Entre mémoire et oubli : que faire de notre passé commun ?

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Entre mémoire et oubli : que faire de notre passé commun ?

L'histoire, notre culture, le passé, ce que nous avons appris avec l'école, notre religion… ces savoirs qui traversent les générations, entre ce que nous avons toujours fait et appris à être. Là où les choses étaient plutôt cadrées, maintenant on veut s’en défaire.

Même les sagesses anciennes ou les religions, qui avant étaient au centre de nos vies, sont maintenant secondaires.

Mais la mémoire et les messages sont pourtant là.

Tous, on a ce passé en commun.

Alors comment concilier les deux ?

Là où certains sont catégoriques : les choses doivent rester comme elles étaient.

Ce qu’on a appris des anciens doit rester : l’héritage, par exemple, de nos grands-parents, ou ce que les rois nous ont légué, doit être conservé.

D’autres voient ces choses comme dépassées, voire comme un passé à oublier, car trop cruel : le racisme, les violences envers les femmes, les guerres de religions.

Tout cela est pour eux un rappel que ces systèmes étaient tout aussi corrompus que n’importe quel autre.

Et aussi cette question qu’on a tous entendue : “Si Dieu existait, pourquoi aurait-il permis tout ça ?”

Il y a aussi ceux qui s’émancipent totalement du passé.

Pour eux, il n’a pas d’importance.

Ils inventent leurs propres expériences.

Ce qui s’est passé n’a pas d’importance : ils sont, ils vivent, ils ne se positionnent plus.

Là où ces combats sont menés, c’est souvent dans le monde virtuel, là où toute réalité peut être réinventée à sa manière.

Chacun se bat pour une cause précise, individuellement.

Et chacun réinterprète toute la réalité par rapport à son combat.

Si tu te bats pour les droits des femmes, tu auras tendance à voir tout ce qui est contre cette base, et à voir le reste comme complètement aliéné.

Alors que tu pourrais être d'accord sur d'autres choses.

La réinterprétation des valeurs d’un parti politique, par exemple, ne sera pas nuancée dans les cas où une cause te tient à cœur.

Le bien de cette cause peut primer sur le reste de ce qu’on croit, et on peut finir par aller à l’encontre d’une partie de nous-mêmes, en adhérant complètement à une communauté ou à un parti politique.

Parfois, juste parce qu’une seule ligne de leur programme nous parle.

Par exemple, un parti dira : “On veut moins d’immigrés.”

Ça nous parle, et même si le reste n’est pas en accord avec nos valeurs, on finit quand même par les suivre.

Il faut faire des choix, certes.

Mais ces choix, sont-ils faits par émotion ? Par peur ?

Ou sont-ils réellement faits avec du recul, pour voir ce qui pourrait vraiment améliorer la situation ?

Je ne vise bien sûr aucun parti.

Mais plus leur manière de faire passer leur rhétorique, qui est plus de l’ordre du spectacle que d’une vraie explication.

Là où la mémoire collective et l’oubli de nos anciennes façons de faire devraient opérer, c’est dans les faits qui ont fait progresser le monde.

Tirer des leçons des erreurs du passé, pour peut-être avancer sans en vouloir au passé.

Mais ce qui se passe, c’est qu’on oublie le bien, pour donner de la force au mal qui s’est passé.

Et au final, on refait les mêmes erreurs.

On le voit avec les guerres, par exemple.

Ce que toute la connaissance accumulée de ces siècles aurait pu améliorer collectivement commence à s’effacer.

Parfois, on a la haine de ne pas avoir assez, alors que notre vie équivaut à celle d’un roi au Moyen Âge.

Pas tous bien sûr, et ce n’est pas parfait, loin de là.

Bien sûr qu’il faut se concentrer sur ce qu’on peut changer.

Mais en se perdant chacun dans notre propre bien, ce qu’on oublie, c’est de faire avancer la collectivité.

Ce n’est pas un défaut de vouloir être mieux.

Mais quand on milite, ne devrait-on pas voir aussi le bien pour notre peuple, au lieu de ne voir que notre situation ?

Bien sûr, je généralise un peu.

Ça aussi, c’est à nuancer.

Mais ce constat, je le fais avec la vision d’un être qui ne comprend pas forcément ces combats égocentrés ou superficiels.

Alors que le plus important n’a pas encore été résolu : la faim dans le monde, le racisme, le respect des choix de chacun — même si de ce côté-là, ça avance.

L’être humain se perd dans son propre mental, jusqu’à oublier qu’il ne peut pas tout changer.

Et pourtant, il agit comme si c’était ce qu’il allait faire.

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