On est partis

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Tokyo, nous voilà rentré à la maison. Notre première destination, chez Himiko, elle doit récupérer des fringues, et après, on passe chez moi pour que je puisse à mon tour en récupérer, ainsi que quelques bricoles comme... Du jus de pomme, beaucoup de jus de pomme, et mes boites de Takenoko no Sato, des petites friandises sablées au chocolat... Je pourrais en bouffer jour et nuit.

- Papa, Maman, on est là !

Évidemment, c'est chez ses parents, donc Himiko passe devant, aussi discrète qu'un éléphant dans une boutique de porcelaine... Heureusement qu'elle ne m'entend pas, cette histoire se terminerait avant même d'arriver aux moments cools ! Ce serait une tragédie, l'homme tué par sa femme à cause d'une blague, ça pourrait faire une bonne pièce de théâtre.

Hum ? Personne n'est là, ils doivent être au taf ou à l'école. Coup de bol, on a pas mal séché pour aller à Ise, et vu le nombre d'appels au nom de " Papa ", je doute qu'il soit super jouasse.

Hum ? La porte s'ouvre ? Ils sont déjà rentrés ? Il est quelle heure ? 16 h... Ça doit être Masashi... Pitié que ce soit Masashi...

- Aniki ? ! Grande-Soeur ? ! Vous étiez passé où ? Le lycée à appeler papa et maman parce que vous aviez disparu ! C'était la panique ! Papa à la haine !

Prévisible. Enfin, on a encore eu de la chance sur ce coup-là.

- Masa, tu ne dois rien dire à papa et maman, on est jamais passé ici, Eikichi et moi, on part pour un long voyage. On ne sera pas là avant un moment, j'ai besoin de pouvoir te faire confiance. S'ils te demandent, on est jamais passé. Je récupère juste quelques bricoles, puis on part. En attendant, je compte sur toi pour veiller sur la maison.

Quelques bricoles hein ? C'est quoi ce sac para qu'elle me sort ?! On doit prendre le train, et elle me sort un sac comme ça... Enfin, moi aussi, j'ai deux trois trucs à dire au gamin.

- Hey, Aniki, tu protégeras ma grande-soeur pas vrai ?

- Tu m'as pris pour qui ? Bien sûr que je la protégerais, c'est ce que font les hommes, ils protègent ceux qu'ils aiment. Pendant quelque temps, on sera plus là, donc je ne pourrais pas te protéger p'tit frère, vas falloir que tu sois fort. Tiens, prends ça, cadeau. Mes vieux gants, les premiers gants sur lesquels mon nom a été écrit, j'avais ton âge quand mon père me les a achetés. Je compte sur toi pour en prendre soin, je viendrais les récupérer quand on aura fini nos affaires. Deviens fort pendant ce temps, quand on sera de retour, je veux que tu aies progressé, ne te repose pas sur tes lauriers. Pigé ?

Heh, il chiale, il va me faire pleurer le petit. Il va un peu me manquer, c'était marrant d'avoir un petit frère.

- Eikichi, j'ai tout, on peut y aller.

Tout ? Elle a vraiment rempli un sac comme ça juste avec des fringues ? Les femmes, j'vous jure... Et c'est moi qui dois le porter évidemment... Putain, il est lourd son truc ! Et c'est quoi ce bruit métallique ? Je dois l'ouvrir, la curiosité est trop forte... Discrètement... Discrètement...

SÉRIEUSEMENT ?! Un 357 magnum, le SCAR du père, un double baril scié, et un M82 AU CAS OU, elle pense vraiment qu'on prend le train avec ça ?! Par tous les dieux, cette fille à un vrai problème. A la base on devait recupere des fringues, pas des flingues ! 

- Euh... Himiko, tu penses pas que ça fait beaucoup ? Tu sais qu'on rentre dans aucun train avec ça ? En fait, pour être plus précis, on rentre NUL PART avec ça...

Elle me regarde avec des grands yeux, comme si je venais de dire quelque chose de particulièrement étrange.

- Eikichi, mon chéri, tu ne connais pas assez les femmes... Une femme se doit de toujours avoir des accessoires, ces trucs-là, c'est juste des gros jouets... Et puis, je ne vais pas te laisser te battre tout seul, ce n'est pas parce que je ne casse pas des cailloux avec mes poings que je ne sers à rien sur le champ de bataille. Sans me vanter, je ne connais pas un seul type qui me tient la jambe avec une arme entre les mains.

Ugh... On va devoir sortir la carte secrète, j'espérais finir deux trois retouches dessus, mais bon, on devra faire ça sur le chemin. Ce n'est qu'après des séparations déchirante que nous revoilà partis, en direction de la maison.

Je ne te reverrais pas avant un bon moment, vieille maison, mais on a passé de super moments ensemble. De grosses soirées, des bons moments tranquilles sur le canapé, des baises pendant des heures dans a peux près toutes les pièces de la maison. À mon tour, je fais mon sac, le remplis de jus de pomme et de gâteaux... Et... Ou j'ai foutu les clés ?

- Himiko, t'as pas vus des clés de m-

- Des clés de motos ?

Hein ? Pourquoi elle les a trouvés avant moi ? J'ai vraiment un sens de l'organisation aussi pourri que ça ?

- Bon ! On descend ! Parce qu'avec tes jouets, on n'a pas trop de choix... J'ai ma deuxième femme qui nous attend en bas.

Elle rit, et ensemble, nous voilà dans le garage, là, sous le drap, nous attend notre seule chance de sortir de Tokyo sans emmerde.

- Je te présente notre nouvelle partenaire, on a passé un mois avec les gars pour la rafistoler, quand on l'a trouvée, elle était en piteux état, dans une décharge. Une Kawasaki 750 Z de 1980, une vraie beauté. Y a encore deux trois trucs à retoucher, comme le phare qu'on n'a pas encore changé, mais à part ça, elle tourne bien. Grimpe.

Direction Miyazu, on vient t'chercher Kenta.

- T'as un permis pour ce machin au moins ?

- J'ai dix-sept ans, à quoi tu t'attends ? Ce machin c'est pas un scooter. De toute façons, on a 600 km entre Tokyo et Miyazu, je doute qu'en roulant à une moyenne de 100 à 150 KmH, un permis me serve beaucoup. Tu te souviens de City Hunter ? Prête à jouer les nettoyeuses ?

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