Chapitre 31 La main tendue
« La plus belle victoire est de vaincre son cœur. » — Jean de La Fontaine
"Je viens m’incliner à tes pieds, toi qui m’as tout donné,
Toi qui restes là, même quand je m’éloigne,
Toi qui me portes sur tes épaules dans les épreuves les plus rudes.
Ces derniers mois, tu le sais, mon cœur s’est égaré en quête d’aventures.
Je me croyais capable de relever le défi de vivre sans mon Créateur...
Très vite pourtant, je me suis retrouvée en opposition avec moi-même.
Mon âme appelait ta présence, ton aide, tes grâces.
Mais mon orgueil… Mon cœur s’obstinait à croire qu’il pouvait exister sans honorer ton drapeau,
Sans porter tes couleurs, sans œuvrer pour ton royaume.
Je suis pleinement consciente de la liberté que tu m’accordes.
Et pourtant, jamais je ne me suis sentie plus libre que le jour où j’ai fait un vrai choix.
C’est en voyant disparaître l’anxiété de ne pas savoir qui j’étais
Que j’ai compris, vraiment compris, que sans toi… je ne peux pas être heureuse.
J’attends d’une retraite spirituelle qu’elle me rende cette relation si précieuse,
Celle que je partageais avec toi, il y a de longues années,
Et que j’ai abandonnée en cessant de te parler.
Mais je sais que tu es partout, mon Dieu.
Et qu’il suffit que j’élève mon âme vers toi pour que mes pensées te rejoignent.
Pour te prier.
Je suis ta fille, j’en suis certaine.
Tu m’aimes tant que tu as donné ton propre Fils pour me sauver.
Tu m’aimes tant que, peu importe ce que j’ai fait, tu es toujours prêt à me pardonner.
Tu me tends la main. Toujours.
Je n’ai qu’à reconnaître que j’ai besoin de toi,
Saisir ta main,
Et tu me soulages de mes soucis.
Tu m’allèges de mes peines."
- Maman !
Je levai les yeux de mon ordinateur, essuyant une larme.
- Oui, ma douce ?
- Papa et moi, on est allés t’acheter des fleurs !
- Vraiment, ma chérie ? Tu les as choisies ?
- Oui, maman !
Je caressai la petite brune avec un sourire pensif.
L’aurais-je seulement rencontrée, cette âme que j’ai mise au monde, sans mon Dieu ? Sans ses grâces, j’aurais abandonné la vie.
La lecture de ces mots, notés le jour de mon dix-neuvième anniversaire, m’avait bouleversée. Je me souvenais des luttes traversées pour retrouver la paix… et l’amour.
Je souriais. Enfin, heureuse.
- Tu pleures, maman ?
- Oui, ma chérie… Maman est tellement heureuse de vous avoir dans sa vie, qu’elle est un peu émue…
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