Dans les entrailles de la terre

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Niveau -3


Raguard qui fermait la marche venait de poser le pied au sol et ils entendirent un hurlement glaçant.

Aure sursauta et agrippa la tunique de Malthor qui tourna la tête pour s’assurer que tout allait bien. Enguerran posa une main rassurante sur son épaule.

Mandrax ne leur laissa pas le temps de s’apitoyer et ils repartirent de plus belle dans l’étroit couloir qui leur faisait face.


Soudain, trois orcs jaillirent devant eux ! Vive comme l’éclair, Skögul enfonça son épée dans le cœur du premier, tandis que le magicien pulvérisait le second et Kronin fit un pas de côté pour venir à bout du troisième.

Aure, Enguerran et Raguard se demandaient ce qu’il se passait, leur vision étant obstruée par l’imposante stature de Malthor. Ils ne voyaient pas si les guerriers de tête allaient bien.


— Pers… Personne n’est blessé ? bredouilla Aure, encore sous le choc.

— Non, c’était juste quelques orcs qui ont vu à qui ils avaient à faire, souffla Malthor, restez sur vos gardes.


Ils ne pouvaient s’attarder sur cette première rencontre et continuèrent à aller de l’avant.


Aure avançait en baissant instinctivement la tête. Alors qu’elle avait réussi à maîtriser son stress au précédent niveau, son cœur battait à nouveau à tout rompre. Privée de visibilité, ses autres sens étaient aux abois : elle guettait le moindre bruit ou la moindre odeur inhabituelle dans le silence et la puanteur humide.


— La prochaine à droite !


A peine eurent-ils bifurqué que Skögul et Mandrax se retrouvèrent prisonniers dans une immense toile d’araignée qui recouvrait toutes les parois. Immédiatement, des crissements venant de toutes les directions se firent entendre.

Kronin tapait avec sa masse mais elle ne pouvait briser les filins gluants. Malthor essaya avec son épée qui rebondit sur cette toile élastique.

Aure ne comprenait pas pourquoi ils s’étaient arrêtés et elle ne voyait pas ce que Malthor essayait de pourfendre avec sa lame. Enguerran passa son épée devant elle pour la protéger.


— Aure, utilise ta dague pour nous libérer ! ordonna le magicien.


Malthor se retira pour la laisser passer. Mais à la vue de ses deux compagnons immobilisés dans cette toile immonde, elle fut comme paralysée, le souffle saccadé. Enguerran, qui comprit rapidement que seule la dague pouvait venir à bout de ses fils, la poussa délicatement pour essayer de lui prendre l’arme à sa ceinture. Mais, dans un déclic, Aure se saisit de la courte lame et se jeta à côté de Skögul pour trancher ses liens.


Soulagé par sa réaction, Mandrax continuait à donner les ordres :


— Les quatre autres, tuez tout ce qui s’approche, attention il en vient de tous les côtés !


Et effectivement, Malthor arrivait à se déployer complétement car il n’y avait plus de plafond au-dessus de leur tête. En regardant le sol, il devina de profondes crevasses sous l’épaisse toile d’araignée.

De petites lueurs jaunes se multipliaient dans les ténèbres alors que les crissements s’accentuaient. Il comprit rapidement que c’étaient les yeux des arachnides :


— Raguard, occupe-toi de ce qui vient de la terre. Enguerran surveille nos arrières, Kronin ce qui vient devant. Je m’occupe de ce qui arrive par en haut.


Une déferlante d’araignées géantes s’abattit sur eux dans un bruit assourdissant. Les quatre hommes les massacraient comme ils le pouvaient.

Aure, toute tremblante, découpait la toile très élastique qui collait à Skögul, motivée par ses encouragements.

A peine libérée, la valkyrie alla prêter main forte à Enguerran, trop lent avec son armure devant le flot incessant de ces monstres.

Aure avait instinctivement enchaîné avec les liens du magicien. Elle se refusait de penser aux pattes poilues et mandibules dégoulinantes qui la frôlaient et gardait les yeux rivés sur sa dague.

Malthor avait du mal à contenir la nuée d’araignées :


— Mandrax, tu n’as pas un sort pour nous en débarrasser ? Nous n’allons plus tenir très longtemps.

— Il faut qu’Aure me libère les mains pour que je puisse mettre le feu aux arachnides et à leurs pièges. Mais nous devrons nous enfuir avant que la toile brûlée ne se dérobe sous nos pieds ou que les filins en feu ne nous tombent sur la tête.


Aure redoubla d’ardeur pour libérer le magicien. Les lèvres pincées, tellement elle était concentrée, elle ne sentait plus son poignet et ses doigts tétanisés, continuant à serrer la dague de toutes ses forces.


— D’accord mais dans quelle direction s’enfuir ? s’inquiéta Raguard.

— Au bout de ce couloir à droite, puis la seconde à gauche et la troisième à droite. L’escalier d’accès au niveau – 4 nous y attend.

— J’y suis presque Mandrax, interrompit Aure, à bout de force.

— Courez !! hurla le mage qui venait de se libérer les mains dont jaillissaient les flammes.


Skögul saisit Aure par le bras et ils se mirent tous à détaler sans réfléchir, poursuivis par les araignées en feu. Après la seconde à gauche, ils surprirent quelques orcs qui accouraient et ils les piétinèrent sans s’arrêter. Enfin, l’escalier devant eux qu’ils dévalèrent.

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