sourire aux lèvres.

_ Oui ! Oui ! m'exclamé-je enjouée. Merci beaucoup, Maître !

_ Ne me remerciez pas pour si peu Princesse, me répond-il en riant. »

***

La leçon arrive à sa fin. Je vais enfin pouvoir sortir me promener et aller rencontrer la famille de mon Maître ! Alors que nous descendons dans la cour, traversant ce jeu de couleurs que j'admire, je me sens tellement heureuse... et un peu stressée.

Nous arrivons devant la maison de Maître Crowl après avoir marché quelques temps. Celle-ci, malgré son étroitesse, bloquée entre d'autres maisons, respire la joie de vivre par sa couleur.

Il toque à la porte. Une petite voix lui répond. Les battements de mon cœur s'accélèrent alors que celle-ci s'ouvre.

Un jeune garçon se trouve dans l'entrebâillement. Son visage d'enfant est entouré de cheveux bruns mi- longs, mais ce n'est pas cela qui retient mon attention : ce sont ses yeux. Il a des yeux vert... vert translucide.

Je n'ai jamais vu personne avec cette couleur d'iris avant lui. Je suis ébahie devant cette couleur si particulière. Etant ébahie, je ne suis pas très discrète dans mon observation : l'enfant remarque mon regard et amusé, il plonge son regard dans le mien, souriant. Son père prend alors la parole :

« Tomas, je te présente ma plus jeune élève, la Princesse Ettel. Princesse, je vous présente mon fils, Tomas Crowl. »

Celui-ci me regarde alors étonné puis assez craintivement, il me dit :

« Veuillez m'excuser de m'être amusé de votre réaction face à mes yeux, Princesse...

_ Il n'y a aucune excuse à prodiguer Tomas, dis-je, ne t'en fait pas. »

Il me répond par un timide sourire. Il se recule et ouvre entièrement la porte. Son père me mène à l'intérieur de la maison. La porte d'entrée débouche directement sur la salle à manger, occupée par une magnifique femme aux cheveux bruns et aux yeux bleus éclatants.

Elle est assise à la table et tricote ce qui me semble être une écharpe. A notre arrivée, elle se lève et nous salue, moi en première puis son mari : comme tous, elle a dû me reconnaître... enfin... tous, sauf Tomas.

« Fils, que dirais tu d'emmener la Princesse jouer avec toi ? adressa Maître Crowl à Tomas. Si vous le souhaitez aussi, Princesse.

_ Oui, oui, Maître, cela serait plaisant.

_ Bien, Tomas ? dit-il en se tournant vers lui.

_ Oui, père, répond-il. Princesse, veuillez me suivre. »

Nous sortons de la maison par l'arrière, arrivant dans une lumineuse cour intérieure. L'endroit, calme, reflète pour mon plus grand plaisir les couleurs de l'automne. Tandis que j'observe ce qui m'entoure, je sens à mes côtés Tomas, comme gêné par ma présence. Je prends la parole :

« Tu n'as pas à être gêné tu sais ?

_ Eh bien... commence-t-il, vous êtes la Princesse alors... si, un peu...

_ Que dirais-tu d'être mon ami, demandé-je, comme ça je ne serais plus la Princesse mais ton amie ?

_ Vraiment ? s'étonne-t-il. Vous voulez être mon amie ?

_ Oui, qu'en dis-tu ? dis-je, le bonheur se lisant sur mon visage.

_ Oui ! répond-il à la fois étonné et heureux.

_ On est amis alors ! conclue-je.

_ Oui ! acquiesce-t-il. Par contre... quel est votre prénom ?

_ Je n'en ai pas : je déteste tellement celui que l'on m'a donné que je préfère que l'on ne m'appelle pas, expliqué-je.

_ Ah... et si on en trouvait un ensemble qui vous convienne ? dit-il plein d'enthousiasme.

_ Bonne idée ! m'exclamé-je, atteinte par son enthousiasme. »

Ainsi, nous nous mettons à la recherche d'un « beau prénom » qui me convienne comme disait Tomas. "

C'est ainsi que débuta notre amitié. C'est ainsi que je me fis mon premier ami, le jour de mes 8 ans. Ce fût le premier plus bel anniversaire de ma vie, ceux qui suivirent avec lui étant tout aussi extraordinaires.

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