Chapitre 34 Quatre pouces de tendresse
Elaria est une minuscule fée d’exactement quatre pouces de haut.
Elle habite le grand chêne de la Forêt de Brocéliande — vous savez, l’Arbre centenaire qui fait de l’ombre à la Fontaine de Jouvence ?
Elle s’habille de corolles de fleurs multicolores et de feuilles vertes, jaunes, rouges. Elle aime bien jouer avec les graines de pissenlit, c’est une de ses activités favorites.
Parfois, elle fait des balades sur les sentiers, sur le dos d’un lapin de garrigue de passage dans le champ de nèfles, à quelques pas de sa demeure.
Mais Elaria a un secret. Un grand, un beau secret.
Parfois, le jeune magicien Ewyn, un des gardiens de la Fontaine, vient s’asseoir à l’ombre de son arbre pour faire une sieste.
Elaria observe pendant des heures ses traits doux et son demi-sourire endormi. Parfois, elle s’amuse à lui chatouiller le visage du bout des ailes. Ça le fait éternuer.
Mais Ewyn ne dort pas souvent. La plupart du temps, il reste là, sans bouger, perdu dans la lecture de vieux parchemins et d’antiques grimoires.
Elaria n’aime pas trop ça — la poussière la fait éternuer.
Mais elle lit quand même discrètement, en même temps que lui, juste pour savoir ce qui le passionne tant.
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