Chapitre 20 Malice

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  • Heyyyy, tu me laisses rentrer ?
  • Bah non.
  • Quoi ? Allez !

Je soupire en tenant la porte d’entrée d’une main, tandis que de l’autre j’ébouriffe mes cheveux courts, signe évident de mon impatience. Le diablotin qui se tient devant moi m’est inconnu. Il me semble tout droit sorti d’une pièce de Shakespeare — tiens, Le Roi Lear.

  • Qu’est-ce que tu fais là, à sonner chez moi ?
  • Behhh, ta vie me semble bien trop triste, la sagesse t’a quittée, l’humour aussi. Je voulais mettre un peu de joie, de peps, de zizanie dans une existence si monotone.
  • Woh, je t’arrête tout de suite, ma vie se porte très bien.

Le gamin d’un mètre trente, vêtu d’un collant bleu et jaune et d’un justaucorps assorti, prétend pouvoir me dicter ma vie. On aura tout vu !

  • Va-t’en avant que je n’appelle tes parents. Tu n’as pas de couvre-feu ?

Il rigole. Et je fronce les sourcils. Non… il se tord carrément de rire par terre, le bougre. M’enfin, qu’ai-je dit de si drôle ?

  • Je ne suis pas un enfant, mamzelle. Vous semblez confuse. Peut-être devrais-je me présenter.

Il fait un tour sur lui-même et, sous mes yeux éberlués, grandit soudain, prenant la forme d’un jeune homme au sourire malicieux. Ses cheveux noirs bouclés retombent sur son front.

  • Malice, enchanté, princesse.

Il se saisit de ma main et y dépose un baiser surfait.

  • Eh, on n’est pas au XIXe siècle, lâche ma main. Qu’est-ce que tu veux ?
  • Tant de haine ?

Il feint d’être blessé, la main sur le cœur.

  • Je me proposais simplement de réjouir votre vie d’un peu d’originalité.
  • De un, je ne t’ai rien demandé. De deux, ma vie me convient très bien comme elle est. J’ai suffisamment d’imprévus sans ajouter un ado prépubère magicien qui s’invite sur le pas de ma porte à 11h27 !

Il rit encore, et son apparence prend successivement celle de plusieurs de mes amis avant de revenir à sa forme stable : un jeune homme bronzé au grand sourire.

  • Ce qui est drôle, petite bichette, c’est que je ne te demande pas ton avis ! On se reverra.

Il disparaît dans une explosion de couleurs qui décore mon pas de porte.

  • Très spirituel, Malice.

Je claque la porte tandis qu’un rire résonne encore dans le lointain.

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