CHAPITRE 3 : Un monde unique.

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Le soleil était à peine levé que Riwalo était déjà dans la grande bibliothèque du manoir des Charlorieux. En temps normal, ce sont les domestiques qui viennent les réveiller tous les matins à une heure précise. Mais cette fois-ci, notre protagoniste devait étudier ce monde au plus tôt.

Riwalo déambula dans les rayons de la bibliothèque avant de s’arrêter devant des ouvrages concernant la géographie et l’urbanisation de ce monde. Il prit une petite pile de livres et commença à les feuilleter pour en apprendre un maximum.

Après trois heures de lecture passionnante, Riwalo ne vit pas le temps passer. Il dressa alors un premier bilan.

Riwalo : C’est passionnant… Ce monde n’est pas du tout organisé comme le nôtre. C’est en fait un unique continent central entouré d’un immense océan. Le centre du continent est donc une immense mer à laquelle furent greffés des canaux pour desservir tous les pays.
Ce monde est donc divisé en quatre “zones climatiques distinctes”.

En effet, le Nord est une terre constamment enneigée où le froid est difficilement supportable, le Sud, quant à lui, est une terre aride jonchée de montagnes. L’Est est une immense forêt luxuriante et l’Ouest, là où vivent nos protagonistes, n’est qu’une vaste plaine divisée par de petits bois.

Riwalo, absorbé par ses lectures, ne remarqua pas que l’aube s’était transformée en matinée claire. La poussière des vieux ouvrages flottait dans l’air, éclairée par les rayons dorés du soleil. Chaque page tournée révélait un monde plus vaste qu’il ne l’avait imaginé : un continent unique, entouré d’océans sans fin, où quatre climats régnaient en maîtres.

Riwalo : (Au moins, on n’est pas sur le cliché d’isekai avec un continent humain et un continent monstre…)

Pendant que Riwalo continuait l’étude de ces livres, Fripon, lui, prenait un petit déjeuner en compagnie de leur mère.

Fripon : – mangeant ses fruits – Dites, Mère, dans les histoires que vous nous lisez, vous nous parlez souvent de magie. Je me demandais si elle existait vraiment.

Aliénore : – rigolant gentiment – Je te trouve bien curieux pour un jeune garçon comme toi, qui passe plus de temps à faire des bêtises qu’à étudier~
Mais pour répondre à ta question, oui, la magie existe bel et bien.

Fripon : Trop bien ! On s’en sert pour tuer des monstres et faire de grandes batailles trop stylées ?!

Aliénore : Eh bien, en soi, oui, la magie peut servir d’arme. Mais tu sais, Fripon, elle peut aussi être utilisée pour faire le bien, ou simplement nous aider au quotidien.
Pour tout te dire, la magie est divisée en sept grandes branches principales : le feu, l’eau, la roche, la foudre, l’air, la lumière et les ténèbres.
Suivant tes affinités et les sorts que tu apprends, elle peut servir à combattre, soigner ou simplement assister.

Fripon : (Aucun doute possible, on s’est bien fait isekai… Plus cliché, tu meurs. Néanmoins, ça reste méga cool !) C’est génial ! Mère, je veux apprendre la magie s’il vous plaît ! – dit-il en sautant de sa chaise –

Aliénore : – souriant tendrement devant l’enthousiasme de son fils – Allons, du calme, Fripon, où sont tes manières ?
Tu sais, tout le monde n’a pas d’affinité avec la magie. Quand ton frère et toi aurez encore un peu grandi, je vous emmènerai faire des tests pour voir si vous pouvez l’utiliser. Pour l’instant, il va falloir se concentrer sur les cours d’escrime que votre père va vous donner.

La simple évocation de leur père fit frissonner Fripon, et ce n’est pas parce qu’il est peureux. Riwalo aurait eu exactement la même réaction. Vahélor dégageait une présence que nos deux amis ne pouvaient trouver que oppressante, comme si leur instinct leur hurlait qu’il ne fallait surtout pas s’opposer à cet homme.

Fripon : Ce n’est pas que je n’aime pas l’escrime… mais c’est obligé que notre professeur soit père ? J’ai peur que Riwalo et moi ne revenions pas vivants des sessions d’entraînement. – dit-il en essuyant une goutte de sueur froide qui perlait sur sa joue –

Aliénore ne put s'empêcher de laisser échapper un rire très amusé par la crainte que son mari inspirait à ses fils.

Aliénore : – essayant de reprendre son calme habituel – Ne vous en faites pas, votre père est strict et peut paraître impressionnant, mais vous comptez énormément pour lui. Alors vous ne reviendrez tout au plus qu’avec quelques bleus et une ou deux éraflures.
Tu peux me croire sur parole, vous ne pouvez pas rêver d’un meilleur professeur. – sourit tendrement à Fripon pour le rassurer –

Fripon : Si vous le dites… Il me fait quand même très peur. Mais, s’il le faut pour ensuite maîtriser la magie, alors je le ferai ! Et ensuite, j’utiliserai la magie des ténèbres pour terrasser tout plein de monstres ! (Je vais devenir fort et badass, Riwalo sera tellement jaloux hehe.)

À peine Fripon prononça les mots “magie des ténèbres”, qu’Aliénore se figea et devint livide, son sourire s’effaçant instantanément. Fripon fut surpris par la réaction de sa mère : elle, toujours si joviale et souriante, la voir si sérieuse et fermée était presque angoissant.

Aliénore : – d’un ton froid qui ne lui était pas familier – Écoute-moi attentivement, Fripon. En ce monde, beaucoup de personnes, de phrases ou de capacités sont très mal vues. Vois-tu, la magie des ténèbres en fait partie. Mais encore plus quand elle est utilisée par des humains. Alors ne te vante jamais de la posséder ou de rêver de la posséder en public ou auprès d’inconnus. Tu pourrais t’attirer de graves ennuis, et je ne tiens pas à ce que cela arrive à mon fils.

Fripon : – sa voix est hésitante à cause de la réaction de sa mère – Mère… Je ne comprends pas, en quoi la magie des ténèbres est-elle mal vue ? (C’est la première fois qu’elle est aussi froide… Je dois admettre qu’elle fait encore plus peur que père dans cet état-là…)

Aliénore : Vois-tu, la magie des ténèbres est principalement utilisée par les démons. Il y a très longtemps, une grande guerre a eu lieu entre les démons et les elfes. Nous, les humains, avons décidé d’aider les elfes dans cette guerre. Une fois la victoire obtenue, la magie des ténèbres est devenue le symbole des démons. Elle est donc extrêmement mal vue de nos jours chez les humains et les elfes.

Fripon : – haussant la voix – Mais c’est stupide ! Renier une part de notre monde juste à cause des démons est injuste !

Aliénore fit alors signe à Fripon de se calmer.
Fripon savait que sa mère était très douce, mais il savait également que lui désobéir était encore plus dangereux que les cours d’escrime avec leur père. Riwalo avait même avoué qu’il préférerait affronter la colère d’un dragon que celle de leur mère.

Fripon : Excusez-moi, Mère. Je ne comprends juste pas l’intérêt de discriminer ses amis juste parce qu’ils utilisent une magie que les démons peuvent aussi utiliser…

Aliénore : Je comprends ton ressenti d’injustice. Et c’est très noble de ta part de ne pas être discriminant envers eux. Malheureusement, tu apprendras que notre avis personnel n’est pas d’une grande valeur face à celui de la majorité.

Les deux continuèrent alors leur discussion.

Pendant ce temps, des cris émanaient de la bibliothèque.

Domestique : – tirant Riwalo par les jambes – Monsieur Riwalo, arrêtez de résister ! Vous devez venir avec moi vous préparer. Vos cours d’escrime avec votre père vont débuter bientôt !

Riwalo : – s’accrochant à la table pour rester – Non je refuse ! Lâche-moi, Hanna ! J’ai pas envie de mourir ! Je veux continuer de lire !

Chacun des deux fils avait une domestique attitrée. Pour Fripon, il s’agissait de Gertrude, une femme dans la quarantaine avec un sacré tempérament. Quant à Riwalo, il s’agissait d’Hanna, une jeune femme blonde aux yeux bleus dans la vingtaine.

C’est après cinq minutes d’un combat épique et acharné qu’Hanna réussit enfin à attraper notre jeune Riwalo.

Hanna : – faisant la moue, essoufflée – Soyez raisonnable enfin. Votre père va vous donner un cours d’escrime. Il est le meilleur épéiste de tout le royaume, vous devriez être honoré !

Riwalo : – se faisant traîner de force dans sa chambre par Hanna – Justement ! C’est bien le problème, père est terrifiant, c’est un miracle si j’en ressors vivant…

Hanna ne l’écoutait pas. Elle le traîna dans sa chambre et commença à le laver et l'habiller.
Une fois que Riwalo fut prêt, elle l'emmena au terrain d’entraînement.

Riwalo vit alors son père, toujours aussi grand et terrifiant. À côté de lui se tenait un Fripon tétanisé.

Hanna : Très bien, je vous laisse. Entraînez-vous bien surtout !

Riwalo : NON ! Hanna, attends, ne me laisse pas ici !

Vahélor : Riwalo ! Approche, mon garçon.

Riwalo s’approcha doucement de son père.

Vahélor : Parfait, maintenant que vous êtes tous les deux là, nous allons pouvoir commencer votre entraînement.

Riwalo et Fripon : Oui, père ! (Cette fois, aucun doute… On va souffrir.)

Riwalo : (Si père ne retient pas ses coups… une seconde d’inattention, et nous sommes morts. Je crois que mon corps n’a jamais été autant paralysé de peur devant quelqu’un…)

C’est ainsi que débuta l'entraînement. La grande horloge dans la cour annonçait 9h30. Nos deux amis allaient devoir donner tout ce qu’ils avaient afin de pouvoir entendre le carillon sonner à midi.
Ils étaient pourtant loin de se douter que l’une des premières leçons de leur vie serait que l’escrime n’est pas juste un art comme dans leur monde d’origine, mais bel et bien une préparation au combat brutal et douloureux.

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