Je t’aime encore

2 minutes de lecture

— Hōru Arekusandà

Je pense à ce qu’on n’a pas dit,
à ce qu’on a tu pour éviter l’éclat.

Je t’aime sans recours, sans miroir, sans audience —
au point que même l’écho n’ose plus répondre.

Et moi, je refais l’histoire —
à l’envers, à demi-voix.

Je pense à nous comme on pense à l’espoir :
quand il fait trop froid.

Je pense à ta main qui glissait,
et à la mienne qui n’a pas su garder.

Je t’aime sans vouloir plaire,
sans chercher à séduire.
Je t’aime comme l’eau aime tomber —
sans raison, sans retour.

Et moi, je refais l’histoire —
à l’envers, à demi-voix.

Je pense à nous comme on pense à l’espoir :
quand il fait trop froid.

Je pense à ce matin trop gris,
où nos regards flottaient
sans plus rien accrocher.

Je t’aime avec ce qu’il me reste après toutes les guerres.
Avec la part de moi que je croyais morte.
Avec le nom que je ne dis à personne.

Et moi, je retourne aux images —
à l’envers, sans réconfort.

Je pense à nous comme on pense à l’espoir :
quand il fait trop froid.

Je pense à ta voix qui tremblait,
quand tu disais que t’avais mal,
mais pas assez pour rester.

Je pense à nos silences empilés,
aux draps froissés,
à l’oreiller qui garde ton odeur fanée.

Je t’aime au-dedans du silence,
entre deux respirations —
là où rien ne se voit,
mais où tout insiste.

Et moi, je refais l’histoire —
à l’envers, à demi-voix.

Je pense à nous comme on pense à l’espoir :
quand il fait trop froid.

Je pense à moi sans toi,
et c’est fou comme ça résonne vide.

Je t’aime au-delà de moi.
Ce n’est pas noble. Ni beau.
C’est brut.
C’est un feu qui me traverse
sans me demander la permission.

Et moi, je réinvente l’absence —
à l’envers, les yeux clos.

Je pense à nous comme on pense à l’espoir :
quand il fait trop froid.

Je t’aime même quand je ne t’aime pas.
Quand je doute.
Quand je fuis.
Quand je parle trop fort pour couvrir le cri.

Je pense à tout ce qu’on aurait pu,
à ce qu’on aurait dû.
Mais c’est trop tard.

Et toi…
tu dors sur l’oubli.

Je t’aime encore —
et ça, personne ne saura m’en guérir.

Montréal, 2025

© Hōru Arekusandà — Tous droits réservés.
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