Une distraction

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Ça fait bien quinze minutes que j'les attends maintenant... Les flics ne devraient pas tarder à venir récupérer ces cons. C'est long quinze minutes en fait...

" Akio m'a tout raconté ! "

Ce fumier. Je sais que tu veux te la taper, mais de là à mentir comme ça. Tu m'déçois Akio. M'enfin, je suppose que t'as gagné. Bientôt, elle tombera sûrement dans tes bras, après tout, moi, je suis ici, à me morfondre, et toi, tu dois être chez toi en train de jubiler... Lâche... J'te souhaite tout le mal du mon-... Non.

Arrête tes conneries Eikichi. Tu sais très bien que ce genre de choses ça amène à rien. T'as plein de défauts, mais être le genre de gars qui se morfond dans la haine et la rancœur, ça en fait pas partie. Tu ne vas pas te mettre à te comporter comme un de ces putains d'emo gothique que tu détestes. Ça, c'est mort.

- Ils sont longs ces cons...

Le soleil, s'est déjà levé depuis bien quinze minutes. Bizarre, j'ai l'impression qu'il fait toujours aussi sombre.

" Bientôt, vos ressentiments, les trahisons, l'affliction et une haine insondable feront couler vos larmes, et ces sentiments tous plus négatifs les uns que les autres me libéreront de mes chaînes. Vous, qui avez maintenant connaissance de mon existence, êtes liés à mon destin, misérables amas de chair infâmes. "

Ta gueule putain de lézard. S'il y a une voix dont je n'ai pas envie de me souvenir, c'est bien la tienne. J'suis pas un gamin, ou une femme, mes larmes ne couleront devant aucunes afflictions. Je ne m'autoriserais à pleurer que le jour où je tiendrais entre mes bras mes futurs enfants. Ce jour-là, je pleurerais un bon coup... Enfin, ce projet parait niqué maintenant.

Est-ce que j'ai fait l'con en me cassant ? J'ai suivi un con juste parce qu'il m'avait maîtrisé, alors que je ne le connaissais pas, et pendant deux ans, j'en ai chié comme un rat pour être plus fort... C'était la bonne décision ? Je suis plus fort, ça ne fait aucun doute, je n'ai jamais été aussi proche du sommet... Alors pour j'y suis seul maintenant ? J'y pige que dalle... C'était une erreur ? J'aurais dû rester ici et stagner ? Rester le même con un peu doué pour les arts martiaux, et ne pas évoluer ? Kentaro... Papa... J'ai besoin de vos conseils.

Je me sens tellement seul. Je suis loin de la maison, Keisuke n'est pas là, Papa et Kentaro non plus... Haru est resté chez les Moines, Akio s'est barré sans dire au revoir, et Himiko ne me fais pas confiance... Je suis en haut de la pyramide, j'ai grimpé les échelons, et aujourd'hui, j'arrive à mettre à l'amende des connards armés de flingues... Mais je suis tellement, tellement seul... Il n'y a que moi, et la peau du Seigneur...

- Eikichi ! Mon garçon comment vas t-... C'est toi qui as fait ça ? ! C'est impressionnant, je dois l'admettre !

Ah... Mr Saitou, évidemment que c'est lui qui vient s'occuper de l'affaire... C'est bien ma veine.

- Bonjour Mr l'officier, j'ai neutralisé ces malfrats qui tentaient de soutirer de l'argent à un vieil homme. Ils étaient armés, j'ai été obligé de les sonner pour m'assurer qu'ils ne fassent pas de zèle. Je compte sur vous pour vous occuper d'eux, si vous permettez, je suis attendu.

C'est un mensonge, bien sûr que c'est un mensonge, mais franchement, je n'ai pas la force de faire face à son père à cet instant.

- Mon garçon... Tout va bien ?

Si vous saviez.

- Je vous laisse, on m'attend.

Mes pas me font traverser le parc, et malgré l'envie de me diriger vers l'appartement d'Akio, je n'en fais rien... T'es pas comme ça Eikichi, la vengeance, c'est un truc d'emo.

Faut que j'me change les idées.

- Allo, Aya ? Oue, j'suis d'retour sur Tokyo, ça te dit d'aller balader ? Oue, la j'pense faire un tour sur Roppongi. Hum ? Haru et les autres ? Haru doit être avec Yokko je pense. Oue, on sera seul du coup, j'espère que ça ne te gêne pas. Ok ? Cool, j't'attends au bar du Grand Hyatt.

Si ça, ça ne te distrait pas Eikichi, j'sais pas c'qui le fera... J'me sens quand meme un peu coupable de me servir d'elle comme ça... Pardonne-moi Aya, je sais que ce que je fais est mal.

****

Eikichi me demande de l'accompagner à Roppongi ?! Pourquoi ?! Il est censé sortir avec Himiko... Elle l'aurait trompée ? Ce ne serait pas ridicule comme théorie, il a disparu deux ans, et populaire comme elle est, les prétendant ce n'est pas ce qui manque... C'est ma chance !
Oh... Eikichi... Je vais bien m'occuper de toi, tu verras ! Ça me fait mal au cœur de l'imaginer tout triste... Mais en même temps, c'est ma chance... Je ne m'attendais pas a ce qu'elle fasse ça.
Je vais te faire oublier tes malheurs Eikichi.
Je suis désolée Himiko, si ça se trouve, c'est lui qui t'as quitté, ou bien y a eu un malentendu. Mais je ne peux pas laisser passer cette chance. Rien de personnel.
- Maman ! Je sors !
Je vais te soigner Eikichi, je suis certaine que tu es tout triste, à cause, de ton problème avec Himiko. Je sais à quel point tu l'aimais. Alors je jure de t'offrir ce qu'elle t'a refusé !
Et me voilà sortie. Plus jolie que jamais, parfumée, maquillée, bien habillée, sexy mais pas vulgaire. Tiens, qui est cette beauté divine dans ce magasin ? Pff, c'est mon reflet... Faut vraiment que je me calme. Respire Aya, détends toi, sois cool.
Roppongi, me voilà !
Je traverse la ville, vite, pressée. Enfin arrivée au Grand Hyatt, je le vois... Assis devant, le regard dans le vide.
Il a l'air... Si triste... Je me sens bête de m'être fait tout un monde de cette invitation... Il a juste besoin de quelqu'un extérieur avec qui se détendre... Ses yeux... Oh Eikichi, que c'est il passé ? Tu m'as l'air... Sauvage, comme un animal blessé. Je ne l'avais jamais vu ainsi. En général, il est toujours tout sourire, un sourire désarmant. Prêt à tout instant à exploser de rire à la moindre bêtise, comment tu en es arrivé là ?
Ses habits sont étranges. Ses cheveux coiffés vers l'arrière en une queue-de-cheval... Ils ont poussé en deux ans. Il ne porte pas de t-shirt ou de chemise, juste une peau de bête et un Hakama pour tout pantalon... Ou est passe l'Eikichi toujours bien habille et qui faisait attention à lui ?
Je veux savoir, je veux savoir pour pouvoir te réparer. Eikichi, je te promets de te rendre ton si beau sourire aujourd'hui !
C'est mon heure !

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