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Une minute de lecture

J'avais sept ans. La cérémonie venait de se terminer. Je fixais du regard la terre retournée sous laquelle son cercueil avait disparu. De grosses larmes roulaient le long de mes joues. Mes lèvres tremblaient, s'agitaient, tentaient de formuler une prière qui ne voulait pas sortir. Je me sentais seul, tout seul, très seul. Je pensais à elle, à son visage, à ses mains qui caressaient, à ses bras qui enlaçaient. Qui avaient enlacé. Elle ne faisait plus partie du présent désormais. Elle n'était plus là. Je ne la verrais plus. Elle m'avait abandonné. Une main se posa sur mon épaule secouée par les sanglots. Une main large, rude, une main qui ne caressait pas, une main qui ne consolait pas. La voix qui s'éleva près de moi était grave et sans tremblement. Elle vint s'insinuer dans ma tête, remplacer son souvenir par les mots qu'elle prononçait.

"Adrien. Il faut te reprendre maintenant. Un grand garçon ne pleure pas comme ça."

J'avais sept ans. Ma mère venait de me quitter, et mon père me donnait ma toute première leçon de virilité.

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