Chapitre II - Une soirée presque parfaite.

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- Ici, ce sera ton lit. M'annonçait-elle tout en secouant énergétiquement la couette pour libérer les quelques particules de poussière nuisibles qui finissaient par retomber sur la moquette d'un violet sombre, recouvrant l'entièreté du sol de son studio.

Je ne prêtais guère attention à ce qu'elle me disait. Je la regardais mais mes yeux restaient figés comme lorsque l'on regarde le plafond pendant nos révisions et que l'on commence à s'imaginer mille et une choses qui ne sont même pas en rapport avec notre leçon. Je repensais à notre rencontre et combien cette dernière était inespérée. Était-ce le destin qui me l'avait mise sur mon chemin ?

- C'est forcément le destin ! Annonçais-je en serrant le point droit pour essayer de m'en convaincre.

- Pardon ? Me questionnait-elle en arrêtant de secouer la couette. Tu m'as parlée ? Continuait-elle. 

- Non. Non, non. Mentais-je en secouant frénétiquement la tête de gauche à droite. Je... Balbutiais-je avant de remarquer qu'elle s'était retournée vers le duvet qui me servirait de matelas pour y déposer la couette qu'elle venait de secouer sans en attendre davantage de ma réponse. 

Cela m'avait étonné sur le coup mais m'arrangeait au final car j'aurai eu du mal à trouver une excuse plausible. Cela m'aurait bien fait chier d'admettre qu'elle m'avait tiré une énorme épine du pied. Je dirai même un pieu de l'orteil ! J'appréciais que l'on m'aidait mais je n'aimais pas être redevable. J'avais ma fierté. Surtout qu'il s'agissait d'une fille en plus ! Alors là, encore moins ! 

Elle était à présent cambrée sur ce qui devait être mon lit pour y installer deux gros coussins qui semblaient d'apparence, moelleux et frais. Je profitais de cet instant pour contempler une nouvelle fois ses formes qui me rappelaient également notre rencontre. Un flash me parvenait.

- Ce visage... Ces yeux... Cette bouche... Repensais-je.

Soudain, je revenais à moi, petit à petit et mes yeux fixaient son postérieur.

- Putain, ce cul. Pensais-je en me pinçant la lèvre inférieure. Elle n'a peut-être pas de seins mais putain, ce cul ! Répétais-je tout en l'examinant avec insistance.   

- Peux-tu me donner un coup de main, s'il te plaît ? Me demandait-elle tout en m'ayant pris en flagrant délit de reluque de fesses dodues.

- Hm. O-Oui... Oui ! Bégayais-je pire qu'un gosse ayant été surpris dans la même situation en détachant mon regard de son fessier plus vite que Lucky Luke n'aurait abattu son ombre. Qu'est-ce que je peux faire ? Poursuivais-je en espérant faire éloigner les soupçons et en m'agitant dans la pièce comme quelqu'un cherchant à faire quelque chose.

- Mets-toi de l'autre côté du duvet, face à moi et prends les deux bouts de la couette pour que l'on puisse bien la poser. Me commandait-elle sagement.

Mon empressement démesuré tel celui d'un individu constipé par les reproches qu'on lui faisait, pour effectuer la tâche, lui avait suffit comme réponse. Je l'aidais à installer la couette tout en l'évitant du regard. Je savais qu'elle l'interpréterait comme une gêne de ma part.

- Encore une chance que mon soldat ne se soit pas mis au garde-à-vous ! Pensais-je en écarquillant les yeux tout en abaissant la couette étirée vers le duvet.

Lorsqu'elle se baissait, elle aussi, j'en profitais pour regarder son décolleté. Ce qu'elle ne manquait pas de repérer, également. Je traduisais son soupir et le roulement de ses yeux vers le plafond comme un ras-le-bol de mon comportement. Je ne voulais pas qu'elle regrettait son choix de m'avoir hébergé chez elle alors j'essayais d'enclencher la conversation.

- Et sinon... Tu as un petit-ami... Heu... ? Demandais-je en essayant de me souvenir de son prénom. Putain... Comment s'appelle-t-elle, déjà ? Pensais-je, énervé. 

Une goutte de sueur perlait sur mon visage. Une expiration renfermée qui traduisait un rire intérieur d'agacement venait de s'échapper de sa bouche.

- Je rêve ou depuis tout à l'heure, tu n'arrêtes pas de me reluquer et là, tu essais de me draguer mais tu ne te souviens plus de mon prénom ? Me questionnait-elle de façon rhétorique. Je te l'ai pourtant dit lorsque nous marchions vers chez moi. Poursuivait-elle, d'un air peiné. Je m'appelle Anna. Me rappelait-elle. Anna ! Insistait-elle.

- Elle a raison. Me rendais-je compte, intérieurement.  Si tu veux avoir la chance de te la faire, il faut au minimum se souvenir de son prénom, mec. Pensais-je comme si c'était ma propre conscience qui me donnait un conseil. Te draguer ?! Tu es malade ?! Rétorquais-je tout naturellement avec entrain en faisant référence à sa question.

Je constatais rapidement qu'elle ne s'attendait pas à cette réponse de ma part. Son visage avait changé. Je voyais bien qu'elle était dégoûtée. 

- Putain, quel con. Pensais-je en m'imaginant me frapper la tête à l'aide du marteau de Thor. Est-ce que j'arriverai à le soulever pour me défoncer le crâne, au moins ? Vu comment j'ai été merdique sur ce coup là... Continuais-je ma réflexion. Puis merde, quoi ! Est-ce que j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Elle aurait préféré que je dise quoi ? Me questionnais-je. Peut-être qu'elle aurait voulu que je dise combien je m'imaginais avec elle sous la couette... Essayais-je de deviner. Et là, elle aurait dit qu'elle pensait à la même chose et on se serait foutu à poil et hop là ! J'aurai fait ma soirée ! Commençais-je à délirer tout en esquissant un sourire en coin et en ayant les yeux qui pétillent.

- Il se fait tard. Il faut dormir maintenant. Annonçait-elle sèchement en éteignant l'unique lumière qui éclairait l'ensemble du studio comme si elle voulait oublier ce qu'il venait de se passer. 

Cela m'avait sorti de mes pensées absurdes en une fraction de secondes.

- Hm. Répondais-je machinalement dans la même optique qu'elle. 

- On regardera demain pour ton inscription à la Fac.... Disait-elle tout en allant se coucher. 

- D'accord. Acquiesçais-je en soulevant la couette pour me faufiler dessous.

- Bonne nuit. Lançait-elle, allongée dans son lit, le dos face à moi.

Je sentais bien qu'elle était quelque peu déprimée et cela était de ma faute. Je ne savais pas comment me faire pardonner mais j'espérais me rattraper, prochainement.

- Bonne nuit... Anna. Répondais-je en espérant que cela la ferait sourire de voir que j'avais enfin retenu son prénom.

Je n'entendais plus que sa respiration qui se faisait lente et douce et qui ne me laissait paraître aucun changement d'état d'âme de sa part.

- Putain. Même quand elle respire, elle est bonne ! Pensais-je.

Le peu de lueur provenant de la lumière de la Lune qui passait à travers les stores encore ouverts du studio, me permettait de distinguer difficilement mais une fois de plus, les magnifiques courbes de son corps. Son tronc, hors de la couette laissait entrevoir son dos. Je pouvais aisément deviner la courbure de sa colonne vertébrale à travers son maillot qui épousait ses formes. C'était sur cette vision que mes paupières commençaient à se fermer petit à petit pour me plonger dans le noir complet et m'abandonner à mes rêves.

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