Chapitre 2 : La soif de l'autre
Wilfried rentra chez lui, épuisé après avoir pris les bus. Ce trajet exigeait patience et résignation face aux injustices — des gens qui passaient devant des milliers de personnes sans respect pour la file, sans compter les vols fréquents. Il s'assit et tenta de se plonger dans ses cours d'arithmétique. Soudain, un flashback le frappa comme une vague, ramenant une scène qu'il revivait avec frustration. Il chassa ces pensées pour se concentrer, mais un appel interrompit son effort. C'était Orianne. Il décrocha.
— Bonjour, dit Wilfried.
— Bonjour, répondit Orianne. J'ai vu la scène quand j'étais partie acheter de l'eau. Je suppose que Mamadou voulait me faire la même chose qu'à cette fille ?
— Non, Mamadou ne s'intéresse qu'aux filles qu'il considère comme amies ou sœurs. S'il a des sentiments, il suffit de le séduire, comme il dit : « La balle qui vient de l'adversaire n'est jamais hors jeu », expliqua Wilfried.
— Pourquoi tu dis ça ? Tu me sembles froid, s'étonna Orianne.
— Excuse moi, j'ai cru que tu avais un faible pour lui. D'habitude, les filles aiment ce genre de gars.
— Je ne suis pas comme ça, rétorqua Orianne. Wilfried pensa intérieurement : C'est ce qu'elles disent toutes, mais elles finissent souvent dans le lit des Bad boys.
Orianne insista.
— Pourquoi es-tu si pessimiste, Wilfried ?
Il répondit d'un ton distant :
— Donner de l'amitié à qui veut de l'amour, c'est offrir du pain à qui a soif. Excuse moi, je dois raccrocher.
Il coupa la communication, laissant Orianne perplexe face à cette métaphore qu'elle ne comprenait pas pleinement. Pour lui, c'était une manière de marquer ses limites, de ne pas s'engluer dans des émotions inutiles.

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