C'est parti.

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- T'as réussi à battre ce géant grâce à une prise de Sumo ! Même moi, je ne suis pas si sûr de pouvoir le faire !

Haru, vieux, t'es trop naïf.

- T'as rien compris à ce combat pas vrai ?

- Comment ça ? T'as gagné grâce à un migi-shitatenage contre un type qui fait deux fois, ta taille et trois fois ton poids.

- J'ai pu gagner grâce à une prise de Sumo parce qu'il ne s'attendait pas à ce que j'en sorte une. Avec ton gabarit, il s'y attendrait forcément. Si je devais l'affronter à nouveau, je perdrais, c'est sûr. Ce type est plus fort, et a plus d'expérience que moi. J'ai gagné grâce à un pari.

Ah... Je crois que j'ai ruiné l'ambiance... Faut dire que c'est pas complètement faux. Si j'avais pas eu l'avantage de la surprise, il m'aurait écrasé au sol et on serait sur le retour pour Tokyo en ce moment.

- Bien, gamins, vous avez, grâce à votre... Meneur ? Difficile de parler de meneur quand on discute avec des gosses de cet âge-là. Bref, grâce à lui, vous avez gagné le droit de rester, et de suivre notre entraînement, mais avant cela, laissez moi vous dire quelque chose. En restant ici, non seulement, vous pouvez être pratiquement sûr, qu'au moins un d'entre vous, ne survivras pas, mais également que ceux qui survivent ne seront plus jamais les mêmes. Ce temple est en grande partie protegé et visité par les différents gangs du Japon. La plupart de nos moines sont d'anciens membres de ces mêmes gangs. En suivant nos entraînements, en vivant avec nous pendant un an, vous finirez inévitablement par faire partie de ce monde, un monde qui n'est pas adapté à des gamins qui ne doivent pas dépasser dix-huit ans. En toute honnêteté, quand je vous regarde comme ça, le seul que je vois survivre à la première épreuve, est le jeune garçon qui m'a mis à terre. Je suis certains que chez vous, dans les villes, vous êtes de véritables terreurs. Mais ici, dans ce monde, les choses sont différentes, vos adversaires ne se battront pas à la régulière, et nombre d'entre eux seront armés. En sortant de ce temple, après un an passé ici, vous serez prêt, mais pour être prêt, il faut survirer, et tourner le dos à la folie qui vous guettes ici. La mort n'est pas la pire des choses qui vous attend en ces lieux. Maintenant, que ceux qui se sentent capables de suivre cet entraînement, passent sous le Tori. Ceux qui feront demi-tour ne seront pas moqués.

Faire demi-tour ? Maintenant ? Plutôt crever. J'avance. Le Tori, la porte qui mène au monde des Kami, une fois que je serais passé dessous, pas moyens de faire demi-tour. Mais si moi, je panique, les autres vont flipper, sauf Akio, il est trop con pour avoir peur. Prends une grande respiration Eikichi, et un pas en avant.

Alors que mon pied passe de l'autre côté du Tori, le chemin du retour se ferme derrière moi. Maintenant, plus question de rentrer. Cette fois, en revanche, pas un pas derrière moi, en général, les copains me suivent, mais cette fois, ils hésitent, ils sont assez faciles à lire. Je peux pas leur en vouloir en revanche. La plupart avaient une vie tranquille jusqu'à maintenant.

- Rentrez les gars. Je gère.

- Tu nous as pris pour qui ?! Allez les gars ! On y va !

Et les voilà tous qui passent le Tori. Akio me regarde dans les yeux.

- Arrête de vouloir te la jouer solitaire mec, j'te l'ai déjà dit, c'est pas toi ça. Tu sais frérot, à chaque fois qu'Himiko me parlait de toi, elle avait des étoiles dans les yeux, et c'est pas la seule. Mais même le soleil, s'il n'y a personne pour le voir, tu peux vraiment être sûr qu'il brille ?

Akio, depuis quand tu fais de la philosophie toi ? Sérieux, en général c'est Haku qui parle comme ça, pas toi, t'es censé être le pote un peu con, ne me fais pas la morale.

- Bordel, vous êtes ingérable bande de fumier.

- Ha ! T'es bien le dernier à pouvoir nous dire ça " monsieur, je me barre en pleine nuit ". En termes de connard ingérable, tu te poses là.

- Coup bas ça.

- Bon les gamins ! Vous avez bien ri ! Maintenant temps de passer aux choses sérieuses. Vous ne pensiez pas que vous étiez sortis de l'auberge quand même ? Pour nous assurer que vous êtes assez solide pour suivre l'entraînement, vous allez commencer par passé quelques mois, dans cette montagne, seuls, enfin, entre vous. Vous mangerez ce que vous trouverez et survivrez comme vous le pouvez. Et bien sûr, pas question de descendre pour prendre quoi manger en bas. Vos sacs resteront ici. Ceux qui survivront seront autorisés à continuer. Les autres, tant pis pour eux. Bref, en route, oh, et faites attention aux Perdus.

Les Perdus ?

- En-avant les gars ! Posez vos sacs, et suivez moi. On va leur montrer aux chauves ! Une petite chose avant tout. On va dormir dans la colline toussa toussa, mais vous êtes au courant qu'on a dix-sept ans ?

Le bonze se marre, tu m'étonnes.

- Vous êtes au courant que je ne pourrais plus m'en foutre, même en le voulant ? Posez vos sacs et dégagez !

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