23Ω : cimetière des éléphants 

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Les éléphants imposent leur stature d’excès. Le matin n’a pas son pareil pour dévoiler les grands rêveurs qui sont peut-être aussi des courts dormeurs. La lumière s’abat sur les plissures du volet, rien ne le réveille et je le regarde aux portes du sommeil, au sud de cette frontière de conscience.

Après, il y aura sa peau contre la mienne qui me rougit, puis l’échappée, puis le mot de trop, celui qui blesse parce qu’il est sans visage, sans ton, tout de même l’orage. À croire qu’on ne sort jamais que sous la pluie même par jour de soleil de fioul.

Je ne saurais dire de qui le mal provient, si le couteau sort de ses lèvres ou si le rêche de sa langue caresse seulement une plaie ouverte. Les éléphants imposent leur ratures à l’essai. Et le matin n’a pas son pareil pour dévoiler les moineaux meneurs qui sont peut-être aussi d’amères saveurs.

Après il y aura sa corde le long du cimetière qui souhaite m’y faire connaître, puis le chassé-croisé des sérénades indigestes, puis le mot de trop, celui qui graisse le présent parce qu’il est sans rivage, sans concession, presque otage des coupures aux talons des éléphants. Et je ne saurais dire ce que le mâle devient lorsqu’on le laisse gronder aux abords d’un roc en papier mâché.




pour E. 

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