C'est personnel

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Hier, je participais à mon premier combat dans le coin. Mon adversaire était plutôt du genre bon gars, mais ça n'a pas l'air d'être une majorité ici, au contraire. Peu après, nous avons passé un marché avec l'organisateur de l'événement et nous voilà engagé pour trois combats.

Le prochain combat prendrait place ce soir, et en attendant, nous Himiko et moi étions encore en train de manger au comptoir de cette échoppe de Ramen... Sérieusement, c'est une tuerie ! Si tout le monde pouvait manger ces ramens, je suis certain qu'il n'y aurait plus la moindre guerre à travers le monde !

Tiens, de nouveaux clients, des gars en noirs, sûrement des associés du gars des combats. Ils commandent des ramens eux aussi, ce qui est logique dans une échoppe qui ne fait que des ramens. Mais rapidement, je les entends se plaindre. Le patron en revanche semble s'en moquer pas mal, ce ne doit pas être la première fois qu'il entend des idiots se plaindre. Les gens trouvent toujours de quoi se plaindre après tout.

- Hey le vieux, tu crois que c'est pour ça qu'on protège ton boui-boui ? Déjà que tu paies pas la taxe, si en plus tu nous sers de la m-

Avant même qu'il ne finisse sa phrase, mon poing s'écrase contre son nez et le projette hors de l'échoppe. Himiko à côté de moi rit doucement et continue son bol comme si de rien n'était. Son camarade gueule et jette son bol par terre... Il vient de gaspiller les efforts de ce pauvre homme ! Je me saisis du deuxième gonze et le traîne à l'extérieur sans la moindre forme de procès.

- SI vous n'voulez pas crever, dégagez, vite.

                      *****

Alors que l'une des deux brutes se roulait au sol sous la douleur provoqué par la droite d'Eikichi. L'autre était bien en état de répondre et se leva sans hésitation aucune.

- Tu veux crever gamin ? Fallait le dire de suite !

Avant même d'avoir fini sa phrase, le gangster sortit son arme de son holster qui pendait à sa ceinture. Un simple glock 17, du calibre 9 mm, pas de quoi tué un éléphant, mais largement suffisant pour un homme adulte, alors qu'en serait-il d'un simple gamin ? Il avait bien vu le visage de son ami après la droite, il ne prendrait pas le risque d'un combat au corps-à-corps, même contre un adolescent. Alors qu'il pressait lentement la détente, Eikichi restait immobile, la balle ne l'atteindrait pas, il le savait très bien. L'homme tremblait, il était incertain, il hésitait, pourquoi ? Lui-même ne le savait pas, mais sur ses épaules pesait une pression abyssale. Il se sentait écrasé sous le poids de la peur.

" Pourquoi tu flippes comme ça ? Pensait-il. T'as aucune raison de flipper, c'est juste un gamin accompagné de sa copine, et un p'tit vieux à peine capable de pondre des ramens comestibles ! Appuie sur la putain de détente ! "

Et si jusqu'à présent, la peur l'avait empêcher de presser la détente, c'est la peur qui lui offrit la force nécessaire à finalement passer à l'acte. La force du désespoir donna à son doigt l'impulsion qu'il lui fallait pour enfin tirer. Une déflagration se fit entendre, la poudre fit son oeuvre, mais contre toute attente, la balle n'atteignit pas la bouche de la chambre. Entre les mains de l'homme, son arme avait implosé, et assise sur son siège, Himiko était aisément visible, son arme en main, la chambre fumant abondement. Le regard perçant, manifestement furieuse que cet homme ai eu l'outrecuidance de tenter de blesser son bien-aimé. Dans son regard, l'homme ressentis que cette femme, était plus dangereuse que le garçon. Pas qu'elle soit plus forte que lui, mais elle n'avait pas sa pitié, elle ne possédait pas la douceur du garçon. Elle, se moquait des efforts des gens, s'ils cherchaient à blesser les siens, il n'y avait qu'une seule solution pour eux : la mort.

- Je ne t'ai pas autorisé à tirer sur mon copain, j'me trompe ?

" C'est quoi ce bordel ? ! Qui sont ces gamins ?! " Le gangster pris de panique, jeta au sol les restes de son arme et se rua sur Eikichi. À la manière d'un animal désespérer, il tente le tout pour le tout, jetant ses dernières forces dans la bataille, mais bien évidemment, il était futile de résister. À la manière d'une massue, le poing d'Eikichi vint s'écraser contre la cage thoracique de son adversaire. La douleur fut tel un électrochoc. Ses os furent brisés par la force du coup et si son camarade avait été projeter en arrière, lui ne subit pas le même sort. Au contraire. Le coup fut d'une force telle, que le poing semblait l'avoir transpercé à la manière d'une lance. Il était immobile, incapable de respirer, pendant sur le bras du jeune homme.

" Il s'est passé quoi ? J'ai mal, si mal, j'ai l'impression d'avoir été frappé par un quinze tonnes. Je dois fuir. Vite. Sinon je vais crever. Mais mon corps refuse de m'obéir. Je fais quoi ? Ces gamins sont des démons, un oni et la kage-onna. Le présage, puis l'ogre. " 

À travers les pendants de l'échoppe, il ne pouvait apercevoir que l'ombre d'Himiko, tandis que la forme d'Eikichi lui était bien visible. Oui, il s'agissait de Yokai, il avait été vaincu par des Yokai... Cela expliquait tout, la peur qu'ils lui inspiraient, et la force qu'ils possédaient.

Alors qu'enfin, Eikichi laissait tomber l'homme au sol, son regard se posa sur lui.

- Cette échoppe est maintenant sous ma protection, quiconque tentera quoi que ce soit à l'encontre de ce monsieur, finira sa vie au cœur de la baie. Pigé ?!

L'homme au nez éclaté ne demanda pas son reste, et, portant son camarade sur ses épaules, prit la fuite. À nouveau, Eikichi et Himiko se retrouvèrent seuls dans l'échoppe, à échanger des blagues, discuté avec le chef, et rire de bon cœur de cette altercation. Ce n'est qu'une heure avant le début de son prochain combat, qu'Eikichi et Himiko décidèrent de repartir en direction des docks. Il lui restait trois adversaires à défaite avant de reprendre la route. Bientôt, ils seront sur la piste de Kentaro.

- Allons leurs cassé la gueule. Leurs connards ont foutus le bordel chez Papi Ramen. On vas leurs peter la gueule. Maintenant, c'est personnel.

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