51Ω : mon école, à ma manière
Bonjour…
Je crois qu’on se connaît
Mais c’est-à-dire qu’on ne s’est ni vus ni parlés
Et j’aimerais pas que ça change ou peut-être que matou de gorge grève mon chemin d’émoi, avoue que quelque part tu t’en fiches pas, que quelque part iels sont fiché-es et qu’on s’en sort pas comme ça
De vous à moi, j’ai dessiné trop de majeurs sous ma fenêtre pour qu’on vienne y déposer un baiser brouillon
Et quand le papillon part en tempête, les bas reliefs se figent de frimas
De vous à moi, dernièrement j’ai beaucoup joué les marionnettes, les poissonnières les mignonnes la pute - mon école perspicace, à ma manière
Et mes amies ont des amoureuses, du blues aux chaussettes, des conquêtes voraces comme des quatre heures qui leur finissent le soir carmin, sang sur les babines, des jolies dames qu’elles reverront sur les quais de bars, la couche au boulot, là où ça fait tache sur tâches ingrates, là où ça se fait chier de vivre les intestins instables en tour de cou
et leurs pupilles seront creuses. Pleines de cafards.
Mais jeux ! des amies à qui on aime dire bonjour
Dont les oreilles frissonnent quand le bouillon prend le combiné, ni nues ni apprêtées pour le beau monstre
Et j’aimerais pas que ça change ou peut-être que mon dessous de gorge crève d’un demain de moi, avoir ce quelque part où tu t’en fiches pas, ce quelque part où de guerres et de miel je les affiche et qu’on ne les en sorte pas comme ça
Voilà mon école, à ma manière

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