Rose noire 

2 minutes de lecture

Lettre trouvée dans un vieux carnet, caché sous une pierre moussue, au fond d’une forêt oubliée

À celui ou celle qui osera lire ces lignes,
tu ne devais jamais savoir. Jamais. Pourtant, me voilà obligé de te confier ce poison sous forme d’encre noire sur papier jauni. Peut-être que je meurs déjà. Peut-être que je me délivre, je ne sais plus.

Je m’appelle Léo. Pas un héros, juste un homme rongé par le regret et la colère.

La rose noire, ce symbole que tu trouveras dessiné en marge, c’était notre secret. Moi et ma sœur, Élise. On disait que c’était la fleur des âmes perdues, celle qui fleurit dans l’ombre et jamais sous la lumière. Elle m’a juré qu’elle garderait ce secret avec moi, jusqu’à la fin. Mais les secrets, ça a cette sale manie de vouloir sortir, comme des serpents sous la peau.

Trois ans plus tôt, j’ai découvert une vérité. Une vérité qui aurait détruit ma famille, à tout jamais. Pas un scandale d’argent ou de trahison facile. Non, quelque chose de bien plus brutal : la vérité sur notre père. Il n’était pas l’homme que tout le monde croyait. Ce qu’il avait fait... ce qu’il avait caché.

Élise était la seule à qui je pouvais en parler, la seule en qui j’avais confiance. Ensemble, on a essayé de garder le silence. Mais le poids du secret est devenu un poison qui nous dévorait de l’intérieur.

Un soir, tout a basculé. Élise a voulu tout révéler. Pas pour détruire, mais pour libérer. Moi, je ne pouvais pas accepter ça. J’ai paniqué. La colère m’a aveuglé.

Je l’ai suppliée, crié, menacé... puis j’ai fait l’irréparable.

Elle est morte ce soir-là. Pas par accident, mais par ma main.

Je ne peux pas te dire à quel point la culpabilité me déchire. Mais le pire, c’est que je n’ai jamais été puni. Personne ne sait. Personne ne saura. Sauf toi, maintenant.

Dans ses dernières heures, Élise a laissé un message. Un avertissement. Une rose noire gravée dans son journal, accompagnée d’une phrase que je redoute plus que tout :
"La vérité n’est jamais enterrée assez profondément."

Je l’ai caché, ce carnet. Sous cette pierre, au fond de la forêt, là où personne ne viendra jamais.

Mais voilà que tu as trouvé ce carnet. Tu as découvert ce que je voulais enterrer pour toujours.

Je ressens déjà le poids de l’ombre qui s’étend. Car il y a d’autres secrets, d’autres joueurs. Des gens prêts à tout pour que le silence reste intact.

Si tu lis ces lignes, sache que tu es maintenant pris dans ce jeu mortel. La rose noire est plus qu’un symbole : c’est une menace.

Peut-être que tu devrais brûler ce carnet. Peut-être que tu devrais le garder.

Mais souviens-toi : la forêt murmure encore, et dans ses ombres, des yeux te regardent.

Léo

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire P'titPapyrus ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0