Madame Fire

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Marchant d’un pas vif et décidé à travers l’aéroport tout en traînant une petite valise rouge derrière elle, Cynthia n’avait pas l’air différente des autres personnes qui voyageaient. En réalité, elle ne l’était sans doute pas. En posant les yeux sur les gens, elle s’amusait à envisager leurs vies sexuelles. Celui-ci était un soumis dans l’âme qui ployait à genoux tout en espérant se faire humilier par sa femme. Celle-ci adorait danser et faire des strip-teases et ce vieux couple là-bas jouait dans un club échangiste chaque week-end depuis des années. Chacun d’entre eux s’imaginait sans doute décadent, un peu bizarre, pas tout à fait dans les normes, ignorant qu’ils étaient en réalité tout à fait similaires à leurs voisins. La moyenne de tous ces gens avait peut-être ses représentants, mais c’était encore eux, les plus rares. Ou en tout cas, c’était ce qu’elle aimait croire tout en posant des étiquettes sur des allures, des démarches, des détails sans doute insignifiants mais qu’elle jugeait révélateurs. C’était un jeu qui l’amusait énormément alors qu’elle avait parfaitement conscience qu’il aurait été très difficile pour qui que ce soit de deviner ses propres pratiques. Cynthia aimait son petit confort et ça la poussait toujours à enfiler des vêtements un peu trop larges qui donnaient l’impression qu’elle était bien plus grassouillette que ce qu’elle était en réalité.

Elle scanna le hall d’entrée des yeux jusqu’à saisir un petit panneau sur lequel était écrit « Madame Fire ». Deux mains fluettes le tenaient et la personne qui se cachait derrière puait une forme de soumission impossible à cacher et pour une fois, Cynthia était certaines de ne pas se tromper. On lui avait envoyé l’une des soumises du club. Elle était un peu plus jeune que ce qu’elle aurait cru par contre, mais c’était sans doute sa taille très fine et son air timide qui mentait sur son âge.

- Sarah, c’est ça ?

La soumise acquiesça vivement et répondit, d’une voix visiblement soulagée :

- Oui, madame. Puis-je prendre votre bagage ?

Cynthia accepta gracieusement et se laissa guider jusqu’au parking souterrain où une jolie voiture les attendait. Sarah lui ouvrit la portière, installa sa valise dans le coffre et remonta prestement pour conduire la Maîtresse jusqu’au gîte qui avait été loué pour elle et ses collègues. C’était un gros évènement, réunissant plusieurs clubs de la côte Est dans une petite ville perdue de Pennsylvanie. Cynthia n’avait jamais spécialement aimé ce coin-là, mais chaque année, elle acceptait l’invitation. Le lieu choisi changeait à chaque fois mais à chaque fois, c’était comme une retraite, dans un coin de forêt bucolique, le genre d’endroit qu’elle adorait. Les évènements organisés étaient plutôt intéressants et un grand lot de soumis était proposé à la vente, des personnes désirant jouer en permanence, sans temps de pauses, comme des personnes désirant jouer un peu moins longtemps mais avec des contrats fixes. Des célibataires pour la majorité d’entre eux, mais pas uniquement. Oh pas qu’elle achète souvent ce type de contrat, en réalité, elle n’avait même jamais franchi le pas.

Dans son propre club, elle surveillait le bon déroulement des séances, assurait la sécurité de tous et s’amusait également régulièrement bien-entendu. Elle testait un peu tout les soumis et même de temps à autre, à l’occasion, une soumise. C’était la première année où elle se laissait la possibilité d’emmener quelqu’un. Le système mit en place supposait de débourser une belle somme d’argents qui partirait au club référent, mais le soumis aurait cette somme à rembourser, de façon mensuelle ou sous la forme d’une dette à s’acquitter s’il décidait de casser le contrat. C’était un système qu’elle n'appréciait vraiment pas au fond, mais chacun savait dans quoi il s’engageait au départ.

La voiture qui la conduisait finit par quitter les voies principales pour s’engager sur des routes un peu moins fréquentées. Sarah restait silencieuse et elle n’oserait jamais engager la conversation d’elle-même. Ce n’était pas vraiment gênant pour Cynthia qui aimait cette forme de tranquillité, surtout avec une personne soumise. Alors elle observa juste les arbres rougeoyants de ce début d’automne. Les couleurs étaient magnifiques.

Pour rejoindre le grand gîte, il fallut prendre une toute petite route, parfaitement entretenue mais assez étroite, qui commençait par un grand portail clos délimitant le domaine. Sarah l’ouvrit grâce à une télécommande, sans même descendre de la voiture, puis s’y engagea à faible allure. Elle surveillait les environs comme si elle craignait de renverser une biche et c’était peut-être le cas.

Arrivée sur place, Cynthia ne put s’empêcher de sourire. Le gite ressemblait à un petit village s’organisant autour d’une place centrale où coulait une très jolie fontaine. Suivant un rond parfait, de petites maisonnettes toutes plus charmantes les unes que les autres les accueillaient. Un seul bâtiment détonnait, le gite principal, là où aurait lieu les réjouissances. Sarah les avait garés directement devant la petite maison réservée à Maîtresse Cynthia. Elle l’avait préparé elle-même avec le plus grand soin, vérifiant le ménage, la présence des produits nécessaires, remplissant le frigidaire avec les plats préférés de Madame au cas où elle désire s’isoler pour un repas, glissant quelques romans qui pourraient lui plaire dans la chambre, respectant les codes couleurs qu’elle était censée aimer… Chaque année, les soumis récoltaient autant d’informations que possibles sur les Maîtresses dans le seul but d’augmenter les chances de leurs plaire, voire d’obtenir un contrat et elle avait fait le tour de chacun d’entre eux pour pouvoir réunir ces petites attentions.

Cynthia visita, posa quelques questions pratiques et congédia la soumise. L’endroit serait assez agréable pour qu’elle ait envie d’y rester plus longtemps que ce qui était prévu, jugea-t-elle, satisfaite tout en ouvrant sa valise. Pour ce soir, ce qui était prévu c’étaient les tenues de gala. Elle vérifia machinalement que le tissu ne s’était pas trop froissé et sourit, satisfaite. Elle avait un peu de temps avant le lancement. Assez pour dormir un moment puis prendre une douche, s’apprêter et trouver son chemin. Enfin, ça, c’était seulement si aucun soumis ne venait l’attendre devant sa porte à l’heure dites et elle serait surprise que ce ne soit pas le cas. Ils étaient parfaitement au courant qu’elle était libre, ce qui faisait d’elle une maîtresse de choix. Le fait qu’elle n’aime pas les pratiques extrêmes et qu’elle puisse être vraiment « de la vieille école » en refroidissait certains, mais visiblement, ça avait encore assez de charmes pour qu’elle soit courtisée par de nombreux profils.

Tout en soupirant d’aise, couchée dans un lit particulièrement moelleux, elle passa mentalement en revu les profils qui pourraient lui plaire. Depuis quelques mois maintenant, elle se sentait affreusement seule dans son loft qui lui paraissait tout les jours un peu plus froid et dégarni de vie. Elle avait bien envisagé d’y mettre un aquarium, mais elle avait fini par y renoncer, jugeant que ça ne ferait qu’accentuer le problème de fond. Ce qu’elle voulait, c’était un soumis. Un soumis à temps pleins ou presque, peut-être quelqu’un qui travaillerait depuis son domicile, en ligne ? Elle pourrait lui installer un bureau digne de ce nom dans l’une des petites chambres secondaires. Et en dehors de ses heures de travail, il serait tout à elle, il animerait ses soirées en répondant à ses fantaisies et disparaîtrait lorsqu’elle n’en aurait plus envie. Voilà qui serait parfait. Elle finit par s’endormir sur ces douces pensées.

Elle se réveilla une heure et demie plus tard, s’étira, attrapa son téléphone pour vérifier l’heure et sourit, satisfaite et pleinement reposée. Il était temps de se préparer ! Et en un rien de temps, elle enfila ses habits de lumière, une longue robe pourpre qui la mettait en valeur, elle releva ses cheveux et la transformation fut complète. En s’observant dans le miroir, elle se trouva belle et impressionnante et ça la fit sourire un peu plus. Cette confiance qu’elle dégageait, c’était exactement ça que les soumis aimaient et elle en avait parfaitement conscience.

Comme attendu, Sarah se tenait non loin de la porte, agenouillée dans le gravier depuis assez longtemps déjà.

- Sois une gentille fille, conduis-moi.

Sarah acquiesça en se relevant aussi gracieusement que ses genoux douloureux le permettaient, simplement heureuse que la Maîtresse ne l’ait pas juste dédaignée comme ça pouvait arriver parfois. Maîtresse Cynthia était connue pour sa justesse, elle n’était pas du genre à ignorer une jolie soumission. Très vite pourtant, elle dut la laisser, ayant remplie sa mission. Le gite principal avait été entièrement décoré comme une salle de gala. Les lumières étaient installées un peu de partout et elles étaient magnifiques. Comme à n’importe quelle soirée dans ce genre, Cynthia fit le tour des Maîtresses, prenant le soin de saluer chacune d’entre elles en commençant par les rares dont elle se sentait proche. Tout le monde bavardait joyeusement, des coupelles de champagne distribuées par des soumis en soubrette, à la main.

Cynthia passa une bonne partie de la soirée à papoter des derniers produits disponibles, toute une gamme venait de sortir et la créatrice était présente. Elle avait promis de leur montrer les nouveautés dans la soirée et effectivement, elles purent admirer de superbes corsets sur des soumis à la taille de guêpe, des chaussures démesurées et loufoques comme certaines les adoraient et toute une collection de cravaches aux manches travaillés dont quelques-unes étaient vraiment plaisantes aux yeux de Cynthia. Elle aimait manier ce type d’outils peut-être plus que de raisons.

Rejoignant un petit groupe de Maîtresses dans un salon privé où tournait des verres plus chargés en alcool que le champagne précédemment servi, Amy lui demanda d’une voix un peu trop joyeuse :

- Alors tu as trouvé des choses à ton goût ?

Elle ne parlait pas des cravaches ou des autres produits, son regard un peu lubrique, suffit à le lui confirmer. Elle parlait des soumis qui gravitaient autour d’elles le plus discrètement possibles alors que de manière très paradoxale, ils cherchaient à se faire remarquer. Sarah avait été particulièrement présente et Cynthia l’avait même gratifié d’une caresse pour la remercier de ses bons soins, transformant le visage de la soumise qui ne pouvait cacher sa joie.

- Aurais-tu des choses à me recommander ? répondit-elle en souriant.
- Oh ! Et bien… avec tes goûts… le petit Johnny pourrait te convenir.
- Ouiiii ! Il se trémousse joliment bien sous la cravache. Il est encore tout sensible, ajouta Tracy.

Cynthia haussa d’une épaule tout en jetant un coup d’œil au soumis en question. Il était beaucoup plus jeune qu’elle et un peu plus encore que ce qu’elle appréciait. Il semblait particulièrement impressionné alors qu’il naviguait pour rechargeait le buffet principal, le plus discrètement possible. Lorsqu’il se retourna, elle put admirer ses petites fesses rougies par une fessée. Le nœud de son tablier de soubrette, tenue officielle de la soirée, mettait sa très légère cambrure bien en évidence.

- Je les préfère un peu plus mûr à vrai dire.

Un léger couinement l’interpela, attirant son regard. Cela faisait la troisième fois de la soirée qu’une maîtresse écrasait vicieusement les doigts de ce soumis. Pas assez pour les lui briser, mais un vilain bleu allait apparaître, ça devenait évident. Entre ses dents, il tenait une petite poubelle et rampait être les allées pour collecter les déchets. C’était l’une des moins bonnes places, des plus humiliantes également. Comme les autres, il portait une tenue de soubrette, mais sa position faisait qu’elle ne cachait rien. Ni ses fesses un peu trop grasses de l’avis de bien des personnes ici présentes, ni son sexe encagé qui avait l’audace de couler un peu par moment, lui attirant les foudres des dominantes. Mais ce qui attira son regard, ce fut une vilaine marque sur son omoplate. C’était un hématome mais sa forme exacte et les nuances qui le composait lui donnèrent une impression étrange. C’était comme s’il était régulièrement battu, juste là, avec une grande précision. Ce n’était pas une pratique courante et il était difficile à croire qu’elle soit plaisante pour le soumis.

- Tu ne vas quand même pas te pencher sur le vieux Todd quand même ?
- C’est la première fois que je le vois. Il vient de quel club ?
- D’un petit club du secteur… c’est la première année qu’il est accepté. Il n’est pas tout à fait dans le standing que nous demandons comme tu peux le voir, répondit Lisa avec un soupçon de dégout dans la voix.

A présent, tout le groupe de Maîtresse observait le soumis qui se dandinait à travers la pièce. Lisa fit un petit geste pour le faire s’approcher et le soumis obéit aussi prestement que possible. Cynthia sortit son téléphone et scanna le petit qr-code qui était accroché à son collier. Cela lui permit d’avoir accès à une série d’information sur ce soumis dont son prix, particulièrement faible, les contreparties, particulièrement élevées, les pratiques souhaitées et les pratiques interdites. Sans doute pour se rendre plus attractif, l’homme n’avait rien refusé. Rien du tout. Elle grimaça, c’était le genre de soumis désespéré qui finissait souvent traumatisé après des pratiques trop extrêmes.

Machinalement, elle glissa ses doigts sur l’hématome sur son épaule, elle avait beau être douce, sa réaction fut immédiate. Il sursauta, se tassa un peu et fit de son mieux pour revenir à la position initiale. C’était de la peur. Rien qui pouvait lui plaire. De là où elle était, elle pouvait voir l’état exact de ses doigts et comme prévu, des bleus étaient en cours de formations. Elle caressa son épaule, l’hématome était gonflé et particulièrement chaud.

- Va poser ta poubelle et reviens ici. Tu me serviras de repose-pied.

Le soumis acquiesça sagement et obéit, le plus vite possible. Tout en le regardant s’éloigner, songeuse, elle écouta Lisa qui retraçait le pedigree du soumis. Elle l’estimait mal, comme si elle ne voyait pas son envie débordante d’obéir. Pourtant lorsqu’il se fit tout petit contre le canapé pour qu’elle pose ses pieds nus sur son dos, il transpirait de cette envie de bien faire qu’elle trouvait on ne peut plus charmante. Ainsi posté, plus personne n’écrasa les doigts du soumis et Cynthia put discuter avec les autres comme si de rien n’était jusqu’à tard dans la nuit. Pas une fois le soumis ne se plaignit, pourtant, ses genoux devaient commencer à lui faire mal et la posture tout entière était dure à tenir sur le long terme. Ce fut elle qui décida d’interrompre la position, lui ordonnant d’aller lui chercher des petits fours, puis elle le garda juste agenouillé près d’elle. Il n’était pas spécialement plaisant à l’œil, mais ce n’était pas un objet de décoration qu’elle désirait. Ce qu’elle désirait c’était un partenaire de jeu.

- Les salles sont à l’étage ?
- Tu ne veux pas plutôt nous faire une démonstration publique ? demanda Lisa, d’un air gourmand.
- Je ne fais pas dans l’exhibitionnisme… et j’ai très envie de me faire plaisir.

Quelques gloussements échappèrent aux autres Maîtresses alors que Lisa consentait à lui indiquer une salle de libre. Les équipements présents étaient prêtés par la créatrice partenaire, elles pouvaient s’en servir sans aucunes restrictions. Le soumis la suivit la tête un peu trop basse. Ses mains tremblaient légèrement. Autant de détails particulièrement troublant pour Cynthia. Était-ce de l’appréhension ? De la peur ? Ou de l’excitation peut-être ? Elle décida de tirer au clair la situation dès qu’ils furent isolés dans la pièce de jeu.

- Je n’apprécie pas ta fiche.

Le soumis sursauta et leva un regard, timide et gêné vers elle avant de rebaisser les yeux précipitamment.

- Si tu désires jouer avec moi… Je veux que tu ailles près de la table. Tu vas choisir deux objets. S’ils me plaisent, tu me diras tes codes et nous nous amuserons.

Elle s’arrêta là, désirant simplement observer les choix de Todd. Il hésita légèrement et prit une longue canne fine, particulièrement souple, qui le blesserait facilement, puis, il prit un second jouet, beaucoup plus osé. Il les lui ramena et s’agenouilla devant elle pour les présenter silencieusement.

- Est-ce que tu sais qui je suis ?
- Vous êtes Madame Fire.
- Oui… Quelles sont mes spécialités ?
- Je ne suis pas sûr. Je crois que vous aimez les fessées.
- Hum… Est-ce que tu as choisi la canne pour ça ?
- En partie, Maîtresse. J’aime également la canne.
- Bien. Quels sont tes codes ?
- Vert, orange, rouge, Maîtresse.

Cynthia acquiesça tranquillement et prit la canne, la soupesa et la fit cingler l’air. C’était un très bel objet.

- Je te veux nu et à genou.

Todd obéit le plus vite possible, retirant la soubrette pour dévoiler tout son corps. Quelques grosses marques étaient présentes ici et là. Des marques laissaient par des cordes, des marques de chocs, … Ce n’était pas le corps d’un soumis qui était respecté ou qui se respectait, jugea-t-elle. C’était dommage car Todd avait l’air d’avoir vraiment envie de bien faire. Sans un mot, elle récupéra le second jouet et le posa un peu plus loin. C’était un choix audacieux, mais elle déciderait un peu plus tard, suivant sa propre excitation, si elle l’utiliserait ou pas. Du bout de la canne, elle vint frôler l’hématome. Todd grimaça mais parvint à ravaler le gémissement de douleur et d’angoisse qui était tenté de lui échapper.

- A quatre pattes.

Le soumis obéit. Elle le fit ramper à travers la pièce, exigea qu’il accélère, qu’il se trémousse, qu’il se cambre, … A chaque erreur, un petit coup de canne venait cueillir ses fesses, lui tirant de petits cris. Son sexe tressautait dans sa cage et son excitation en suintait. Pas une seule fois elle ne cingla son corps trop fort, se contentant de faire rougir sa peau de la façon la plus uniforme possible. Lorsqu’elle s’arrêta, le fessier du soumis était chaud et prêt à en recevoir bien plus encore, quant à elle, elle était au moins aussi excitée par la situation que Todd. Elle le caressa un moment, savourant la texture de sa peau très légèrement enflée sous les coups. Après une telle séance, son épiderme était vraiment doux.

- Va sur le lit. Couché sur le dos. Mains le long du corps.

Todd obéit sans attendre, déçu de ne pas sentir un nouveau choc cingler ses fesses. Il ne chercha pas à la suivre du regard pour voir ce qu’elle faisait, attendant simplement, livré à son bon vouloir. Lorsqu’elle ramena l’objet qu’il avait lui-même sélectionné, un étrange sentiment d’abandon le prit. C’était le soulagement. Il avait visiblement bien choisi… Il avait tellement l’habitude de ne faire que des erreurs, d’être rabroué en permanence pas seulement dans le cadre d’une séance active où les coups n’étaient que des jeux, mais tout le temps… Cette impression d’avoir bien fait le porta. Il ouvrit la mâchoire que la Maîtresse le lui ordonna et prit le petit phallus moulé en bouche. De son côté, il n’était pas bien long même s’il était étrangement épais. C’était avant tout un baillon qu’elle noua très efficacement dans son cou.

- Mord dedans, ordonna-t-elle.

Il obéit et un petit couinement se fit entendre.

- Parfait. Ce sera ton code de sécurité. Tu as compris.

Il acquiesça et en le faisant, la partie extérieure, à savoir un autre moulage de sexe en érection, bien plus long et conséquent, dodelina paresseusement.

- Très bien… Alors en attendant… suce-le.

Elle l’observa tranquillement, ses joues se creusaient alors qu’il obéissait le plus sagement du monde. Elle attendit qu’il se détende vraiment, qu’il semble un peu perdu dans la situation pour aller chercher son propre plaisir. Elle retira sa culotte déjà humide et retroussa un peu sa robe sur ses cuisses juste avant de l’enjamber. Glisser le jouet entre ses lèvres intimes et atteindre la première porte de son corps ne fut pas difficile. Elle était suffisamment humide pour ne pas avoir besoin de lubrifiant, mais elle en mit tout de même un peu et caressa le jouet avec gourmandise juste avant de le faire réellement pénétrer en elle en soupirant d’aise. Elle s’installa confortablement, s’asseyant sur le visage du soumis qui disparu entièrement entre ses cuisses. Elle repositionna sa robe, finissant de cacher son visage et se pencha un peu en avant pour s’équilibrer en posant ses mains sur son torse. Il manquait un peu de muscles, alors elle sentait facilement ses os. Elle observa les mains du soumis, parfaitement détendues le long de ses flancs, trahissant son amour de ce moment et les fixa tout en commençant à bouger. En basculant les hanches, sans même se redresser, elle faisait coulisser le jouet en elle. C’était délicieux.

Au début, elle conserva un mouvement lent, très doux, amenant une forme de bercement et de relaxation. Pour partager cet instant tendre, elle toucha les pectoraux discrets du soumis, glissa ses doigts sur son ventre un peu trop rond qu’elle caressa avec délicatesse. Pas une seule fois elle ne s’approcha de son sexe qui luttait déjà avec force contre sa cage. Petit oiseau ridicule, pensa-t-elle en souriant, presque tendrement. Elle ne le dit pas pour autant, refusant de se faire humiliante sur une première séance sans s’être réellement assurée que cela plaisait au soumis en question. Il n’y avait rien de tel pour faire sortir du bon état d’esprit un soumis un peu sensible et contre toute attente, elle ne doutait pas que celui-ci le soi.

L’excitation montante, elle eut de plus en plus de mal à conserver ce rythme lent, elle se mit alors à bouger différemment, poussant sur ses cuisses pour grimper le long du jouet avant de redescendre dessus. Sous elle, Cynthia entendit le soumis qui déglutissait un peu plus fort car pour lui aussi les mouvements étaient plus intenses. A chaque fois qu’elle s’abattait sur sa bouche, le jouet s’enfonçait un peu plus loin, poussant sa langue pour coulisser vers sa gorge. Il était trop court pour vraiment l’investir, bien entendu, mais l’impression générale devait être assez suffocante.

Sentant l’excitation monter un peu plus encore, elle saisit les mains du soumis et les porta à sa poitrine tout en ordonnant sèchement : « Caresse ! » et de très doux mouvements lui répondirent alors Todd flattait ses seins à travers sa robe. Elle remua davantage, prenant son plaisir comme si le soumis n’était rien de plus qu’un objet et explosa dans une jouissance qui la secoua tout entière. D’un geste un peu sec, elle chassa alors les mains de Todd qui retombèrent sagement le long de ses flancs. Puis sans chercher à se retirer, elle reprit son souffle, sa contenance et redevient tout ce qu’elle était juste avant cette folle chevauchée. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle se redressa, s’extirpant du jouet trempé. Jetant un coup d’œil à l’étrange tableau qui l’attendait, elle put voir Todd, les joues rougies, les yeux pétillants et fiévreux, avec un air de profonde admiration qui l’observait en retour. Il semblait véritablement heureux. Elle ne lui offrit pas de félicitation, lui permettre de caresser sa poitrine était déjà un cadeau immense. A la place, elle alla nettoyer puis ranger la canne et revint pour défaire le bâillon libérant enfin la mâchoire distendue du soumis. Elle s’occupa de ce second objet sans rien dire, sans lui permettre de se redresser non plus puis elle se retourna vers lui et l’observa pensivement… Elle ne prendrait aucune décision hâtive, mais il lui restait quelques jours pour continuer de le tester et qui sait, peut-être craquerait-elle ? Il n’était vraiment pas très beau remarqua-t-elle une nouvelle fois avant de se rabrouer. Elle ne voulait pas être comme ça, une maîtresse superficielle qui passerait à côté d’une jolie soumission pour de mauvaises raisons. C’était hors de question.

- Redescend faire le service, finit-elle par ordonner.
- Oui, Maîtresse, croassa-t-il un peu difficilement tout en basculant sur le côté.

Elle n’ajouta rien. Elle ne le cajola pas. Elle ne l’aida pas à redescendre dans un état post-séance car la nuit était loin d’être fini et que flotter un peu ne ferait que l’aider. Par contre, elle le suivit du regard, se promettant de le surveiller attentivement.

***

3 ans plus tard

Todd était à genou, totalement nu, dans le salon. Il venait de finir sa journée de travail dans le petit bureau que sa Maîtresse lui avait très agréablement organisé et à présent, il attendait qu’elle rentre. Elle avait promis de lui « faire rougir les fesses » ce qu’il attendait avec une impatience difficile à cacher. La porte s’ouvrit et il fit de son mieux pour ne pas lever les yeux vers la plus belle des créatures un énorme sourire plaquer sur le visage. La vérité c’était qu’il était fou amoureux d’elle et quand elle le salua d’un :

- Je crois que j’ai un petit soumis à punir…

Il ne l’en aima que plus encore.

note : Aujourd’hui les mots clés étaient « voyage », « canne sur les fesses » et à ça s’ajoutait le défi complémentaire d’écrire une nouvelle hétéro. C’est pas quelque chose que j’apprécie particulièrement alors ça me sort bien de ma zone de confort !

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