Chapitre 14 : Musclor, ton sexe n’est pas un muscle ! (Pichu)

6 minutes de lecture

Le 25 janvier 2022 19h36 dans l'appartement de Céline.

Je me lève et je commence par enlever lentement mon marcel, histoire de ménager le suspense et de faire baver les trois petits mecs qui sont assis devant moi.

— Vous voyez les gars une partie de mon pouvoir réside ici, dis-je en faisant rouler mes pectoraux et en contractant mes biceps.

Ils n'en perdent pas une miette ! Il faut quand-même pas grand-chose pour captiver un auditoire de mecs plus gay les uns que les autres. Si je leur avais dit que j'avais un QI de deux cents, pas un ne m'aurait regardé avec ces yeux-là !

— Mais le vrai secret, pour être une bête de sexe, ne réside pas là... ajouté-je, en attrapant mon short et en commençant à le baisser lentement. Remarquez bien que, autant je sais que ça marche à tous les coups avec les meufs, autant je n’ai jamais mis de bite dans le cul d'un mec ! Cela dit, à mon avis, il n'y a pas de raison pour que ça ne fonctionne pas, mais il faudrait vraiment un cas d’extrême urgence pour que je décide de me sacrifier. Non Jérimimi ! Pas la peine de lever la main, je ne vois pas l’intérêt de le tester avec l'un de vous. Quoique, peut-être avec le roi du tantrisme pour lui donner une petite leçon !

Je fais un petit clin d’œil à Tom qui me sourit en retour. Notre aventure dans les cascades me l’a rendu beaucoup plus sympathique. J'ai enlevé mon short, pendant mon discours et je bande... les muscles de mes cuisses (je vois que parmi les lecteurs, il y a aussi quelques pervers !), et comme le seul sous-vêtement de rechange que j'avais dans la voiture, était le petit string que j'avais acheté spécialement pour la prof de philo, mon sexe n'est caché que par un tout petit bout de tissu.

— Vous pouvez constater que, des mollets jusqu’au trapèze tout et je dis bien tout, est proportionnellement musclé !

— Pour info Musclor, ton sexe n’est pas un muscle ! grogne Alexis.

— Tu m’as pris pour un imbécile le mentaliste, pour le coup c’est moi qui ai réussi à projeter une image dans ton inconscient ! Et pour ta gouverne, pour faire prof de sport, on a quand-même pas mal de cours d’anatomie.

Ils me font bien rire, mes petits PD ! Ils ont beau avoir des supers pouvoirs, ils n’en restent pas moins très prévisibles. Peut-être que je vais finir par m’y attacher. Et puis, je fais entièrement confiance à Céline, si ce sont ses amis, ils doivent cacher pas mal de qualités, derrière leur façade un poil arrogante.

— Pour reprendre plus sérieusement les gonzesses, vous croyez vraiment que mon super pouvoir c’est la baise ?

— Ben…

— Euh…

— Ça aurait pu, non ?

Je n’en plus, j’éclate de rire, et ils me regardent tous bêtement.

— Au final, tu n’as aucune aptitude extraordinaire, s’agace Alexis.

Je ne relève pas et me dirige vers lui. J’attrape, entre le pouce et l’index, l’accoudoir du fauteuil sur lequel il est assis et soulève ce dernier.

— Hé ! Tu fais quoi, repose-moi !

Je ne l’écoute pas et j’utilise le même procédé pour, de ma main libre, faire décoller du sol le canapé sur lequel sont installés Jérémie et Tom.

— Trop cool, Mike ! J’adorerais pouvoir faire ça.

— Merci, Tom. Et encore, je peux soulever beaucoup plus lourd.

Soudain, une image me traverse l’esprit, Céline encadrée par deux golgoths. Une douleur me vrille le crâne, alors que j’entends sa voix murmurer : « sauvez-vous ! ». Mes muscles ne fonctionnent plus et mes camarades atterrissent lourdement sur sol.

— Putain… Céline… il faut partir…

— Qu’est-ce que tu racontes, Mike ? me demande Jérémie inquiet.

La douleur s’atténue progressivement et je reprends un peu le contrôle de moi-même. Pas le temps de chercher à comprendre ce qu’il s’est passé, je sais qu’il faut qu’on se casse, et urgemment !

— Discutez pas les gars, je vous expliquerai plus tard. Il faut qu’on parte d’ici de toute urgence.

Alexis ouvre la bouche pour protester, lorsqu’au même moment des coups de feu, sans doute tirés contre la porte d’entrée de l’appartement de Céline, retentissent.

— Merde, on fait quoi ? On est au cinquième étage ! panique Jérémie.

— Essayez de leur embrouiller le cerveau avec vos grigris que j’aie une minute pour réfléchir.

Mes trois camarades passent immédiatement en mode concentration extrème, pendant que je cherche par quel moyen on pourrait quitter les lieux. Bingo ! mon cerveau doit être aussi musclé que mes biceps.

— L’escalier de secours se trouve de ce coté, dis-je en désignant la chambre de notre amie. Suivez-moi !

J’ouvre la porte, prends mon élan et je fonce dans le mur face à moi, l’épaule en avant. Je suis surpris de la facilité avec laquelle je réussis à le défoncer et manque de m’écrouler par terre. Une dame, nue dans son bain, me regarde, les yeux horrifiés.

— Oups ! Désolé madame. Si vous voulez je repasserai pour me faire pardonner. Mais à votre place je me dépêcherais de partir d’ici.

Sans demander son reste, elle attrape une serviette et s’enfuit dans un étonnant silence que le seul bruit d’une porte qu’on défonce vient troubler. Je me retourne alors vers mes compagnons qui n’ont toujours pas franchi le mur.

— Jérémie, ferme la porte de la chambre à clé. On se barre !

On traverse l’appartement en courant. Sans m’arrêter, je procède de la même façon que quelques secondes plus tôt pour pénétrer dans le logement suivant. Cette fois, il n’y a personne pour nous accueillir et nous continuons notre progression. Au suivant, j’estime qu’on s’est assez éloigné et je me dirige vers la porte d’entrée que j’envoie balader d’une main. Nous sommes dans le même couloir d’immeuble que celui qui mène chez Céline, mais une trentaine de mètres plus loin. Nous entendons de nouveau des bruits de balles, au moment où nous nous engouffrons dans l’escalier de secours.

— Magnez-vous ! On descend tout en bas, jusqu’au garage.

Deux minutes plus tard, nous débouchons dans la rue latérale. Je jette mes clés à Tom.

— Si elle n’a pas encore été emmenée à la fourrière, ma voiture est près de l’entrée de la station de métro Voltaire, trouvez un taxi ou n’importe quoi, on se retrouve là, OK ?

Jérémie ouvre la bouche pour protester, mais je ne l’entends pas, je suis déjà parti en courant dans l’autre sens.

J’arrive près de l’entrée principale de l’immeuble et j’aperçois ce que je cherchais, deux gros quatre-quatre noirs stationnés sur le trottoir, l’un derrière l’autre. J’approche à l'arrière du premier le plus discrètement possible. Je jette un coup d'oeil. Il est vide. Dans le second véhicule, j'aperçois par contre deux gorilles qui regardent nerveusement de tous les côtés. Ils ne semblent pas m’avoir vu. Je vais commencer par neutraliser leur voiture. Je m'alonge et rampe sous la Jeep qui est juste devant moi, pour me retrouver juste derrière la seconde. Je me relève en soulevant le véhicule et le retourne comme une crêpe. Les mecs hurlent à l'intérieur mais je ne m'en occupe pas. Je me retourne et j'envoie valdinguer le deuxième quatre-quatre. C'est parfait, ces connards n'auront plus de moyen de transport. J’aperçois alors les deux premiers malabars qui débouchent au coin de la rue, probablement sortis eux aussi par l’entrée du garage, leur flingue à la main. Merde, j’espère au moins que les autres se sont tirés.

Ils commencent à ouvrir le feu sur moi, lorsqu'une Mini rose bonbon débouche dans la rue derrière eux et leur fonce dessus, les contraignant à plonger sur le côté. Le véhicule vient s’arrêter en dérapage juste devant moi. La porte passager s’ouvre. Je plonge sur le siège et l’automobile repart aussitôt dans un crissement de pneu.

— C’est quoi, cette caisse ridicule ? dis-je, reprenant mon souffle.

— Un… emprunt, disons, murmure Jérémie de l’arrière.

— Loi de Murphy, je suppose, ajoute Tom, aucun taxi en vue, à Paris c’est à peine croyable… Heureusement, nos jeunes camarades ont de l’initiative, et coordonnent décidément bien leurs pouvoirs.

— Gné ?

— Le monstre en spaghetti volant soit loué pour l’existence des influenceuses, grince notre pilote. Une instagrameuse bloquait la rue et prenait des selfies devant sa caisse... celle-ci, donc. Jérémie et moi, on s’est compris d’un regard, j’ai projeté l’image d’un groupe de followeuses excitées avec leurs portables à la main sur le trottoir, et il lui a envoyé un sort de suggestion qui l’a envoyée les rejoindre, les clés étaient sur le contact…

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