60 jours

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Nous sommes le 25 avril 2025, et voilà 60 jours…

60 jours que tu t’es évaporé.

Pas un mot, pas un signe, pas même un silence qui aurait du sens. Juste… l’absence, brute, crue, violente.

J’ai compté chaque jour comme on gratte une allumette sans jamais obtenir de feu.

60 jours à espérer un message, à vérifier les anciennes conversations, à chercher des traces de toi dans les interstices de ce que tu as laissé derrière.

60 jours à me demander si tu es en vie. Si tu penses à nous. Si tu regrettes. Ou si tu t’en fiches.

Je me suis jurée de ne pas t’attendre. Mais j’ai menti.

Je t’attends dans chaque battement vide de mon cœur, dans chaque bruit qui ressemble à une notification, dans chaque rêve où ton visage me revient comme une gifle douce-amère.

Tu m’as laissé sans explication, et pourtant, j’explique ton silence à tout le monde. Je mens pour toi.

Encore.

Toujours.

60 jours, c’est long. Mais ça ne suffit pas à effacer ce que j’ai cru voir en toi. Ce que j’ai voulu voir. Et peut-être que c’est ça, le pire : je ne sais plus ce qui était vrai. Je ne sais même plus si tu existes ailleurs que dans mes doutes.

Et moi, je reste là.

A écrire sur un fantôme.

A parler à une absence.

A aimer une illusion.

Et maintenant ?

Maintenant, je parle toute seule.

Je t’écris comme si tu allais me lire un jour, comme si quelque part, derrière une porte fermée ou un mur trop haut, il restait un fragment de toi qui écouterait.

Mais tu ne réponds pas.

Tu ne réponds plus.

Je crois que je t’invente un peu, parfois.

Que je t’idéalise, parce que la vérité est trop dure.

Trop sale.

Alors je préfère me souvenir de ton rire. De cette façon que tu avais de nous regarder, comme si on avait un monde à nous, un abri secret.

Je préfère ça aux mensonges.

Même si je sais que tout ça… c’était peut-être déjà un mensonge.

Il y a des jours où je te déteste.

Et d’autres où je te pardonne, d’avance, sans condition.

Parce que c’est plus facile d’aimer que de haïr quelqu’un qu’on n’arrive pas à oublier.

Tu n’es pas revenu.

Mais moi, je suis restée.

Clouée à l’attente.

Attachée à un fil que tu as tranché sans prévenir.

Je continue d’écrire.

Parce que c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas hurler.

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