L’univers naquit du chaos et du vide qu’il installait en couronne des noyaux, là où s’empiffraient nos escapades.

Sur le pas de ton refuge infécond, veux-tu bien trouver la gousse que je dépose, trois fois bernée de soleil et des masses oniriques qui me singent. J’ai séché mes cafards dans le grenier, le ciel étain essaie sa fuite, rocambolesque sera la consigne.

Sache que jusqu’ici, tout va bien. Le manque me sied, je le porte comme une étoffe perlée d’automne, un taffetas cuivré qui appelle les merveilles à ma porte ; elles me somment de me montrer solaire, intransigeante, capricieuse, sévère. On ne se regarde plus de trop près ensuite, craignant qu’un croisement de hasards ferait ressortir les kilomètres piqués de brisures. Alors que l’univers nait du chaos, je détermine ma peau perséphrodite entre des bras qui me meuvent, me charrient doucement sur l’onde d’un sourole en ces jours que tu m’en voies voler à ce vide laissé par ta main glaciale et fiévreuse et fleurie et fanée à la fois.

Eluard écrivait // les muets sont des menteurs, parle. // Sache que tout est plus calme à présent, et mes arborescences quittent tes persiennes. Tes menuets, mes stupeurs. Sache que j’ai le chant libre, tout est plus grave à présent, moins fredonné, je donne mes bouts de langue et on s’en fait des colliers.

Alors, veux-tu bien trouver la gousse, ma fougue abatardie de papier froncé et quelques grains de pavés amassés en ma seule main, sur la marche en fuite, gorgée de pluie ? Lis mille et une fois ma plume si tu l’oses, tout cet or duquel jouir en grandes pompes sur toutes les traverses que tu prendras. J’ai séché les cafards dans le grenier, le chaos ne s’en mêle car cette fois encore je m’expose.