32Ω : séquence porcelaine
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Balbutiements.
Il est tard et la mort me guette au pied du lit alors je crains ma paupière qui bat la saccade. En une seconde, on me retrouve à la fenêtre où mes racines coulent jusqu’au sol y trouver l’air frais, l’herbe frêle et folle qui ne m’accorde pas de bon jour ces temps-ci. Mon pied colle au sol des milliers de grains sous la plante alors je me penche du rebord pour m’en défaire. J’en tomberais ; du rez-de-chaussée sur le jardin commun. Un corps en vie, glacé par la pulpe rouge qui sourit comme un.e con.ne ou un.e jongleur.euse de poupées. Tout est vicié, vicieux, calciné. Mon bas ventre se tord, tiré à bout portant par la lune, je suis l’étoile qui s’agite sur le matelas, pupille sèche. L’hiver m’attend en bas du volet, me susurre d’aller me faire enterrer. Six querelles sous pierre me fendent la goutte de sueur qui sépare le vide en fleur de porcelaine de mon front de pétales. Je pense à l’émail des éléphants qui se brise quand on les confronte. Il balbutie, encore un mensonge. Mais il est tard et le voyage me guette depuis l’oreiller, j’aimerais y dormir en paix cette fois. Une autre fois. Ma paupière bat la chamade.
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