Mémoires monstrueuses (8)

14 minutes de lecture

22 octobre, an X732 (première partie)

Mihan, terre des monstres

Gaston


 Je me réveille avec douceur dans cet entrepôt dénué de lumière. Lorsque je suis arrivé ici, hier, j’ai senti la fatigue m’appeler. Je me suis écroulé sur le lit, puis j’ai fermé les paupières avant de m’évaporer dans une nuit sans rêve.

 Je cherche des mains l’interrupteur avant d’éclairer la pièce d’une lumière éblouissante. Quelle heure est-il ? Depuis combien de temps ai-je dormi ? L’absence de fenêtre me perturbe, connaître la position du soleil aide à organiser mes journées. Comment vais-je faire, maintenant ? J’imagine, que je vais devoir regarder dehors.

 Je quitte l’entrepôt avant de monter une série d’escaliers menant au rez-de-chaussée. Le hall du palais m’accueille par ses grands couloirs déserts et baignant dans l’obscurité. Je m’approche d’une fenêtre, celle-ci dévoile un morceau de la capitale, sombre et balayée par un orage. J’imagine que la nuit est tombée depuis un bon moment, mais impossible de savoir quand l’aube pointera le bout de son nez. L’horloge la plus proche se trouve dans la réception, dont la porte est solidement verrouillée. Je n’ai pas envie de faire des efforts pour en trouver une, surtout quand le temps m’est compté.

 Finalement, c’est une bonne chose que je me sois réveillé en avance. Je vais pouvoir travailler sur la machine sans être dérangé. Je reprends ma route jusqu’au sous-sol, croisant les décorations du couloir en chemin. Visiblement, le jardinier du palais souhaite une augmentation, tous les pots sont décorés avec la fleur favorite d’Aurore : le muguet. D’après elle, ce végétal poussait abondamment près de sa maison d’enfance. J’imagine que c’est le seul souvenir d’humanité qu’elle accepte de garder près d’elle.

 Après quelques pas, je retourne à l’entrepôt, prêt à souder les pièces de la machine. J’aime cette activité, elle me permet de réfléchir pendant mes actions. Durant la guerre contre les Hommes, je prenais le temps d’élaborer des stratégies pendant que je construisais nos armes. Aujourd’hui, ces pensées ne sont plus nécessaires. Il y a tellement de choses auxquelles je pourrais songer, et pourtant, je n’arrive pas à oublier les événements de la veille. Lazuli, qui es-tu réellement ? Une selkie victime de son sort ? Un monstre sympathique, prêt à aider autrui ? Ou bien, es-tu… une toute autre chose ?

 Tu étais au courant concernant les lettres de menace, tu ne m’as rien dit. Tu savais à propos de cette étrange maladie et tu as gardé le silence. Tu continues de sourire avec insouciance, mais que se cache-t-il derrière cette expression ? Plus j’y pense, et plus je me dis que j’ai fait une erreur quelque part. Et ce qui m’a convaincu, est l’instant où je t’ai parlé de la personne que je voulais sauver. Tu avais dit : “Tout ira bien, il y a un temps pour tout. Un temps pour sauver Aurore et un temps pour sauver cette femme.” Comment étais-tu au courant ?! Connaître l’avatar du temps relève presque de l’impossible. Moi-même, je tiens cette connaissance d’un “rêve”. Et la personne qui m’en avait parlé était…

 Minute, cette impression que j’avais lorsque la selkie me consolait, c’était la même que lorsque j’étais en compagnie de ce mystérieux personnage ! Cet “employé des Sources”, serait-ce Lazuli ?! Mais alors, ses motivations pour voyager dans le temps sont forcément fausses ! Si c’est le cas, quel intérêt ?! Son but, en tant qu’employé, est de m’empêcher de construire cette machine, pas vrai ? Alors, pourquoi m’y encourager ?! Serait-ce à cause des paroles que j’ai dites devant le mur, lors de ce “rêve” ? Mais… Non, je ne comprends pas ! Tout cela n’a aucun sens !

 Je m’arrête subitement dans ma tâche, laissant la réflexion de côté. J’ai cru entendre quelque chose, comme une voix qui m’appelait. Je tends l’oreille pendant quelques secondes, avant qu’un son ne vienne confirmer mes doutes : quelqu’un frappe à la porte.

  • Gaston, je viens t’apporter une lettre, ouvre !

Ce timbre me dit quelque chose, où l’ai-je entendu ? Au moins, je peux être sûr qu’il ne s’agit pas de Lazuli. Néanmoins, c’est étrange d’avoir de la visite maintenant. Je pensais m’être levé suffisamment tôt.

 J’abandonne mes outils avant de me diriger vers le battant. Ma main droite saisit la poignée, poussant avec force la gigantesque porte de l’entrepôt.

  • Oui ? demandé-je à la personne.

Je reconnais ce monstre, il est l’un des gardes hier, le seul qui a eu l’intelligence de me laisser passer dans le bureau d’Aurore. Je crois bien que son collègue l’avait appelé “ Matt’ ”.

  • Je te dérange pendant tes… activités ? m’interroge-t-il avec mépris en voyant mon corps torse-nu.

Je sais à quoi il pense, et ça ne me plaît pas du tout.

  • La soudure, oui. Cet entrepôt conserve très bien la chaleur.
  • Hum hum. D’ailleurs, évite de te montrer devant les autres, personne ne veut observer une telle horreur.

Je grogne intérieurement en entendant sa réponse. Tout va bien, ce n’est pas la première fois que j’entends cette insulte et ce ne sera pas la dernière ! C’est d'ailleurs étonnant, je ne me pensais pas capable d’une telle réaction. Auparavant, ce genre de phrase me passait au-dessus de la tête. Plus le temps passe, et plus j’ai l’impression de devenir émotif, serait-ce à cause de Lazuli ? Sûrement, je ne vois que ça.

  • Et donc, répliqué-je en évitant mes pensées, tu avais quelque chose pour moi ?
  • Exact, soupire-t-il en me donnant une enveloppe.

Qu’est-ce que c’est ? Une autre convocation ?

  • C’est le rapport concernant la maladie.

Oh, c’est vrai, je devais le recevoir hier.

  • Merci, dis-je avant de ranger la lettre dans une poche.
  • Sur ce, termine-t-il en se dirigeant vers les escaliers.

C’était étonnamment rapide. On voit que ce monstre ne m’apprécie guère, en revanche, je suis loin d’en avoir fini avec lui. Il y a certaines choses que je dois savoir.

  • Attends, j’ai quelques questions à te poser.

Le garde se tourne vers moi, le visage agacé, je reprends :

  • Tout d’abord, j’aimerai savoir l’heure qu’il est actuellement.

Un soupir exaspéré sort de ses lèvres.

  • Cinq heures du matin, à quelques minutes près. C’est tout ?

Au moins, cette information confirme mes prévisions. En revanche, j’ai du mal à le croire aussi zélé pour m’apporter une lettre aussi tôt.

  • Pourquoi jouer le postier à cette heure ? Tu aurais pu venir plus tard.

Maintenant que j’y pense, cette tâche doit lui paraître ingrate. Lui, le fier garde de “Dame Aurore” se retrouve à livrer ce document à un vulgaire sang-mêlé. Étrangement, je me sens satisfait que ce soit lui qui vienne, cette blessure que subit actuellement son ego me fait du bien. Ça lui apprendra à me traiter comme une chose immonde.

  • Tu l’as entendu aussi, pas vrai ? reprend-t-il en soupirant. Cet abruti a gâché notre nuit.
  • J’ai entendu qui ? demandé-je avec incompréhension.

Le garde m’observe d’un air méprisant, comme si cette information était évidente.

  • Le jardinier. Il a hurlé à la mort tout à l’heure. Comme j’étais de garde cette nuit, je l’ai entendu.

Être au sous-sol à ses avantages visiblement.

  • Et donc, pourquoi criait-il ?

Les fleurs étaient magnifiques lorsque j’ai quitté l’étage cette nuit, je ne vois pas pourquoi il agirait de cette façon.

  • Apparemment, il avait travaillé sur ses plantations avec soin hier après-midi, et très tôt ce matin, tout s’est desséché. C’est si laid, il devrait faire quelque chose pour les enlever au lieu de se lamenter, me répond-il en se dirigeant une fois de plus vers le rez-de-chaussée.

Desséché ? D’un coup, toutes ces plantes ? Tu m’étonnes que ce pauvre en soit frustré. Si j’en crois ce témoignage, alors la cause est très récente, et j’étais éveillé au moment des faits. Mais bon, ce ne sont que des fleurs. Rien de tout ça ne me concerne. En revanche…

  • Je n’ai pas terminé, l’interrompé-je pendant sa montée.
  • Quoi encore ?!
  • Ce document sur la maladie, pourquoi était-il entre tes mains ? Si mes souvenirs sont bons, c’est le sergent Lazuli qui devait me l’apporter.
  • Quelle importance ? Tu l’as maintenant.
  • Réponds-moi, ordonné-je d’un ton froid.

Des gouttes de sueur perlent le front du garde.

  • Le sergent m’a demandé hier soir que je te le donne. Il avait oublié et au moment de quitter sa chambre, il ne se sentait pas très bien. Comme nous sommes voisins et que j’étais de garde cette nuit, il a demandé à ce que je le remplace.

Il n’allait pas bien ? Dites-moi que je rêve…

  • Comment ça, il ne se sentait pas très bien ? Comment était-il ? Tu as d’autres nouvelles ?!

Un halètement sort de la bouche du garde, le visage suant à grosses gouttes. Pourquoi réagit-il ainsi ?

  • Il… Hum… Il avait la nausée. Et concernant son état… Mieux vaut qu’il reste comme ça.

Pardon ? J’ai bien entendu ? Et ce frisson... ça ne fait aucun doute ! C’est notre discussion avec Lazuli qui se reproduit, mais pourquoi ? Je pensais que c’était lié au fait que la selkie travaillait pour les Sources. Alors, pourquoi le garde agit-il de cette manière ?

  • Dis-moi, as-tu été au bar ou au dispensaire ? C’est très important !
  • Le bar, je l’ai… suivi, j’ai suivi le sergent au bar. Et compte tenu de ce que j’y ai appris, mieux vaut qu’il reste malade. Non… je, tente-t-il de reprendre, la bouche écumante de salive. Il pourrait devenir un obstacle bien gênant. Heureusement, je l’ai eu à temps.

Un râlement d’agonie sort des lèvres tremblantes du militaire avant que celui-ci ne s’écroule. La surprise et les frissons me quittent, tandis que je cours vers le garde, désormais inconscient. Cette réaction, cette écume qui sort de sa bouche, il n’y pas de doutes possibles, c’est en rapport avec la maladie ! Je dois l'emmener à l’infirmerie au plus vite, ce monstre à besoin de soins !


***


 Un soupir soulagé sort de mes lèvres, tandis que je patiente dans la salle voisine du cabinet. J’ai réussi à arriver dans les temps, le garde a pu être pris en charge par une équipe médicale. Dire que tout est arrivé si vite, et que ce militaire avait l’air d’être en bonne santé pendant sa livraison. Si vraiment, il souffrait d’une intoxication des plus courantes, son état aurait pu être facilement anticipé.

 Quelque chose cloche dans cette histoire. Effectivement, ce monstre est allé au bar, tout comme Lazuli. J’ignore si le garde a vraiment ingéré un aliment sur place, mais la selkie a insisté sur le contraire. Et pourtant, il présente une partie des symptômes, tout comme l’autre. Je dois m’assurer de l’état du sergent, si je peux l'aider un minimum, je n’hésiterai pas à le faire. En revanche, la précipitation pourrait lui coûter cher. Je dois en apprendre plus sur la maladie avant de tenter quoi que ce soit. Heureusement, le rapport m’a été livré ce matin.

 Je feuillette les pages rédigées par l’équipe médicale. Les phrases écrites contiennent des informations synthétiques, sûrement pour faciliter la compréhension des autorités de la régente. Apparemment, l’entièreté des personnes présentes au dispensaire a été touchée, le jour où l’épidémie s’est déclarée, soit deux-mille-cinq-cent-trente victimes. Ce premier foyer est clair concernant les monstres touchés, ce n’est malheureusement pas le cas du deuxième. “L’antre”, un bar du centre-ville très fréquenté, connu pour son commerce d’informations. Le fait que Lazuli ai rencontré quelqu’un là-bas ne me rassure guère, mais je vais devoir mettre cette pensée de côté pour l’instant.

 Le nombre de décès s’élève à zéro, tout comme l’avait affirmé la fée. Voyons voir ce que nous réserve la liste des symptômes :

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¤ Difficultés respiratoires (toussements, halètements récurrents).

¤ Pupilles dilatées.

¤ Vomissements (l’intensité dépend de l’état de santé du patient).

¤ Diarrhées (l’intensité dépend de l’état de santé du patient).

¤ Écoulement salivaire abondant.

¤ Troubles du comportement (explicités dans une partie annexe du rapport).

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Jusque-là, tout semble pointer vers une intoxication. Et pourtant, le fait que des troubles du comportement soient explicités en annexe prouve qu’il y a des choses à dire à ce sujet. Je suis à la fois curieux et effrayé de lire cette partie du rapport. Sur quoi vais-je tomber exactement ?


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Précisions sur les troubles du comportement

Les personnes atteintes par cette maladie semblent toutes suivre un schéma identique concernant ce dernier symptôme. Au premier abord, les patients semblent maîtres de leurs émotions. Tous parlent d’une fatigue récurrente, de douleurs, et de “désagréables nausées”. Parmi les personnes atteintes, quelques-unes font l’état d’un témoignage troublant. D’après elles, certaines de leurs connaissances, également touchées par la maladie, ne semblent plus agir comme d’habitude. Tous les témoins parlent de “frissons de terreur” lorsqu’ils entendent ces connaissances avec qui, ils partagent leurs chambres.

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Je tremble légèrement des mains en lisant cette dernière phrase. Ce paragraphe est une preuve suffisante pour moi : Lazuli est infecté ! Il aura beau nier n’avoir rien ingéré, il est aussi malade que ce garde dans la salle adjacente ! Cependant, ces informations ne me suffisent pas. Quelle est la raison de ce symptôme ? Pourquoi frissonner en écoutant les malades ? Et surtout, il y a une information qui n’a pas encore été écrite.


_________________________________________________________________________________________________     L’équipe médicale a également pu constater ce fait. Lorsqu’une infirmière est venue procéder à une prise de sang sur l’un des patients, celui-ci lui a donné l’ordre de se taper contre un mur. L’employée s’est exécutée, ignorant les paroles de son supérieur, présent à ses côtés. Ce médecin a fini par l’attacher à une chaise, afin d’entraver le geste répétitif de sa subordonnée. Rien ne semblait arrêter l’infirmière, y compris la douleur. Quant au patient, celui-ci a affirmé n’avoir aucun souvenir de sa discussion avec l’employé.

 Un autre trouble du comportement a été recensé par notre équipe médicale. Celui-ci concerne les patients en fin de vie ou ceux ayant été considérablement affectés par la maladie. Ces derniers développent une paranoïa, alimentée par la peur de mourir. Les patients se débattent violemment, agressant les personnes aux alentours. Nous les avons transférés dans des salles sécurisées, une équipe prend soin d’eux actuellement. Nous demandons l’aide de l’armée pour contrôler ces patients.

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 J'attendais cette information ! Et c’est bien ce qu’il me semblait, les voix des infectés commandent les actions d’autrui. Ces “ordres” sont donc détectés par les frissons. Par conséquent, le départ d’Aurore était contre sa volonté. Sans le savoir, Lazuli l’a envoyé sur le front médical. Ce fait suffit à alimenter mon inquiétude. Quand bien même des professionnels de santé sont présents sur place, Aurore risque d’être contaminée ! L’infirmière ne s’était pas arrêtée dans son action, est-ce que cela signifie que l’ogresse y restera indéfiniment ? Est-ce vraiment possible ? Quand bien même, les preuves sont écrites, j’ai énormément de mal à y croire.

 Qui plus est, les informations dans le dernier paragraphe me sont nouvelles, j’imagine que la selkie et le garde n’y sont pas encore arrivés. Pour le coup, la paranoïa me semble normale comparée à cette histoire “d’ordre”. Mais de là à demander l’aide des militaires, dans quel état sont ces patients, exactement ? Aucune précision supplémentaire n’est présente après ces quelques lignes, j’imagine qu’ils n’ont pas pu mener davantage de recherches. La prochaine partie concerne l’absence de décès, la seule piste qui me dérangeait lors de mon diagnostic. Il vaut mieux connaître les informations à ce sujet.


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Précisions sur l’absence de décès

 Le peu d’informations récoltées à ce sujet nous mène tous vers l’affirmation suivante : le patient se protège du décès. Une fois le corps épuisé et sur le point de lâcher, la conscience du patient disparaît, le laissant dans un sommeil imperturbable. À ce stade, les symptômes énoncés précédemment s’estompent. Des analyses sanguines ont révélé la présence de bactéries, responsables de la maladie, en état proche de la léthargie. Leur division s’est stoppée et rien ne semble pouvoir les rendre de nouveau active. Tous les patients atteints par cette dernière phase sont sous perfusion. Nous ignorons, à ce stade, comment avancera la maladie et l’état des personnes atteintes.

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 Mes traits s’arrondissent en lisant le dernier paragraphe. Ce n’est pas possible… C’est à rien n’y comprendre ! Comment une telle chose peut-elle se produire ? C’est la première fois que je rencontre un tel cas, et j’en ai vu des choses pendant la guerre ! Quel intérêt, pourquoi une bactérie irait-elle contaminer un monstre pour ensuite arrêter ses activités ? Prolonger la vie de son hôte comme certains parasites ? Mais elles ne font plus rien ! Plus de divisions, plus de synthèse, rien ! C’est comme si on leur avait donné l’ordre de s’arrêter… Non…

 C’est ça, l’intérêt de la maladie ? L’ordre ? Il est vrai qu’il s’agit du symptôme le plus curieux, et pourtant… Non, plus j’y repense, et plus mes pensées se dirigent vers un même sens. Les bactéries à l’origine de la maladie utilisent leurs hôtes pour donner des ordres. Et une fois que celui-ci est incapable d’en donner, elles s’arrêtent. C’est ce point que je n’arrive pas à comprendre. Elles sont en léthargie, mais rien ne stipulent la mort de ces parasites. Alors, pourquoi rester inactives ? Attendent-elles le réveil du patient pour reprendre leur œuvre ?

 J’ai beau fouiller entre les lignes du rapport, aucun nom n’est donné au responsable de la maladie. Les informations concernant le métabolisme et les résistances de la bactérie manquent également. Dans diverses parties, les médecins font état du manque de ressources à leur disposition pour mener leurs recherches. Nous ne savons rien sur ce fléau, et nous risquons d’attendre un moment avant de mettre au point un remède. Ce n’est pas bon du tout. J’ignore si l’ordre donné à Aurore est éternel, mais l’ogresse n’est pas la seule menace à notre projet. Les lettres, je ne dois pas les oublier. Ma supérieure peut penser que des Hommes en sont les auteurs, elle n’a pas toutes les informations. Ce que je fais est un crime contre les Sources, et si j’en crois cet étrange rêve, quelqu’un viendra pour m’arrêter.

 Décidément, tout semble me pousser à arrêter. La maladie, l’état de Lazuli, l’intérêt et la mise en danger d’Aurore, les lettres… Tout se met en travers de mon chemin. Au point où j’en suis, il est trop tard pour reculer. J’ai nourri le désir de voyager dans le passé, je ne veux pas renoncer. Alors, il ne me reste plus qu’une solution : je dois finir la machine. L’état de la selkie est bien trop handicapant pour qu’il traverse le temps. Je n’ai pas d’autre choix que de le soigner. Mais comment m’y prendre ? Les antibiotiques généraux feront-ils effet ? Ou en faut-il un plus spécifique ? D’ailleurs, en a-t-il vraiment besoin ? Pour le savoir, je n’ai pas le choix de rencontrer Lazuli et de constater son état.

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