35Ω : le frisson du matin
Discussion de chats, les pattes fantômes tapotent le parquet, la forêt grince. Des pins rouge sang s’amoncellent derrière mes paupières. Si j’ouvre les yeux, il baisera ma tête candide. Qu’on me laisse mon or. Que l’oiseau-paille s’effrite au contact de mes nuages et qu’il n’en reste que la poussière du contrejour. Le frisson du matin n’existait pas avant, ni la poigne violente enfoncée au plus profond de la poitrine, ni tout ce monde blanc sécable à côté du verre d’eau sur la nappe jaune.
Des pas de chats, la forêt grince de ses pins rouille sans une once de sympathie, la mort rôde sur l’écorce tachée et sur mes os de prière, l’échafaudage oscille, tremblote, grabuge des fondations. Si j’ouvre les yeux, je verrai son sęxe forcer ma gorge, les yeux plein de fourberies plantés sur la sueur qui recouvre mon front. Alors qu’on me laisse mon or s’il ne me reste même plus l’espoir de dîner en compagnie du soleil.
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