La révolte des innocentes

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Aure avait ses yeux plongés dans ceux de l’esprit. Son cerveau réagissait encore mais plus son corps.


Soudain, comme dans un flash, elle se vit, sur ce mur, entravée, à la merci des diablotins. Était-ce ce qu’elle voulait ? Être l’esclave sexuelle de ces pervers pour la fin des temps ?


Elle était la dernière de sa lignée. Une chaleur intense commençait à la consumer.

Celle qui devait venger sa famille. Une rage sourde fit monter l’adrénaline.

Elle devait terminer sa quête. Le sang pulsait dans ses tempes à lui faire trembler la tête.


Constatant qu’elle bouillait intérieurement, le diablotin la décala pour la remettre face à lui et intensifier son emprise. Le regard d’Aure croisa alors celui d’Antalya, terrorisée.

Toute la tension qu’elle accumulait depuis des semaines maintenant, tout le stress qu’elle avait emmagasiné dans ce maudit labyrinthe se libérèrent d’un seul coup.


- MEURS !!!


Son cri déchirait le silence alors qu’elle reprenait conscience. Elle renforça l’étreinte sur sa dague et la planta dans le cœur de l’esprit.

Ce dernier n’avait rien vu venir et le sortilège de la lame suffit à le paralyser. Aure le regarda, gisant sur le sol et après quelques minutes, le temps de réaliser ce qui se passait, elle commença à enlever le bâillon d’Antalya.


— Attention ! gémit Antalya à peine sa bouche libérée.


Mais le second esprit arriva derrière Aure, frappa sa main droite pour projeter la dague au loin et l’étreint avec un de ses sortilèges. Il semblait enragé de ce qu’elle avait fait à son binôme. Mais il ne pouvait pas la tuer, non. Une vierge comme elle était bien plus précieuse vivante.

Il la fixa alors dans les yeux et commença à rentrer en elle, à prendre possession d’elle, à annihiler toute volonté pour la soumettre définitivement. Aure sentait l’esprit la pénétrer par les yeux, atteindre son cerveau, impuissante. Elle ne pouvait plus bouger, même plus hurler, mais elle avait les yeux ouverts et était encore consciente.


Sa rage restait intacte mais le diablotin réussissait à la contenir. Ses bras s’étaient engourdis, ses jambes flageolèrent et elle s’écroula. Mais l’esprit restait en elle.


Elle ne sentait plus son corps, elle était allongée sur le dos et ses yeux ne voyaient plus que ceux du démon.

Elle chercha l’air frais avec sa bouche entrouverte ou ses narines pour remplir ses poumons. Mais elle n’y parvint pas. Étrangement, son corps ne paniquait pas, ne convulsait pas à l’idée de bientôt manquer d’oxygène.


Elle s’éteignait lentement.


Ses paupières se fermaient, la plongeant peu à peu dans les ténèbres.

Soudain, un bruit sec et très proche la fit rouvrir les yeux.

Juste à temps pour voir une épée transpercer la tête du démon et s’arrêter à un centimètre de son front !

L’esprit s’échappa et dans un songe, elle vit Malthor au bout de l’épée avant de s’évanouir.


— Je vais le bloquer avec un sort s’écria Mandrax qui se trouvait juste derrière. Raguard, va chercher la dague d’Aure, elle seule peut immobiliser l’esprit !


Mandrax avait réussi à emprisonner le diablotin dans un sortilège et Raguard jeta la dague à Malthor pour qu’il l’enfonce dans son cœur.

Pendant ce temps, Enguerran venait péniblement à bout des chaînes d’Antalya avec son épée.

Il avait vécu de longues minutes de détresse, plaqué contre le mur du niveau du dessus avant de sentir l’épée de Malthor s’abattre sur les mains qui le retenaient. Il n’avait jamais été aussi content de les voir, Raguard et lui. Ces derniers avaient mis beaucoup de temps à se débarrasser du ver de terre géant. Raguard l’attaquant de l’intérieur tandis que Malthor l’occupait depuis l’extérieur pour qu’il ne pense pas à le digérer.

Les deux démons étaient maintenant pétrifiés. Antalya était libérée mais n’avait pas la force de marcher. Malthor la prit dans ses bras. Enguerran en fit de même avec Aure qui n’avait toujours pas repris connaissance.


— Vite remontons, s’écria Enguerran.

— Attendez, nous devons trouver l’artéfact qui génère l’Antémax, tempéra Mandrax.

— Oui, sinon nous ne pourrons pas libérer Skögul et Kronin, ajouta Malthor. Mais où chercher ?

— Si je ne me trompe pas, il était actif dans les niveaux -7, -8 et -9. Il doit donc être caché quelque part au milieu du -8.


Raguard et Enguerran se regardèrent, les sourcils froncés.


— Comment allons-nous le trouver ?

— J'imagine qu'il doit émettre une légère lumière ou un discret bruit pour fonctionner, répondit Mandrax.

— Nous allons donc devoir retraverser le niveau -9 dans le noir complet, frissonna Enguerran ?

— Et le -8 aussi ? renchérit Raguard.

— La discrétion sera notre seul salut. Raguard passe devant ! Malthor et Enguerran qui ont les bras chargés te suivront et je fermerai la marche. Je me servirai de la dague pour couper les mains.


Les six, épuisés, entamèrent la longue ascension vers le niveau -9 qu’ils traversèrent en avançant à tâtons dans l’obscurité totale. Malthor et Raguard avaient dû être efficaces lors de leur descente car peu de mains se risquèrent à les attraper.


Arrivés au -8, ils passèrent à côté des statues de Skögul et Kronin et se séparèrent en deux groupes. Mandrax et Malthor, qui portait toujours Antalya, partirent de leur côté tandis qu’Enguerran, qui avait gardé Aure dans les bras, prit d’autres couloirs avec Raguard.

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