Le Secret

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Nous avions à peine fini notre ascension, que sans attendre, le bonze nous fit signe de le suivre.

- Suivez-moi, votre ultime épreuve vous attends.

Sur le long chemin qui nous conduisait au temple, le Moine nous fit le conte de l'ascension de Vincent. En le racontant, il était mort de rire le con.

- Quand il a vu la cascade la première, ce con de Vincent a failli se pisser dessus ! Mais si la témérité n'est pas dans les qualités de Vincent, la ruse en revanche, l'est. Il abandonna. Prétextant qu'il voulait s'entraîner un an de plus, il resta au temple avec nous. Et comme les étés sont particulièrement chaud, quand la rivière était à sec, il se " sentait prêt ". Sans la moindre goutte d'eau qui tombe de la cascade, il l'escalada sans le moindre souci et nous " vous m'avez juste demandé de grimper la haut, pas quand le faire ". Je n'ai même pas su quoi répondre, et le voilà tout sourire.

" Ce renard " que je pensais à ce moment. En y repensant, ça lui ressemble bien.

Ça fait maintenant une semaine qu'on glande au temple, toujours pas d'épreuve, ils nous ont simplement ordonné de nous reposer un peu avant d'y aller. Ils disent que certains d'entre nous ont besoin de peser le pour et le contre. Certains ont encore besoin de s'assurer qu'ils veuillent vraiment passer ce test, ou s'ils veulent rentrer, parait il que ce tente aurait briser la grande majorité des apprentis.

Et me voilà, en train de cogner sur un arbre pour éviter de rouiller, une semaine à rien faire, ça peut avoir tendance à me saouler.

- Eikichi ! On a un problème ! Hurle Haku qui se tenait derrière moi, à bout de souffle.

- Un problème ? Il s'passe quoi ?

Haku semble en panique. Il a beau être maintenant l'un des plus forts d'entre nous, au fond, ça reste ce petit geek pas sûr de lui, et qui panique rapidement. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer hein ?

- Akio a disparu !

Pardon ?

- Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ? Respire putain !

Il lui faut bien deux minutes pour se reprendre et rassembler ses pensées, mais son regard ne change pas, j'y lis la confusion, et l'inquiètude. Il se fait du souci pour ce con qu'est Akio, c'est compréhensible. Après deux ans, ici, forcément, des liens se créent.

- On est allé le trouver avec Akira parce qu'on avait besoin de lui pour ramener un cerf, et quand on est allé jusqu'à sa paillasse. Plus rien, pas une seule de ses affaires, pas un mot, rien, il s'était évanoui dans la nature.

C'est quoi ce délire ? Qu'est-ce qu'il branle ce con ? Akio ou t'es passé ?

- On fait quoi Eikichi ? On essaye de le retrouver ?

- Aller les merdeux ! Debout ! Vous vous êtes assez reposé ! Rejoignez-moi devant le temple !

Le bonze, toujours l'art du timing celui-là

- Un instant Maitre ! On a perdu un de nos membres ! On doit le retrouv-

- On y va.

Haku m'observe de ses grands yeux, il ne comprend pas, je peux le voir dans son regard.

- Attends, Eikichi, on ne peut pas laisser Akio seul ! C'est notre pote ! On ne peut pas l'abandonner !

- Tu m'as dit que toutes ses affaires étaient parties avec lui non ? Il n'a pas disparu, il s'est barré. Je sais qu't'es un tendre Haku, mais tendre ne veut pas dire idiot. C'est la vraie vie ici, pas Naruto. Akio s'est barré, je ne le pourchasserais pas, il a fait son choix. Vous êtes tous bien assez en danger comme ça à cause de mes conneries. Akio a décidé de se tailler, il a raison. Ne t'embrasse pas des lâches et des faibles Haku, nous avons autre chose à faire.

Pardonne-moi, Haku, je sais que ces mots t'affectent plus qu'aucun d'entre nous. Avec Haru, tu es le plus doux, mais à ce moment précis, la douceur ne te sauveras pas.

Le moine nous conduit, nous et les autres sans plus de question, jusqu'au centre du Temple. Nous y patientons facilement cinq minutes, et j'ignore bien ce qu'il nous attend... Le temps et long, et l'attente me pompent l'air. S'il est bien une qualité que je ne possède pas, c'est bien la patience.

- Qu'est-ce qu'on attend ?

J'en sais rien, mais cette histoire ne me plaît pas du tout. S'ils nous font poireauter, c'est forcément pour quelque chose, sinon on serait déjà en train de se cogner les uns sur les autres ou un truc du genre. Toute cette histoire ne me dit rien de bon.

Le temps passe, dix minutes, quinze minutes, ça fait bientôt une heure qu'on attend, et je commence à sérieusement me faire chier ici ! Putain de bonzes qu'est-ce qu'ils foutent ? ! Leur dernier truc, c'est nous faire glander et voir qui se pends en premier ? !

Une heure de plus passe, et voilà enfin ce foutu moine qui arrive.

- Vous êtes prêts ?

Si on est prêt ? !

- Bien sûr qu'on est prêt ! Ça fait deux heures qu'on vous attend !

- Bien, suivez moi... Et bougez vous.

J'vais le tuer.

En tapant du pied, il fait se dérober le sol devant lui, de longs, très longs escalier disparaissent petit à petit dans les ténèbres, il serait impossible même à un chat de deviner ce qu'il se cache là-dessous. Le seul indice qui nous ait données est un air fétide de mort et décomposition, et une aura mauvaise, qu'est-ce qu'ils cachent sous ce foutu temple ? Une salle de torture peut-être ? Ou des expériences sur ces fameux Perdu ? Ils essaient peut-être de comprendre ce qui a causé ces changements physiques.

Aucune idée, mais ce qui est sûr, c'est que, quoi qu'il se passe la dessous, cela dégage une malice palpable.

- Je souhaite que vous soyez prêt à voir le secret du temple de Yamata. Qu'aucun d'entre vous ne se Perde en ce lieu. Ceux dont l'esprit les quittera, seront immédiatement mis à mort, il n'y aura pas de pitié, si vous êtes arrivé ici, c'est que vous devriez avoir la force nécessaire faut pour voir la vérité.

Ce type est doué pour installer une ambiance angoissante.

Il passe le premier, descendant les marches une a une, dans le noir complet. Rapidement, je me ressaisis et lui emboîte le pas. Le bruit de nos chaussures sur la pierre résonne à travers cet escalier serré. Il y a en largeur, à peine la place pour un homme de la carrure du Moine, pas beaucoup plus. Nous sommes serrés comme des sardines, heureux de ne pas être claustrophobes dans ce genre de situations.

La descente et longue, très longue, pas un bruit autre que celui de nos respirations et de nos pas, pas une parole échangée, par un renaclement de gorge, la descente est d'un calme à glacer le sang.

Ce n'est qu'après de longues minutes que nous atteignions une porte, ou plutôt un portail. La, tout s'ouvre, le couloir s'élargit, au coeur de lampes de papier brulent des flammes froides, jamais je n'avais vus de telle choses. Leur lumière pale caressent légèrement le bois d'un Tori qui siège par dessus une large porte. J'ignore ce qu'il peut se cacher derrière tout cela, mais quoi que ce soit, ça sent mauvais.
Nous nous arrêtons au signal du Moine. Il prend une longue respiration, et se met à marmonner une prière, que fait il ?
" À Toi qui fut séparé de ton ciel avant d'être enfermé sous la terre par Celui qui gouverne les vents, sont aujourd'hui présentés les Gardiens du Secret. De huit entailles, ton corps est blessé, par la coupe divine de la plume, tu donnas naissance à la Lame de Kusanagi. O ignoble serpent, ton geôlier se présente à nouveau devant toi, que les portes s'ouvrent, que le sceau se renouvelle. "

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