Prologue

2 minutes de lecture

Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. - Victor Hugo

 Si ma vie était un film, il serait certainement classé dans les catégories "Drame", "Horreur" et "Fantastique". Je le vois déjà. Je m'imagine sans peine, assis dans une salle de cinéma sombre, un paquet de pop-corn dans les mains, regrettant mes choix, critiquant chaque parole au fur et à mesure du long-métrage comme si ce n'était pas moi, le personnage principal. J'observerais l'arrivée des images en couleur, doucement, le bleu du ciel, le noir de l'asphalte puis le contraste saisissant entre leurs deux mains enlacées. Je regarderais avec plaisir leur visage souriant apparaître à l'écran, comprenant qu'il s'agit d'un premier rendez-vous, à la sortie d'un cinéma semblable à celui dans lequel je suis. Le plan changerait vers un nouveau rancard, le dixième (Ou peut-être le vingtième ? Qui sait ?), cette fois, dans une chambre. Je sourirais devant ces deux jeunes hommes, enlacés sur un lit aux draps défaits, s'embrassant devant une série apparemment sans intérêt à leurs yeux, ignorant la pluie qui tombe sans bruit dans le jardin. Je penserais à la beauté de leur amour, à leur innocence, à leur naïveté, à leur jeunesse... J'ignorerais encore tout de l'approchante douleur qui les guettent, sournoise.

 Je verrais le plan changer une deuxième fois, les couleurs se terniraient pour passer au noir et blanc, l'ambiance deviendrait lourde, pesante à l'écran. Je contemplerais d'abord les yeux hazels de l'un, remplis d'effroi, de larmes, de peurs et de tout un tas d'autres choses indescriptibles, puis les yeux bleu pâle de l'autre, vide. Sans que mon esprit n'ait le temps de se demander ce qui a bien pu se passer, l'écran me montrerait le sang sur les vêtements du blond, mais aussi sur le sol, tout autour de lui, puis la lame dont le manche en argent étincellerait grâce à la faible lumière émanant du couloir. Elle serait là, plantée dans son aine. Il serait là, à l'image, son corps froid, sans vie. Les larmes me brûleraient les yeux comme lorsque j'ai vu "nos étoiles contraires" à la maison. J'imaginerai les questions que se pose le brun, ses doutes, ses peurs, son cœur qui ne sait plus pourquoi battre, son âme qui se fissure, sa poitrine qui se serre si douloureusement qu'il ne sait plus comment respirer, qu'il ne sait plus comment penser.

J'aimerais tellement, tellement que ma vie ne soit qu'un film.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire Alexlecornflakes ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0