Les nervures du volet, les stries entre les pales épaisses, un corps nu devant la fenêtre se désabrille et les pivoines ouvrent si largement leur poitrine que les mamelons abîmés de pollen sortent à la grande ombre crier l’oubli de soi. Elles sont devenues blanches, jaune sale, crèmes, écrues comme la monnaie de Rogne et je n’en voulais plus partir, plus découvrir le pétale mort dessous et moi de même, naître seulement dans le cocon du soleil, au large du monde croque-mitaine, sourire à l’abeille.

Mignonne, comme tu t’avances hâtivement dans l’onde… après la virgule simplement osciller en rythme de cavale, pendiller en mémoire de forge, la caravane au pied et la guerre s’y prépare, sentir la larme crever l’oreiller et tout se confondre et s’affronter et me mordre méchamment la graisse du collier de perles. La gerçure sur la lèvre s’étend. Si tendre d’y passer le doigt, je l’attendais, qu’enfin le mot fragile m’appartienne et danse sur ma face de singe doré aux yeux sans pupilles qui se facettent sous le zénith.

Mignonne, tes atours me démangent. Du blanc sur les barricades. Du blanc partout qui se grise de pluie de porc, du blanc de malade de camisole, devant la fenêtre tout en coton, conne à bouffer du plastique sans jamais le recracher. Et les pivoines s’ouvrent largement, thorax fiévreux plein de larmes sans sel. Elles sont devenues blanches sous le fiel de mai, chiffons soyeux qui voulaient le ciel, une voûte toute veule pourtant, un simulacre du presque parfait. Elles voulaient le ciel, l’ont arraché, les voilà toutes blanches. Jolies pivoines qui donc vous a gommé le pétale et les nervures, dans les dunes du petit sable savamment sculptées, qui donc les a brisées ?