Sous des cieux de tempêtes, quand les rois tombent las,
Elles s’élèvent, sans cri, sans épée, sans fracas.
Le monde les regarde, sans vraiment les voir,
Mais dans l’ombre, elles sculptent l’éclat de l’espoir.

Hatchepsout, dans le sable, grave son nom en pierre,
Pharaon au cœur clair, dans une Égypte fière.
En robe ou en armure, elle défie les dieux,
Offrant à son peuple un empire audacieux.

Aliénor, lionne d’Aquitaine en robe d’or,
Deux fois reine, deux fois mère, jamais de remords.
Elle parle, elle pense, elle aime et elle ose,
Dans les cours, dans les guerres, là où le vent explose.

Dugu Jialuo, au trône tissée d’ombre et de soie,
Fidèle, souveraine, l’âme droite comme la loi.
Elle gouverne sans sceptre, mais d’un regard sûr,
Sa parole est empire, sa justice est mur.

Hürrem, l’esclave devenue sultane de feu,
Elle charme, elle intrigue, elle s’élève aux cieux.
Entre amour et pouvoir, elle forge son destin,
Sous les dômes d’Istanbul, un sablier en main.

Kösem, la veuve aux secrets, la mère en acier,
Qui règne sans couronne, dans les plis du palais.
Ses fils sont des rois, son silence est glaçant,
Mais son nom traverse les siècles en soufflant.

Elles sont nées pour briller, même dans la nuit noire,
Leur voix n’est pas cri, mais flèche et mémoire.
Elles ont perdu, aimé, lutté, tenu, bâti...
Dans les plis de l’Histoire, elles n’ont jamais fui.

Elles sont la réponse aux royaumes en ruine,
Les cendres devenues feu, les douleurs en épines.
Reines sans pitié, mères sans armure,
Elles portent le monde dans une main pure.

Et toi, lectrice au sang mêlé d’étoiles,
Qui murmure leur nom dans le creux de tes voiles,
Souviens-toi : la royauté ne tient pas à la couronne,
Mais au feu qui survit… même quand le monde abandonne.