Une longue discussion
Alice s'installa dans le canapé du salon. Elle était décidée à l'attendre. Comme elle savait qu'il rentrait tard, elle décida de noyer son chagrin sous l'alcool. Les heures passèrent et il finit enfin par rentrer. Elle avait déjà bu la moitié de la bouteille.
« Salut, dit il en passant sa tête dans la pièce, tu es là ? Je croyais que tu travaillerais sur un nouveau roman.
- Non j'ai pas encore trouvé ce que j'allais faire, j'ai plus d'imagination, maugréa Alice.
- Ah ça peut arriver, je suis sûr que ça ira mieux demain, et ta journée c'est bien passé ?
- Non.
- Ah, je pourrais pas dîner avec toi ce soir, j'ai beaucoup de travail.
- J'ai déjà dîné, répondit elle sèchement. C'était évidemment faux mais elle voulait lui montrer qu'elle était fâchée contre lui, et que contrairement à d'habitude elle ne l'attendait pas.
- Bah alors bonne nuit.»
Elle hésita quelques secondes. Fallait il vraiment tout gacher parce qu'elle se sentait mal ? Et puis zut ! elle allait lui dire tout ce qu'elle pensait.
« Faut qu'on parle ! déclara-t-elle.
- Comment ça ? de quoi ?
- De nous.
- Je t'écoute.
- C'est quand la dernière fois où on a passé du temps ensemble ?
- Facile, dimanche midi au déjeuner.
- Pardon j'ai oublié de rajouter à deux.
- Je ne sais pas, sûrement la semaine dernière.
- Non, c'est ça le problème, on passe plus de temps ensemble. La dernière fois, c'était il y a des mois, s'emporta Alice.
- Ah je suis vraiment désolé. J'aurais voulu réserver ma soirée pour toi demain, mais j'ai trop de travail, répondit Ben évasivement
-Tu es vraiment désolé ! C'est tout ce que tu as à me dire. Vraiment désolé ! ragea-t-elle. De toute façon tu as toujours une exuse : trop de travail ! Parfois je me demande vraiment si tu m'aimes !
- Évidemment, je t'aime, sinon je ne bosserais pas comme un dingue pour toi.
- C'est pour moi que tu bosses ! Vraiment! S'il te plaît arrête de travailler pour moi. Tu te rends compte que nous sommes devenu la risée de tout le monde, ma copine Blanche m'a demandé quand est ce que j'allais trouver un véritable copain! continua à s'énerver Alice.
- De puis quand tu t'occupes de l'avis des autres? Et depuis quand ton ami Blanche est devenue de bons conseils pour les couples? Elle change de copains toute les deux semaines. dit Ben en s'emportant à son tour.
- Tu exagères comme toujours ! Moi j'ai l'impression qu'on est deux bons amis, et c'est tout !
- Parce c'est pas bien d'être amis ? Oh moins notre couple dure ! sept ans ça compte pas ? demanda-t-il.
- Bien sûr que si ça compte, et justement j'aimerai qu'on évoulue !
- C'est tout ce que tu voulais me dire ? J'ai pas envie de continuer cette conversation, et puis j'ai du travail. dit il en essayant de s'en aller.
- Non, c'est pas tout, reste ici ! J'en ai marre aussi de ta famille. On passe tous nos week-end là-bas.
- On passe aussi des week-end chez ta famille.
- J'en ai marre que tu ne me dises jamais rien sur eux, sur ton frère.
- Tu en sais déjà trop !
- Tu veux que je ne sache rien c'est ça !
- Non c'est pas ce que j'ai dis.
- Mais tu n'as pas compris que ça m'atteignait, que ça me rendait mal. C'est à cause de ça si je n'arrive pas à commencer un nouveau roman depuis deux semaines, à chaque fois que j'essaie de me concentrer sur l'intrigue, je pense à tout ça, je pense à plein de questions. Je déteste cette ville, cet appartement, ton emploi, tout ici. Je crois que j'ai besoin d'une pause dans notre relation.
- Ah parce que tu détestes tout ici. Très bien moi aussi j'ai besoin de vacances dans notre relation, et de longues vacances, et peut être définitive, très loin d'ici, très loin de toi.
- Parfait ! comme ça tu pourras faire l'apprentis sorcier avec ton petit kit de chimiste, sans te soucier d'avoir ta copine sur le dos.
- Et toi écrire tes romans à l'eau de rose qui ne marche même pas !
Il s´en alla furieux et elle entendit claquer la porte de son bureau. Traduction : Ne viens certainement pas me déranger. Elle aussi était folle de rage. Elle retourna dans sa chambre, se déshabilla, et se coucha. Mais elle ne dormit pas. Alice était envahie par les remors. C'était leur première grosse dispute depuis qu´elle avait déménagé chez lui. Elle avait peur, peur que Ben ne veuille plus d'elle, peur que cette dispute signe la fin. Elle devait l'attendre, s'exuser, lui dire qu'elle était sous l'effet de l'alcool. Mais il ne vint pas, et fatiguée d'attendre, elle s'endormit.
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