Chapitre 24 : Nuit reposante et réveil agitée (Alex's_18)

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Le 27 janvier 2022 5 heures du matin à Buenos Aires.

Je me sens comme Neil Amstrong posant pour la première fois le pied sur la Lune lorsque je foule le sol argentin. Ou bien comme un de ces hommes importants, barons de la drogue ou mafieux, qui descendent de leur jet privé, entourés de leurs gardes du corps. Sauf qu'il est cinq heures du matin, heure locale, que je suis bousculé par les autres passagers qui veulent à tout prix retrouver leurs bagages et que je dois avoir une tête à faire peur à un monstre. Je ne rêve que d'une chose : rejoindre l'hôtel qu'on nous a réservé et prendre une longue douche bien chaude.

Contre toute attente, Jérémie n'a pas été trop bavard pendant le trajet. Je comptais sur lui pour me divertir, mais ça n'a pas été le cas. J'ai donc eu tout le loisir de ressasser mes pensées qui tournaient en boucle dans ma tête. Qui plus est, un vilain gosse a commencé à brailler dans l'avion. J'ai dû mobiliser une grande partie de mon énergie à créer des illusions dans son cerveau rabougri pour qu'il la ferme enfin. Autant dire que je suis d'une humeur massacrante.

Les seules fois où je ne faisais pas la moue sont celles où je repensais à Tom. J'avais de quoi m'occuper, en fin de compte ! Et dire qu'il a fallu qu'il m'embrasse dans une cage d'escalier poussiéreuse, alors qu'il était en pleine crise de panique. Tu parles d'un cadre idyllique, il ne se donne pas de peine. Et moi comme un con, j'ai répondu à son baiser.

Mais le voir aussi mal m'a foutu un coup. Ce n'est pas la première fois qu'il fait des crises d'angoisse, ou de panique, ou de non-zénitude, je ne sais pas comment il appelle ça. Ça lui était déjà arrivé quand on était ensemble... enfin, tous les deux. La première fois, je n'avais pas su comment réagir. J'étais entré dans ma chambre et je l'avais trouvé assis par terre contre le lit, la tête entre les genoux. Il avait levé un visage mouillé de larmes et je me rappelle de la pointe de douleur qui m'avait transpercé le cœur. Je l'avais pris dans mes bras et on s'était allongés à même le sol, son visage enfoui dans mon épaule et le cœur complètement affolé.

Il m'avait assuré que depuis qu'il me connaissait, ses crises s'étaient espacées. « Tu m'apaises, quand je suis avec toi, je me sens bien » m'avait-il dit, les yeux brillants d'une émotion dont je ne voulais pas, et d'un sourire épanoui sur ses lèvres sucrées. J'avais détourné la tête, pour ne pas avoir à affronter son regard. Je ne pouvais pas lui donner ce qu'il désirait. J'ai été égoïste.

Je savais que je devais l'affronter à nouveau quand il reviendrait avec Mike de leur petit détour chez son Maître. C'est ce que j'ai fait. Nous avons discuté et nous nous sommes mis d'accord : ce qu'il s'était passé la veille était un moment d'égarement, de faiblesse suite aux évènements que nous avions vécu. Il m'a remercié de l'avoir aidé, je l'ai remercié également même si je ne sais pas de quoi, et nous avons conclu sur le fait qu'on reparlerait de tout ça une fois que Céline sera en sécurité. Elle doit passer avant tout.

Mais j'ai remarqué sa langue qui humectait régulièrmement ses lèvres tandis qu'il parlait son regard vague, qui n'avait croisé le mien qu'une seule fois pendant notre échange. Quant à moi, j'ai passé plusieurs fois mes mains dans mes cheveux, tripoté le bracelet à mon poignet et ai fait tourner ma bague au doigt. Autant de signes qui ne trompent pas.

— Tu viens ?

La voix de Jérémie me sauve de mes pensées intrusives et je hoche la tête avant de le rejoindre. Nous traversons la piste d’atterrissage, entrons dans l'aéroport pour en sortir quelques minutes plus tard de l'autre côté et nous nous retrouvons enfin dans la rue.

— Tu as l'adresse de l'hôtel ? demandé-je à Jérémie.

— Euh oui...

Il farfouille dans sa poche et en sort un morceau de papier chiffonné. Je hèle un taxi garé devant l'aéroport et nous grimpons dedans. J'indique la direction en espagnol au chauffeur, un type patibulaire, la clope au bec et la barbe mal rasée. Je souris et remercie intérieurement ce garçon qui m'a appris, entre autres, sa langue natale il y a quelques années.

Nous filons à travers la vaste capitale, qui commence à se réveiller. Les lumières de la ville brillent encore malgré le fait que le soleil pointe le bout de son nez à l'horizon. Il y a deux jours, je le regardais depuis mon balcon, et aujourd'hui, me voilà à l'autre bout de la Terre. Mais c'est toujours notre bonne vieille boule de lumière, fidèle à elle-même. Au moins une chose familière dans cet environnement inconu.

Je ne comprends qu'une demi-heure plus tard qu'on nous mène en bateau : le taxi reste sur les avenues principales et ne semble jamais arriver à bon port. Je me géolocalise sur mon téléphone et me rends compte que nous sommes à seulement quelques centaines de mètres de l'aéroport.

— Il est en train de nous jouer un tour, marmonné-je à Jérémie, assis à côté de moi.

— Qui ça ?

Le regard du chauffeur dans le rétroviseur central confirme bien mes suspicions. Bien que j'ai parlé français, il semble avoir compris. Je vais lui rendre la monnaie de sa pièce...

Quelques instants plus tard, un cri retentit dans l'habitacle suivi d'un déferlement de mots espagnols et d'une litanie de « por favor » étranglé.

— Il se passe quoi ? s'inquiète Jérémie en se penchant.

Le chauffeur s'immobilise sur son siège, le regard fixé sur la route et ses lèvres bougent sans qu'aucun son n'en sorte. Je souris.

— Notre ami a vu en nous de simples touristes et a cru qu'il pouvait nous voler notre argent en faisant quelques détours inutiles dans la ville. Je lui ai donc subtilement glissé une vision de lui, égorgé dans une ruelle de la ville par le couteau que je tiens dans mes mains et toi penché sur son cadavre encore chaud.

Jérémie me regarde les yeux grands ouverts. Ayant déjà pu être la victime – en bien – de mes illusions, il sait à quel point elles sont saisissantes de réalisme. J'ordonne au chauffeur de se dépêcher et le compteur de vitesse augmente.

Cinq minutes plus tard, le taxi se gare devant notre hôtel. Alors que je m'apprête à tendre les billets pour payer notre course, il redémarre en trombe.

— Je crois que tu y es allé un peu fort, souffle Jérémie.

Je hausse les épaules.

— C'est clair qu'il n'essaiera plus jamais d'arnaquer ses clients.

Nous entrons dans l'hôtel, allons chercher les clés et arrivons enfin à notre chambre. Jérémie s'engouffre à l'intérieur et saute sur le grand lit qui trône dans la pièce principale.

— Il est tellement confortable ! s'écrie-t-il en faisant l'étoile de mer.

— Maître Ly a réservé une seule chambre, on va devoir partager le lit.

Jérémie se redresse et me regarde, mal à l'aise.

— Après tout, on l'a déjà fait...

— Ne crains rien, je ne viendrai pas te manger les pieds pendant que tu dors, lancé-je d'une voix légère.

Il s'empourpre et détourne le regard. Allons bon, qu'est-ce qui lui arrive ?

— Je vais à la douche en premier !

Il saute du lit et s'enferme dans la salle de bains. Il doit vouloir parler à son petit copain, Hugo, si je me souviens bien de son prénom. Quel mensonge va-t-il encore devoir lui servir cette fois-ci ?

J'envoie un message à Tom pour lui dire que nous avons atterri et que nous sommes dans notre chambre. Pour le moment, aucune trace de quelconques mercenaires.

La réponse ne se fait pas tarder : « D'accord, faites attention à vous, et protège Jérémie. J'aurais aimé être avec toi mais je vous suis par la pensée ». Je ne sais pas s'il a omis volontairement le pluriel. Ce n'est pas son genre de ne pas faire quelque chose à dessein.

Jérémie sort de la salle de bains. Il a enfilé un t-shirt et un short et ses cheveux mouillés sont ébouriffés qui accentue ses traits qu'il partage avec ceux d'un renard.

— Ça a été plus rapide que ce que je croyais.

Il me sourit et replie ses bras autour de lui. Ainsi debout dans la grande pièce, il semble plus fragile qu'il n'a jamais été. La réalité me frappe de plein fouet : ce n'est encore qu'un gosse qui vient à peine de sortir de l'adolescence. Il a encaissé les dernières quarante-huit heures éprouvantes sans broncher mais je ne sais pas s'il les a digérées. Ainsi prostré sur lui-même, il semble encore plus perdu qu'il ne l'a été.

— Je vais aller à la douche.

Il hoche doucement la tête. Je pense qu'il a senti le ton affectueux de ma voix. Je me lève pour lui laisser la place dans le lit et file dans la salle de bains.

Lorsque j'en sors à mon tour, Jérémie dort à poings fermés en travers du lit. J'éteins les lumières et m'approche sur la pointe des pieds. J'essaye de me faufiler dans les draps mais il émerge de son sommeil et je profite de sa torpeur pour qu'il s'installe plus confortablement. Il remue quelques instants et je me fige quand son corps vient coller le mien. Son bras passe par-dessus mon torse, sa peau nue contre la mienne me fait frissonner. Un soupir de bien-être s'échappe de ses lèvres. Je souris dans le noir et renferme mes bras sur lui. Je compte sur la fatigue pour qu'il ne garde aucun souvenir de tout ça au réveil demain matin. Mais je ne le crois pas . Je ris à l'avance de la tête qu'il fera.

Malheureusement, le lendemain – ou plutôt, plus tard dans la journée, quand j'ouvre les yeux, Jérémie n'est plus dans le lit. Impossible donc de savoir s'il s'est dégagé pendant la nuit ou s'il s'est réveillé comme il s'est endormi. De toute façon, il ne l'avouera jamais.

— Tiens, tu te réveilles enfin.

Je tourne la tête pour voir Jérémie assis sur le fauteuil, un feuillet déplié entre les mains. Il porte les vêtements de la veille, nous n'avons emmené que le strict minimum.

— Qu'est-ce que tu fais ? grogné-je, ébloui par les rayons du soleil filtré par les fenêtres.

— J'ai trouvé une carte de la ville parmi les papiers d'accueil que l'accueil nous a donné. Peut-être que ça nous aidera.

— Sûrement.

Je me redresse dans le lit et le drap glisse sur mon corps pour dévoiler mon torse nu. Trop tard. Mais ce n'est pas la première fois que Jérémie voit un homme ainsi. Enfin, j'espère qu'il ne fait pas que du touche-pipi avec son mec. Pourtant, il détourne aussitôt le regard et je ne peux pas m'empêcher de le taquiner.

— Je pensais que tu avais dépassé ce cap depuis longtemps.

— Je suis en couple, assène-t-il comme un coup de matraque.

Je le regarde, surpris par le ton de sa voix.

— Il ne s'est rien passé cette nuit...

— Je sais.

Je décide de ne pas me préoccuper de ce soudain changement d'humeur et me lève pour enfiler tout de même un t-shirt. Je n'y peux rien si j'ai l'habitude de dormir avec peu de vêtements sur moi.

— Comment tu fais pour être beau au réveil ?

Je me retourne brusquement pour faire face à un Jérémie écarlate. Il vient de se rendre compte qu'il a parlé à voix haute, il ouvre et ferme la bouche comme un poisson hors de l'eau.

— Je veux dire... moi quand je me réveille, je ressemble à rien enfin je sais pas mais je crois savoir la tête que j'ai et je me trouve moche même si Hugo me dit que je suis mignon avec mes cheveux en pétard et mes yeux fatigués mais je sais pas quand je me regarde dans le miroir je me trouve moche alors que toi, toi t'as l'air aussi frais que si t'avais pas dormi et puis tu te trimballes à moitié à poil devant moi aussi comme si t'étais sûr de toi alors que je pourrais jamais faire ça parce qu'on a pas le même corps enfin t'es pas gros c'est moi qui suis trop maigre et puis...

J'éclate de rire et il interrompt sa tirade, le rouge de la honte se partage au rouge du manque de souffle sur son visage hagard.

— Jérémie, tu sais que tu as le droit de faire un compliment à un autre homme même s'il est gay lui aussi ? Ce n'est pas pour autant que ça signifie que tu veux coucher avec lui.

Il se mord la lèvre.

— Désolé, souffle-t-il.

— Aie confiance en toi et crois Hugo quand il te dit qu'il te trouve beau. Il n'a aucune raison de te mentir.

— Je sais...

Je lui lance un sourire rassurant qu'il me rend.

— Je... Je ferais mieux d'aller commander un déjeuner, s'exclame-t-il en se levant. Je vais en profiter pour demander si l'hôtel n'a pas des infos sur le dernier congrès des Nations Réunis.

— D'accord, je vais prendre une douche rapide pour me réveiller pendant ce temps. Même si la tête du réveil me va bien, je n'ai pas encore les idées claires.

Il rougit et passe devant moi les yeux baissés. Alors qu'il ouvre la porte, il se retourne et me fixe, comme s'il voulait lire en moi.

— Si j'avais été à la place de Tom, j'aurais tout fait pour avoir une seconde chance. Donne-la-lui.

Il s'enfuit avant que je n'aie le temps de réagir et encore moins de répondre à son étrange conseil. C'est Tom qui devrait me donner une seconde chance.

L'eau qui martèle le carrelage de la douche emplit l'air de son plic-ploc, et je ferme les yeux pour profiter de la chaleur. Je me lave rapidement et sort. J'espère que Jérémie ne va plus tarder car je commence à avoir faim. Et peut-être a-t-il réussi à glaner quelques informations qui peuvent nous être utiles pour retrouver le scientifique argentin. Plus nous tarderons à lui mettre le grappin dessus, plus la vie de Céline est en danger.

Je noue ma serviette autour de mes hanches et coiffe sommairement mes cheveux avec mes doigts puis sort de la salle de bains.

Je perçois un bruit du côté de la chambre, Jérémie a dû rentrer quand j'ai dans la douche. Il ne va pas apprécier la tenue dans laquelle je suis mais mes affaires sont au pied du lit.

— Désolé Jérémie mais je dois... Qu'est-ce que... ?

Je me fige de stupeur. La personne qui me fixe n'est clairement pas Jérémie. Même s'il la même corpulence et sensiblement le même âge, il a la peau plus sombre et les yeux aussi noirs que ses cheveux. Et je doute que Jérémie ait la capacité de métamorphose.

Il fait un mouvement dans ma direction et aussitôt, je me ressaisis : je pénètre dans son inconscience avec une facilité déconcertante et le projette dans une jungle humide. Ses pupilles se dilatent et ses muscles se relâchent. Je regarde autour de moi, affolé. Qui est ce type ? Comment a-t-il pu entrer ? Jérémie aurait oublié de fermer derrière lui ? Putain, mais ce n'est pas possible. Il faut qu'on parte, on nous a retrouvés.

— Seeer...

Je me tourne vers l'inconnu. Des perles de sueur ruissellent sur son front et ses lèvres tremblent. Il lutte contre mon illusion ? C'est purement impossible. J'ai pris le contrôle de son inconscience d'un claquement de doigts, il ne s'est même pas débattu une seule seconde comme la plupart des individus le font, ce qui traduit sa totale ignorance et même son intellect déplorable. Il ne devrait pas pouvoir me résister. Il n'y a qu'à Céline que j'ai appris à le faire et malgré mes conseils, elle n'y a jamais véritablement réussi.

— ... giioo...

Il essaye de parler ? Je m'introduis à nouveau dans son cerveau et accentue mon illusion pour m'emparer du contrôle de ses organes vitaux. Il glapit et se met à suffoquer, il ne sait plus comment respirer. Pourtant, devant mes yeux effarés, il résiste encore. Les veines de son visage se dilatent et manquent de se rompre sous la pression artérielle que j’inflige à son corps.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? résonne la voix de Jérémie derrière moi.

— Recule !

Mais Jérémie ne m'écoute pas et reste à mes côtés, complètement sous le choc.

— Il s'est infiltré dans notre chambre et il résiste à mon pouvoir, je ne comprends pas...

— Sergiioo...

— Il a dit quoi ? Il a dit « Sergio », non ? Il connaît Sergio ? Le scientifique ami de Céline ? s'écrie Jérémie en s'avançant. Alexis, arrête, il connaît Sergio. Tu comprends ce que ça veut dire ? Il peut nous aider !

J'hésite, ça peut être un piège et je refuse de tomber dedans.

— Alexis, relâche-le, m'implore Jérémie. Il sait peut-être où on peut le trouver.

Mes yeux passent de Jérémie au garçon puis du garçon au Jérémie.

— Tiens-toi prêt, grincé-je entre mes dents. Au moindre faux pas, je le tue.

Il hoche frénétiquement la tête et je romps brusquement le charme. Mon prisonnier tombe au sol tel une poupée de chiffon, vidé de son énergie. Il tremble de tous ses membres et crache du sang sur le carrelage. Jérémie l'aide à s'appuyer contre le lit.

— Ça va ? Bon sang, Alexis, tu aurais pu y aller mollo...

— Il n'aurait pas dû pouvoir me résister, personne ne peut y arriver.

— La preuve, lance-t-il sarcastique. Comment tu te sens ?

— Gracias.

Une quinte de toux secoue le jeune garçon et sa main se teinte de rouge.

— Qui est-tu ? Comment est-tu rentré dans la chambre ?

Il fixe un regard apeuré sur moi et serre plus fort la main de Jérémie dans la sienne. Mais il semble avoir compris ce que j'ai dit.

— La puerta, murmure-t-il.

Je hausse le sourcil et me rends à l'entrée. Jérémie a laissé la porte ouverte et je découvre de l'autre côté un boîtier collé contre la porte. Il aurait piraté le système de badge de la porte ? J'arrache l'engin et retourne vers eux.

— ¿ Conoces a Sergio ?

Cette fois-ci, il hoche la tête.

— Es mi mentor. Trabajé con él en la experienca de Celine.

Il parle à toute vitesse et son accent ne rend pas facile la compréhension.

— Céline ? Il a dit Céline ? s'agit Jérémie.

Je lui traduis ce qu'il vient de me dire.

— J'avais raison, il connaît vraiment Sergio et même Céline ! Demande-lui où ils sont ?

— Sergio ha sido capturado, répond-il le visage fermé quand je lui pose la question. Teneis que liberarlo. Me dijo que vendrías a buscarlo y que tenía que esperaros.

— Il est emprisonné ? Où ça ?

Le garçon nous apprend qu'il peut nous emmener là où il se trouve mais que nous devons faire vite.

— On y va Alexis, il n'y a pas de temps à perdre !

— Attends, Jérémie, c'est peut-être un piège.

Mais il est déjà en train de l'aider à se relever.

— Tu as sans doute raison mais c'est la seule piste qu'on a. Et on n'a pas le droit d'abandonner Céline.

— Je sais, marmonné-je dans ma barbe.

Je jette un coup d'œil à Jérémie qui traîne le garçon hors de la chambre avant de ramasser en vrac nos affaires et de m'élancer à leur suite. Si jamais on s'est trompés, nos vies s'achèvent ici.

Une heure plus tard, nous quittons Buenos Aires, engoncés dans une vieille voiture conduite par la gouvernante du professeur, Lucinda, et qui ne parle pas un mot de français, en direction du Sud. Le garçon que j'ai failli tué s'appelle Pablo et d'après ce qu'il nous a dit, il était l'apprenti de Sergio. Quelques jours après la visite de Céline à son ami, des hommes armés ont débarqué dans le laboratoire pour tout détruire avant d'emmener de force Sergio. Les dernières paroles de son mentor ont été de le supplier de trouver les amis de Céline car eux seuls pouvaient les sauver.

Pablo a appris bien plus tard que son mentor n'était pas mort et que ses ravisseurs avaient établi leur QG dans la ville de Carmen de Areco. À cette évocation, le visage de Jérémie s'est illuminé et je l'ai vu souffler de soulagement. Finalement, la chance semble nous sourire enfin.

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