47Ω : nie les descentes
Dans le reflet de l’écran noir, j’observe ce collier qui me naît, les joues d’enfant bouffées par les mythes, l’ourlet d’une lèvre pleine qui s’acharne et la peau toute tendre tendue sur les os de « c’était hier ». C’était hier, l’été de tous les passages, l’hibiscus à peine murmurée sur le mouchoir humide - ça sent le citron, l’acide fleuri sur les portières teintées.
C’était hier, ma lune blonde fumant sa fougue à la fenêtre - et elle ne dira certainement jamais au revoir, le maraudeur en marcel que je respirais de loin en ces contrées qu’on ne traverse jamais, son marbre nu empressé aux poisons divers et viciés sous mes paupières, le jazzeux du grand bleu les jours de pluie, ce midi charmeur jamais échoué disparu au crépuscule de mes baisers contre l’air, un détective piégé dans mes orages, toustes les indescriptibles qui n’affirment comme emprise que l’éther de mes pages raturées. En ces lieux où vous les devinez, je crois, à demi-maux, le temps d’un coup de théâtre ne les défasse-t-il qu’à l’heure de mes faisceaux de sapin. Je leur offre le mirage de rêves à grignoter sur le chemin car il n’est de plume qui s’oublie dans ces polyserres ; mes doigts laissent des traces m’a-t-on confié, du gribouillage plein les draps, un sucre amer au pourtour des oreillers.
Contemplez, demain également, comme mon cœur ne se cintre pas et qu’on n’en crée pas du prêt-à-porter. L’En-Vau parnassienne, je vous remercie de me maudire écrivain, de m’endormir la tête lourde de folies sourdes. Permettez alors qu’on écoute le beau de l’air qu’on bâillonne trop souvent, faites que toustes les clocheux-seuses croisent ma route et que nos accords ne suivent jamais une unique gamme.
En d’autres termes, j’ai pris l’avion ce soir, dans un air de Couchant, et je reviens avec la houle gronder sur les petits pas qui crament mon paillasson, nettoyer le printemps et les pétales de septembre, une fois encore. Mes redondances sont mes mignonnes, on n’ira pas crier au loup à les voir danser sur le parquet piqué d’échardes, n’est-ce pas ? J’y panse aussi mes plaies.
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