Thomas se leva et quitta la pièce avec un soupir.

Les railleries des autres étudiants le poursuivirent jusque sur le balcon où il s’était réfugié. « Eh, Watson, gare au chien des Baskerville ! », entendit-il.

Evidemment, intituler un travail de doctorat « Identification des artistes majeurs du Néolithique au travers de leurs empreintes digitales », au XXIème siècle, c’était pour certains un appel aux quolibets. Evidemment, le fait qu’il soit le seul parisien au milieu d’un groupe de marseillais n’arrangeait rien.

- Excuse mes camarades, ils ne sont pas encore passés à l’ère… digitale, lui lança Pablo qui l’avait rejoint sur le balcon.

- T’inquiète, j’ai déjà tout entendu sur le sujet.

Thomas souriait malgré l'adversité. Il profitait de la douceur du mois de juin, lui qui avait quitté le crachin parisien quelques semaines auparavant. Il était ravi aussi de son accès permanent aux oeuvres mises au jour au cours des fouilles du Centre Bourse. Il savait que ce privilège lui vaudrait quelques jalousies, et il en était ravi.

Pablo poursuivit :

- De toute façon, toutes les œuvres sont sous verre.

- Non pas toutes. Tu n’as pas remarqué sur la vidéo du ministère de la Culture ? On voit la ministre à côté d’un vase sans protection. Idéal pour un défi, ajouta-t-il avec un sourire provocateur.

- Sérieux ?

- Carrément !