Troisième voyage (10) — La légende des voyageurs

12 minutes de lecture

14 octobre 20XX

Hélène Prokletý


***

Il y a cent ans vivait une famille très fortunée en Angleterre.

Elle comprenait deux fils : Gretel et Mavis, des jumeaux inséparables.

Ces garçons rêvaient d’un avenir commun ; ils souhaitaient voyager à travers le monde, loin des attentes de leur géniteur.

En revanche, ces désirs ne plaisaient guère au chef de famille, qui imposa sa décision aux enfants: “Pour assurer la richesse de notre entreprise, l’un d’entre vous deviendra mon héritier. Je me fiche de savoir qui me succédera, mais il doit forcément être l’un d’entre vous”.

Gretel était résolu à fuir pour assurer son rêve. Il proposa à son jumeau de l’accompagner, mais celui-ci refusa.

Mavis prit part à la proposition du père, afin que son frère puisse réaliser ses souhaits.

Malheureusement, Gretel ne l’entendit pas de cet oreille. Se sentant trahi, il prit la décision de partir loin de ce jumeau qui comptait tant pour lui.

Durant son périple, le jeune homme visita une caverne située près d’une source souterraine.Et c’est à cet instant précis, qu’il fit la rencontre d’une déesse.

Subjugué par le charme de cet être divin, Gretel chercha à faire connaissance. Il lui conta ses origines, ses rêves, et la discorde qui régnait entre lui et son frère.

Prise d’empathie pour le jeune homme, la déesse lui fit une proposition : “Je veux bien te donner mon aide afin de te réconcilier avec lui. Cependant, tu devras me promettre une chose. Dès l’instant où nous quitterons cette grotte, tu devras me prendre pour épouse.”

Étonné par cette demande, Gretel mis un temps avant de répondre. Mais finit par accepter, poussé par l’amour qu’il portait à son frère.

Une fois sur les routes, le jeune homme emmena sa femme jusqu’en Angleterre.

Et dès l’instant où ils arrivèrent au manoir familial, Gretel fit une horrible découverte.La demeure était ravagée par les flammes, ayant causé la mort de nombreux sujets.

Poussé par la panique, le jeune homme chercha à corps perdu la présence de son jumeau.

Il fouilla, courut, cria du mieux qu’il put.

Malheureusement, il ne parvint pas retrouver l’être qui comptait le plus à ses yeux.

Désespéré, il se tourna vers sa divine femme et lui implora son aide.

Celle-ci répondit avec tristesse : “Je ne peux pas le retrouver, pour la simple et bonne raison que Mavis n’est plus de ce monde. Cependant, il y a moyen que tu puisse le revoir. Pour cela, tu devras voyager entre les différentes parcelles de l’Univers.”

“Si ce monde n’est pas le bon, essaies-en un autre”

“Fouille, part à sa recherche dans les confins de l’inconnu”

“Je te promets d’apporter toute mon aide dans cette quête qui est la tienne”

“Je donnerais naissance à tes enfants qui reprendront le flambeau à ta mort”

Après avoir dicté ces mots, la divinité invita Gretel à traverser les mondes.

Elle tenue parole en créant les êtres destinés à retrouver Mavis.Et c’est ainsi que naquirent les voyageurs.

***

  • Voici la fin de cette légende, conclut mon tuteur. Qu’en as-tu pensé Hélène ?

Je quitte légèrement mon imagination guidée par le mythe de Gretel, le tout en me concentrant sur la question de Ginkgo.

  • Je trouve ça triste pour Mavis.
  • Que veux-tu dire par là ?
  • Si je me mettais à sa place, je me sentirais triste. Après tout, il s’est sacrifié pour son frère, il voulait son bonheur. Et au final, il n’a jamais pu lui dire quoi que ce soit. On ne sait même pas ce qu’il lui est arrivé.

Je me sens abattue rien que d’y penser. Honnêtement, je trouve le comportement de Gretel égoïste. Ce conte se concentre sur lui, sans laisser la parole à son jumeau. On ignore ses motivations, ou encore ce qu’il faisait en l’absence de son frère. Comme si un message caché se trouvait derrière cette légende.

  • Je me demande, déclaré-je songeuse, si Mavis ne serait pas décédé. Peut-être qu’il avait prévu cet incendie, sans penser que son frère reviendrait.

Peut-être voulait-il tout simplement quitter ce monde. Mais dans ce cas, qu’en est-il de Gretel ?

  • C’est ce que tu penses Hélène ? m’interroge Ginkgo avec sérieux.

Je hoche la tête.

  • Pour l’instant. Et toi, qu’en penses-tu ?

Mon tuteur pose son attention sur les vagues, l’esprit occupé par ma question. Ses lèvres s’animent après un court silence :

  • Lorsque j’ai entendu cette histoire pour la première fois, j’étais persuadé que Mavis attendait quelque part. C’est à cet instant que je me suis promis une chose : je deviendrais voyageur et je le libérerait de sa solitude. Je le prendrais avec moi, et vivrais à ses côtés comme voulait le faire mon ancêtre.
  • Pourquoi ? demandé-je curieuse. Je pensais que ce n’était qu’une légende. Pourquoi te sens-tu aussi concerné ?

Son regard quitte la mer pour se concentrer sur ma personne. Une triste lueur habite ses iris, cette vision me serre le cœur.

  • Car comme toi, je me suis mis à sa place. Pour être franc, j‘ai également perdu ma famille. Je descends des enfants de Gretel tout en étant destiné à reprendre le flambeau. Mon père, mon grand-père, tous y ont mis leur énergie afin d’accomplir cette quête. Cependant, je ne voulais pas d’un tel avenir. Je devais avoir ton âge lorsque j’ai entendu cette histoire, et je venais d’entrer dans l’adolescence. Je me rappelle des disputes que j’ai eu avec mon père. Je me souviens du mépris que je ressentais pour ma mère, elle qui ne prenait jamais mon parti. Et pourtant, j’étais loin de me douter de l’importance qu’ils occupaient dans mon cœur. Un jour, mes parents sont décédés, victimes d’un accident. Je me suis retrouvé seul, je maudissais le monde autour de moi. Jusqu’à ce que, je pris conscience d’une chose : Mavis aussi n’avait personne.

L’écoute de cette dernière phrase accentue les battements de mon cœur, me laissant submergée par la surprise. Je comprends mieux la pensée qui habite cet homme.

  • Depuis cet instant, j’ai pris ma décision. Je deviendrais voyageur, je serais à leur tête, changeant les vieilles traditions. Je serais l’homme qui retrouvera le jumeau perdu et lui offrirais une nouvelle famille. De cette manière, ni lui ni moi ne seront seuls, termine mon tuteur.

Dans un sens, je regrette de ne pas avoir pensé comme lui. Peut-être que Mavis n’avait rien demandé, que tout lui est arrivé dessus sans qu’il puisse lutter. Cependant, je ne serais jamais certaine à ce sujet. Ce n’est pas comme avec Ginkgo. Certes, j’ai perdu la mémoire. Mais aujourd’hui, je peux saisir la chance qui saura nous sauver tous les deux.

  • Je t’en prie, m’écrié-je avec émotion, ne dit plus jamais que tu es seul !

Au fond, je n’ai pas besoin de souvenirs pour m’en rendre compte.

  • Je resterais toujours avec toi, tu me l’as même dit. Je t’ai donné l’espoir d’être père !

Ce sentiment qui habite ma poitrine, cette sensation qui me réchauffe le cœur, c’est toi qui me les as donné.

  • Même lorsque tu reprendras le travail, je te promets d’étudier dur ! Je deviendrai voyageuse moi-aussi.

Pour moi, c’est une certitude. Je t’aime Archibald.

  • Et lorsque je serais embauchée, je chercherai Mavis avec toi ! Promis, nous le retrouverons tous les deux et nous formerons une belle famille !

Vraiment, comment ai-je pu oublier ? Cet instant, ce souvenir, cette journée durant l’année de mes douze ans, ce sont eux qui m’ont fait rêvé de l’avenir. Ce sont eux qui m’ont donné l’envie d’être voyageuse. Et aujourd’hui, j’ai réussi.

 Certes, je ne suis pas au niveau de mon tuteur. Néanmoins, j’ai fait la rencontre d’un Désastre formidable, j’ai vu de magnifiques paysages, et je n’ai cessé de penser à toi, Ginkgo. Pour être franche, je conserve quelques ressentiments à ton égard. Tu connaissais mon souhait, tu es celui qui me l’as transmis, et je ne suis toujours pas à tes côtés. Néanmoins, ce souvenir m’a permis de me rendre compte d’une chose : Mavis nous attend. Qui sait dans quelle parcelle de l’Univers il se trouve en ce moment ? Qui sait s’il se souvient de son frère ? Et surtout, qui pourrait affirmer sans crainte qu’il est bien vivant aujourd’hui ? C’est là mon rêve, la mission que je souhaite. Quitte à retrouver des ossements, je tiens à mettre cette histoire au clair. Car de cette manière, je pourrais te libérer, toi, l’homme que j’aime.

  • Tu ne peux pas faire ça, s’écrie-t-il les yeux larmoyants. Ce métier est dangereux, tu pourrais perdre bien plus que tes souvenirs !

Je m’en rappelle à présent, cet instant possède une place particulière dans mon cœur. Ce seul moment où le puissant Ginkgo avait retiré sa carapace. Aujourd’hui, je ne retenterais pas de dévier la route du passé, pour la simple et bonne raison que mes sentiments sont les mêmes à l’heure actuelle. J’épelerais chaque mot comme je l’avais fait ce jour là :

  • Peu m’importe, je serais suffisamment forte ! Je t’aiderais du mieux que je peux. Rien ne m’arrivera !

Décidément, je suis une abrutie.

  • Ne dis pas de sottises ! Tu te rends compte que tu pourrais en mourir ? Je ne pourrais pas toujours te protéger. Tu serais plus en sécurité ici ! continue-t-il avec émotion.

Cet homme m’avait déjà mise en garde. Et bien sûr, tout ce que je fais, c’est le blâmer pour ses fautes. Résultat, il avait raison. Cependant…

  • Je ne mourrais pas, dis-je en le serrant dans mes bras. Je deviendrais la plus forte des voyageuses. Je retrouverais Mavis et lorsque cela sera fait, tu seras heureux !

Je tiens à conserver ce souvenir. Je ne veux pas le détruire, le souiller, ou le remettre en cause. Après tout, c’était la première fois que je te voyais pleurer. C’est triste à dire, mais ce n’est que maintenant que je comprends tes sentiments. Tu as beau être un leader, tu n’es pas insensible pour autant. Combien de voyageurs as-tu vu partir sans pouvoir revenir ? Qu’ils soient tués par Taxus, dévorés par les malédictions ou bien perdus à jamais, ces personnes travaillaient à ton service. Tu ne voulais pas qu’il m’arrive la même chose. Tu voulais mon bonheur. Et pourtant, ce sont ces mêmes désirs qui m’ont poussés à devenir voyageuse.

 Pardonne-moi Archibald, je suis une mauvaise fille. Je te blâme, t’imposant mes sentiments sans chercher à connaître ta peine. Cependant, tout ceci est fini. Le voyage nous fait grandir, élargissant notre vision des choses. Aujourd’hui, je suis encore en vie. Et tant que ce fait est avéré, rien ne sera perdu. Peu importe les obstacles, je te retrouverai. Je te présenterai Gangrène, nous parlerons des malédictions et surtout, nous retrouverons Mavis. De cette manière, les voyageurs n’auront plus de raison d’exister et l’Univers ne sera plus en danger. Ceci est ce que je désire et je ne reculerais devant rien pour atteindre ce but. Je ferais de mon mieux pour arranger les choses, je donnerais de l’espoir à tout le monde. Je préfère rêver d’une utopie plutôt que d’un cauchemar où résonne l’écho de mon désespoir.

  • C’est donc ta décision ? demande soudainement une voix derrière moi.

 Surprise, je me retourne vers la source sonore, abandonnant l’étreinte de mon tuteur. Cette personne m’ayant interpellé me fait face, ne laissant sur mon visage qu’une expression où règne l’étonnement et l’incompréhension.

 Techniquement, j’ai conscience d’être mon moi passé et présent, tout comme je l’étais à la fin de mon premier souvenir. Alors, pourquoi ai-je cette révélation ? Ce n’est pas Gaston qui cherche à me parler. Ginkgo ne fait que sangloter depuis tout à l’heure, aucune parole ne s’échappe de sa bouche. Cette personne n’est autre que moi-même.

 Une petite fille, cheveux châtains, yeux marrons. Et moi, sous mon apparence adulte, tournant le dos à mon corps de douze ans. Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment ai-je pu me diviser en trois pendant un retour vers le passé ? Gaston ne m’avait pas parlé de ça. Je suis en train de perdre les pédales ?

  • Dis, c’est vraiment ce que tu décides ? demande ma petite moi.
  • Que… hein ?

 L’incompréhension engloutit tout mon sérieux. Mon regard se tourne vers l’arrière. Mon moi passé continue son étreinte avec Ginkgo. Mes yeux se posent sur mes mains translucides. Je comprends mieux. C’est comme si ma conscience du présent s’était échappée de ce souvenir. Mais cela n’explique pas la présence de cette petite Hélène. Que dois-je faire ? Peut-être est-ce une épreuve de la remise. Où bien une hallucination de mon esprit. Dans tous les cas, je suis curieuse de savoir où tout cela me mènera. Pour le moment, reprenons nos esprits et répondons à sa question :

  • C’est ce que je souhaite, effectivement. Pourquoi me poser la question ?

J’observe d’un œil attentif le visage de cette petite moi. Une expression crispée l’habite à la fin de ma phrase.

  • Tu ne dois pas faire ça ! Cet homme est méchant ! Ne te rapproche pas de lui ! crie-t-elle avec peur.

Cette réplique suffit à évaporer une part de mes doutes. Cette Hélène est, au moins, âgée de huit ans. Le souvenir que je viens d’expérimenter et le témoignage de Ginkgo me le confirment : il fut un temps où je détestais cet homme. Ces instants étaient majoritairement présents lors de notre rencontre.

  • C’est faux, notre tuteur est très gentil. Il est celui qui nous a sauvé, et nous a offert beaucoup d’amour, dis-je avec une expression sereine.

La petite moi recule d’un pas en constatant ma réponse.

  • Toi aussi, il t’a ensorcelé. Il t’a raconté des mensonges et tu l’as cru.
  • Je ne suis pas sous l’emprise d’un sort. J’ai simplement réussi à le croi…
  • Non c’est faux ! me coupe-t-elle en hurlant. Il te contrôle, comme tous les autres. C’est comme l’a dit Jahan !

Mes yeux s’écarquillent à l’écoute de ce dernier mot. Dites-moi que je rêve, mon moi passé écoute les paroles d’un meurtrier ? Celui de ma mère ?!

  • Tu ne dois pas croire Jahan, c’est un méchant, il nous voulait du mal, répliqué-je en perdant légèrement mon calme.
  • Non, arrête de dire ça ! hurle en pleurant la petite Hélène. Jahan nous veut que du bien, il est celui qui a joué avec nous. Quand Maman était en colère, il nous consolait, il nous aime !

L’enfant se met à pleurer à chaudes larmes, me laissant dans l’incompréhension la plus totale. Qu’est-ce que ça veut dire ? Le méchant de l’histoire, celui qui aurait prit la vie de notre mère, nous voulait du bien ?

 Ce n’est pas possible, cela contredit les paroles de Ginkgo. Si le passé était différent je l’aurais… Non, c’est vrai, je n’ai aucun moyen d’en être sûre. Cet enlèvement de trois mois a effacé mes souvenirs. La vérité sur ce meurtre, le visage de notre génitrice, et ce Jahan… tout m’a été dérobé. Peut-être que cette petite moi n’est pas une épreuve, mais plutôt une chance d’en apprendre plus !

  • Pardon, chuchoté-je tendrement. Je me suis trompée, je n’aurais pas dû dire ça. Tu te rappelles de Maman, pas vrai ?
  • Snif, oui, je me rappelle de tout. Même lorsqu’elle est partie, répond-elle en reniflant.

Comme je m’y attendais !

  • Dans ce cas, voudrais-tu me parler d’elle, de toi et de Jahan ?

Il y a forcément une raison derrière cette dissonance. Cette disparition de trois mois est un poids trop lourd à porter, je dois m’en débarrasser !

  • Pourquoi tu veux savoir ça ? demande l’enfant en reculant avec crainte.

Cette vérité sera mienne !

  • Vois-tu, un vilain démon a dérobé ma mémoire. Je voudrais me rappeler de Maman, mais je n'y arrive pas. Voudrais-tu m’aider ?

Inconsciemment, je lui tends l’une de mes mains. Mon moi passé observe mon geste d’un air terrifié. Mince, je ne suis vraiment pas à l’aise avec les enfants. Quand bien même il s’agit d’une part de mon être, je ne sais pas quelle attitude adopter. Cette perte de souvenir m’handicape une fois de plus. Comment ai-je pu oublier toute une vie en ce laps de temps ?

  • Tu veux vraiment t’en rappeler ? m’interroge-t-elle.

 Je hoche la tête avec tendresse, la petite Hélène s’approche, tendant timidement sa main droite. Ses doigts s’allongent après quelques secondes de doute, me laissant entrevoir une paume à la blessure ensanglantée.

 Cette vision me surprend avec violence, mon regard surpris se pose sur l’enfant qui m’effleure de ses petites phalanges. Je déglutis, les muscles encore gelés par le choc. Ma respiration s’accélère, devant moi se trouve ce que je souhaite : la vérité. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de me sentir terrifiée. Qui sait quelles horreurs je trouverais là-bas ? Serais-je capable de supporter ces révélations ?

  • Ne vous en faites pas, je suis à vos côtés. Voyagez, Hélène, me susurre la voix de Gaston.

Mon corps se relâche dans un soupir, laissant une étrange sensation de confiance m’habiter. Un léger sourire anime mon visage. Je l’avais oublié, ce balayeur est si discret que je le remarque à peine. Malgré tout, ses paroles sont pleines de vrai : “je ne suis pas seule”. Je me bats pour retrouver Gangrène et mettre la main sur l’homme le plus recherché de l’Univers.

 Il est évident que les obstacles seront impitoyables, que rien ne me facilitera la tâche. Après tout, ce combat est le mien ! Pour les souvenirs que j’ai perdu et la vérité que je recherche, je suis prête à supporter toutes les blessures ! Je saisis la paume écarlate d’un geste décidé, traversant une mémoire oubliée.

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