Chapitre 9

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Naeliya se demandait encore ce qu’il lui arrivait.

Elle était en plein délire, c'était pas possible autrement. Elle, la pauvre aveugle, détruite par un mafioso qui n’avait aucune considération pour l’être humain, se retrouvait dans un salon, entouré du clan le plus dangereux, à discuter avec la fille du Boss ultime, comme si elles se connaissaient depuis longtemps.

— Kayle ! s’exclama une femme. Ne cours pas !

— Stan, tu veux bien prendre Elios et Kayle et les emmener dans votre salle de jeux ? ordonna une autre femme.

— D’accord ! Allez, on y va.

Les petits partis, Naeliya sentit que, très vite, l’attention se reconcentrer sur elle. Son angoisse monta d'un cran et elle se cramponne à sa canne, qu’elle avait repliée.

— Tout va bien, Naeliya ? s’enquit Taeliya, inquiète du teint pâle de la jeune femme.

Kim tourna vivement la tête. Assis plus loin, entouré de son groupe, il conversait avec Stein, Noah et les Oni, d’une voix basse, mais tendue. L’inquiétude de la jeune mère avait attiré les regards sur la non-voyante, visiblement très peu à l’aise.

— Oui, je… Je ne suis pas habituée à… ce genre de rassemblement, dit-elle.

— Est-ce que tu veux un verre d’eau ? lui proposa une voix douce et posée.

— S’il vous plaît, je veux bien.

Le silence emplit ma salle tandis qu’Alya versait de l’eau fraîche dans un verre avant de le tendre à la jeune femme, lui pressant doucement contre le dos de sa main. Naeliya sursauta légèrement, puis le prit et le dirigea vers le bord de ses lèvres que Kim ne pouvait lâcher du regard. Il suivait avec attention le mouvement de sa gorge, avalant le liquide froid, de sa bouche qui appuie contre le bord du verre… Il était foutu, alors qu’il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Quand elle passa sa langue sur la lèvre inférieure, il crut mourir sur place.

— Tu vas mieux ? s’enquit Taeliya.

— Oui, souffla la non-voyante cherchant à poser le verre sur la table.

— Dis-nous, Naeliya, lança une voix féminine, proche d’elle. Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

— Je suis interprète en free-lance, répondit simplement cette dernière.

— Interprète ? Genre comme une traductrice ? l’interrogea quelqu’un.

Elle hocha la tête.

— C’est ça.

— Ce n’est pas trop difficile, dans ta condition ?

— Ça l’était, au début, avoua-t-elle. Mais j’ai appris à faire avec et je m’en sors assez bien.

— Combien de langues Est-ce que tu parles ?

— 15.

— Wow !

— Tout ça, sans voir… souffla un homme. Impressionnant… Vraiment.

Le rouge tinta ses joues, lui redonnant un peu de couleurs.

— Je n’ai aucun mérite, tenta-t-elle de dire, cherchant à chasser le malaise.

— Ne te rabaisse pas, ma douce, fit Laly, posant une main ridée sur sa cuisse. Taeliya et Tristan nous ont raconté, dans les grandes lignes, ce que tu as vécu… C’est affreux. Est-ce que tes parents vont bien ?

— Oui, répondit Naeliya, un tendre sourire fleurissant légèrement sur ses lèvres. Maman a eut quelques côtes cassées, mais elle a put s’en remettre. Papa, quant à lui… n’a pas put resté à son poste dans l’armée… Un bras cassé et sa hanche…

— Oh ! s’exclamèrent quelques voix horrifiées.

— Tu as eu du courage, jeune fille, lui lança Gérard.

— Comme je l’ai dit, je n’ai-

Taeliya l’interrompit en posant une main sur elle. Naeliya garda le silence.

— Maman ! S’écria Elios, se précipitant dans le salon où ils étaient réunis.

— Elios ! Je t’ai dit de ne pas courir. Tu vas te faire mal, le gronda sa mère.

— Pardon. Tonton Carl a dit qu’on pouvait monter le sac de Naeliya dans la chambre.

La jeune femme se leva, bien maladroitement, déplia sa canne et plaça l’embout de guidage sur le sol, le laissant rouler, afin de lui permettre de savoir où elle allait. Mais alors qu’elle allait dans la mauvaise direction, Kim s’interposa, se postant face à elle, l’arrêtant sans la toucher.

— Monsieur Kim ? Murmura-t-elle, reconnaissant le parfum et l’aura de l’Oni qui lui faisait face.

— Je vais vous guider vers ma chambre, dit-il, lui prenant la main pour la placer sur son avant-bras.

Naeliya se contenta de hocher la tête et le suivit, balayant le sol de sa canne qui ricochait contre le moindre obstacle. Mais Kim savait comment lui éviter de rentrer en collision avec les meubles. On pouvait l’entendre lui indiquer les marches, puis le bruit de la canne claquant sur chacune d’elle.

Quand ils arrivèrent à l’étage réservé des Oni, elle pouvait sentir que l’atmosphère était totalement différente. Plus froide, plus sérieuse… Quelque chose de sombre qui, étrangement, ne l’effrayait pas. Il ouvrit une porte et la laissa entrer dans ce qui était sa chambre, avant d’avoir sa propre maison. Il lui fit faire le tour du propriétaire, mais fut surpris par son attitude.

— 15 pas, porte d’entrée, murmura-t-elle. 6 pas, salle de bain… 7 pas, armoire et fenêtre.

— Vous comptez ?

— Pour éviter de me sentir piégée et de ne pas savoir où me diriger, je dois compter et savoir me diriger sans ma canne, expliqua-t-elle.

— Est-ce comme cela que Tristan vous a aidé ? L’interrogea l’Oni.

— Oui, avoua-t-elle. Je ne savais pas qu’il était un habitué de ce genre de système, mais ça m’a permis de quitter mon logement plus tranquillement et sans me faire prendre.

Le corps de l’Oni se contracta. Pourquoi avait-il du ressentiment pour Tristan ? Parce qu’il savait une chose que lui ignorait ? Dans son esprit, Samsara se moquait. La jalousie ne lui allait guère, pourtant, il la sentait très amère et son goût acide sur la langue lui filait la nausée. Tristan n’y était pour rien et Naeliya encore moins. Il ne comprenait plus son propre esprit. Son cœur battait furieusement, lui comprimant la poitrine. Était-ce un effet de son « lien » avec la jeune femme ? Est-ce que son chef et Tristan s’étaient sentis pareil ? Savoir que c’était le plus jeune de leur groupe qui avait aidé la jeune femme, fut ce qui lui retourna le cœur.

— Monsieur Kim ?

— Mademoiselle Clarck, quand nous sommes seuls, pouvez-vous m’appeler Kim ?

— Dans ce cas, Kim, pouvez-vous m’appeler par mon prénom ? souris la jeune femme. Et tant qu’on y est, autant se tutoyer, non ?

— Entendu, Naeliya, sourit l’homme, visiblement content. Que voulais-tu me demander ?

— Ah, oui ! Est-ce que tu en veux à Tristan ?

— Comment tu-

— Je suis aveugle, mais je peux ressentir les émotions et l’attitude des gens, dit-elle, s’installant sur le bord du lit. J’ai bien senti la tension.

Kim poussa un long soupir et vint prendre place à ses côtés.

— Je ne sais pas ce qu’il se passe. J’ai l’impression que plus on en découvre sur nos liens et plus je perds pied, expliqua l’homme, visiblement perdu. On ne se connaît pas, tu es apparue de nulle part et je me retrouve à te voir dans mes rêves quasiment toutes les nuits, à discuter avec toi et mon démon intérieur. Même lui apprécie ta présence. Quand Tristan t’a aidé, je n’ai pas ressentit de colère, juste de l’impatience et de l’inquiétude.

— Vis-à-vis de moi ?

— Oui. Mais avec ce que tu viens de me révéler, j’ai l’impression d’avoir échoué à quelque chose et ça me détruit.

Naeliya posa sa main sur la cuisse puissante de l’Oni qui frissonna à son contact.

— Je suis d’accord, on ne se connaît pas et je dois encore digérer toute cette histoire. Ajoutons à ça, mon travail avec Monsieur Gervais et Ernandez… C’est très compliqué dans mon esprit au point ou j’ai l’impression d’être folle.

— Si tu l’es, alors nous sommes deux… voire trois, soupira Kim.

Naeliya pouffa, ce qui le détendit et le fit sourire.

Il la regarda faire basculer son corps en arrière, allongeant son buste sur les draps, les mains croisées derrière sa tête, les yeux fixant le vide vers ce qu’elle interprétait comme étant le plafond. Kim l’imita, croisant également ses bras derrière sa nuque, le visage tourné vers elle, la détaillant de plus près. Ils restèrent ainsi jusqu’à ce qu’il la vît s’endormir. Quelques coups frappèrent contre la porte. Kim se leva, essayant de ne pas réveiller la jeune femme, puis ouvrit. Carl se trouvait derrière.

Son index devant sa bouche, Kim fit signe à son coéquipier de ne pas prononcer le moindre mot. Il le rejoignit dans le couloir, gardant la porte légèrement entrouverte.

— Elle dort ? demanda Carl.

— Elle vient à peine de fermer les yeux, répondit son ami, bras croisés sur sa large poitrine, gardant un œil sur la jeune femme. Qu’est-ce qu’il y a ?

— Ils sont en train de préparer le dîner, pour ce soir. La Princesse se demandait ce que vous faisiez depuis presque une heure, ici.

— Déjà une heure ? s’étonna le coréen, avisant sa montre avec surprise. Merde… Je pensais que ça faisait moins que ça…

— Tu t’es laissé entraîné ? souris Carl. Cette nana ne te lâche pas.

— C’est plutôt l’inverse, soupira Kim. C’est moi qui suis incapable de la lâcher. Le chef était comme ça avec la Princesse.

— Et Tristan aussi.

Au simple énoncé de leur ami, Kim sentit un poing se resserrer autour de son coeur et sa colère refit surface. C’est à cet instant qu’un soupir à peine audible se fit entendre dans la chambre. Kim ouvrit la porte pour la voir se frotter les yeux, cherchant à se relever. Ni une ni deux, il se retrouva à ses côtés, l’aidant à se repérer.

— J’ai dormi longtemps ? demanda-t-elle, une main devant la bouche, baillant grandement.

— À peine quelques minutes, lui répondit l’Oni, à genoux devant elle. Carl est venu nous cherchez.

— Carl ? Hm… Ah ! Monsieur Barbaros ! S’exclama-t-elle, se rappelant du démon qui possédait cet Oni.

Choqués qu’elle se rappelle du nom du démon, Carl et Kim se jetèrent un regard confus.

— Vous vous souvenez de lui ? fit la voix de l’homme, dans l’embrasure de la porte.

— Oui, répondit-elle. Je me souviens de tous, mais les vôtres, ça dépends. Vous n’êtes pas les plus bavards, contrairement à vos… amis. Il m’est donc plus facile de retenir qui ils sont et je peux facilement les associer à vous, par la suite.

Carl sourit. Il avait envie de dire quelque chose, mais un sifflement, plus bas l’en empêcha.

— Nous devrions descendre, dit-il. Ils sont en train de préparer le dîner.

— Est-ce que je peux aider ? Demanda la jeune femme, se relevant du lit aidée de Kim.

Une question déplacée allait être posée, mais ils se rappelaient qu’elle vivait seule, donc elle devait avoir apprit à cuisiner pour elle, malgré sa cécité.

— Je pense qu’ils seront heureux d’avoir une paire de bras en plus, répondit Carl, un léger sourire doux sur le visage.

Tout comme Taeliya, des années plus tôt, cette petite savait les enchanter, les adoucir et c’était un fait inquiétant autant qu’ils s’en émerveillaient. Ils descendirent pour rejoindre la grande cuisine et y retrouvèrent Taeliya, Alya, Sonia, Laly et les autres femmes, ainsi que Jess, épluchant les légumes ou préparant les aliments pour les plats du soir. Des cocottes mijotaient déjà depuis un certain temps, ce qui amenait une délicieuse odeur.

— On vous ramène une cuistot ! Lança Carl.

— Oh ! Naeliya ! S’exclama Taeliya, se levant de son siège pour venir lui prendre les mains. Tu as pu te reposer un peu ?

— Selon Monsieur Kim, quelques minutes, oui, répondit celle-ci. Est-ce que je peux aider en quoi que ce soit ?

— Tu sais te servir d’un couteau ? Demanda Sonia.

— Bien sûr ! Que puis-je faire ?

— Arriverais-tu à tailler la viande ? Continua la mafieuse.

Cherchait-elle à la tester ? Soit. Elle pouvait comprendre que son arrivée n’était pas ce qui les enjouait le plus et certains restaient sur la défensive la concernant. Aussi se dirigea-t-elle, accompagnée de son amie enceinte, vers l’évier où elle s’y lava les mains avant de prendre place sur un siège, devant la grande table, puis de prendre le couteau des mains de Sonia, qui croisa ses bras contre sa poitrine. De son autre main, Naeliya survola la viande, détectant les parties à retirer et trancha sous les regards effarés de ses spéctateurs. Un silence l’entoura pendant qu’elle découpait morceaux après morceaux, jusqu’à ce que toute la viande soit réduite.

— Est-ce que je dois faire plus petit ? demanda-t-elle, tournant son visage vers Sonia, qu’elle savait être sur sa gauche.

Un rire retentit.

— Je pense que c’est très bien comme ça, ma douce, dit Laly en s’approchant de la planche à découper, pour la lui retirer.

On déposa un saladier de légumes et elle se mit à éplucher, faisant bien attention à ne pas se couper et à ne pas trop creuser dans les ingrédients.

Pendant qu’ils préparaient le dîner, les deux Oni avaient rejoins leur groupe dans le salon de détente. Orlan et Tarik s’affrontaient au billard, écoutant Stein et Noah discuter avec quelques hommes. Kim s’installa près de son chef et ami, tandis que Carl allait chercher des noises à Tristan, afin de s’amuser un peu. L’ambiance était calme, détendue, si on ne prend pas en compte le fait qu’on parle ici de mafieux sanguinaires et effrayants.

— Ah ! S’écria une voix dans la cuisine.

— Tout va bien ? Demanda Stein, inquiet.

— Est-ce que votre médecin peut venir ? Demanda Naeliya.

Aussitôt, Joe se leva, mais Kim l’accompagna, espérant que la personne blessée n’était pas la non-voyante. Quand ils entrèrent dans la cuisine, ils trouvèrent Sonia avec le doigt bien entaillé.

— Chérie ? S’enquit Joe, s’approchant de sa femme. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?

— Je n’ai pas fait attention. Les petits tournaient autour de la table et le couteau m’a glissé des mains. Heureusement que Naeliya l’a rattrapé avant qu’il n’atterrisse sur le pied de ton fils.

— Vos réflexes sont impressionnants, Mademoiselle Clark, fit le médecin, étudiant la main de sa femme. Je devrais pouvoir désinfecter tout ça. Tu t’en tireras avec pas grand-chose.

— Merci, soupira la mafieuse. Merci Naeliya.

La jeune femme, sans tourner la tête vers eux, lui présenta le couteau, la lame pointant vers le sol.

— Pas de soucis.

Kim vint s’accroupir à côté d’elle et lui prit les mains, afin de les inspecter, s’assurant qu’elle n’ait rien.

— Je vais bien, dit-elle, d’une voix plus douce.

Ce contraste était stupéfiant. Elle se savait en terrain hostile et inconnu, mais sa bouée de sauvetage se trouvait être pire que l’environnement dans lequel elle se trouvait et le savoir près d’elle lui permettait de mieux respirer. Est-ce que c’était pareil pour Taeliya ? Et pour Jess ?

— Je vais bien, répéta la jeune femme, lui montrant volontairement ses paumes de mains, jusqu’à ses poignets, pour le rassurer.

Kim poussa un long soupir. Mais une colère soudaine se mélangea à son inquiétude. Ses grondements féroces n’étaient pas dirigés contre elle, bien au contraire. Ils étaient pour Sonia et les enfants, bien que ces derniers furent totalement innocents.

— Kim ! hurlèrent ses compagnons.

Ils voulurent intervenir, mais furent devancés par Naeliya qui prit le visage de l’Oni entre ses mains et se pencha pour déposer un baiser sur la joue du coréen qui se tut d’un coup.

Un silence tomba sur le manoir, ne laissant même pas les mouches voler, car ce silence était glacial, ponctué d’une surprise à laquelle personne ne s’était attendu. Puis, la voix douce et posée de l’interprète s’éleva, douce et claire :

— Kim. Samsara. Je vais bien. Ils sont innocents. Des accidents peuvent arriver. Si je n’avais pas rattrapé ce couteau, Elios aurait pu être blessé.

Le nom du petit garçon, prononcé par l’étrangère, sonnait différement. Naeliya avait comprit la hiérarchie. Taeliya était la fille de Stein Carlington, la femme de l’Oni en chef et la mère de ce petit Prince qu’elle voyait en rêve, avec qui elle avait pu nouer un lien affectif profond, en si peu de temps. Elle savait quel était son rôle, à elle. Celui de protéger Taeliya et ses enfants. De l’assister dans sa régence auprès des Oni, mais surtout d’apaiser celui qui lui était lié par le destin.

Naeliya savait qu’ils avaient fait un vœu définitif et indestructible pour Taeliya et elle n’avait rien à y redire. Elle lui devait la vie, elle aussi. Si, malgré sa cécité, elle pouvait lui être redevable, alors elle le ferait. Jamais elle ne volerait la place qui ne lui était pas destinée, ni ne chercherait à se battre. Taeliya était son amie, la princesse légitime et Elios le garçon que les démons et les Oni appelaient « leur petit prince ».

— Oni, murmura Naeliya. Démon. Elios est innocent, tout comme Sonia et les enfants. Gardez votre colère pour plus tard. Nous allons bien. Sonia s’est blessée et son mari la soigne. Regardez-moi. Tous les deux.

Kim riva sur elle un regard qu’elle ne pouvait voir, mais elle le sentait. Elle les sentait. Elle avait leur attention, pleine et entière. Du pouce, elle caressa la joue du coréen qui se mit à frissonner. Il baissa la tête. Honteux de sa réaction, mais conscient qu’elle savait tout un tas de choses sur eux et qu’elle s’y pliait.

Cette femme était la sienne, Kim le comprenait, maintenant.

— Je suis désolé, murmura-t-il, tel un enfant qu’un parent aurait grondé.

Il se leva et quitta la pièce. Ils ne le reverraient plus de la soirée, elle le savait d’avance.

— Naeliya, je suis désolée, je n’ai pas pu l’arrêter, dit Taeliya, tenant son fils contre elle.

— C’est rien. Monsieur, est-ce que Sonia va bien ? S’enquit Naeliya, tournant son visage vers sa gauche.

— Je vous remercie pour m’avoir épargné un blessé grave, Mademoiselle Clark, soupira le médecin. Ma femme ira bien. Pas besoin de la recoudre. Mais je peux savoir ce qu’il s’est réellement passé ?

— Exactement ce qu’elle vous a dit, dit Naeliya, d’un ton qui ne laissait nulle place à une autre question ni argumentaire.

— Merci, Naeliya, fit Sonia, posant sa main saine sur son épaule.

Elle hocha simplement la tête et écouta le bruit de leurs pas s’éloigner, puis quitter la cuisine.

La préparation continua, jusqu’à ce que le dîner ne commence. Naeliya avait mis de côté de quoi nourrir le démon qui devait se planquer quelque part, afin de ruminer sa colère et surtout se détester pour ce qu’il avait fait ou faillit faire. Elle demanderait à quelqu’un de l’aider à le trouver, plus tard. Pour l’heure, elle dégustait, tranquillement et en silence, ce qu’elle avait aidé à préparer.

***

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