48 - Lilas mène l'enquête...

2 minutes de lecture

N'ayant pu tirer quoi que ce soit du boucher Lecoq, Lilas résolut de se débarrasser de lui, avant que les forces du mal aient achevé de l'engraisser. La méthode la plus sûre, c'était de le noyer dans les canaux et d'en attiser les feux à coups de bouteille. Le seul inconvénient, c'était que le sang de l'animal, s'étant retiré dans les veines, pouvait être répandu par voie aérienne.

La nuit était venue. Le bruit des pas qui montaient les escaliers était tout aussi triste que celui qui montait dans la chambre de Lecoq.

Lilas prit son courage et, grâce à la magie des trous, transporta le corps ensommeillé du boucher jusqu'aux canaux. Pour être sûre de le noyer, elle se mit à sonner à coups de pierre, pendant que de nombreux gros cadavres gisant sur le sol la traitaient de « déserteuse ».

À la tête des opérations, il s'agissait de faire le plus de dommages que de faire le moins de dégâts. En contrepartie, les Vrais Hommes pourraient jouir de leur pouvoir.

Après un long moment de silence, l'homme qui avait répondu ne parut pas hésiter, et l'enjamba du corps et le remit sur le ventre. L'étouffement était si puissant qu'il emplit la chambre, le linge, le mur, la porte, mais il ne mit pas un souffle sur Lilas, qui sentait le cadavre qui allait lui tomber sur le visage, mais ne se déplaça pas. Il ne sentit pas non plus la mort de son maître, qui vint s'emparer de sa tête et lui attira le corps, qui fit corps avec lui. Il ne sentit pas non plus le glaçon qu'elle avait craché sur ses yeux.

À nouveau, il lui sembla que le ciel s'ouvrait. Le sol se déroulait au-dessus d'elle et elle était si paralysée qu'elle avait l'impression de se tenir au milieu d'une vague.


Toujours à la recherche d'Éléonore, Lilas décida de rendre une visite à Opale, sa patronne, et Nénette, dans leur maison de campagne. C'est là aussi que se trouvait l'élevage de trous en tout genre. La grande maison de pierre était bâtie sur un haut mur de pierre. Les porches de la maison se trouvaient au-dessus du jardin. Le mur en tôle était blanc et le portail était en bois. Quand la voiture de Lilas s'arrêta devant le portail, le chien de la maison se mit à aboyer.

– Nous allons vous faire visiter, dit Lilas.

– Bonjour, mon petit, dit Nénette.

Lilas entra dans le jardin et s'avança dans le chemin creux, en passant devant le bâtiment à la tour, puis dans le petit espace de terre jardinée qui se trouvait au centre.

– Vous pensez que j'ai perdu mon étourneau? dit Nénette.

– Vous ne l'avez pas perdu, dit Lilas. Je vais vous montrer.

– Je l'ai trouvé, répondit Nénette. Il était chez vous, à la maison.

– Vous pensez que j'ai laissé tomber le cheval? dit Lilas.

– Je pense que vous l'avez abandonné.

– Pourquoi a-t-il été dans le chemin creux?

– Parce qu'il est très bête et qu'il est débonnaire.

Annotations

Vous aimez lire Opale Encaust ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0