Tete en l'air

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Eikichi est... Un genre de modèle pour moi quand j'y repense. Il est classe, les filles lui cours après, il est fort en sport, intelligent, drôle et gentil, mais il a deux trois petits trucs qu'il tente de cacher et que je pense être le seul à savoir, avec Himiko evidemment. Ils sont tout le temps collés ensemble, forcément, je suis convaincu qu'elle sait des choses sur lui que même son grand frère ignore. D'ailleurs, en y repensant, je me demande bien quel genre de secret, il peut bien avoir que seul Himiko connaisse... Si ça se trouve, Eikichi à secrètement peur des abeilles ? Ça parait peu probable étant donné qu'il vivait à la campagne avant, mais sait-on jamais.

Une chose est sûre, c'est que de tous ses défauts, le plus connus de tous, est bien son côté tête en l'air.

***

- Bonjour Monsieur, ça vous fera cent-vingt yen* s'ils vous plaît.

- De suite !

Hum ? Y a un souci la... Ou j'ai foutu mon...

" - Eikichi, t'as tout, t'es sûr ?

- Bien sûr que j'suis sûr ! Tu m'as pris pour qui ? ! "

Ok, j'crois qu'j'ai merdé...

- Tout va bien Monsieur ?

On tente un truc.

- Bien sûr ! En revanche, il semblerait que j'aie oublié mon porte-monnaie, pardonnez moi, jolie demoiselle... Haha, s'il y a bien un défaut qui est le mien, c'est bien celui-ci ! Je m'en vais reposer ces articles, je ferais plus atten-

- Attendez ! Je vous les offre, ça me fait plaisir.

Touché ! Un petit regard, un petit rire et un sourire, et voilà, je gagne, échec et mat.

- Vous êtes bien trop bonne, jolie demoiselle, soyez sûr que je repasserais pour vous remercier... Je vous aurais bien donné mon numéro, mais... J'ai oublié mon téléphone !

Et hop !

****

Ça, c'est arrivé la semaine dernière, et ce n'est qu'un seul exemple ! Entre l'oubli du porte-monnaie, l'oubli du téléphone ou même parfois de sa carte d'identitié ou de lycéen... Une fois, Himiko a été obligée de signer un papier pour lui permettre de rentrer parce que les surveillants refusés de lui autoriser l'accès, sans sa carte... Il s'est fait pourrir toute la journée par Himiko, et encore aujourd'hui, de temps en temps, elle lui rappelle, ou lui lâche des petits :

" J'ai l'impression d'avoir un fils... Le jour où on aura notre premier enfant, je serais entraînée... "

****

- Eikichi ! J'y vais, tu me rejoins à la maison ? Tu n'oublies pas, j'ai dit à ma mère que tu ramènerais ce dont on a parlé !

Ce dont on a parlé ?

- Att-... Elle est déjà partie...

Ce dont a parlé... Ça doit être ça ! Ouaip, c'est sûr, ça peut être que ça, pourquoi ce serait autre chose que ça ? Un repas avec ses parents, je vois mal ce que je pourrais amener d'autres. Surtout connaissant son père.

Allez, pantalon, t-shirt, et on est partis... On fait gaffe de ne pas oublier ce fichu cadeau, sinon j'vais en entendre parler pendant encore une semaine !

La bohème.... La bohème... Et nous vivions de l'air du temps... Elle est jolie cette chanson, il m'semble qu'Himiko m'avait dit que ça venait d'un grand chanteur Français, en vrai, leur langue déchire. Ça vaut pas la mienne, évidemment, mais c'est vraiment très joli, je comprends que beaucoup des Japonaises mouillent leurs culottes devant les Français... M'enfin, ils font pas l'poids face à moi, faut pas déconner non plus...

- J'suis là ! Bonjour Mr Saitou, Madame Tsuki, comment allez vous ? !

- Aniki !

Comme prévu, le premier à me saluer, c'est ce cher Masashi, il est génial ce gosse, quand je viens ici, il est plus excité de me voir que sa grande-soeur. C'est marrant d'avoir l'impression d'avoir un petit frère.

- Ah, Eikichi, fiston, comme tu vas ? Alors, le lycée, ça se passe bien ? Viens, on a des choses à se dire toi et moi pendant que les filles s'occupent du Sukiyaki !

Masashi qui me suit, je salut Madame Tsuki, embrasse Himiko, et m'assoit avec Mr Saitou autour du Kotatsu*.

- Le lycée, ça se passe, avec votre fille, c'est toujours un peu la bagarre pour la première place, mais bon, je lui laisse, ça m'évite de me prendre la tête, comme ça elle est contente. Et moi, ça m'va. Une fois j'lui ai piqué la première place pour un défi à la con, elle m'a pris la tête parce que " tu m'prends pour une idiote ? ! Tu penses que je ne peux pas te battre quand tu es sérieux ? ", j'ai abandonné...

- Ça lui ressemble bien en effet ! Hehe, avec un caractère comme ça, je me demandais bien qui pourrait un jour épouser ma fille, heureusement que tu es là mon grand !

J'me demande si je serais comme ça le jour où j'aurais des gosses... Ça parait pas impossible, si Himiko est la mère... Je crains que je n'aie jamais de petits enfants, le gosse sera absolument insupportable.

- Hehe, ouais, elle est pas facile...

- Enfin, parlant d'épouser, toi et moi, on doit parler, demande moi sa main !

Pardon ?

- Aller, hop hop hop, demande moi la main de ma fille !

- Euh... Ok ? Je peux avoir la mai-

- Non !

Quoi ? ! J'y pige que dalle putain !

- Tu n'as pas l'air d'être assez sérieux ! Ma fille mérite mieux !

Ce mec a de vrais soucis.

- J'y pige plus rien là.

- Laisse-moi profiter ! J'ai toujours rêvé de faire ça ! Bien sûr que tu peux l'avoir ! Mais j'ai toujours voulu faire le père sévère ! Avec Himik-...

Bam, un coup de journal sur le haut du crâne.

- Papa ! Arrête tes bêtises ! Eikichi ! T'as ramené ce que je t'ai dit ?

- Tu me prends vraiment pour un idiot, pas vrai ? Voilà ! Le vin pour ton père !

Pourquoi elle a pas l'air jouasse ?

- C'est quoi ça ? Tu te moques de moi, pas vrai ?

J'ai fait une bêtise ?

- Non ?

Elle soupire.

- Je suis trop jeune pour être mère... Je te parle du vase ! Pour ma mère ! Rien à foutre de cette bouteille de vin ! Tu sais ce qu'on dit ? Quand on a pas de tête, on a des jambes ! Cours !

Oui madame !

* Un peux moins d'un euro.

* Table basse couverte de couvertures et rechauffée par electricité ou par des braises dans un renfoncement dans le sol.

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