7 - Neuf mois avant - L'Appartement
Le destin doit jouer en ma faveur en ce moment, car la solution est finalement venue à moi sans trop d’efforts !
Lorsque j’arrive sur notre chantier en cours ce jour-là, le chef semble embêter. Il m’explique qu’un de nos clients se plaint de malfaçons dans un des derniers appartements que l’entreprise a construits pour lui, et qu’il faudrait aller y faire les quelques réparations avant que celui-ci n’en vienne aux mises en demeure. Sachant que je travaille pour eux depuis quelques années maintenant, revenant comme un brave à chaque saison, il a donc décidé que ce serait à moi de m’en charger, et me confit les clefs, en précisant que le propriétaire nous laisse carte blanche et logera dans sa maison secondaire tout le temps des travaux.
En regardant l’adresse griffonnée sur le petit bout de papier que m’a donné mon chef, je me fais la réflexion qu’il s’agit d’un quartier chic de la ville. Mais je ne pose pas plus de questions, et me dirige donc vers le bâtiment concerné.
Les bras m’en tombent lorsque je tourne la clef dans la serrure et que s’ouvre la porte de l’appartement que je dois refaire. Mes yeux s’écarquillent devant le logement luxueux qui se dévoile alors devant moi : De style contemporain, il fait à peu de chose près 70 à 80 mètres carrés, en duplex, décoré de façon soft mais classe, il a tout d’un appartement d’homme d’affaires important. Et surtout, il est libre !
Me vient alors une idée lumineuse ! – ou pas…
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Ce soir, j’ai bien l’intention de conclure définitivement !
J’ai invité ma belle Alice au cinéma, devant lequel je l’attends, impatient. J’ai de nouveau emprunté un pantalon en lin à M. Abraham, dans lequel je fourre mes mains dans les poches. Je dois une fière chandelle à ce monsieur désormais. Pour le haut, j’ai opté pour quelque chose de plus décontracté : une chemise hawaïenne. Ça a bien fait rire Samia, mais je m’en fiche. Elle peut dire ce qu’elle veut, aujourd’hui, rien ne m’atteindra !
J’aperçois enfin Alice au bout de la rue, s’avançant avec son petit déhanché sexy qui fait danser son arrière-train, en jupe crayon à mi-cuisse, bottines hautes et veste en jean sur un chemisier entrouvert, un petit sac à main en bandoulière. Peu importe ce qu’elle porte, elle est toujours canon !
Arrivée à ma hauteur, elle pose une main sur mon épaule pour m’attirer à elle et m’embrasser tendrement, comme si nous étions ensemble depuis toujours. Et dans ma poitrine, c’est la fiesta. Je prends un air décontracté et sûr de moi, et je l’enlace par la taille, essayant de paraitre le plus naturel du monde. Je lui balance un sourire en coin de Don Juan, puis l’emmène vers l’intérieur. Je la laisse choisir le film. Pour ma part, ce n’est pas vraiment le plus important aujourd’hui, et ce n’est pas réellement le long métrage que je suis venu voir. Elle opte pour un thriller à suspens, et je déchante un peu. Je préfère largement les films comiques ou fantastiques, genre Marvel, ou au pire des films à l’eau de rose, mais tant pis.
Durant le visionnage, je ne suis pas très à l’aise. Pour être honnête, je suis même un peu apeuré. Comment est-il humainement possible de faire des thrillers aussi effrayants sans traumatiser toute la population ?! Mais je prends sur moi, surtout lorsque Alice attrape mon bras pour se pelotonner contre moi alors que le suspens est à son comble. Tu es un homme, Bryan ! Tu dois être fort et courageux ! Alors je la réconforte, en essayant de cacher le fait que je ressens la même peur panique qu’elle.
A la fin de la séance, je souffle. Il était temps que ça se termine, sans quoi j’allais finir en nage. Faisant mine d’être blasé par ce type de 7ème art, je me la joue détendu et rassure ma bien-aimée, qui m’avoue avoir eu quelques frayeurs.
— T’as pas eu peur, toi ?? me demande-t-elle, l’air encore un peu crispé.
— Tss ! Tu parles ! Basique, comme histoire. On flaire la fin à cent milles !
— Ah… A moi, ça m’a un peu fait peur, je dois avouer ! Cette histoire de serial killer qui rôde dans les rues le soir et tout…
— T’inquiètes, ça peut pas t’arriver de toute façon, je suis là, je lui susurre avec un sourire mielleux. Je te protège.
— Oui… heureusement, me susurre-t-elle en retour, avant de m’embrasser.
Nous déambulons ensuite dans les rues. Je fonds devant ses yeux bleus à chaque fois qu’elle me regarde. Nous parlons un peu du film, refaisons le scénario à notre façon, elle rit, je fonds encore.
Alors qu’une voiture passe en trombe à côté de nous, une gerbe d’eau nous éclabousse et nous nous retrouvons collés l’un à l’autre contre le mur du bâtiment, tandis que je fais barrage de mon corps grand et massif pour lui éviter l’arrosage. En appui sur mes mains, je plonge mes yeux dans les siens, et alors qu’elle me remercie doucement, nos lèvres se retrouvent à nouveau. Nos échanges sont de plus en plus langoureux, et je finis par la plaquer contre le béton froid. La température monte d’un cran, je me sens pousser des ailes. J’ai l’impression d’être son Superman, son héros, son dieu grec.
— Tu veux v’nir chez moi ? je lui propose finalement, sentant monter mon envie d’elle.
— V-Vraiment ?? me répond-elle, surprise mais visiblement enthousiaste.
— Samia n’est pas là ce soir, on aura l’appartement pour nous tout seul. Si tu vois c’que j’veux dire…
Son large sourire vaut toutes les réponses du monde.
Au pas de course, je l’emmène donc vers l’appartement luxueux que je suis en train de rénover pour le compte de ma société, dans ce quartier huppé rue Saint Denis. En arrivant en bas du bâtiment flambant neuf, Alice écarquille les yeux. Je l’attrape par la main et l’attire à moi pour l’embrasser avec ferveur, la planquant contre mon corps brulant de désir. Puis je l’entraine derrière moi dans la cage d’escalier, où nous faisons encore de nombreuses haltes langoureuses et de plus en plus excitées, avant d’arriver sur le palier du fameux duplex.
Lorsque je lui ouvre la porte, elle semble impressionnée.
— Waouh ! Il est super, ton appart’, dis-moi ! s’exclame-t-elle, sous le charme.
— Ouais, bof… je feins la désinvolture. Bref ! On en était où, nous deux ?
Je la ramène à moi d’un geste vif et vigoureux pour l’enlacer, la caresser, l’embrasser. Et elle ne se fait pas prier très longtemps avant d’en faire autant. Ses bras s’enroulent autour de mon cou, ses doigts se faufilent à travers ma tignasse que j’avais pourtant mis tant de temps à coiffer, ses lèvres englobent les miennes dans un élan d’ivresse et de ferveur si puissant, que l’afflux sanguin est immédiat sous mon vêtement. Brusquement, je la plaque contre la porte d’entrée qui s’est refermée sur nos ardeurs naissantes, attrape une de ses cuisses et la soulève pour venir me caler entre ses jambes. Mes mains glissent sous sa jupe et remonte lentement le tissu pour venir caresser ses fesses rebondies. Elle a mis un string ?! Je sens son souffle se saccader, ses doigts s’agripper à moi avec plus de fièvre. Je colle un peu plus ma gaule contre son pubis et elle laisse échapper un petit gémissement qui accentue mon envie. Je souris de satisfaction. Eh oui, à défaut d’être beau, je suis plutôt bien monté, heureusement pour moi !
Surexcitée, elle me repousse vivement et me fait reculer jusqu’au canapé gigantesque du salon rond, légèrement surélevé, au milieu de la pièce principale, sur lequel je bute et me retrouve affalé sur le dos. Là, alors qu’elle se retrouve à cheval sur mon ventre, je laisse courir mes phalanges le long de son corps de déesse, un aller-retour qui augmente son excitation – et la mienne au passage – à vue d’œil. Je sens que je ne vais pas tenir longtemps.
Faudrait pas passer pour un précoce, Bryan ! Te foire pas, mec ! Concentre-toi.
Pour éviter que cela ne dégénère trop vite, je me redresse et la serre contre mon torse, enfouissant mon visage dans le creux de sa clavicule, que je commence à baiser délicatement. Puis ma bouche passe lentement le long de son cou, redescend sur son épaule, avant de terminer à la commissure de ses seins bien galbés. Sans attendre plus longtemps, elle entreprend de défaire ma ceinture et d’ouvrir mon pantalon comme si sa vie en dépendait. Elle en sort mon engin, qu’elle prend en main très vite et qu’elle s’attèle à masser avec vigueur. Bon sang ! Elle va me faire cracher la sauce avant l’heure, à ce rythme-là !! Faut mettre les holàs, mon pote !
J’attrape vivement son poignet et ramène rapidement sa main dans son dos pour la maintenir fermement pendant que je l’embrasse à nouveau à pleine bouche, ma seconde main calée sur sa nuque. Je l’assoie ensuite doucement sur le sofa pour qu’elle me laisse respirer un peu, en retenant sa tête jusqu’au dossier, et je me laisser tomber à terre entre ses cuisses, à ses genoux devant elle, sans lâcher une seconde ses lèvres. Puis je descends doucement ma bouche le long de sa poitrine, jusqu’à sa jupe. Je la remonte, pour découvrir effectivement un string en dentelle fine. Je viens y déposer quelques baisers, alors que ses mains s’agrippent à nouveau dans mes cheveux. Je surveille du coin de l’œil son comportement, et lorsque je finis au niveau de son intimité, je la sens qui se cambre. Allez, Bryan ! A toi de jouer ! Tu l’as déjà fait, après tout ! Bon… Une seule fois, OK… Mais tu devrais réussir une nouvelle fois, c’est pas bien compliqué quand même !
Du bout des doigts, j’écarte donc le tout petit bout de tissu qui reste entre moi et son pubis. La vue est juste magnifique. J’en profite quelques instants, avant de plonger littéralement ma tête entre ses jambes. D’abord hésitant – c’est que ça fait un p’tit moment que j’ai pas fait ce genre de chose ! – j’y mets tout mon cœur et ma bonne volonté, embrassant, léchant et finalement suçant le bout de peau qui, parait-il, est le point culminant de l’orgasme féminin. OK, je n’vous dirais pas qu’il s’agit d’un sujet de conversation que j’ai eu avec Samia un soir de beuverie…
Eh bah, dans tous les cas, on n’m’a pas menti ! Sa réaction est sans appel : Elle gémit de plus bel.
Et alors que je la sens au bord de l’implosion, elle me relève la tête d’un coup, tirant sur ma tignasse avec une fermeté étonnante. Aïeuh ! Elle me fixe alors, haletante, le regard pétillant d’une voracité intense. Puis elle se redresse et me pousse en arrière pour que je m’écarte. Je me relève à mon tour, un peu surpris, avant qu’elle n’empoigne vivement mes épaules et ne m’oblige à prendre sa place. Je me retrouve assis sur le sofa, ma partenaire sur les genoux. Elle déboutonne à la hâte ma chemise, caresse mes poils de torse, puis descend vers mon pantalon pour tirer vivement dessus avant d’ôter mon boxer, et je me retrouve quasiment nu sur un canapé qui n’est même pas le mien. Puis elle se hâte de se débarrasser à son tour de ses habits pour terminer en sous-vêtement, debout devant mes yeux éblouis.
J’ai l’impression d’avoir une furie en face de moi ! Elle se jette littéralement sur moi, à califourchon sur mes cuisses, avant de fourrer aussitôt mon nez entre ses deux nichons sans ménagement.
Purée ! Doucement ! J’vais étouffer moi !
N'importe qui rêverait d’être à ma place vous me direz, mais j’avoue qu’en étant ainsi en apnée, à l’instant T, je ne me sens pas si à l’aise que ça, finalement !
Lorsqu’elle relâche enfin ma tête, je reprends aussitôt ma respiration. Elle jubile, bizarrement, et j’ai un drôle de sentiment. Un peu maso comme meuf… Mais qu’importe… Je ferais ce qu’elle voudra. Elle est ma maitresse.
Enfin, elle écarte son string et vient s’assoir sur ma verge sans autre préliminaire.
La sensation est tellement forte lorsque je ressens enfin son intérieur, que je laisse échapper un râle de plaisir. Et là voilà qui se déhanche sur moi, à un rythme effréné qui nous amène tous deux jusqu’à l’apothéose.
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Je vis un rêve éveillé !!!
Je me réveille tranquillement dans les draps du lit king size de la rue Saint Denis, ma belle dulcinée à mes côtés. Nous avons passé toute la nuit ensemble. Ça n’arrivera pas tous les jours non plus, car j’ai encore en tête mon histoire d’hébergement de Samia qu’il faut tenir. Et Alice, elle a sa boîte à faire tourner. Mais ce matin, j’observe ma muse dormir paisiblement, après plusieurs rounds d’une partie de jambes en l’air des plus exaltantes. Elle est si belle. J’ai du mal à croire qu’elle a bel et bien couché avec moi. Et puis nos ébats sexuels étaient si intenses… On a baptisé le canapé, la cuisine, le sol du salon, pour finalement finir dans le pieu ! Hey ! J’ai pas l’air comme ça, mais sans me vanter, je suis plutôt un bon coup ! Bon... OK. J’ai pas beaucoup d’expérience pour corroborer mes dires… mais à priori Alice ne s’en plaint pas ! Je dirais même qu’elle a l’air plutôt satisfaite, au vu de ses gémissements peu discrets à chacun des coïts que nous avons eus tous les deux.
Oh ! Elle se réveille !
— Bonjour, ma douce et tendre bien-aimée, je lui chuchote dans un sourire niais.
— Hein ?! Ah… B’jour, me répond-elle en se frottant les yeux, encore dans les vapes. Il est quelle heure ?
— 7 heures 10.
— HEIN ?! Oh purée, j’vais être en retard !!! s’exclame-t-elle en se levant d’un bond.
— En retard ?? je m’étonne. A cette heure-ci ?!
— Oui, euh… J’ai un rendez-vous très important pour la promotion d’un nouveau produit aujourd’hui, et euh… Bref ! Faut qu’j’me dépêche. J’passe à la douche en premier !!!
Et son corps divinement bien sculpté disparait rapidement dans la salle de bain démesurée du duplex. J’entends l’eau coulé, et j’imagine les gouttelettes qui glissent sur sa peau délicate. J’ai une subite envie de la rejoindre, mais je crois que ce n’est pas le moment… En effet, peu de temps après – enfin… avec une femme, tout est relatif, évidemment… – elle en ressort toute pomponnée. Elle m’embrasse vite fait, descend à la hâte l’escalier en colimaçon qui mène au salon et attrape au vol son sac à main avant de s’enfuir de l’appartement.
Je reste immobile, le regard dans le vide, encore dans mes souvenirs de ma nuit avec elle. Je repense à ses cuisses écartées qui accueillent mon entre-jambe avec impatience et excitation. A ses ongles qui s’enfoncent dans ma chair épaisse lorsque l’orgasme l’emporte. A sa bouche autour de mon pénis lorsqu’elle m’a sucé avec gourmandise devant la TV pour refaire monter la température après le premier round...
Je suis un homme comblé ! Et je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi dévergondée, je dois dire ! Parfois, j’ai peur de ne pas être à la hauteur, d’ailleurs. Faut dire qu’elle a dû en voir défiler, contrairement à moi ! Oh je ne suis pas dupe, vous savez ! Je me doute bien que je ne suis pas son premier amant. Et elle a sûrement dû faire ses classes bien avant moi, qui plus est.
Moi ? Oh, moi, je n’ai eu qu’une seule petite-amie digne de ce nom, et ce n’est pas celle qui m’a permis de ne plus être puceau. J’ai eu une amourette de vacances, comme on dit. Louna. On s’est rencontré en colonie de vacances organisées par l’Aide Sociale à l’Enfance, pendant mon placement en famille d’accueil. On avait 15 ans. C’était pas forcément la plus belle, Louna, mais c’était la plus drôle et la plus sympa avec moi. On s’entendait bien, on a fait les quatre-cents coups ensemble. Elle m’a donné mon premier baiser, et puis les vacances se sont terminées. On a gardé contact quelque temps et puis elle a changé de famille, encore et encore. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue… Je crois qu’elle a fini en cloque très jeune.
Mais ce n’est pas avec elle que j’ai vécu ma première fois. Non. Celle qui m’a dépucelé, elle s’appelait Svetlana. Une jeune touriste hollandaise de passage dans notre belle ville, quand j’avais 18 ans. Enfin, j’dis jeune… Elle était plus vieille que moi, et apparemment plus expérimentée également. Avec Samia, on l’avait repérée, elle et son frère Pieter, sur la plage du camping voisin. Samia s’est tapé le frère, et moi la sœur. Ma pote voulait se farcir un blondinet du nord plutôt qu’un arabe du quartier, et la hollandaise voulait se faire un p’tit français. Pas très glorieux, je sais, n’empêche que c’est comme ça que j’ai perdu ma virginité. J’suis pas sûr d’avoir été le seul à lui passer dessus cet été-là, mais peu importe… C’est qu’elle en connaissait un rayon, la Svetlana ! C’est elle qui m’a montré comment faire un bon cunnilingus. Malgré la barrière de la langue – et je parle du langage, pas de l’organe – elle a su m’expliquer comment donner un max de plaisir à ma partenaire. J’ai aussi reçu ma première fellation grâce à elle. Ça a d’ailleurs été ça, ma première fois, pour tout vous dire.
Depuis ? Oh bah depuis, c’est un peu le calme plat. J’ai eu quelques aventures d’un soir, la plupart du temps sur fond d’alcool, mais rien de bien probant. Et je me suis souvent fait remercier dès le lendemain matin, lorsqu’elles me voyaient à la lumière du jour. Y’a que quand elles sont bourrées et dans la pénombre des boîtes de nuit que les meufs veulent bien de moi, alors bon… Enfin… Jusqu’à maintenant et ma belle Alice !!

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