CHAPITRE 2 : Une réincarnation pas comme les autres
Riwalo ouvrit alors les yeux. Il était dans une chambre luxueuse : un lit avec des draps en soie, un énorme lustre, mais surtout des… barreaux ?! Tout semblait immense, comme s’ils étaient des humains dans une pièce pour géants, ou alors…
Riwalo : – fixe la seule chose à sa hauteur avec stupeur – Fripon, c’est toi ?!
Fripon : Non, non, moi c’est Jean-Luc… Oui, c’est moi.
Riwalo : – explose de rire – BAHAHAHA ! Tu as vu ta gueule ?! Tu es un bébé tout potelet !
Fripon : – commence à rigoler – Tu t’es pas vu non plus alors, t’es tout petit. (Bon, ça ne change pas de l’époque, hein.)
Riwalo : C’est donc pour ça que tout paraît si grand… On a été réincarnés dans le corps de bébés. (Je vais faire comme si c’était normal que deux bébés puissent parler entre eux…)
Fripon : – regardant les alentours – Je dirais même qu’on a été réincarnés dans le corps de bébés nobles !!
Une femme en tenue de domestique se pencha sur le berceau.
Domestique : Les deux petits anges sont réveillés, ils sont si mignons ! – les prend tous les deux dans ses bras –
Fripon pensa à quel point la domestique était également mignonne… puis, sans faire exprès, il lui vomit dessus.
Riwalo : (Pourquoi je mettrais ma main au feu qu’il la matte…) – pleure – (Je présume que c’est ce que font tous les bébés… vomir et pleurer.)
La domestique, un peu paniquée, essuya maladroitement Fripon.
Domestique : Oh, mon pauvre petit… à peine nés que vous m’en faites déjà voir de toutes les couleurs. Je vais devoir prévenir madame que vous êtes réveillés.
Elle reposa les nourrissons dans leurs grands berceaux et s’en alla.
Riwalo : – soupire – Bon… ça commence bien. On est minuscules, impuissants, et toi tu vomis sur la seule personne qu’on rencontre.
Fripon : Eh, j’ai pas choisi ! Et puis toi, tu t’es mis à chialer comme un bébé !!
Riwalo : NORMAL, J’EN SUIS UN, DÉBILE ?!
Fripon : Ah oui, c’est vrai…
Un léger blanc s’installa.
Puis des bruits de pas se firent entendre derrière la porte… Ils étaient plus élégants, plus réguliers, presque… menaçants ?
Fripon et Riwalo se regardèrent, un peu effrayés.
Riwalo : (Ok… la personne qui va franchir cette porte pourrait nous tuer d’un regard… je le sens.)
Fripon : (Moi, j’dis qu’elle a des stats cheatées.)
La femme entra dans la pièce, vêtue d’une robe bleuâtre. Cheveux blond platine aux yeux violets… elle ressemblait à une déesse. C’en était peut-être une !
Elle les regarda de ses yeux perçants, puis fit un grand sourire avant de les prendre dans ses bras.
Aliénore : – les larmes aux yeux – Mes enfants… mes deux trésors…
Fripon : Attends, attends… cette bombasse c’est notre mère ?!
Riwalo : MAIS POURQUOI TU PARLES, ABRUTI ?!
Aliénore : – sous le choc – J’hallucine ou mes deux enfants viennent de parler… ?
Fripon : Gougou… gaga ?
Riwalo : (Mais quel imbécile de première celui-là, je vous jure…) Haga ! Mama… abou !
Aliénore : (Je dois être sacrément fatiguée…) Mais oui, mon petit Riwalo, maman est là. – sourit tendrement –
Riwalo : – regarde autour de lui – (Parfait, maintenant que les barreaux ne me gênent plus, je peux observer notre environnement. C’est donc notre chambre… La décoration est très noble, typique du XVIIIe siècle. Tiens ? Un blason ? “Emblème des Charlorieux”. Je suppose que c’est notre famille.)
Soudain, des pas lourds se firent entendre. Une voix grave résonna dans le couloir derrière la porte.
??? : Aliénore, est-ce vrai ? Nos petits héritiers sont réveillés ?
Riwalo et Fripon se figèrent.
Fripon : Oh non… ça sent le boss final, ça.
Riwalo : (Chut, Riwalo ! Fais le bébé, fais le bébé… tu peux le faire.)
La poignée tourna et la porte s’ouvrit doucement.
Aliénore : Oui, c’est vrai, Vahélor. Nos petits anges sont réveillés et en pleine forme !
Un homme grand aux cheveux d’argent entra dans la pièce. Il était vêtu d’une tenue très raffinée et le bleu de ses yeux était aussi profond que l’océan. À son arrivée, les domestiques présentes s’inclinèrent avec respect. Aucun doute permis, il est leur père, mais aussi la figure d’autorité du domaine.
Vahélor : – se penche par-dessus l’épaule d’Aliénore – En effet, tu as mis au monde deux jumeaux magnifiques, ma chérie. Ils seront les dignes héritiers de notre domaine. Je compte sur toi pour prendre soin d’eux et les élever comme il se doit.
Aliénore : Oui, bien sûr. Nos enfants seront de futurs beaux jeunes hommes bien élevés et auront un futur radieux. – sourit tendrement aux deux bébés –
Riwalo : (En théorie, des jeunes hommes nous le sommes déjà… Par contre, “bien élevés” avec cet imbécile, je plains notre pauvre mère. Ça ne sera pas une tâche aisée…)
Fripon : ATCHOUM ! (Je suis sûr que Riwalo vient de dire un truc sur moi.)
Riwalo : ((Un futur radieux… Ses mots résonnent étrangement avec ce que Dieu nous a dit. Est-ce que ce “radieux” cache en réalité la mission qu’il nous a confiée ? Je dois absolument comprendre ce qu’il attend de nous. Mais pour l’instant, moi aussi je suis un bébé, donc je vais profiter.) – se blottit contre sa mère –
À partir de ce moment-là, Aliénore, aidée des domestiques, entama la dure tâche d’élever ses deux fils du mieux qu’elle le pouvait. Et ce n’est pas peu dire… Car Riwalo ne s'était pas trompé en disant que la tâche d’éduquer Fripon ne serait pas aisée pour leur chère mère.
Cinq années s’écoulèrent pendant lesquelles nos protagonistes durent réapprendre à marcher, mais aussi à parler. Car le français n’est pas une langue de ce monde, ce qui explique pourquoi leur mère n’a pas su s’ils avaient vraiment parlé le jour de leur réveil.
Riwalo et Fripon, maintenant en âge de marcher et de parler, pouvaient enfin commencer à profiter de leur nouvelle vie.
Riwalo : Bien, assez perdu de temps. Il faut que j’en apprenne le plus possible sur ce nouveau monde. Je dois savoir dans quoi on s’engage avant toute chose.
Fripon : Comment ça “je” ? On va en apprendre à deux ! Mais de ce que Mère nous racontait, il y a des pouvoirs magiques dans ce monde. J’aimerais bien en apprendre davantage, c’est vraiment un fantasme ! (Et de ce que j’ai lu, il y a aussi des elfes.)
FIN CHAPITRE 2

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