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, ` ~ ' ¨ ' ' ." Racine Rongée . ° . , . - `

Des pas rapides cliquettent dans le contour chaotique de rameaux enchevêtrés. À demi cachée, fondue dans les feuilles qui lui ressemblent fort, la créature tend ses racines sensitives dans notre direction. Nous la croyons craintive ; cela change rapidement.

° . ' , Des clausifles, tiens donc ! Tiens donc ! Est-ce qu'on s'est déjà rencontrés ? . ° ;

Tout en parlant, ses crampons se repaissent des microalgues qui s'y sont laissé piéger.

Mes semblables et moi-mêmes nous consultons brièvement ; l'inconnu ne semble pas dangereux : nous optons pour la vérité.

, ° ' J'en doute. Nous venons du nid, là-bas dans le lointain. . ` ~

~ * ; Un second nid ! Intéressant ! ° . °

° ; ° « Second »... T'es-tu rendu au premier, récemment ? ' ~ *

' * ; ° Hm... Ça remonte un peu, mais pas tant. ` . ' ,

Nous nous gonflons d'un espoir naïf.

. ° , Comment allaient-ils ? ' , .

~ * ' Bien, bien ? Iels se gavaient de pruine et de lumière. Pas grand-chose d'autre à faire. . , ,

L'astre du ciel, éternellement figé au sommet de la canopée, se dégage d'un nuage chargé d'orage et darde ses rayons sur mes compagnons. Malgré les exhalaisons, iels tendent leurs feuilles sous les flocons écendrés pour absorber jusqu'au dernier photon.

Rassérénés, nous invitons læ méliamante à s'épancher.

, ` . ° Bien sûr, la puanteur ne s'était pas encore installée quand j'y suis passé. ° ' ~

Un soubresaut ; nos espérances à nouveau ébranlées. Nous insistons.

; , . ' Quand s'est-elle enracinée, la corruption ? *, . *

" , ' Dur à dire. Moins d'une thérophytée, plus d'une frondaison. . ° .

Nos pétioles se contractent en dépit de la lumière abondante.

° ; ° ' Si nous voulons l'arrêter, il nous faut plus de précisions. ~ * ,

Turbule – c'est le nom de l'intrigant personnage – sautille sur ses pattes articulées. Ses vifs mouvements nous rendent cois ; ses propos, bien davantage.

. ` " , Tout ce que je sais, c'est que c'est arrivé pendant la chanaison. ' . °

° , La chanaison ? . .

' : ° ` Iel réfère à la putrescence. ' . , ,

Nos termes diffèrent. Turbule et Vrille Vérolée y semblent pour la première fois confrontés. Je garde un instant le silence.

, . * . Alors ceci précède la déliquescence. : ° , . .

Notre acolyte se penche et s'agite, troublé.

' , ° Non, non, c'est arrivé après la fanaison. . ' , °

° ' ~ * L'ami, nous ne parlons pas des mêmes saisons. ' . , ,

Vrille Vérolée, limbes tombantes et senteur attristée, se tourne vers nous.

° . ' , Avant la déliquescence, c'est certain ? Comment a-ce pu advenir si tôt ? J'aurais cru... . ° ; °

, . * Moi aussi, mais c'est attendu. . : `

~ * , . Rien de naturel à ce fléau. La marche des saisons n'y est pour rien. ' . , , ,

Turbule cliquette ses pattes, une fragrance grave au bout des limbes.

. . . . La saison où les morts fondent et se liquéfient – la « déliquescence », vous dites ? –, elle n'a rien à voir avec ce qu'il se produit ; je ne l'ai jamais connue si fétide, du moins pas ici. ° ' , .

Iel tend une patte hésitante vers l'air environnant, goûte le vent chargé de relents et d'orage.

' : ° ` Vous avez parlé de mettre un terme à la corruption. Que comptez-vous faire pour nous en défaire ? ~ . , .

* ; ° Nous irons jusqu'au noyau. ` . ' ,

, , Et là ? * '

° ' . Nous… Nous arrêterons la source de ces maux. ' ~ *

° . ' Ça ne m'a pas l'air d'un plan. , ° ; . ' , Je sais. Mais que pouvons-nous préparer sans idée de ce contre quoi nous luttons ? ° . '

Læ méliamante se tourne et s'agite, prêt à fuir ces fous, ces furieux forcenés fantaisistes et fonceurs qui filent sans finesse ni frayeur vers les affres du cœur.

Et pourtant, iel point ne part. Iel s'attarde, se fond en questions, en discours curieux. Iel nous suit, ellui qui pourtant nous devance sans mal sur ses pattes articulées.

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