Chapitre 2: Le lourd prix d’un miracle

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Soudain, de légers bruits m'appellent. Des bruits inaudibles. Est-ce le chuchotement de La Mort, me sussurant à l’oreille que je suis au crépuscule de ma vie? Un crépuscule douloureux. Une douleur indescriptible envahit mon corps telle une nuée de sauterelles. Mais d’où vient-elle? Je… Je ne m’en souviens plus. Je ne peux pas ouvrir les yeux. Je ne peux pas me voir, dans ma déchéance de souffrance. Tout ce que je peux voir, c’est un rien, un néant obscur, celui de mes paupières fermées, mais la mort refuse de m’emporter. Je râle de douleur, mais est-ce pour appeler à l’aide, ou pour supplier la mort de me prendre avec elle? Je ressens comme une houle. Ma carcasse pathétique serait sur un bateau? Soudain, j’entends des bruits de pas.Un homme s'exclame :

“Il… Il est vivant?”

Je serais donc vivant? Mes yeux décident finalement de s’ouvrir, tel le rideau d’une scène de théâtre. Ma douleur est digne d’un acteur de tragédie, mais malheureusement, elle n’est pas factice. En ouvrant les yeux, je vois une ampoule grésillante au-dessus de moi. Je tourne la tête, geignant de douleur. Je suis alors nez-à-nez avec un couple au regard bienveillant. La femme dit d’un air rassuré :

-Oui! Il ouvre les yeux, regarde!

-Alors ne perdons pas de temps, rentrons à Osaka et amenons-le chez un docteur!

Après un certain temps, le bateau s’arrête. Peu après, une équipe d’infirmiers me portent :

Osaka? Ce nom ne me dit rien. Mais que s’est-il passé, bon sang? J’essaie de me souvenir, mais ma mémoire est telle un film dont on a brûlé la bobine. Rien, juste un vide. Pourtant, je vois mon torse couvert de bandages gorgés de sang, évidemment qu’il s’est passé quelque chose! Hélas, c’est comme si je vivais les premiers instants de ma vie. Je commence ma vie, en tant qu’épave sans nom. Je peux à peine bouger sans qu’une douleur me rappelle à l’ordre : je suis en danger de mort. Oui, au nom de mon état, il faut que je me ménage et réprime ces interrogations brulantes dans ma conscience. Le plus sage est d’attendre…

Après un certain temps, le bateau s’arrête. Peu après, une équipe d’infirmiers me portent sur une civière. Je râle de plus belle, et un infirmier me dit pour me rassurer :

“Tout ira bien, on vous transporte à l'hôpital le plus proche!! Pouvez vous me dire votre nom, si vous y arrivez?"

Je réponds, dépité

-Je ne le sais pas. Je ne le sais plus.

Un silence s’instaure, alors que les rayons du soleil m’éblouissent. L’astre met en évidence mon corps vulnérable, devant ces inconnus qui ont eu la bonté de me sauver, sans savoir qui j’étais. Enfin, à quoi bon? Je ne sais pas qui je suis non plus. Les infirmiers me placent dans une ambulance, et une sirène tonitruante retentit. Elle quitte le port où le bateau s’est amarré, et m’emmène à l'hôpital. Les infirmiers annoncent mon histoire à leurs chefs de service, et je suis amené dans une chambre.

La journée passe. Une docteure apporte des traitements plus poussés à mes blessures, et m’annonce en fin de journée mon diagnostic :

“Après analyse de votre cas, nous avons conclu que vous souffrez d’amnésie rétrograde. Mais le fait que vous ne vous souvenez même pas de votre nom est très étrange. Voyez-vous, les patients souffrant d’amnésie rétrograde cherchent souvent à enfouir des souvenirs qui ont été traumatisants pour eux. Mais si vous ne vous souvenez pas de votre nom, cela veut dire que ce nom même est lié à un traumatisme. Vous souvenez-vous d’autre chose, par chance ?”

Je réponds du même air dépité.

“Non. Absolument pas. Il n'y a plus rien, docteur. Plus rien à se souvenir. Qu’est ce qu’un homme sans son nom?? Je vaux autant qu’un mort… Regardez mes blessures! C’est comme si je n’avais plus de torse, à ce stade!”

Elle posa la main sur mon épaule et souris

“Monsieur, calmez vous. Nous allons déjà commencer par soigner votre torse. Vous vous sentirez plus vivant comme ça, hein?”

Elle part, sûrement pour aller chercher des médicaments. Dans ma chambre, une large fenêtre donnait sur Osaka. Sur les immeubles gris, sur les arbres morts du jardin de l'hôpital, sur une scène morose. Tout ce qui apportait de la couleur à ce paysage grisâtre et sans goût, c’est le soleil couchant. Un crépuscule orange éclaire mes draps blancs, ces murs blancs, cette chambre entière peinte dans une palette triste… Je soupire longuement. Que faire maintenant? Partir à la recherche de sa mémoire, alors que je ne sais pas où chercher? Et serait-ce une bonne chose? Apparemment, ça m’a coûté deux impacts de balle dans le torse. Soit, j’ai survécu. Mais j’ai sacrifié ma mémoire pour maintenir ce corps meurtri en vie. Je passerais sûrement le reste de ma vie sans savoir qui je suis, sans personne pour m’aider, sans savoir d’où je viens, sans savoir comment y remédier. Je ne sais rien. Je ne sais plus rien. Voici la malédiction qui m'accable dès aujourd’hui, jusqu’à ma vraie mort. Ce corps grièvement blessé qui abrite cette âme déchirée, il m’est étranger. Cette âme déchirée qui se cache derrière ce corps grièvement blessé, elle m’est étrangère. En conclusion, moi, si je peux encore affirmer que je suis moi même, je vais devoir vivre avec le fardeau d’un passé inconnu, dans un présent de souffrance physique comme morale, pour construire un avenir incertain, sans espoir. Une larme coule sur ma joue, la première larme en temps qu’étranger à moi même. Cela est rassurant de voir que je n’ai pas perdu mes émotions, je suppose…

Soudain, alors que je ruminais sur mon état d’amnésique, une voix résonne dans ma tête. La mienne. Elle semble venir… De mon passé. En un éclair, elle dit.

“Même face à l’adversité… Un homme digne de ce nom se relèvera et se fera encore plus puissant avec la ruine qui l’entoure!!”

Je souris et ricane. J’ai dit ça, moi? On dirait une devise de série TV vaseuse, comme la première fois que j’ai allumé la télé de l'hôpital. Et elle ne veut pas s’en aller… Peut être qu’en fin de compte, ce message est valable? Il tourne en boucle dans ma tête comme un disque rayé. “Un homme digne de ce nom se relèvera et se fera plus puissant avec la ruine qui l’entoure”… C’est le seul souvenir que j’ai. Comme un fou, je me mets à la répéter tout bas. Quelle veine que ce soit des mots si énigmatiques, et pas mon nom, mon métier, ou ma famille. Non, c’est juste MA voix. Sans aucune image liée à cette voix, en plus! Quelle vaste blague... Mais alors que je me moquais de ce flash back inutile, un autre souvenir me revient. Une voix, une nouvelle voix, résonne en moi.

“Je souhaite que tu puisses comprendre, mais… Tu dois mourir.”

Cette voix me glace le sang. Quelle aubaine, de recevoir comme souvenir les paroles de son assassin… Elles étaient comme faites de pierre, un message macabre, une menace, une lettre à la mort. Et pourtant, aussi glaciale soit cette déclaration… Il y avait un feu d’espoir en elle. Quelle ironie d’avoir foi en son tueur, mais… Il m’a donné une mission. Je devais comprendre... Ces deux phrases qui passèrent dans le vide de ma conscience tel un spectre, le spectre d’une vie que je vais devoir enterrer. Enterrer… Ou reconstruire?

Quelqu’un… Quelqu’un avait besoin de mon aide, et je n’ai pas été à la hauteur. Un silence envahit la pièce. J’ai mérité ces deux balles. Je n’ai pas été assez fort. Mais les deux citations se superposent, et je comprends soudainement mon devoir. Une personne à laquelle je tenais était en danger. Était-ce un père, un frère, un fils? Je ne le sais pas, pour l’instant. Oui, pour l’instant!! Car un homme digne de ce nom se relèvera et se fera plus puissant avec la ruine qui l’entoure! Quel imbécile j’ai été de ruminer ainsi. J’ai un homme mystère à sauver. Mais partir avec de telles blessures serait me jeter dans la gueule du loup. Qui que tu sois, je te supplie de tenir. Il faut que je me régénère, que je me reconstitue, que j’amasse suffisamment de ruine pour la convertir en la puissance nécessaire pour te sauver. J’ai peut-être perdu la mémoire, mais je n’oublierais jamais mon but.

Ainsi, il aura fallu un mois pour que mes blessures soient traitées. Nous sommes le 5 janvier 2020. Chaque jour, cloîtré dans ma chambre d'hôpital, à savourer la nourriture, à effectuer de la rééducation, à voir le paysage urbain à ma fenêtre, j’ai pensé à cette personne ayant besoin de mon aide. Aucun nouveau souvenir ne m’est parvenu en un mois entier, donc l’enquête est toujours à son point de départ. Mais chaque nuit, la promesse que j’avais faite à cette personne résonnait dans ma tête, il était hors de question que j’abandonne. Ainsi, après avoir signé quelque formulaire d’un nouveau nom d’emprunt, Ryuto Kasai, je sors en direction d’Osaka. On pourrait penser que finalement avoir un nom auquel s’identifier pourrait être apaisant. Pour moi, rien ne change, le même vide de frustration s’installe. Ce nom n’est pas le mien, il n’est qu’utilitaire pour recenser un amnésique. Mais c’est un sacrifice que je dois faire pour retrouver ma vrai mémoire. Ce n’est que comme ça que je pourrais aider complètement cette personne.

Mais tandis qu'un docteur m'accompagne vers la sortie, un couple se lève dans la salle d'attente. De pas calmes, presque bienveillants, il part à ma rencontre. La femme toussôte pour attirer mon attention et me sourit :

-Bonjour! Vous êtes bien Ryuto Kasai?

Quelle sensation étrange d'être appelé ainsi. En soit, ce moment est presque historique pour moi. Je hôche la tête. Ce couple me dit quelque chose... La femme se présente :

-Je m'appelle Mayumi Hanayama, et voici mon mari, Hideo. Nous sommes les pêcheurs vous ayant repêchés de l'océan, il y a un mois...

Ah... Je peux enfin voir les visages de ces samaritains sans plisser mes yeux de douleur. Un sentiment de soulagement s'empare de moi face à cette rencontre apaisante. Je leur retourne leur sourire, bien plus timide, comme vulnérable et fragilisé. Le mari dit d'une voix claire

-Pas de doute, c'est bien vous! Votre torse a cicatrisé depuis la dernière fois, mais votre blessure ne s'en ira pas de sitôt, ça c'est pour sûr ... Il n'empêche, nous sommes si soulagés de vous voir d'aplomb!

Je m'incline poliment, mais marmonne de mélacolie

-Et je vous remercie de votre aide. Sauver un moins que rien comme moi, abattu tel un chien... Je ne mérite pas votre bonté.

Mayumi atrappe mes joues d'un instinct presque maternel, inquiète.

-Bons dieux, ne parlez pas de vous comme ça, je vous en supplie!! Toute vie mérite d'être sauvée. On ne pouvait pas vous abandonner en pleine mer!

Hideo renchérit

-Oh ça non! On devait vous aider! On est juste des pêcheurs modestes, vous savez. On vogue, on attrape nos prises, et on essaie de les vendre. On aime notre travail, moi et ma femme, mais il peut devenir redondant. Donc ça nous ravit de faire une bonne action avec notre rafiot! On sauve pas des naufragés tous les jours, vous voyez..."

Sa femme acquiesce

-Exactement! On s'est attachés à vous, et on a prié de tout coeur de vous voir rétabli! Notre famille s'est côtisée pour vous payer un rétablissement optimal. Vous serez toujours le bienvenu parmi nous!

Je souris, ému. Ce couple était si spontané, tendre, et empli de compassion envers un inconnu comme moi. Mayumi a raison. Je ne dois pas désespérer. Je dois affronter cette nouvelle vie et ceux me tendant la main la tête fière! Je les remercie alors avec plus d'entrain :

-Je vous suis redevable. Tant de générosité de votre part me touche. Vous m'avez aidé à me remettre en piste, et je suis prêt a vivre ma nouvelle vie!

Le mari suggère alors

-Je pense pas que ça vous tenterait de nous suivre sur notre bateau de pêche, alors vous devriez plutôt rendre visite à nos enfants, ces citadins. Ils vivent dans le quartier bondé de Dotonbori, et ont chacun une vie stable. Je suis sûr qu'ils pourront vous aider!

Le visage de Mayumi s'illumine de joie face à cette idée

-Quelle idée merveilleuse! Je suis sûr que ma fille pourra vous donner de quoi vous nourrir! Elle travaille dans une superette, et ces choses ont toujours des invendus, je suis sûr qu'il n'y aura aucun problème à ce que vous preniez ce dont vous ayez besoin...

Hideo, lui, ricanne nerveusement, et me tends un porte feuille

-Je doute que le restant des commerces de Dotonbori soient aussi tendre que notre fille, ma chérie. Tenez, Kasai-san! J'ai réuni cette cagnotte pour vous. Ca ne roule pas sur l'or, mais je suis certain que vous pourriez couvrir vos autres dépenses avec ceci.

Je m'incline pour remercier ce couple angélique. J'ai beau avoir chuté très bas, cette famille m'aide a prendre un nouveau départ, par une aide si bienveillante qu'elle me paraît presque divine. Je prends congé de mes anges gardiens, prêt à rencontrer leurs progéniture avec engouement et joie. Avant de sortir de cet hôpital, je me saisis d'une brochure sur ce quartier dynamique du nom de Dotonbori. Je dépense mes premiers yens de cette bourse en direction de ce quartier. Même le jour, l'endroit était tout aussi dynamique que dans la brochure. Le brouhaha des citadins était tel la musique de cette ville. Des restaurants aux enseignes extravagantes attiraient les simples citoyens. Il y avait même un crabe géant sur la devanture de l’un d’eux! De plus, le quartier était traversé par une majestueuse rivière. Sur les murs, on pouvait voir des enseignes aux néons, qui devaient briller de mille feux la nuit. Les piétons ne réagissaient même pas à ce spectacle, trottinant vers leurs occupations. Mais pour moi, c’est la première fois que je vois une telle ville! Je suis comme un enfant, ou un touriste, ou les deux, béat. C'est en trotinant de curiosité, admirant du coin de l'oeil chaque détail de cette ville, que je me dirige vers cette fameuse supérette abritant la fille des Hanayamas...

J’entre alors, et regarde avec attention ce que ce magasin me propose. Je découvrais la moitié des denrées qu’ils vendaient, après tout. Je me penche sur chaque rayon, les mains derrière le dos. Je continue de rôder ainsi pour 3 bonnes minutes, quand soudain, une voix retentit derrière moi

“Bonjour! Avez-vous besoin d’aide?”

Je sursaute légèrement. On dirait bien que j'étais trop absorbé dans ma curiosité. Je me retourne pour voir cette tendre femme, me regardant avec douceur et un sourire tout aussi aimable. Elle avait de longs cheveux noirs, des yeux relevés mais aux pupilles d'un noir apaisant. Même parée dans son uniforme, elle tenait ses mains ensemble avec politesse. Je me gratte l'arrière de la tête, gêné :

-Oui, tout va bien! Je suis juste pas du coin…

Elle rit doucement

-Mais oui! Vous devez être Ryuto Kasai! Mes parents m'ont parlé de vous. Je suis Mitsuki Hanayama, enchantée! Je suis si heureuse de vous voir rétabli!”

Quelle gentillesse pure. Je ne pouvais que rougir

-Merci infiniment. Vous êtes une famille si polie et courtoise!”

Elle rit de plus belle

-Mais voyons! N'est-ce pas les bases du savoir-vivre? Je suis toujours ravie d'aider mon prochain! Et vous inclus, Kasai-san!”

Je soupire. Malheureusement, la quête de ma mémoire se trame toujours, comme le sable d'un sablier s'écoulant. Même si ce départ m'aide à me remettre en selle, je ne vois pas où chercher mon identité... Je me confie :

-Je suis juste inquiet à propos de mon passé... Cette ville est grande, ce pays est immense, et mon ancienne vie pourrait se trouver n'importe où...Mais c'est alors que Mitsuki émet une remarque

-Je ne sais pas si mes parents vous l'ont fait remarquer, mais je peux distinguer à votre dialecte que vous n'êtes pas d'ici... Vous sonnez comme un Tokyoïte! Je le saurais, je reçois souvent des touristes du Kanto dans cette supérette. C'est peut être maigre, mais peut être est ce que cela vous aidera?

Incroyable! Cette anodine visite à la supérette du coin vient de m’apprendre d’où je viens. Je reste silencieux, et me concentre sur le mot Tokyo... Cette ville ne me disait rien. Elle fait sûrement partie des mémoires que mon traumatisme a effacé. Je hôche la tête, reconaissant :

-Non, non! Vous m’aidez grandement. Qu’est-ce que vous savez de Tokyo?

Elle acquiesce d'un air compréhensif

-Ah... Mais oui... Vous êtes amnésique. Ce qui est une évidence pour moi, ne l'est pas pour vous! Très bien alors, laissez moi vous expliquer ... Eh bien, très simplement ... On ne peut pas rater Tokyo. C’est la plus grande ville du Japon, une des plus grandes villes du monde! Malheureusement, si c’est là que vous avez perdu la mémoire, vous allez devoir chercher longtemps.Il y’a plus de 30 millions d’habitants! On peut y accéder en partant d’Osaka via le Bullet Train, mais ce n’est pas donné…

Je serre mon poing d'un air déterminé. En apprendre plus sur mon passé, même morceau par morceau, me réjouit. Je devais m'accrocher. Je répond alors à son inquiétude, la tête haute.

-Ca ne m'arrêtera pas. Je dois me rapprocher de ma vie d'avant, regagner ma mémoire! Je me le suis promis...

La caissière dit d'un air confus

-Une promesse?

J'explique alors ce que je sais de ma situation pour le moment :

-En clair, j'ai été victime d'une tentative d'assassinat. J'ai échoué en mer, et vos parents m'ont repêché de l'océan pacifique. Je suis resté à l'hopitâl pendant un mois, et pendant mon rétablissement, un souvenir m'est venu. La voix de mon assassin... Je ne pouvais pas l'identifier, mais je sentais comme de l'amertume dans sa voix... Et ses mots étaient tels un message codé. Il me suppliait de comprendre les raisons de ce faux assassinat, j'en suis sûr!

-C’est… Expéditif.

Je ricane :

-Je vous en dirais plus, si je me souvenais de plus de détails.

Elle rit de plus belle :

-Vous n’avez pas perdu votre sens de l’humour, en tout cas!”

Je hoche la tête

-Merci. Désolé si je m'emballe, mais je pense qu'il n y a pas de temps à perdre...

“Je comprends, mais attention à ne pas vous ruer dans la gueule du loup! Tenez, je vous offre ce bento. Mieux vaux chasser le ventre plein!”

Mitsuki me donne un bento, une boîte déjeuner avec du riz, du porc, et une sauce au curry. Elle me suggère

“Et c’est encore meilleur chaud! Je peux vous le passer au micro-ondes, si vous le souhaitez. Pas que vous sachiez où trouver un micro-ondes, en plus. Je me trompe?”

Je ris. Cette rencontre est vraiment un coup de chance. Qui plus est, Mitsuki est vraiment une personne charmante. J’espère pouvoir compter sur elle dans le futur. Je ne retrouverais sûrement pas la mémoire seul. En cette matinée de Janvier, à Dotonbori, tel le soleil brillant haut dans le ciel, une étincelle d’espoir resplendit en moi. Je n’avais pas entendu parler d’espoir depuis 1 mois. Homme mystère ayant besoin de mon aide, je progresse à pas de géant. Je sais déjà où se situe ma mémore perdue : la ville de Tokyo. Je souris, satisfait, alors que le bip du micro-ondes retentit. Mitsuki m’amène mon Bento et des couverts. Je la remercie en m’inclinant

-Merci beaucoup!

-Au plaisir! Si jamais vous avez un petit creux, passez me voir. Vous n’aurez pas à payer un yen!”

Je commence à manger, et dit

-J'y penserais! Je dois me donner à fond dans cette nouvelle vie à Osaka!

-Quel esprit combatif! Eh bien dans ce cas, j’ai un deal qui vous intéressera.

Je prends une autre bouchée de mon Bento, et lui répond la bouche pleine

“Allez-y?”

Elle m’annonce :

-Mon petit frère est rédacteur en chef du journal local, et il cherche des journalistes. C’est un petit journal, donc je pense pas qu’il ne sera pas très difficile sur le choix des reporters. Si vous voulez collecter des informations, c’est le métier qu’il vous faut!

Je réfléchis à la proposition. Journaliste... Comme Mitsuki l’a dit, c’est un bon job pour trouver des informations. Et qui dit boulot, dit salaire. J'ai beau être reconaissant de la cagnotte d'Hideo, je n'ai aucune idée combien de temps va durer cette escale à Osaka. Je dois stabiliser ma situation ... Et pour ça, e ne peux pas me permettre de faire le difficile, comme le petit frère de Mitsuki en termes d’embauche. Qu'est-ce que cette vie de simple citoyen d'Osaka va me réserver?

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