38Ω : Puisque…
Les vermisseaux de poussière que le soleil dore à midi, le craquement sous le pied des marches en vieux bois aux environs de six heures quand la vessie presse à l’apogée du cauchemar, le chant des cigares poursuivi du drapeau hissé pleine crue des cigales, le Nord à l’essai, Sud érotique de l’attente, au quadrant de l’été se suspendre à la bise qui dessine un contour aux poils dressés, l’amour des jeux de mots et les peaux de rêves qui m’habitent dans l’absence, puisque tout cela me revient à l’aurore, un matin, à pleurer peut-être mais rire de ce monstre qui cette fois me pend au torse comme une mise en bière, me fait danser sur les caillasses comme une énième conne, puisque…
le monde incarne pour moi un nouvel aimé, je vous le crierai aussi fort que mon cœur gronde de ces jours où j’ai cru disparaître et ma voix si éphémère, au vent jetée, marmot sans bagage, une corde maquillée de sérotonine pour un peu de prestance et que je choyais comme l’enfant calme qui traverse le naufrage au large des côtes brouillonnes,
Puisque…
je me remémore ces jours comme de la glace pillée en fond de gorge, quelque chose qui agresse tant qu’il lisse les muqueuses
Puisque ces jours sans fond je me les rappelle et ils me reviennent en corps à corps sans éclat, la vague dépourvue d’embruns ;
Je les écris comme un souvenir reposant et ronronnant sur le balcon, entrechats d’une page de ces jours où j’ai cru disparaître et je n’étais plus qu’une ombre dessiquée de tous les détails qui habituellement l’habillent.
[inspiré du poème de Hyam Yared, poétesse libanaise.]
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