44Ω : Atlantide
Loup danse sur l’Atlantide, nuage après nuage, petite folie que de manger ces jolies reines - ne cessons jamais. J’en ferai des glaces trop sucrées, sucettes fraîches sur lesquelles ma langue s’échauffe, les rideaux feutrés et, tout bas, la déguster. Si tu m’accordes de naître un peu sorcière, à ça près du mythe de Circé, j’animerai l’odyssée mystique dans les plumes de l’oiseau qui s’encorde à chanter l’artiste, libre feuillage qui parcoure la terre. Quand, transpirant tout le plastique dont on m’avait enduite ces derniers mois, il fallait simplement dessiner les pléiades du bout des doigts, on regrette alors ne pas s’être laissée à gémir tout l’été…
Loup transe sur l’Atlantique comme Cendrars, l’électricité sifflant contre le tympan déjà carmin de ta voix qu’hier encore ne capturait pas. Talon franc, à la recherche des ondes de mon corps englouties, je tape un rythme en jupes-coton qui se partage[nt] et l’en-rêve parnassien courbé jusqu’à la nuit du monde : mes mains sous les tiennes, mes lèvres également et que s’épanche le miel d’entre tes cuisses, distance qui n’est plus qu’à lécher. Jusqu’à voir poindre ta candeur et ton sourire agacé s’enfoncer dans l’oreiller.
Babines retroussées, je chasse l’éclair disparaissant derrière le jour qui trace sa trajectoire sans se soucier des échappées, des chances brutes, des nymphes un peu garces, garçonnes, farces et grappes orgiaques, on a pu me mettre la corde au cou quelques fois en Juillet. J’aimais ça. Mais laisse-moi à présent poser le pied sur l’éphémère, le rythme de la goutte qu’on place entre ciel et mer. On racontera de moi ce qu’il conviendra, à en plier de nouvelles pages, à en chiner le foulard caillé dans une brocante indigeste.
Là, les enfants tanguent dans l’allée. Je les imite jusqu’à bâbord, t’atteins à peine - c’est qu’on s’y ferait panser la balafre à l’arrivée !… Loup danse sur le rivage, transe sur l’atlantique qui [s’évague], Kafka me suit du regard.
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